lutte à Notre Dame des Landes

Le punk n'est pas qu'une musique ! Ici on discute de l'actualité, des manifs et des résistances en lien direct avec notre culture. "Make punk a threat again", ça vous dit encore quelque chose ?!
Nico37
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Re: lutte à Notre Dame des Landes

Message par Nico37 » 11 avr. 2014 21:27


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Re: lutte à Notre Dame des Landes

Message par Nico37 » 12 avr. 2014 15:27

Le tribunal nantais assomme les manifestants anti-aéroport et laisse courir la police NICOLAS DE LA CASINIÈRE 10/04

Le tribunal de Nantes a condamné très lourdement quelques personnes ayant participé à la manifestation du 22 février contre l’aéroport de Notre Dame des Landes. Jugées d’avoir été violentes, mais avec des preuves très ténues. Quant aux policiers qui ont gravement blessé des manifestants avec des flash balls, ils courent toujours.

Le 22 février dernier s’est déroulée à Nantes une grande manifestation contre le projet d’aéroport de Notre Dame des Landes. Près de 40 000 personnes y avaient participé, ainsi que 520 tracteurs, mais une confrontation avec la police s’était produite. Le lendemain, la police avait annoncé la mise en place d’une cellule spéciale d’enquête d’une trentaine de fonctionnaires pour attraper ceux que les autorités désignaient comme "casseurs".

Cinq semaines plus tard, passée l’échéance politique sensible des municipales, les enquêteurs ont trouvé. À défaut des fameux « blacks blocs qui voulaient casser du policier et s’en prendre aux mobiliers urbains » stigmatisés par Manuel Valls, alors ministre de l’Intérieur, on a pris deux militants connus et deux lampistes. Si la préfecture avait annoncé le jour même huit policiers blessés, le chiffre montant à 129 « contusionnés » le lendemain, tous ont disparu des audiences de la justice.

L’urgence, cinq semaines après

Neuf arrestations ont eu lieu au petit matin du 31 mars, le lendemain même du deuxième tour des élections municipales. Mais deux personnes étaient de suite relâchées - l’une n’était pas à Nantes le jour de la manif, les preuves manquant contre le deuxième. Les gardes à vue ont été renouvelées jusqu’au transfert devant le tribunal correctionnel.

La procédure de comparution immédiate est habituellement utilisée en urgence après des flagrants délits. Là, alors que les faits remontent à plus d’un mois, elle a permis de tenir l’audience le 1er avril, dans la continuité des arrestations.

Charges retenues contre les quatre prévenus : des présumées « violences sur personne détentrice de l’autorité publique ». Mais aucun policier n’est venu témoigner avoir été atteint par un des quatre prévenus. Le reste des charges : fabrication d’un engin incendiaire (un fumigène), participation avec arme par destination (un pavé pour l’un, des cailloux ramassés pour les deux autres), dégradation (pour avoir pénétré dans une boutique de la société publique de transport en commun et pris un T-shirt, après avoir été trempé par les canons à eau de la police). Cette récupération d’un T-shirt sec a été qualifiée de « graves exactions » par le juge à l’audience.

Pastilles et bagdes

Philippe, 53 ans, intermittent du spectacle, casier judiciaire vierge, militant de longue date à la CGT et au DAL (Droit au logement), un des quatre dans le box, a bien reconnu avoir fait « retour à l’envoyeur » des « pastilles lacrymogènes ». Mais il souligne : « Il n ’y a aucun lien entre tous les quatre. Alors pourquoi faire un lot, plus d’un mois après ? »

On l’accuse avec trois clichés, captures d’écran d’un film pris au cœur des nuages lacrymogènes par la télévision locale TV Rennes. Sur une capture d’écran, on le reconnaît debout au milieu de gens masqués qui dépavent des rails du tramway. Un autre cliché présente une personne de dos. Une autre image montre une personne non identifiable mais de gabarit similaire. Des badges sur un blouson sombre. Éléments clef de la perquisition, ces « trois badges que tout le monde peut avoir et que les policiers ont reposé en groupe sur un blouson saisi dans la perquisition » pour recouper avec l’image dans la manif.

Fumigène ou engin incendiaire

« La justice était apparemment plutôt contente d’avoir quelques militants investis, plus idéologiquement conformes, qu’on retrouve régulièrement dans des manifs, que les pékins moyens arrêtés le jour même et traduits aussi en comparution immédiate », explique Me Stéphane Vallée, avocat d’Enguerrand, le militant de 22 ans, sans emploi, qui a été condamné à un an ferme. Il a reconnu « quelques pierres et trois fumigènes dans une période de dix minutes, mais contre le mur anti-émeute, pas sur des personnes » explique sa compagne.

Des traces de son ADN sont retrouvés sur un fumigène trouvé par delà des hautes grilles anti-émeutes barrant la rue fixées au devant des camions de police. S’il a admis en garde à vue avoir fabriqué ce fumigène, quoi de répréhensible pour un produit d’artifice en vente libre, utilisé dans toutes les manifestations syndicales ?

« La justice fait une interprétation pour considérer que, comme on y met le feu pour l’allumer, ça entre dans la catégorie des engins incendiaires ou explosifs », dit Me Vallée à Reporterre, une semaine après l’audience. Son client a aussi été condamné pour violences : « Il reconnaît avoir lancé un pavé en direction des policiers, mais où sont les violences s’il n’y a pas de victimes ? Personne n’a été atteint par ce projectile dans les rangs des forces de l’ordre, on n’a aucun nom de fonctionnaire se disant victime, rien... »

Coupe de cheveux non conforme

Dans la procédure, la police reconnaît que le 22 février, dès 13 h 30, elle « sait qui va créer des troubles et peut aisément les surveiller ». Mais jamais la police ne dit savoir que les quatre traduits devant la justice appartiennent à ce groupe sous haute surveillance. D’ailleurs les quatre prévenus sont dans la manif à visage découvert. Et si la police connaît si bien les fauteurs de troubles, qu’ont fait les autorités pour les en empêcher ?, a interrogé Me Vallée à l’audience.

Le juge a ignoré les photos de son client, datées de la semaine précédant la manif, photos qui montrait l’incohérence avec le cliché de police pris dans la manif. Ou dans une autre manif... Car rien ne prouve que cette photo produite par les enquêteurs ait été prise ce jour-là.

« Photo, surtout, sur laquelle ni moi ni Enguerrand ne l’avons reconnu, dit sa compagne. Cette photo représente quelqu’un avec les cheveux longs, contrairement à Engué ! Par ailleurs, les policiers eux-mêmes, puisqu’ils détenaient mon appareil photo, auraient pu très simplement vérifier cette histoire de coupe de cheveux... si l’enquête n’avait pas été menée complètement à charge ».

Le juge lui reproche aussi d’avoir téléchargé sur l’ordinateur de sa compagne le Guide du manifestant arrêté pourtant édité par le Syndicat de la magistrature, sans non s’intéresser à la date à laquelle ce document public a été téléchargé.

Canette de bière et T-shirt

A côté de ces deux militants dont on l’impression qu’ils payent pour l’ensemble de leur engagement, les deux autres accusés sont là par hasard. « J’étais saoul, j’ai vu passer la manif avec un copain. Pour rigoler ; on a jeté des trucs aux flics » reconnaît l’un, qui s’est filmé sur son portable tout en concédant qu’il ne sait rien de ce « problème d’aéroport ». L’autre a ramassé, il est vrai dans une boutique dévastée, un T-shirt dont personne ne dit qu’il a été volé.

Mais où sont passés les Black blocks stigmatisés par les autorités ?

Disproportion avec la réalité des dégâts

Dans son réquisitoire, la substitut du procureur a reconnu que « la manifestation a été organisée pacifiquement mais a dégénéré », ce qui contredit la version du préfet qui a imputé aux organisateurs la responsabilité des incidents et de la casse d’une dizaine de boutiques.

La représentante du parquet a aussi mis en cause les demandes de la seule partie civile, la société de transports en commun de l’agglomération, qui a estimé son préjudice entre 300 et 500 000 euros, selon elle en « totale disproportion avec la réalité des dégâts ».

Cependant, quant aux qualifications de violences contre représentant de l’autorité, « peu importe le but » et qu’il n’y ait pas de victime déclarée, car selon elle, il y a « violences parce qu’il y a une grande émotion, une crainte des personnes visées ». Un artifice juridique pour maintenir la qualification de violences, en l’absence de blessure, d’arrêt de travail ou même du moindre contact physique.

Le jugement est tombé, provoquant la stupéfaction devant la lourdeur des peines. Un an ferme pour Engerrand avec mandat de dépôt immédiat et refus de s’entretenir quelques instants avec sa compagne. Quatre et cinq mois ferme pour les cailloux lancés sans atteindre quelqu’un et le T-shirt. Quatre mois avec sursis pour le militant du DAL.

Tous écopent d’un an d’interdiction de manifester à Nantes et à Notre-Dame-des-Landes. Une mesure généralement destinée aux maris violents interdits de séjour dans le département de leur victime ou pour le banditisme et le proxénétisme. La peine s’assortit d’un an d’interdiction de port d’arme. Histoire de faire croire qu’on a eu affaire à des gens dangereux.

Armes de mutilation

Ce volet judiciaire répressif occulte un autre aspect de la manifestation aujourd’hui couvert par une certaine impunité : les graves blessures infligées aux manifestants. Ils sont désormais trois blessés à l’œil par des tirs de « lanceurs de balle de défense » (LBD), un super flash ball précis à plus longue distance que le flash ball première génération.

Les pronostics médicaux sont similaires aux autres blessés au visage par ces tirs policiers dans les années passées ; la perte de la vision de l’œil atteint. Des citoyens réclament une enquête parlementaire sur l’action de la police ce jour-là, et l’interdiction de ces armes anti-émeutes, annoncées comme non létales mais qui mutilent des manifestants.

Plaintes contre la police

Quatre plaintes contre X pour « violences volontaires avec arme » ont été déposées visant les forces de l’ordre, dont une portée par un journaliste reporter d’image touché aux jambes et une autre par un photographe atteint en pleine poitrine par un tir de LBD. Ces plaintes doivent être examinée par l’IGPN, l’Inspection générale de la police nationale. Des vidéos attestent de ces tirs ciblant précisément ces journalistes.

Une conférence de presse se tiendra mardi 15 avril présentant ces trois cas recensés lors de la manif du 22 février. Un film apparu récemment montre les secours spontanés au chevet d’un de ces blessés à l’œil, chargés, aspergés de lacrymogène et de jet d’eau sous pression, malgré leurs reculs en prévenant qu’il portent assistance à un blessé.

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Message par Nico37 » 13 avr. 2014 8:01

Le campagnol amphibie crée la surprise 12/03

Le conseil national de protection de la nature a donné un avis défavorable à la demande de dérogation en matière de destruction des espèces protégées.

À Nantes, le préfet de Région doit prendre un arrêté autorisant la destruction de spécimens d'une espèce protégée, le campagnol amphibie, sur le site de l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes. Il lui fallait l'avis du conseil national de protection de la nature (CNPN).

La haute instance consultative du ministère de l'Environnement n'a pas suivi le préfet. La demande du représentant de l'État n'a pas recueilli une seule voix favorable. C'est une surprise.

« Cela ne change rien aux échéances », dit-on à la préfecture. L'avis du CNPN est seulement consultatif. Le préfet a bien l'intention de publier l'arrêté relatif au campagnol amphibie.

Il sera aussitôt attaqué devant le tribunal administratif par les opposants au projet d'aéroport .

"Cet avis négatif du CNPN renforce le point de vue des naturalistes, renvoie à la faiblesse du dossier sur le plan environnemental, et fragilise la position de l'État et de Vinci », estime François de Beaulieu, membre du collectif des naturalistes qui ont bâti l'argumentaire contre la demande du préfet.

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Re: lutte à Notre Dame des Landes

Message par Nico37 » 14 avr. 2014 23:11

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Message par Nico37 » 15 avr. 2014 23:10


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Message par Nico37 » 19 avr. 2014 0:17

Suite à la manifestation du 22 février à Nantes contre l’aéroport de Notre-Dame des Landes, et à la mise en place d’un dispositif policier exceptionnel, nous annonçons aujourd’hui 4 plaintes judiciaires : celles des 3 blessés très graves de l’œil lors de la manifestation du 22 février : Quentin, Damien, Emmanuel et celle de Pierre (blessé au LBD à Nantes en novembre 2007) et de sa famille devant la Cour européenne des Droits de l’Homme.

Ce qui nous est arrivé peut arriver à tout le monde. Nous sommes solidaires de toutes les autres victimes de flash-ball et de LBD. Nous dénonçons la militarisation de la police française, dotée d’armes de guerre (classées catégorie A « armes à feu à usage militaire), et l’extrême violence de la riposte policière menée à Nantes le 22 février, provoquant un nombre sans précédent de blessés graves.

Nous réclamons donc toute la lumière sur ces faits, qui s’apparentent à une grave manipulation de l’opinion publique. Pour cela nous réclamons qu’une enquête judiciaire soit confiée à des juges d’instruction indépendants et que les députés et sénateurs ouvrent une Commission d’enquête parlementaire. Nous y travaillerons unis en solidarité avec toutes et tous.

Mardi 15 avril 2014 - Le Flesselle, Nantes

Télécharger le PDF du dossier de presse ici http://ahp.li/35943984f298978d3999.pdf(avec témoignages des blessés, explications techniques sur les différents flash-ball, LBD et leurs usages, tableau des décès ou blessures graves, ...)

Lors de cette conférence de presse, il a été clairement expliqué :
• C'est la première fois depuis 50 ans en France que la police TIRE sciemment et massivement sur des manifestants, et c'est à Nantes.
• Désormais, être mutilé par des tirs policiers dans le cadre de manifestations peut arriver à tout le monde.
• L'action d'un peloton du GIGN face à la manifestation démontre la MILITARISATION de la police et du maintien de l'ordre.
• L'utilisation du flashball ou du LBD permet de CRIMINALISER les participants à une manifestation de protestation sur la base d'un raisonnement fallacieux : s'il y a des blessés graves, c'est que la police a dû faire usage d'armes si puissantes qu'ils devaient faire face à des casseurs virulents.
• Le flashball ou le LBD sont règlementairement pour la police des armes de défense et non d'offensive. Lors du 22 février 2014, ces armes ont été utilisées en contradiction totale des règlements et hors de toute proportion avec la situation concrète de maintien de l'ordre.
• Le flashball ou le LBD sont INUTILES & INEFFICACES pour disperser une manifestation mais leur utilisation dans ce cas de figure MUTILE sciemment.
• Le flashball ou le LBD infligent des blessures telles qu'elles isolent les victimes dans leur souffrances (de très nombreux blessés le 22 février 2014 ne se signalent pas).

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Message par Nico37 » 19 avr. 2014 19:05

Demande de destruction par AGO et Etat d'une maison squattée sur la ZAD

Hier (le 17/04), un huisisier est passé pour nous déposer une convocation pour un référé heure par heure pour aujourd’hui à 14h. nous nous sommes rendus au tribunal. AGO et l’état, par la voie de la préfecture demandent l’évacuation des occupants pour des raisons de santé publique. En effet ceux ci invoquent la nécessité de désamienter et donc de détruire hangars et maison pour assurer la sécurité de tous. Ils demandent donc au tribunal de nous expulser afin de pouvoir attaquer les travaux dès le 23 avril. Le rendu sera mardi à 15h, soit la veille des éventuels début de travaux. Nous ne laisserons pas faire. Soyons pret à nous mobiliser ! nous vous tiendrons au courant du délibéré et d’un éventuel besoin de soutien.

Communiqué de presse :
Une destruction de maison sur le lieu de l'aéroport ?

Malgré les annonces du gouvernement et de la mairie de Nantes, visant à ne pas « débuter les travaux avant l'épuisement des recours juridiques », la société Aéroport Grand Ouest et l'État menacent de détruire une nouvelle maison: c'est la dernière ferme de Saint-Jean du Tertre sur la commune de Vigneux-de-Bretagne. Nous l'occupons depuis le 14 avril avec le soutien de COPAIN, de l'ACIPA et d'occupants de la zad, l'objectif est de rénover la ferme pour pouvoir réinstaller des activités agricoles.

Nous sommes passés en procès hier (vendredi 18avril). AGO invoquent la nécessité de désamienter et donc de détruire hangars et maison pour assurer la sécurité de tous. Ils demandent au tribunal de nous expulser afin de pouvoir attaquer les travaux dès le 23 avril. Le rendu sera mardi à 15h, soit la veille des éventuels début de travaux. Nous ne laisserons pas faire. Soyons prêt à nous mobiliser ! Nous vous tiendrons au courant du délibéré et d’un éventuel besoin de soutien. Suivre les infos sur zad.nadir.org

Une conférence de presse se tiendra mardi 22 avril à 11h à Saint-Jean-du-Tertre.

Nous restons vigilants et tenons ferme !

Les occupants de Saint-Jean-du-Tertre

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Re: lutte à Notre Dame des Landes

Message par Nico37 » 20 avr. 2014 17:48

Quand l’Europe sonne le glas de l’aéroport 18/04

Les écologistes et l’ensemble des opposants à l’aéroport à Notre-Dame-des-Landes s’y attendaient et l’Europe l’a fait !

Selon une information exclusive parue ce jour dans Presse Océan, une mise en demeure aurait été envoyée à la France visant à demander aux autorités françaises des explications sur « l’absence de certaines évaluations environnementales ».

Au regard de cette information, cette procédure est une suite logique dans le prolongement des auditions devant la Commission des pétitions, compte tenu de la faiblesse et des insuffisances du dossier sur l’aspect environnemental, notamment.

La France aura donc deux mois pour fournir des éléments solides et tangibles et, pour les écologistes, il est d’ores et déjà peu probable qu’elle en ait la capacité.

Coup de massue pour les partisans d’un lancement rapide des travaux sur le site, cette information vient contredire durablement celles et ceux qui, à grand renfort de communication, péroraient sur l’absence de recours possibles au niveau européen et, surtout, renvoie bien au-delà des calendes grecques un aéroport de plus en plus hypothétique.

C’est aussi une première victoire obtenue grâce au travail des écologistes au parlement européen, en soutien des collectifs d’opposants. En matière d’environnement, l’Europe protège contre les abus des États et la mégalomanie de certains élus et grands groupes privés.

Yannick Jadot, Sandrine Bélier, Jean-Philippe Magnen, Nicole Kiil-Nielsen et Julien Durand, candidats EÉLV aux européennes, le groupe EELV du Conseil régional des Pays de la Loire, Pascale Chiron, adjointe au Maire de Nantes

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Re: lutte à Notre Dame des Landes

Message par Nico37 » 21 avr. 2014 12:52

Appel à manifestation et à actions décentralisées de solidarité contre la répression du mouvement anti-aéroport : Flics, juges, matons : bas les pattes !

Le 22 février, plus de 50 000 personnes se rassemblaient à Nantes pour la plus grande manifestation du mouvement anti-aéroport. Déclarée illégale par la préfecture, elle s'est rapidement heurtée à un dispositif répressif ahurissant : Des centaines de policiers surarmés encadraient le cortège tandis qu'un immense mur anti-émeute barrait pour la première fois de l'histoire des luttes nantaises le cours des 50 otages. Les politicien-ne-s et leurs médias ont parlé de « saccages » et de « dévastations », déplorant la violence qui s'est exprimée après que certain-e-s manifestant-e-s aient tenté de passer par le parcours prévu initialement.

Cependant, le pouvoir et ses complices se gardent bien de rappeler la férocité extrême de la répression qui s'est abattue sur la manifestation. Le 22 février, des centaines de personnes ont été atteintes par les armes policières. Au moins trois d'entre elles ont perdu l'usage d'un œil suite à des tirs de flashballs. Beaucoup ont respiré des gaz lacrymogènes, été sonnées par des grenades assourdissantes, blessées par des grenades de désencerclement ou repoussées par des canons à eau.

Quelques semaines plus tard, le 31 mars, les médias annonçaient triomphalement un premier « coup de filet » suite aux investigations d'une cellule d'enquête spéciale. Neuf camarades ont été perquisitionnés et arrêtés à l'aube. Deux ont été immédiatement relâchés, l'un d'eux n'était même pas à Nantes le jour de la manifestation. Quatre ont été jugés en comparution immédiate, sans avoir pu préparer leur défense. La lourdeur des condamnations peine à masquer le vide des dossiers - les seuls éléments véritablement à charge étant les aveux des prévenus. Trois d'entre eux ont été condamnés à des peines de prison ferme. Lors de cette parodie de procès, le juge Tchalian n'a pas hésité à doubler les réquisitions du parquet pour jeter notre camarade Enguerrand directement en prison. Un an ferme pour quelques pavés et fumigènes.

La répression policière et judiciaire à laquelle le mouvement contre l'aéroport et son monde a été confronté le 22 février et les semaines qui ont suivies n'a qu'un seul but : terroriser ceux et celles qui se révoltent et entrent en lutte contre l'emprise du capitalisme sur les espaces dans lesquels nous vivons. Il s'agit d'atteindre le mouvement social dans sa chair et dans son âme, d'en mutiler ou d'en emprisonner certain-e-s pour mieux atteindre tou-te-s les autres. Les condamnations et les mutilations du 22 février ne sont pas de simples applications de la loi ou de techniques de maintien de l'ordre : elles sont hautement politiques. Ce véritable terrorisme d'État est un coup de semonce qui exprime clairement ce qui attend ceux et celles qui lui résistent.
Aujourd'hui, ce sont Enguerrand, Quentin, Damien, Emmanuel, Philippe, J. et G. qui sont touchés. Cela aurait pu être n'importe lequel d'entre nous. Le simple fait de participer à une manifestation justifie pour l'État et sa « justice » la perte d'un œil ou l'envoi en taule.

La violence de la répression que nous subissons ne doit en aucun cas entamer notre détermination - nous ne ferions que leur donner raison. Le meilleur soutien que nous puissions apporter à nos camarades blessé-e-s et emprisonné-e-s, c'est bien de continuer le combat. Notre lutte n'a jamais été aussi puissante, et nous n'avons jamais entrevu de si près un avenir libéré du béton. Aujourd'hui plus que jamais, il s'agit de ne rien lâcher contre l'aéroport et le monde qui le produit.

Face au pouvoir assassin qui mutile et emprisonne, nous avons une arme qu'il ne peut pas nous enlever. Dans une lettre datée du 8 avril, Enguerrand déclarait : « La force de la solidarité militante est implacable. » - et de fait, nous lui donnons raison. Les marques de soutien aux blessé-e-s et aux inculpé-e-s de la lutte sont d'ores et déjà nombreuses et disparates, à l'image de la diversité des composantes du mouvement. Le nombre des actions possibles est infini. Organiser un concert ou une collecte pour soutenir matériellement les inculpé-e-s et leurs proches. Appeler à une manifestation (pacifiquement casqués ?) pour exprimer sa révolte face aux crimes policiers. Recouvrir les murs de sa ville de peinture ou d'affiches pour que personne n'ignore ce qu'il se passe ...

Toute initiative est la bienvenue pour apporter un peu de réconfort à nos camarades et rappeler au pouvoir notre rage et notre détermination. Face au silence complice du spectacle médiatique, nous ne pouvons compter que sur nous-mêmes pour rendre au mot « justice » sa véritable signification. Nous encourageons avec ardeur toute action de solidarité contre la répression du mouvement anti-aéroport - qu'elle soit collective ou individuelle, à Nantes comme ailleurs, aujourd'hui comme toujours.

Pas de justice, pas de paix !
Solidarité avec les blessé-e-s et les inculpé-e-s !
Non à l'aéroport et son monde !

MANIFESTATION Samedi 17 mai 2014 15h - Préfecture de Nantes

Appel ouvert à tous les collectifs et organisations qui s'y reconnaîtront.
Liste provisoire : Comité de soutien à Enguerrand, Collectif de l'université de Nantes contre l'aéroport, SLB UL-Naoned, ...
Pour écrire au comité de soutien à Enguerrand ou signer cet appel : soutien.enguerrand@riseup.net

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Re: lutte à Notre Dame des Landes

Message par Nico37 » 22 avr. 2014 9:45

Le chef de la police assume sans réserve les blessés par Flashball LOUISE FESSARD 18/04

Le bilan des blessés de la manifestation de Nantes contre l'aéroport ne cesse de s'alourdir. Trois hommes ont été grièvement blessés à l’œil par des tirs policiers. Interrogé par Mediapart, le directeur départemental de la sécurité publique assume : « Ceux qui prennent le risque de s’en prendre aux forces de l’ordre s’exposent eux aussi à des dommages corporels. »

Trois jeunes hommes ont été grièvement blessés à l’œil par des tirs policiers, lors de la manifestation du 22 février à Nantes contre l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes. L'un est éborgné et les deux autres ont peu de chances de retrouver la vue. Sur la page Facebook d’appel à témoignages qui a été créée, plusieurs autres manifestants affirment, photos à l’appui, avoir été atteints par des tirs de Flashball au visage : sur le crâne avec neuf points de suture, sur la joue ou encore à la lèvre. Quatre enquêtes pour violences ont déjà été confiées à la délégation rennaise de l'Inspection générale de la police nationale (IGPN).

C'est un bilan particulièrement lourd et inédit pour une manifestation en France. Contacté par Mediapart, Jean-Christophe Bertrand, directeur départemental de la sécurité publique de Loire-Atlantique depuis juillet 2013, a accepté de répondre le 15 avril à nos questions par téléphone.
Il assume sans sourciller les violences commises et rappelle qu'une enquête de l'IGPN est en cours. « Ceux qui prennent le risque de s’en prendre aux forces de l’ordre s’exposent eux aussi à des dommages corporels », déclare Jean-Christophe Bertrand.

Jeudi 17 avril, deux jours après cet entretien, Jean-Christophe Bertrand a incité, dans une note de service révélée par France-3 Pays de la Loire, les policiers blessés à saisir eux aussi la justice en leur annonçant la création d'une structure dédiée pour recueillir leurs plaintes. Il indique avoir lui-même décidé de déposer plainte en tant que directeur départemental: il veut «marquer tout (son) soutien aux fonctionnaires (...) mais aussi pour prendre en compte le caractère exceptionnel d'une manifestation qui a fortement marqué les esprits».

Quel était le cadre d’utilisation du Flashball superpro et du Lanceur de balles de défense 40 × 46 (plus puissant et précis) au cours de cette manifestation ?

Jean-Christophe Bertrand : Le Flashball et le LBD ont effectivement été utilisés dans cette manifestation, dans le cadre légal. À savoir dans des situations de légitime défense, quand des fonctionnaires ont été agressés par des jets de divers projectiles, dont des pavés catapultés, des billes d'acier, des boulons, et des cocktails Molotov. Et à certains moments, dans un autre cadre d’emploi, qui est la dispersion des attroupements après que des sommations ont été effectuées.

Les fonctionnaires ont obligation de faire un rapport après chaque utilisation de ces armes. Combien de tirs ont eu lieu au cours de la manifestation du 22 février ?

Je ne peux pas vous dire. Ce sera à l’IGPN de le déterminer lors de son enquête.

La police française est réputée pour son savoir-faire en matière de maintien de l’ordre. Est-ce normal qu'au cours d'une manifestation, trois personnes soient grièvement blessés au visage par des tirs policiers au point, pour l’un, d’avoir perdu un œil ?

Il y avait 20 000 manifestants (50 000 selon les organisateurs, ndlr). Tout ceux qui ont défilé pacifiquement et n’ont pas cherché l’affrontement avec les forces de l’ordre n’ont rien eu. Mais un petit millier de personnes ont voulu en découdre et se sont exposées à une réplique des forces de l’ordre. On peut considérer que trois blessés au visage c’est beaucoup, mais il faut rapporter ce chiffre au nombre de manifestants. Nous encadrons tous les jours des manifestations à Nantes sans avoir à utiliser ces armes, ce qui prouve l’extrême violence de la manifestation du 22 février. Nous n’avions jamais connu ça à Nantes, et rarement dans le reste de la France. Au total, 130 policiers et gendarmes ont été blessés (dont 27 adressés au CHU et un seul cas grave d'un officier d'une CRS souffrant d'une fracture au bras, ndlr).

Il faut attendre les résultats de l’enquête de l’IGPN pour savoir si ces personnes ont effectivement été blessées par des tirs de Flashball et de LBD, et pour savoir ce que ces personnes faisaient au moment où elles ont été blessées. L’un des manifestants blessés à l’œil (Quentin Torselli, ndlr) se trouvait au milieu de gens qui affrontaient les forces de l’ordre. Je me demande ce qu’il faisait là (le jeune homme affirme qu'il reculait et était pacifique, ndlr).

Doit-on en conclure que les forces de l’ordre françaises sont autorisées à crever les yeux de manifestants qui se retrouvent au milieu d’affrontements ?

Ceux qui prennent le risque de s’en prendre aux forces de l’ordre s’exposent eux aussi à des dommages corporels. La réplique est proportionnée. Si l'on a équipé les forces de l’ordre d’armes non létales, c’est pour éviter que les fonctionnaires n'aient recours à des armes conventionnelles (armes à feu, ndlr).

Mais comment expliquer qu’autant de personnes aient été touchées au visage, alors qu’il est expressément interdit aux fonctionnaires de viser au-dessus des épaules, sauf cas de légitime défense ?

Si la personne bouge entre le moment où le fonctionnaire appuie sur la queue de détente de l’arme et l’impact, il y a toujours un risque que le point d’impact ne soit pas celui initialement visé.

Les policiers et gendarmes ont-ils reçu des instructions particulière quant à l’usage de ces armes avant la manifestation ?

Je rappelle que les fonctionnaires dotés de cette arme, à savoir les CRS, les gendarmes mobiles et les agents de sécurité publique, ont reçu une formation technique et juridique. Donc ils connaissent parfaitement leurs conditions d’usage.

http://www.dailymotion.com/video/x1lghp ... selli_news

Sur une vidéo filmée par un photographe indépendant, on voit des CRS et un camion à eau poursuivre, gazer et asperger d'eau à haute pression des
manifestants qui tentent de secourir Quentin Torselli, blessé quelques instants plus tôt. Y a-t-il eu des entraves aux secours ?


Non, il faut faire attention aux vidéos, car on ne voit pas ce qui se passe derrière les manifestants. La caméra est tournée uniquement vers les fonctionnaires. On ne peut donc pas analyser la scène en toute impartialité. Je ne pense pas que les fonctionnaires dans le camion à eau aient pu entendre ce que criaient les manifestants devant.

http://www.dailymotion.com/video/x1dld1 ... oport_news

Deux journalistes ont déposé plainte pour violence. L’un d’eux, un photographe, a reçu un tir de Flashball dans le torse après avoir crié « Hé, c’est des journalistes ». Il se trouvait au milieu de plusieurs reporters clairement identifiables par leurs caméras et appareils photo. Pourquoi tirer sur un journaliste ?

Il faut bien analyser les images et le son, parce qu’il n’est pas certain que les fonctionnaires aient entendu ce qu’il criait. Quand des journalistes sont mélangés aux casseurs, c’est assez difficile de séparer le bon grain de l’ivraie. Dans le feu de l'action, il n'est pas facile de trier.

Est-ce normal que des agents du GIPN (Groupe d'intervention de la police nationale) de Rennes soient intervenus en maintien de l’ordre sur la voie publique, cagoulés, sans matricule, ni moyen d’identification ?

Ils étaient identifiés en tant que fonctionnaires de police. De toute façon, personne n’est capable de lire un matricule dans un contexte aussi agité de manifestation. Le GIPN était initialement dédié à la protection de la mairie. En fin d'après-midi, la situation est devenue tellement critique qu’ils ont demandé à venir porter assistance à leurs collègues, qui se trouvaient entre le cours des 50-Otages et le parking de la Petite-Hollande.

Attendiez-vous un milliers de « casseurs », selon le chiffre qui a ensuite été donné par la préfecture de Loire-Atlantique ?

Nous avions des informations de risques d’agrégation de gens violents, ce qui s’est révélé exact. Mais nous n’avions pas de chiffre précis.

Dans une lettre ouverte au ministre de l’intérieur, Françoise Verchère, conseillère générale du Parti de gauche et l'une des responsables du collectif des élus doutant de la pertinence de l'aéroport (le Cédépa), s’est étonnée que la police ne soit pas intervenue plus tôt pour interpeller le petit groupe de personnes qui se livrait à des dégradations en tout début de manifestation. Qu’en est-il ?

Je rappelle à Mme Verchère que lorsqu’on est élu de la République, on respecte les lois de la République. En l’occurrence, les organisateurs d’une manifestation sont censés déclarer son parcours auprès des pouvoirs publics. Ce que se sont obstinément refusé à faire les organisateurs de la manifestation du 22 février (plusieurs réunions se sont tenues entre la préfecture et les organisateurs, sans qu'aucun accord n’ait été trouvé, ndlr).

Face à l’absence de dialogue et à leur volonté de passer par le centre-ville, nous avons dû prendre des mesures de blocage des accès en centre-ville. Nous avions donc des forces mobilisées pour verrouiller le centre-ville et que nous ne pouvions pas déplacer pour aller interpeller des gens qui commettaient des dégradations le long du parcours de la manifestation. Il n’y a aucun manichéisme de notre part !

Vous avez annoncé dans une note de service du 17 avril vouloir vous-même déposer plainte. Pourquoi ?

Il y avait un certain nombre de demandes de la part de fonctionnaires qui avaient l'impression d'avoir été oubliés, au vu de la couverture médiatique offerte aux manifestants blessés. D'où mon souhait d'organiser le recueil de ces plaintes. Et, à titre personnel, je déposerai également plainte à l'appui des personnels agressés, en tant que chef de service, comme les textes m'y autorisent. Il y a eu des blessures physiques, comme des acouphènes, et d'autres moins visibles, psychologiques. Plusieurs fonctionnaires souffrent de troubles liés à la violence inouïe à laquelle ils ont dû faire face.

Boite noire : Cet entretien a eu lieu par téléphone le 15 avril 2014 et a été complété le 18 avril (dernière question). Il n'a pas été relu par M. Bertrand.

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