lutte à Notre Dame des Landes

Le punk n'est pas qu'une musique ! Ici on discute de l'actualité, des manifs et des résistances en lien direct avec notre culture. "Make punk a threat again", ça vous dit encore quelque chose ?!
Nico37
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Re: lutte à Notre Dame des Landes

Message par Nico37 » 20 juil. 2014 21:28

Dijon-nddl : soutien aux inculpés du 22 février

avec photos : http://nantes.indymedia.org/articles/29822

Ce matin, une manifestation à vélo est partie des lentillères à Dijon. Des jardinier.e.s et habitant-e-s du quartier et d'ailleurs, réuni-e-s depuis le 10 juillet à l'occasion d'un chantier collectif, avaient en effet décidé de raccompagner aux portes de la ville une cyclo-caravane se rendant à Notre Dame des Landes. A l'occasion de cette excursion, l' " amicale dijon-notre dame des landes " a proposé un petit détour en ville. En effet, depuis quelques mois la justice attaque Notre dame des Landes, cherche à faire accepter de nouveaux dispositifs répressifs et envoie en prison des manifestant.e.s du 22 février. Elle vient les arrêter chez eux/elles des mois après en croisant des fichages politico-policiers et de mauvaises photos. (voir : http://paris.indymedia.org/spip.php?article15501). Ici, nous trouvons tout cela fort triste et préoccupant pour l'avenir des luttes dans ce pas, et considérons que le mouvement né sur la zad ne devrait laisser personne derrière lui, surtout entre les mains de la police.

Comme nous aurions aimés être à Nantes aux cotés de ceux et celles qui se sont rassemblés cet après-midi pour le procès de Douglas, manifestant du 22 février (http://vimeo.com/99171877 ), nous avons décidé d'aller marquer notre solidarité auprès du tribunal local.

Quelques dizaines de personnes y ont déployé des banderoles en musique et rajouté un peu de déco sur les tristes murs de la justice, ce qui a contrarié quelques peu un citoyen vigilant et un vigile susceptible et féru d'art martiaux. Nous avons aidé ce dernier à retrouver son calme avant de reprendre la route, mais qui sait ? Peut-être l' " amicale dijon - notre dame des landes " va-t-elle se voir poursuivie à son tour d' " association de malfaiteurs en vue d'organiser un attroupement armé " , comme les 4 personnes qui passeront en procès le 18 juillet. Celles-ci auraient bien voulu participer, il y a un mois de cela, à un banquet et à un match de foot devant le tribunal de Nantes pour soutenir un camarade, mais elles avaient été arrêtées préventivement par les fins limiers de la
BAC. (voir : http://zad.nadir.org/spip.php?article2505). Une autre opportunité pour que se multiplient les gestes de solidarité en cette fin de semaine !

L'amicale Dijon-Notre dame des landes bat le pavé et restera au coté des inculpé.e.s du 22 février.

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Re: lutte à Notre Dame des Landes

Message par Nico37 » 22 juil. 2014 0:52

Appel pour les libertés publiques

Appel aux citoyens, organisations et collectif du mouvement anti-aéroport et à tous ceux et toutes celles qui défendent les libertés publiques

La manifestation historique du 22 février (50 000 manifestants à Nantes) a été l’occasion d’une nouvelle étape dans la répression du mouvement anti-aéroport. Interdiction de manifester, nombreuses blessures, graves mutilations, mensonges et manipulations médiatiques, surveillance policière, condamnations arbitraires de jeunes à partir de dossiers vides : un seuil inacceptable à été franchi.

Loin d’être uniquement des condamnations individuelles, cette répression policière et judiciaire cible l’ensemble du mouvement contre l’aéroport et son monde. Elle s’attaque aussi à d’autres mouvements sociaux, ici et ailleurs.

C’est notre manque de réaction collective, publique et unitaire, qui rend possible ce nouveau seuil dans la répression.

C’est pourquoi nous lançons cet appel à nous réunir le 20 septembre prochain à 14 heures à la Manufacture des Tabacs de Nantes (lieu à confirmer) en vue d’engager des actions communes, publiques et unitaires, de tout le mouvement : nous sommes tous et toutes en liberté provisoire.

Signez et faîtes signer cet appel, diffusez-le et venez participer à la réunion du 20 septembre.

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Re: lutte à Notre Dame des Landes

Message par Nico37 » 23 juil. 2014 1:29

Quand Ouest-France travaille pour la police...

G condamné vendredi après-midi l’a été à partir de photos et de videos prises et publiées a la suite de la manifestation du 22 fevrier. Or une partie de ces photos provenaient..... du journal Ouest-France. Mais il ne s’agissait pas de photos publiées dans les colonnes du journal... mais généreusement fournies par la direction pour au moins deux clichés. Une partie des débats a d’ailleurs porté sur la recevabilité de ces preuves, a savoir sur quelles bases le procureur avait pu les réquerir. Or il s’est avéré qu’il n’en était rien. Le procureur n’ayant rien demandé, le journal s’est porté volontaire pour le faire. Il semblerait d’ailleurs qu’il ne soit pas le seul journal à l’avoir fait. Une autre titre de la presse local serait également impliqué. On imagine que les journalistes de Ouest-France et leurs syndicats vont réagir et dénoncer cette attaque odieuse de leur métier de par leur direction qui met à mal le secret des sources et la séparation des pouvoirs (policier, judiciaire et journalistique). On voit mal comment ces derniers pourront d’ailleurs continuer leur métier dans la neutralité et la garantie du secret des sources. A moins qu’ils ne cautionnent d’être des informateurs, non du public, mais de la police. Cet épisode n’est pas sans rappeler cet autre qui concernait alors des journalistes de France 2 devenu auxiliaire de police, mais denoncé par une partie de la profession.

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Re: lutte à Notre Dame des Landes

Message par Nico37 » 24 juil. 2014 1:26

A Nantes, la justice reconnait enfin l'inanité des poursuites contre les militants anti-aéroport NICOLAS DE LA CASINIÈRE 19/07

Les juges nantais ont enfin arrêté de se couvrir de ridicule : ils ont reconnu que les charges policières assemblées contre des militants anti-aéroport de Notre Dame des Landes ne tenaient pas debout. Relaxe, donc, ce vendredi 18 juillet. Enfin, presque : il y a quand même condamnation pour refus de prise d’ADN...


Ils étaient quatre militants à comparaître ce vendredi 18 juillet devant le tribunal correctionnel de Nantes, accusés d’association de malfaiteurs et accessoirement de recel de deux lampes frontales. Devant un tel montage policier et des qualifications de poursuites aussi peu ancrées sur des preuves, le tribunal n’a pu que les relaxer de ces charges. En revanche, ils ont tous été condamnés à trois et quatre mois de prison avec sursis pour avoir refusé les empreintes digitales, les photos anthropométriques et les prélèvements ADN. Comme quoi, quand toute l’accusation s’effondre, il reste toujours, quoi qu’il arrive, le délit de se soumettre au fichage.

Le procureur demandait des peines de six à dix mois de prison avec sursis, et, pour les quatre, une interdiction de paraître en Loire-Atlantique pendant deux ans. Le tribunal ne l’a pas suivi.

L’après midi a débuté comme les précédentes audiences, dans la même atmosphère de déploiement policier autour et à l’intérieur du palais de justice. Double filtrage serré à l’entrée du tribunal, fouille par des vigiles, puis nouveau filtrage par des policiers caparaçonnés à l’entrée de la salle d’audience. Une poignée de militants admis à l’intérieur dans une salle au tiers vide.

Deux lampes électriques ? Association de malfaiteurs !

Ils ont été arrêtés par la BAC sur le périphérique nantais le 17 juin dernier. La fouille du coffre inventorie trois talkie walkie, une perceuse, une pince monseigneur, six antivols, deux lampes frontales. Il y a aussi deux caisses de cidre artisanal mais là, franchement, la police ne voit pas quoi en faire dans sa procédure. Le matériel retenu pourrait ressembler au petit nécessaire dédié à l’ouverture d’un squat. Mais pour l’accusation, il fallait à tout prix associer ces preuves à un délit passible de cinq ans de prison.

C’est là toutes les contradictions d’un montage judiciaire : partir du but à atteindre en tentant de le légitimer par des preuves. Pour arriver à ses fins, c’est à dire caractériser peu ou prou une « association de malfaiteurs », le parquet devait réunir trois conditions.

La première est que l’entente ait servi à préparer un crime ou un délit suffisamment important pour mériter cinq ans de prison. Si le délit est moins important, donc moins tarifé par le code pénal, impossible de légitimer l’association de malfaiteurs. Les autres conditions sont l’existence d’un groupe constitué, tenant des réunions successives, attestées par des écoutes téléphonique ou des procès verbaux de surveillance policière. Troisième condition ; verser au dossier des éléments matériels, des armes par exemple, prouvant qu’un crime va être commis.

Pique-nique sur les marches du palais ? Attroupement armé !

Ici, aucun des trois prérequis n’était établi. Pas de réunions préparatoires attestant d’une ferme intention de commettre un délit grave, pas d’armes, et une éventuelle ouverture d’un squat n’étant pas assez grave, on a inventé une « participation à un attroupement armé », en l’occurrence un rassemblement festif sur le parvis du palais de justice, au cours duquel aucune intervention policière n’a eu lieu et encore mois d’interpellation de joueurs de ballon ou de convives du repas collectif servi au soleil. Pour coller aux accusations, la présidente du tribunal s’est vue contrainte de reposer à chacun la question assez peu plausible de savoir s’il ou elle avait le projet ferme de venir attaquer et dégrader le palais de justice.

Du point de vue de l’intention judiciaire, la construction tourne à la pantalonnade. « Vous avez juste quatre amis, militants, mais ni l’amitié, ni la solidarité ne sont des délits" a souligné Me Benoit Poquet qui défendait les deux jeunes femmes du groupe. Il a dénoncé la « frénésie sécuritaire », et la « précipitation » du dossier d’accusation « fondé sur des présomptions et des déductions qui font mauvais ménage avec la rigueur du code pénal ». Ainsi s’est effondré l’échafaudage supposer faire tenir debout l’association de malfaiteurs, habituellement utilisée contre les réseaux de drogue ou le banditisme.

Le procureur a beau souligner la « communauté d’attitude » des quatre qui ont opposé un silence total lors de leur garde à vue, il doit mollement concéder que c’est leur droit. La présidente du tribunal a aussi défendu les vertus du débat contradictoire des audiences, alors que lors des interrogatoires, ni les gardés à vue ni leur avocat ne savent précisément quelles charges pèsent sur eux.

Refus de prise d’ADN ? Condamnés !

L’association de malfaiteurs ne tenant pas contre ces quatre militants, restaient les délits mineurs. Deux lampes frontales, valeur globale 31,90 euros, présentée comme volées à un magasin Decathlon. Preuve à l’appui, un coup de fil policier au gérant qui dit qu’il avait cinq modèles en rayon et qu’il n’en reste que deux. Conclusion immédiate : trois ont été volées, et tant pis si la police n’en a trouvé que deux, puisqu’elle croit tenir la preuve irréfutable en produisant les sept chiffres sous le code barre d’une de ces lampes saisies dans la Peugeot 405.

Tout faux. « Ce n’est pas un code barre, mais un code produit », a démontré Me Poquet, et c’est une désignation rigoureusement identique pour toutes les lampes frontales de ce modèle vendues dans tous les Décathlon de France et dans le monde entier via Amazon. Sans preuve de la traçabilité des ces lampes, exit la preuve d’un vol et donc le recel. D’ailleurs la vidéo surveillance du magasin Décathlon nantais n’a repéré aucun des quatre.

Il ne restait donc que le délit récurrent de refus de soumettre à la prise d’empreintes digitales et génétiques.

« Ca commence à devenir une habitude dans tous ces dossiers ciblant les militants contre l’aéroport, analyse l’autre avocat de la défense, Me Pierre Huriet, une accusation qui marque les esprits, pour la presse et l’opinion, comme "association de malfaiteurs" ou "destruction de biens par incendie", et si ça ne tient pas, on gardera des éléments mineurs comme le recel de vol présumé, et de toutes façon le refus d’ADN assure une condamnation automatique qui fait qu’un dossier ne s’effondre jamais complètement ».

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Re: lutte à Notre Dame des Landes

Message par Nico37 » 24 juil. 2014 23:29

Le groupe Vinci imagine sa ville idéale

Aimablement invités par le groupe Vinci dans la capitale portugaise, une centaine d’architectes, économistes, sociologues ou ingénieurs imaginent la ville du futur. La « Fabrique de la cité » fait partie de ces think-tanks que les grands groupes financent et qui leur servent de boussole.

Ils ont noué leur appareil récepteur en plastique vert autour du cou, juste au-dessous du nœud de cravate, et placé l’écouteur dans l’oreille. Ces dizaines d’hommes en costume, et quelques femmes en tailleur, qui transpirent sous le soleil de l’été portugais, s’apprêtent à visiter le quartier de la Mouraria, dans le centre de Lisbonne. Autour du groupe qui grimpe les escaliers et emprunte les ruelles, les passants semblent indifférents. De vieilles habitantes cheminent d’un pas lent, transportant un sac à provision. Sur les marches bordant une petite place, des jeunes gens font inlassablement glisser leurs doigts sur leur smartphone, sans même jeter un œil aux visiteurs incongrus. Jusqu’à récemment, la Mouraria, à l’aplomb de la place du Rossio qui signale le cœur de la capitale portugaise, passait pour un repère de la prostitution et de la drogue. La municipalité de Lisbonne a décidé d’en faire un modèle de réhabilitation qu’elle entend étendre à toute la ville. Des investisseurs privés ont été mobilisés, avec l’assurance qu’ils ne paieraient des impôts qu’à la revente de leur bien, lorsque celui-ci aura acquis une belle valeur. Les rues ont été nettoyées et des places qui servaient jusqu’alors de parkings ont été piétonnisées. Enfin, la municipalité a installé la mairie en plein cœur du quartier, ouvrant la voie à d’autres services et commerces. Consciencieusement, malgré les gouttes de sueur qui commencent à perler sur certains fronts, les hommes d’affaires en costume écoutent les explications d’un représentant de la mairie de Lisbonne. La promenade urbaine constitue l’une des activités de choix du séminaire « la Fabrique de la cité », dont l’édition 2014 s’est déroulée, en début d’été, dans la capitale portugaise. Le « think tank », ou réservoir d’idées, a été créé en 2008 par le groupe de construction Vinci. Une petite centaine d’économistes, ingénieurs, sociologues, architectes ou journalistes ont été aimablement invités par la multinationale, pour partager leurs réflexions sur la ville de demain avec les cadres du groupe. « Nous cherchons à comprendre à quoi ressemblera la ville de demain. Cela fait partie de notre stratégie à long terme », confie Xavier Huillard, le PDG, qui est venu honorer de sa présence un cocktail de réception à la résidence de l’ambassade de France, mobilisée pour l’occasion.

Bottin mondain

Les groupes privés, même lorsqu’ils vivent de la commande publique, ont compris que la pensée contemporaine ne viendrait pas de l’Etat et de ses succursales. « Les élus et les fonctionnaires publient et re-publient des rapports qui copient des documents déjà publiés il y a dix ans », médit un participant au séminaire de Lisbonne. « Nous aurions pu organiser nos propres séminaires en interne. Nous avons préféré nous ouvrir sur le reste de la société, en proposant aux meilleurs spécialistes de participer à nos travaux », complète Rémi Dorval, président de « La Fabrique », comme on dit dans les couloirs du groupe. L’édition 2014 tient son rang de boîte à idées. Lors des sessions studieuses, un consultant colombien explique pourquoi « l’optimisation des espaces publics au service des citadins » implique le tracé de cheminements pour les piétons dans les villes sud-américaines ; le responsable de l’autorité des transports de Singapour raconte comment la cité-Etat absorbe ses millions de trajets quotidiens ; un directeur du Massachusetts Institute of Technology se livre à un étalage d’inventions qui pourraient figurer au concours Lépine : un bar, des chaises et des tables, « imprimables » en trois dimensions sur Internet, un abribus « du futur », des montres connectées dans lesquelles on souffle pour éprouver son taux d’alcoolémie… L’assistance pourrait passer pour un extrait du Bottin mondain. Sur la pelouse de la résidence diplomatique, qui surplombe le Tage, l’architecte Michel Cantal-Dupart discute avec l’ancien maire (UDI) de Saint-Etienne, Michel Thiollière, aujourd’hui vice-président de la Commission de régulation de l’énergie, l’autorité administrative chargée de veiller au fonctionnement des marchés du gaz et de l’électricité. Julien Damon, professeur à Sciences-Po Paris, auteur de plusieurs ouvrages consacrés aux classes moyennes, côtoie Yves-Thibault de Silguy, ancien commissaire européen à l’Economie. Charles-Éric Lemaignen, président (UMP) de la communauté d’agglomération d’Orléans, sympathise avec l’adjointe d’Alain Juppé en charge des transports à Bordeaux, Elizabeth Touton. Un jeune spécialiste du « data », ces données numériques détenues par des entreprises privées ou publiques et qui représenteraient « une mine d’or », croise un consultant convaincu que l’avenir d’une ville passe par la valorisation des activités de nuit. Les débats sont animés par le journaliste de télévision Alex Taylor. Les dirigeants de Vinci vont et viennent, à l’affût d’idées nouvelles, d’objections marquantes ou de contributions inattendues. Directeur général du groupe et appelé à en devenir le numéro 1, Pierre Coppey assiste aux deux journées de débats et se montre souriant, direct, accessible. Les échanges, soigneusement consignés, analysés, diffusés, fournissent quelques indications sur ce que peut devenir l’urbain dans dix ou quinze ans, et donc sur les marchés susceptibles d’intéresser le groupe. Pour la multinationale, la « Fabrique de la cité » est aussi un moyen d’occuper le terrain médiatique.

Autoroutes et Notre-Dame-des-Landes

Un tel groupe coté en bourse, 40 milliards d’euros de chiffre d’affaires et 180 000 salariés, ne peut plus « vivre caché ». Les décisions de ses dirigeants sont scrutées, ses rachats soupesés, ses revenus comparés avec ceux d’autres multinationales. C’est que Vinci n’a pas toujours bonne presse. La branche qui gère les concessions autoroutières du groupe est montrée du doigt chaque été, lorsque les automobilistes s’inquiètent, au moment de partir en vacances, du prix des péages. Régulièrement, un ministre découvre « la manne » des sociétés d’autoroute. La dernière sortie de ce genre remonte à la fin juin lorsque Ségolène Royal a laissé entendre que les bénéfices des autoroutes pourraient faire l’objet d’une taxe. Le cours de l’action Vinci a immédiatement décroché en bourse. Le groupe est désormais plus aguerri sur le sujet de l’aéroport nantais de Notre-Dame des Landes, dont il doit être à la fois le constructeur et le concessionnaire, mais dont le chantier est aujourd’hui au point mort. « Nous n’avons plus que trois personnes sur place », confie un cadre supérieur. Que le projet aille à son terme ou qu’il soit abandonné, les dirigeants du groupe sont confiants. Soit parce que l’aéroport sera construit, soit parce que le dédommagement sera conséquent. Sur la pelouse diplomatique, face au Tage, le même cadre s’amuse : « nous sommes passés à autre chose. Entre temps, nous avons racheté les dix principaux aéroports du Portugal », plaisante-t-il. Dont celui de Lisbonne, en pleine expansion, que la capitale portugaise rêve depuis longtemps de déplacer sur la rive sud du Tage.

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Re: lutte à Notre Dame des Landes

Message par Nico37 » 26 juil. 2014 23:04

Le prévenu file en douce avant l'énoncé du délibéré 16/07

Il n'a pas entendu la présidente du tribunal correctionnel de Nantes énoncer la sanction. Profitant de la suspension d'audience, le prévenu, qui comparaissait libre, a quitté le palais de justice à vélo, quelques minutes avant.

Ce Parisien de 29 ans était soupçonné d'avoir participé aux violences et aux dégradations commises en marge de la manifestation contre l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes, le 22 février à Nantes.

Plus précisément, il lui était reproché d'avoir saccagé l'agence de voyage Fram et lancé des pavés sur les forces de l'ordre.

L'accusation reposait sur des photos prises pendant les heurts. Lui assure qu'il était à Rouen le jour des faits. Ses avocats, Me Vallée et Lévy, ont plaidé la relaxe tandis que le ministère public requérait un an de prison ferme.

Le tribunal a finalement déclaré le jeune homme coupable et l'a condamné à 18 mois de prison dont 6 avec sursis mise à l'épreuve. Il a prononcé un mandat de dépôt et un mandat d'arrêt.

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Re: lutte à Notre Dame des Landes

Message par Nico37 » 27 juil. 2014 14:07

Aéroport de Notre Dame des Landes | Manifestation des opposants sur la RN 137 17/07

Une cinquantaine de "zadistes", fermement opposés au projet d'aéroport ont bloqué la RN 137 entre Nantes et Rennes.

La RN 137 entre Nantes et Rennes a été coupée à la ciculation à hauteur de Treillières, au nord de Nantes ce matin. Des automobilistes se sont retrouvés bloqués pendant un peu plus d'une heure. Ce sont des "zadistes" qui ont mené cette opération avant d'être délogés par les forces de l'ordre.

Ils ont enflammé des pneus disposés sur la chaussée de la 4 voies.

Et déployé une banderole disant : " Solidarité NDDL, bloquons tout " .

Plusieurs procès concernant des opposants au projet d'aéroport se déroulent depuis quelques semaines au tribunal correctionnel de Nantes : ils concernent des manifestants ayant participé au grand rassemblement du 22 février dernier à Nantes.

L'association "Des Ailes pour l'Ouest" qui défend le projet d'aéroport de Notre Dame des Landes, réagit. Elle estime que ces dégradations sont "une énième preuve que les opposants n'ont rien à voir avec l'aéroport et n'ont qu'un but : s'opposer au développement par tout moyen, y compris la violence".

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Re: lutte à Notre Dame des Landes

Message par Nico37 » 28 juil. 2014 15:29

Des associations redoutent des inondations 12/07

La construction d'un aéroport à Notre-Dame-des-Landes augmentera-t-elle les inondations en aval? Trois associations demandent des études indépendantes et lancent une pétition.

La zone de construction de l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes est un château d'eau, le point culminant de plusieurs bassins-versants.

Trois associations craignent que l'imperméabilisation des surfaces augmente les risques d'inondations en aval, dans les secteurs de Redon, de Blain, du canal de Nantes à Brest, et de l'Isac, et même sur le périphérique nord de Nantes.

Jugeant insuffisantes les données figurant dans le dossier, elles demandent des "études sérieuses, pluridisciplinaires et indépendantes".

Eau et rivières de Bretagne, Nature Avenir et Solidarités Écologie viennent de lancer une pétition en ce sens, destinée à la ministre Ségolène Royal.

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Re: lutte à Notre Dame des Landes

Message par Nico37 » 29 juil. 2014 10:17

Manifestation du 22 février à Nantes : les « dossiers à trous » de la justice LOUISE FESSARD 22/07

Depuis la manifestation du 22 février 2014 contre l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, une trentaine de militants ont été interpellés et jugés, souvent en comparution immédiate. Certains dossiers portent la patte évidente de la Direction générale de la sécurité intérieure. « Il y a plein de non-dits dans ces dossiers », remarque un avocat.
Si le dossier de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes est au point mort au plan politique, son volet répressif ne cesse, lui, de progresser. Depuis la manifestation du 22 février 2014 contre l’aéroport, une trentaine de militants ont été interpellés et jugés, le plus souvent en comparution immédiate. Quatorze ont été arrêtés le jour même de la manifestation, neuf lors d’un premier coup de filet le 31 mars, au lendemain des élections municipales, puis le reste au compte-gouttes dans les régions parisienne, nantaise et rennaise.

Le 22 février 2014, la manifestation contre l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes avait rassemblé entre 20 000 et 50 000 personnes.

Aux abords du cortège, un commissariat, deux agences de voyages, une antenne du conseil général, un abribus et une agence de Vinci, le concessionnaire de Notre-Dame-des-Landes, avaient été mis à sac.

La préfecture de Loire-Atlantique avait dénombré « 130 policiers et gendarmes pris en compte par les services médicalisés des unités, 27 ayant dû être adressés au CHU » et « 40 manifestants touchés à des degrés divers ».

Le ministre de l’intérieur Manuel Valls avait alors ravivé le feu de la menace de l’« ultra-gauche », en désignant comme responsables « un millier d’individus de l’ultra-gauche, ainsi que des Black Bloc, très violents ».

Le cabinet du préfet de Loire-Atlantique affinait :

ces casseurs ont « le profil traditionnel de ceux qu'on rencontre sur la ZAD, allant de modérément à extrêmement violents avec des méthodes qui s'apparentent à celles des Black Bloc », nous expliquait-on.

Cinq mois après les faits, une cellule d’une douzaine de policiers de la sûreté départementale se consacre toujours à temps plein à l’enquête sur ces dégradations et violences.

Selon le parquet de Nantes, les investigations se poursuivent et d’autres interpellations pourraient encore avoir lieu.

« Nos équipes ont isolé les séquences, extrait des photos des différentes vidéos pour les envoyer aux différents services de police et de gendarmerie.
Et puis nous avons envoyé la police technique et scientifique sur les différents lieux de saccages », a expliqué au Monde le directeur départemental de la sécurité publique, Jean-Christophe Bertrand.

Certains dossiers portent la patte évidente de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), l'ex-DCRI, qui a fourni des photos des Zadistes prises au moment des faits à la cellule d’enquête.
C’est le cas pour R., 23 ans, déjà connu des services de police et condamné le 19 juin 2014 par le tribunal correctionnel de Nantes.
Le renseignement intérieur a transmis une série de trois photos où l’on voit un jeune homme vêtu d’un bleu de travail et d’un masque à tête de mort, sortir de l’agence Vinci un fumigène à la main.
D’autres images de BFM-TV montrent ce même homme aux côtés d’un manifestant taguant la façade de l’hôtel de ville.
Certains clichés sont trompeurs :
le jeune homme a en fait sorti le fumigène de l’agence pour éviter un incendie.
Mais surtout, comment les policiers ont-ils réussi à l’identifier ?
Son dossier judiciaire reste muet sur ce point.
L’enquêteur le décrit d’abord comme un « individu de type européen/nord-africain âgé de 20-25 ans ».
Une déduction extralucide, au vu de la pauvre qualité des deux seuls clichés à visage découvert dont la police dispose.
Le nom de famille du jeune homme est lui clairement « nord-africain » mais à ce stade, l’enquêteur n’est pas censé le connaître.
Et puis, quelques lignes plus loin : « Mentionnons que les investigations entreprises ont permis d’identifier formellement cet individu », indique le procès-verbal.
Quelles investigations ?
Mystère.
« Il y a plein de non-dits dans ces dossiers, regrette son avocat Me Pierre Huriet.
Ce sont des dossiers à trous.
Ont-ils utilisé un logiciel de reconnaissance faciale ?
Était-il fiché par le renseignement intérieur comme beaucoup de ceux passés sur la ZAD ? »

« Ici, contrairement aux enquêtes ordinaires, il semble que les photographies viennent appuyer a posteriori le profilage réalisé par la DGSI (ex-DCRI) », constate le comité de soutien des personnes interpellées.

Le récit de l’interpellation de R. le 27 mai 2014 à la sortie du CHU de Rennes est tout aussi elliptique.
Les policiers nantais indiquent « avoir été avertis par la police de Rennes de (sa) présence au CHU nord en consultation » puis avoir foncé sur place.
Les policiers rennais passaient-ils devant le CHU par hasard ?

« Sauf à ce qu’il y ait eu une surveillance du renseignement intérieur, on ne comprend pas comment la police a été avertie de sa consultation au CHU », s’interroge Me Pierre Huriet.

D’autant que le 17 juin 2014, la police nantaise est à nouveau très chanceuse.
À 15 h 50, lors d’un contrôle routier sur le périphérique nantais, un équipage de la brigade anticriminalité tombe justement sur R., qui doit comparaître le surlendemain et se rend à Nantes pour rencontrer son avocat.
Motif du contrôle ?
À en croire le procès-verbal, la « vive allure » de la voiture « montée par cinq individus de sexe masculin et féminin » et des jets d’emballages par la fenêtre sont l’unique raison du contrôle.
Mais les policiers semblent bien renseignés.
Lorsqu’ils remarquent deux lampes frontales et un autoradio neufs, leur premier réflexe est d’appeler les magasins Décathlon et Feu vert voisins.
Et bingo, le gérant du Feu vert vient juste d’être victime d’une tentative de vol d’un chargeur téléphonique par une personne dont le signalement correspond à l'un des passagers de la voiture.
Ayant rattrapé le voleur sur le parking du magasin et récupéré son bien, le commerçant ne comptait pas déposer plainte mais il est chaudement incité à le faire par les policiers.
Les quatre passagers et la conductrice prennent la direction des geôles de garde à vue pour recel de vol.
L’un d’eux, un autostoppeur britannique, est rapidement relâché.
Les quatre autres, deux femmes et deux hommes dont R., sont poursuivis pour « association de malfaiteurs en vue de préparer un attroupement armé ».
Dans la voiture, les policiers ont saisi un ordinateur, des disques durs, un pied-de-biche, une pince Monseigneur, des talkie-walkie, six antivols, des affiches appelant à un rassemblement festif devant le tribunal pour le procès de R. Ainsi que plus d’un millier d’euros en liquide et le passeport d’un autre prévenu, G., depuis condamné à un an de prison ferme.

Une oreille parlante

Les enquêteurs ont buté sur un courriel appelant à une réunion le 27 avril pour « repenser plus collectivement la question de la force matérielle ».

Il y était également question de chantiers pour « continuer à concevoir des armes pour la ZAD » .

« Le contrôle n’avait rien d’anodin : il a servi de prétexte pour fouiller le véhicule, où ils avaient toutes leurs affaires pour vivre, et voir ce qu’on pouvait leur mettre sur le dos, estime Me Pierre Huriet, l'un de leurs avocats.
Au passage, les policiers ont saisi leurs ordinateurs et disques durs.
Rien ne ressort de leur exploitation, mais la police a eu tout le loisir de les copier. »

L’ « association de malfaiteurs en vue de préparer un attroupement armé » n’a pas tenu devant le tribunal correctionnel de Nantes qui, le 18 juillet, a partiellement relaxé les quatre prévenus (lire le reportage de Reporterre).
Seul l’un d’eux a été condamné à six mois avec sursis pour avoir donné une fausse identité et tenté de voler un chargeur de téléphone.
Pour les autres, n’est resté du dossier que le refus de donner leur ADN et leurs empreintes digitales.
Ce qui leur a valu de trois à quatre mois de prison avec sursis.
Une peine très sévère au regard de la jurisprudence locale.

« Pour un premier refus, normalement c’est une amende avec sursis, remarque leur avocat.
Le tribunal a montré que leur garde à vue était infondée, mais a jugé illégal et durement sanctionné leur refus de se soumettre aux prélèvements ADN. »

R. a lui été condamné le 19 juin à huit mois de prison avec sursis, 4 445 euros de dédommagement et une interdiction de séjourner en Loire-Atlantique pendant deux ans, pour dégradations sur l’hôtel de ville et participation « avec arme » – à savoir le fumigène – à un attroupement.
Le tribunal a ajouté un mois de sursis pour avoir refusé de donner son ADN.

«Le simple fait de détenir une arme dans le cadre d'une manifestation permet d'incriminer des personnes présentes sans qu'on ait besoin de démontrer clairement qu'elles ont lancé des objets», rappelle Me Luc Bourgeois, qui a défendu trois militants.
On retrouve les mêmes ellipses dans le dossier de G., un étudiant parisien de 29 ans, condamné le 16 juillet à dix-huit mois de prison, dont douze ferme et mise à l’épreuve.
S’estimant victime d’une « répression politique », il a pris la fuite à vélo pendant que le tribunal délibérait et fait désormais l’objet d’un mandat d’arrêt.
Là encore, les seuls éléments à charge sont des vidéos et des photographies émanant de la police ou transmises « de façon spontanée » par Ouest-France, selon le parquet cité par Libération.
Déjà condamné en octobre 2010 par la cour d’assises d’Ille-et-Vilaine à cinq ans de prison pour « vol à main armée » et « association de malfaiteurs », G. est accusé d’avoir chargé un barrage de CRS, descellé des pavés lancés sur les policiers et brisé à coup de marteaux la vitrine du voyagiste Fram.
Les images du dossier montrent un homme au visage dissimulé par un masque, des lunettes de protection et une casquette noire. Il n’apparaît le visage découvert que sur une seule image, une capture vidéo de mauvaise qualité.
Malgré ce, les policiers mettent immédiatement un nom sur ce visage.

« Mentionnons que les investigations entreprises ont permis d’identifier formellement cet individu », indique le procès-verbal.
Quelles investigations ?
Là encore, mystère. Un des avocats de G., Me Hugo Levy, fustige « une enquête occulte de la DGSI, dont les principaux actes ne sont pas communiqués à la défense, ce qui est attentatoire au principe du contradictoire ».

« Est-ce une dénonciation ou des policiers infiltrés ? demande-t-il. Comment vérifier si l’enquête n’est pas entachée d’illégalité ? »

Le 16 février 2000, la Cour européenne des droits de l’Homme avait condamné le Royaume-Uni pour avoir gardé secret le témoignage d’un indicateur rémunéré, principal accusateur dans un procès criminel.
Selon sa jurisprudence, « le droit à un procès pénal contradictoire implique, pour l'accusation comme pour la défense, la faculté de prendre connaissance des observations ou éléments de preuve produits par l'autre partie ».
La Cour reconnaît que certaines preuves ne peuvent certes être divulguées pour des motifs de « sécurité nationale ou la nécessité de protéger des témoins risquant des représailles ou de garder secrètes des méthodes policières de recherche des infractions » mais dans ce cas, la CEDH estime que l'accusation ne peut s’employer seule « à apprécier l'importance des informations dissimulées à la défense ».

Au parquet de Nantes, nos questions provoquent un silence gêné.

« C’est à partir d’éléments que nous avons dans les fichiers, finit par répondre la procureure de la République Brigitte Lamy.
C’est comparé. Tout est dans les dossiers.
Et quand cela ne paraît pas suffisant au tribunal, il y a une expertise. »

G. contestant sa présence à Nantes le 22 février, un expert de la cour d’appel d’Aix-en-Provence a été prié de comparer les images de la manifestation et celles, anthropométriques, prises en détention provisoire.
Lequel a confirmé l’identification de G. dans un rapport digne d’Alphonse Bertillon.
On y apprend que le prévenu, au « visage long de forme triangulaire bas, asymétrique », présente une oreille remarquable, avec une « hypertrophie de la conque » identifiable entre toutes sur les images de la manifestation.
Et, qui plus est, un « enroulement excessif de l’hélix », ce repli extérieur, qui fait penser l’expert au « tubercule de Darwin (…) vestige supposé de la pointe de l’oreille des mammifères ».

L’expert se livre également à un petit photomontage en détourant une photographie prise lors de la manifestation pour y copier-coller le visage de G. Il conclut qu’il s’agit d’une « seule et même personne ».

« Nous avons essayé, même avec Johnny Cash, ça marche ! », se pince Me Hugo Lévy.

«On est sur des photos floues, souvent en mouvement, où il est compliqué de reconnaitre les gens, ce qui n'a pas empêché des condamnations», note Me Stéphane Vallée, avocat d'Enguerrand, un militant de 23 ans, sans emploi, condamné le 1er avril en comparution immédiate à un an ferme pour avoir fabriqué un fumigène.

« Les expertises d'images, où l'on prétend identifier des personnes grâce à la taille de leurs oreilles, ne sont qu'un écran de fumée, pointent les militants locaux.
La vérité, c'est que la DGSI, l'ancienne DCRI qui s'était considérablement ridiculisée aux yeux de tous par le montage malhabile de l'affaire dite de Tarnac, est au cœur de ces enquêtes qu'elle diligente obscurément tout en se maintenant dans une complète opacité. »

Les militants dénoncent « un fichage à usage directement répressif » entraînant « une criminalisation de fait de tous les militants anti-aéroport, susceptibles d’être arrêtés et incarcérés sans autres éléments, que ceux de la DGSI, contre lesquels ils seront sans défense ».

Dans un communiqué du 11 juillet, le syndicat de la magistrature pointe de son côté « une mobilisation policière sans précédent et, trop souvent, un traitement judiciaire en temps réel : garde à vue, fichage génétique, déferrement et comparution immédiate, cette justice expéditive génératrice d’emprisonnement ».

« L’arsenal sécuritaire, renforcé sous le précédent gouvernement et toujours en vigueur deux ans après l’alternance, s’est banalisé, constate le syndicat.
Voilà que sont mobilisés pour contrer des luttes sociales : l’extension incontrôlée du fichage génétique qui, jadis réservé aux criminels "sexuels" concerne aujourd’hui la moindre dégradation, la pénalisation aveugle du refus de prélèvement ADN, le délit de participation à un attroupement armé, cette résurgence aggravée de la loi anti-casseurs, les procédures d’urgence désastreuses pour les droits de la défense mais si efficaces pour frapper par "exemplarité", sans recul…
Autant d’outils sécuritaires que le gouvernement actuel, qui a déjà enterré le projet d’une loi d’amnistie sociale, est peu soucieux ou peu pressé d’abroger. »

A contrario, les six enquêtes dont a été saisie l’inspection générale de la police nationale (IGPN) à la suite des tirs de Flashball lors de la manifestation du 22 février sont, elles, « toujours en cours » selon le parquet. Trois jeunes hommes avaient été grièvement blessés à l’œil par des tirs policiers.

L'un, Quentin Torselli, 29 ans, a été éborgné et n’a toujours pas pu reprendre son travail de charpentier-cordiste. Et les deux autres ont peu de chances de retrouver la vue.

« Le capitaine de l’IGPN a indiqué à mon fils que son enquête était terminée, affirme Nathalie Torselli, mère du Quentin.
Ils ont suivi tout son parcours en vidéo et établi qu’à aucun moment il ne représentait un danger. »

Nico37
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Re: lutte à Notre Dame des Landes

Message par Nico37 » 30 juil. 2014 12:02

Des anti-aéroport repeignent le rideau de fer de Vinci en vert 28/07

Ils utilisent le pseudonyme employé par Nicolas Sarkozy et les codes du Voyage à Nantes mais n'en ont pas moins déterioré cette nuit la devanture du promoteur Vinci à Nantes, symbole s'il en est du projet d'aéroport à Notre-Dame-des-Landes.

Un mail signé "Paul Bismuth" intitulé "Contribution au voyage à Nantes", accompagné de plusieurs photos des dégradations, est arrivé aujourd'hui dans les rédactions. Avec ce texte de revendication : "Nous voulons rendre hommage à la Métropole Socialiste, créative et ludique, celle de Johanna Rolland. Celle qui expulse les sans-toit, crève les yeux des manifestantEs et emprisonne les révoltéEs. Celle qui constelle les rues de caméras et de gyrophares. Nous voulions rendre hommage à la culture subventionnée, celle de Jean Blaise et du graffiti aseptisé."

La deuxième partie du texte laisse peu de doutes sur les auteurs, et du message, et des photos : "Hier encore, des lieux - réellement - occupés étaient attaqués par des cohortes de policiers surarmés à Notre Dame des Landes ou dans les quartiers gentrifiés de la Métropole. Aujourd'hui, le Voyage à Nantes ouvre sans ciller une « Villa Occupada » au cœur de la ville. Nous saluons l'ironie de la démarche. Et puisque la Métropole veut tout repeindre en vert, de l'asphalte du centre ville au béton de son projet d'aéroport, nous sommes venuEs faire éclabousser sa ligne verte sur les locaux de Vinci".

A l'heure où nous écrivons ces lignes, la peinture est restée sur les locaux, rue de Strasbourg.

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