Honnêtement, on n’apprend rien de très nouveau si ce n'est cette idée intéressante d’un lien entre punk et "anarchisme intuitif". (concept en vogue à l’époque ?) C'est le titre du livre, citation de Crass, qui "a été le premier groupe punk à invoquer sérieusement l'anarchisme […] mais eux même prétendaient ne pas distinguer leur Bakounine de leur Smirnoff ou de leur Stolichnaya ». Les Sex Pistols et l’Anarchy in the UK relevaient plus de la provoc qu’autre chose. (mais est ce que le soutien de John Lyndon à Trump ne découle pas du même mécanisme ?). Bref, au fil des pages et des chapitres (« choc et provoc » + « gueule de bois hippie » + « anarchisme d’opposition » + « DIY », on arrive sur « anarchisme intuitif » et une sorte de « make punk a threat again »), on relit l’histoire du mouvement qui appuie la thèse du livre. Bon, le principal attrait, je trouve, c’est les précautions d’usage de l’introduction : « Drôle de chercheur que ce Jim Donaghey, docteur à crête d’Iroquois, qui se revendique punk tout en étant universitaire. […] Selon ces morts, il est un « cliché ambulant », vegano-anarcho-motaro-punk […] JD se livre ici à une sorte d’exercice de style et il faut bien comprendre que la langue et le format universitaire qu’il emploie relèvent d’une certaine ironie ». S’en suite l’intro du bonhomme : « Ce petit livre a été écrit sous l’impulsion d’une colère froide […] que tous ces livres déblatèrent sur la mort du punk. […] Si le punk était mort, qu’est-ce que j’étais ? un spectre ? une blague ? […] laissez moi vous dire un truc : le punk n’est pas mort . A l’heure ou j’écris cette phrase, il y a des gens dans le monde qui vivent et qui respirent le punk (et l’anarchisme). Si vous vouliez vraiment les trouver, vous y arriveriez surement…. Mais sachez qu’elles et ils sont bien contents de pouvoir rester sous les radars. Up the punx ! ». voilà une intro vivifiante et une entrée en matière percutante, qu’on attendrait d’un punk study quelconque. Maintenant, il reste à comprendre ce paradoxe implicite : si iels cherchent à « rester sous les radars », pourquoi éditer officiellement, universitairement et surtout institutionnellement ? Cela relèverait-il d’un prosélytisme inadéquat ? D’une fierté wokiste mal placé ? On en revient sur le débat (réglé pourtant) entre la fin et les moyens. Et les moyens anticonstitutionnellement DIY tant admirés pourraient rester à leur place. (Notez que je relie ici l’institution/constitution à l’Etat, au capitalisme et la démocratie participative, sachant que l’institution pourrait aussi être de nature libertaire, démocratie directe, etc…). Bon, j’ai placé mon mot de 25 lettres, je peux aller me rendormir…. (il parait qu’il y a un mot plus long maintenant avec intergouvernementalisations, c’est plus chaud à placer, je vais y réfléchir pour la prochaine fois).
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