le punk autre que musical

Ici on cause, on débat, on discute, on s'engueule, on recherche des trucs, en lien plus ou moins direct avec le punk DIY / Punx with brainz !
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Message par Deverre » 05 mars 2007 19:13

Tiriwurst a écrit :Et alors ? J'ai un ego surdimensionné,!
tu chanterais pas dans un groupe 'connu' ? :D
ah ben non , ils ne le savent pas qu'ils sont ainsi :D (ou alors ils refusent de l'admettre)

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Message par Tiriwurst » 05 mars 2007 19:24

Oui, enfin je dis, ça, plutôt un ego de bonne taille quoi. Normal, en fait. Enfin je suis pas un champion de la modestie, mais bon je parle du moment de la création, pas de l'opinion de soi en tant qu'individu.
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Message par Deverre » 05 mars 2007 19:30

Tiriwurst a écrit :Oui, enfin je dis, ça, plutôt un ego de bonne taille quoi. Normal, en fait. Enfin je suis pas un champion de la modestie, mais bon je parle du moment de la création,
ah ok , t'es comme tout l'monde quoi !
Tiriwurst a écrit :pas de l'opinion de soi en tant qu'individu.
tu n'es donc pas chanteur "engagé" :D :D

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Message par Tiriwurst » 05 mars 2007 19:41

Deverre a écrit :
Tiriwurst a écrit :Oui, enfin je dis, ça, plutôt un ego de bonne taille quoi. Normal, en fait. Enfin je suis pas un champion de la modestie, mais bon je parle du moment de la création,
ah ok , t'es comme tout l'monde quoi !
Ben c'est que je dis. Donc que tout le monde au moment de créer voit son ego se gonfler à bloc. C'est pas une critique, je pense que c'est un des moteur de la création.
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Message par Deverre » 05 mars 2007 19:46

Tiriwurst a écrit :
Deverre a écrit :
Tiriwurst a écrit :Oui, enfin je dis, ça, plutôt un ego de bonne taille quoi. Normal, en fait. Enfin je suis pas un champion de la modestie, mais bon je parle du moment de la création,
ah ok , t'es comme tout l'monde quoi !
Ben c'est que je dis. Donc que tout le monde au moment de créer voit son ego se gonfler à bloc. C'est pas une critique, je pense que c'est un des moteur de la création.
y'a pas plus logique , avoir de l'ego c'est s'aimer , alors si tu ne t'adores pas , comment veux tu adorer ce que tu "ponds" ? c'est un fondement de base du "souffle" de la creation. J'utilise "s"adorer" pour le trop d'ego , et "s'aimer" pour l'ego que tout le monde a.
Ca me rappelle un concours de scenario que j'avais fait a cannes en 2004, on avait 24h (enfermé dans une salle) pour ecrire une nouvelle et le sujet c'etait "le souffle de la creation"

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Message par Tiriwurst » 05 mars 2007 19:51

Attention ! je ne parle pas de l'après création : on peux détester ce qu'on vient de faire. Mais en revanche pendant l'exécution du travail créatif, je pense qu'on a davantage confiance en soi qu'avant et après.
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Message par Deverre » 05 mars 2007 20:21

Tiriwurst a écrit :Attention ! je ne parle pas de l'après création : on peux détester ce qu'on vient de faire. .
oui oui moi aussi je parlait de l'instant ou tu crées
Apres pour ta 2nde phrase , tout depend de l'artiste .
Ca m'fait penser qu'on pourrait faire un parralelle entre le cheminement creatif , et l'acte d'amour , c'est un peu pareil je trouve en cela qu'a la fin , t'es soit decu soit aux anges :D

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Message par taxi driver » 05 mars 2007 23:23

Jul a écrit :
taxi driver a écrit :Et pour Jul, à la base le mvt DAda avait pour but de justement vulgariser l'art (genre Duchamps et sa pissotière...)
Ouais, le pop-art aussi, qu'est-ce que cela prouve, , parce la sympathie pour d'aimables dandys mise à part le dadaisme n'est pas trop mon kif).
le mouvement dada (du début) justement disait que le quotidien est art. les dadas auraient aimés mettre l'art dans les rues à défaut ils ont mis la rue dans les musées, balayer justement le coté sacré, académique que les artistes de salons guindés et les spéculateurs du marché de l'art défendent.
(voir la théorie de Nelson Goodman avec sa célèbre question: Quand y a t'il art? pour ta réflexion:"ça reste "de l'art" ou en tout cas cela a la prétention de l'être")
Je suis moins sensible au pop-art (personnellement!) je dirais même que je n'y retrouve pas l'essence dada (+politique, + nihiliste, + libre, + révolutionnaire,+ un grand coup de botte dans la fourmilière, +rien), le pop-art c'est plus servit dans la culture populaire (le quotidien) pour faire de l'art alors que les dadas disaient que l'art est dans le quotidien (le populaire) sans avoir obligatoirement à le transcender, You see la nuance?

Je me doute que je viens de piétiner grossièrement l'histoire de l'art et que j'ai dû sortir un tas de contre-sens, vous pourrez alors m'ensevelir avec lorsque viendra le jour de ma mise en bière!


TRISTAN TZARA a écrit : Manifeste dada 1918
Pour lancer un manifeste il faut vouloir : A.B.C., foudroyer contre 1, 2, 3,

s'énerver et aiguiser les ailes pour conquérir et répandre de petits et de grands a, b, c, signer, crier, jurer, arranger la prose sous une forme d'évidence absolue, irréfutable, prouver son non-plus-ultra et soutenir que la nouveauté ressemble à la vie comme la dernière apparition d'une cocotte prouve l'essentiel de Dieu. Son existence fut déjà prouvée par l'accordéon, le paysage et la parole douce.■ Imposer son A.B.C. est une chose naturelle, — donc regrettable. Tout le monde le fait sous une forme de cristalbluffmadone, système monétaire, produit pharmaceutique, jambe nue conviant au printemps ardent et stérile. L'amour de la nouveauté est la croix sympathique, fait preuve d'un jem'enfoutisme naïf, signe sans cause, passager, positif. Mais ce besoin est aussi vieilli. En donnant à l'art l'impulsion de la suprême simplicité : nouveauté, on est humain et vrai envers l'amusement, impulsif, vibrant pour crucifier l'ennui. Au carrefour des lumières, alerte, attentif, en guettant les années, dans la forêt.■

J'écris un manifeste et je ne veux rien, je dis pourtant certaines choses et je suis par principe contre les manifestes, comme je suis aussi contre les principes (décilitres pour la valeur morale de toute phrase — trop de commodité; l'approximation fut inventée par les impressionnistes). ■ J'écris ce manifeste pour montrer qu'on peut faire les actions opposées ensemble, dans une seule fraîche respiration; je suis contre l'action; pour la continuelle contradiction, pour l'affirmation aussi, je ne suis ni pour ni contre et je n'explique pas car je hais le bon sens.

DADA — voilà un mot qui mène des idées à la chasse; chaque bourgeois est un petit dramaturge, invente des propos différents, au lieu de placer les personnages convenables au niveau de son intelligence, chrysalides sur les chaises, cherche les causes ou les buts (suivant la méthode psychanalytique qu'il pratique) pour cimenter son intrigue, histoire qui parle et se définit. ■ Chaque spectateur est un intrigant, s'il cherche à expliquer un mot (connaître!). Du refuge ouaté des complications serpentines, il faut manipuler ses instincts. De là les malheurs de la vie conjugale.

Expliquer : Amusement des ventrerouges aux moulins des crânes vides.

DADA NE SIGNIFIE RIEN

Si l'on trouve futile et si l'on ne perd son temps pour un mot qui ne signifie rien... La première pensée qui tourne dans ces têtes est de l'ordre bactériologique : trouver son origine étymologique, historique ou psychologique, au moins. On apprend dans les journaux que les nègres Krou appellent la queue d'une vache sainte : DADA. Le cube et la mère en une certaine contrée d'Italie : DADA. Un cheval de bois, la nourrice, double affirmation en russe et en roumain : DADA. De savants journalistes y voient un art pour les bébés, d'autres saints jésusapellantlespetitsenfants du jour, le retour à un primitivisme sec et bruyant, bruyant et monotone. On ne construit pas sur un mot la sensibilité; toute construction converge à la perfection qui ennuie, idée stagnante d'un marécage doré, relatif produit humain. L'œuvre d'art ne doit pas être la beauté en elle-même, car elle est morte; ni gaie ni triste, ni claire, ni obscure, réjouir ou maltraiter les individualités en leur servant les gâteaux des auréoles saintes ou les sueurs d'une course cambrée à travers les atmosphères. Une œuvre d'art n'est jamais belle, par décret, objectivement, pour tous. La critique est donc inutile, elle n'existe que subjectivement, pour chacun, et sans le moindre caractère de généralité. Croit-on avoir trouvé la base psychique commune à toute l'humanité ? L'essai de Jésus et la bible couvrent sous leurs ailes larges et bienveillantes : la merde, les bêtes, les journées.

Comment veut-on ordonner le chaos qui constitue cette infinie informe variation : l'homme ? Le principe : « aime ton prochain » est une hypocrisie. « Connais-toi » est une utopie mais plus acceptable car elle contient la méchanceté en elle. Pas de pitié. Il nous reste après le carnage l'espoir d'une humanité purifiée. Je parle toujours de moi puisque je ne veux convaincre, je n'ai pas le droit d'entraîner d'autres dans mon fleuve, je n'oblige personne à me suivre et tout le monde fait son art à sa façon, s'il connaît le joie montant en flèches vers les couches astrales, ou celle qui descend dans les mines aux fleurs de cadavres et des spasmes fertiles. Stalactites : les chercher partout, dans les crèches agrandies par la douleur, les yeux blancs comme les lièvres des anges. Ainsi naquit DADA d'un besoin d'indépendance, de méfiance envers la communauté. Ceux qui appartiennent à nous gardent leur liberté. Nous ne reconnaissons aucune théorie. Nous avons assez des académies cubistes et futuristes : laboratoires d'idées formelles. Fait-on l'art pour gagner de l'argent et caresser les gentils bourgeois ? Les rimes sonnent l'assonance des monnaies et l'inflexion glisse le long de la ligne du ventre de profil. Tous les groupements d'artistes ont abouti à cette banque en chevauchant sur diverses comètes. La porte ouverte aux possibilités de se vautrer dans les coussins et la nourriture.

Ici nous jettons l'ancre dans la terre grasse.

Ici nous avons le droit de proclamer car nous avons connu les frissons et l'éveil. Revenants ivres d'énergie nous enfonçons le trident dans la chair insoucieuse. Nous sommes ruissellements de malédictions en abondance tropique de végétations vertigineuses, gomme et pluie est notre sueur, nous saignons et brûlons la soif, notre sang est vigueur.

Le cubisme naquit de la simple façon de regarder l'objet : Cézanne peignait une tasse 20 centimètres plus bas que ses yeux, les cubistes la regardent d'en haut, d'autres compliquent l'apparence en faisant une section perpendiculaire et en l'arrangeant sagement à côté. (Je n'oublie pas les créateurs, ni les grandes raisons de la matière qu'ils rendirent définitives.) Le futuriste voit la même tasse en mouvement, une succession d'objet l'un à côté de l'autre agrémentée malicieusement de quelques lignes-forces. Cela n'empêche que la toile soit une bonne ou mauvaise peinture destinée au placement des capitaux intellectuels. Le peintre nouveau crée un monde, dont les éléments sont aussi les moyens, une œuvre sobre et définie, sans argument. L'artiste nouveau proteste : il ne peint plus (reproduction symbolique et illusionniste) mais crée directement en pierre, bois, fer, étain, des rocs, des organismes locomotives pouvant être tournés de tous les côtés par le vent limpide de la sensation momentanée.■

Toute œuvre picturale ou plastique est inutile; qu'il soit un monstre qui fait peur aux esprits serviles, et non douceâtre pour orner les réfectoires des animaux en costumes humains, illustrations de cette triste fable de l'humanité. — Un tableau est l'art de faire se rencontrer deux lignes géométriquement constatées parallèles, sur une toile, devant nos yeux, dans la réalité d'un monde transposé suivant de nouvelles conditions et possibilités. Ce monde n'est pas spécifié ni défini dans l'œuvre, il appartient dans ses innombrables variations au spectateur. Pour son créateur, il est sans cause et sans théorie. Ordre = désordre; moi = non-moi; affirmation = négation : rayonnements suprêmes d'un art absolu. Absolu en pureté de chaos cosmique et ordonné, éternel dans la globule seconde sans durée, sans respiration, sans lumière, sans contrôle. J'aime une œuvre ancienne pour sa nouveauté. Il n'y a que le contraste qui nous relie au passé. Les écrivains qui enseignent la morale et discutent ou améliorent la base psychologique ont, à part un désir caché de gagner, une connaissance ridicule de la vie, qu'ils ont classifiée, partagée, canalisée; ils s'entêtent à voir danser les catégories lorsqu'ils battent la mesure. Leurs lecteurs ricanent et continuent : à quoi bon ?

Il y a une littérature qui n'arrive pas jusqu'à la masse vorace. Œuvre de créateurs, sortie d'une vraie nécessité de l'auteur, et pour lui. Connaissance d'un suprême égoïsme, où les bois s'étiolent. ■ Chaque page doit exploser, soit par le sérieux profond et lourd, le tourbillon, le vertige, le nouveau, l'éternel, par la blague écrasante, par l'enthousiasme des principes ou par la façon d'être imprimée. Voilà un monde chancelant qui fuit, fiancé aux grelots de la gamme infernale, voilà de l'autre côté : des hommes nouveaux. Rudes, bondissants, chevaucheurs de hoquets. Voilà un monde mutilé et les médicastres littéraires en mal d'amélioration.

Je vous dis : il n'y a pas de commencement et nous ne tremblons pas, nous ne sommes pas sentimentaux. Nous déchirons, vent furieux, le linge des nuages et des prières, et préparons le grand spectacle du désastre, l'incendie, la décomposition. Préparons la suppression du deuil et remplaçons les larmes par les sirènes tendues d'un continent à l'autre. Pavillons de joie intense et veufs de la tristesse du poison. &x2a50; DADA est l'enseigne de l'abstraction; la réclame et les affaires sont aussi des éléments poétiques.

Je détruis les tiroirs du cerveau et ceux de l'organisation sociale : démoraliser partout et jeter la main du ciel en enfer, les yeux de l'enfer au ciel, rétablir la roue féconde d'un cirque individu.

La philosophie est la question : de quel côté commencer à regarder la vie, dieu, l'idée, ou n'importe quoi d'autre. Tout ce qu'on regarde est faux. Je ne crois pas plus important le résultat relatif, que le choix entre gâteau et cerises après dîner. La façon de regarder vite l'autre côté d'une chose, pour imposer indirectement son opinion, s'appelle dialectique, c'est-à-dire marchander l'esprit des pommes frites, en dansant la méthode autour. Si je crie :



Idéal, idéal, idéal

Connaissance, connaissance, connaissance,

Boumboum, boumboum, boumboum,
La suite là:
http://cf.geocities.com/dadatextes/mani ... a1918.html
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Message par Akecheta » 06 mars 2007 0:14

Mais si tu ne t'aime pas et que t'aime pas tes oeuvres ? Tu fais pas de l'art ? Faut il forcement egocentrique , tout ça pour créer ? Si tu ne t'aime pas tu fais rien, quoi ?

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Message par Tiriwurst » 09 mars 2007 13:03

Je parlais plus de poïétique que de pathologie. Même si la catharsis joue à mon avis un rôle prépondérant dans le processus de création artistique.
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