Hey, carrément, déjà le livre en soi est très chouette, même si on ne connait pas plus que ca la scène grenobloise (il y a le côté expérience - histoire orale - genre squats et pirate pour rester dans l'actualité

avec
https://lundi.am/Squats-Pirates lundiam se focalise sur l'a-punk ?)
Et là ou du coup il y avait matière à réflexion, entre ton article
https://lundi.am/Sur-les-pratiques-du-punk-radical c'était le constat du fond de l'article
Il faut dire que, pour ma part, je me suis éloigné de l’univers contre-culturel depuis quelques années. Je suis de moins en moins convaincu du principe de base de l’anarcho-punk, principe qui m’a pourtant énormément porté pendant quinze ans : incarner dans des formes culturelles spécifiques l’idéal politique anarchiste. Aujourd’hui, j’analyse deux mouvements contradictoires dans l’anarchisme : l’un de repli sur des formes culturelles (badges, patchs, drapeaux, musique, A cerclé…), et l’autre de circulation et de rencontres autour de formes politiques, de pratiques de luttes (Zads, Gilets jaunes, luttes étudiantes…).
[...]
J’ai le sentiment que, même si la liaison avec le punk, la musique et la contre-culture ont amené énormément de choses à l’anarchisme (et m’ont, moi, amené à l’anarchisme), celui-ci serait aujourd’hui gagnant à se lier non à des formes culturelles, nécessairement identitaires, mais à des pratiques de luttes partageables, réappropriables. Ainsi, depuis plusieurs années, je m’éloigne de l’anarcho-punk et de l’hypothèse contre-culturelle pour privilégier un travail plus directement ancré dans les luttes sociales et les idées politiques. Et je regarde le punk anarchiste d’un peu loin, avec des lunettes déformantes qui me le montrent engoncé dans ses certitudes, ses pratiques et ses réseaux affinitaires (c’est vrai surtout les jours où je suis fatigué). Cette trajectoire personnelle, avec les relations ou absences de relations qu’elle implique, les amitiés ou inimités qu’elle produit, n’a sans doute pas aidé à la réception du livre. Je précise ici que ma co-autrice est, elle, plus impliquée (et enthousiaste) dans ces réseaux !
Autant, ton article m'avait "réconcilié" avec l'idée de culture, autant l'approche contre-culturel (finement analysé dans le bouquin "revolte consommée") reste un écueil. Mais parle-t-on de culture ou de contre culture
ou d'agriculture ?
Du coup, je m'interroge sur les biais cognitifs des différents articles, le verre d'eau à moitié plein ou vide n'est ni vide ni plein. La culture est un véhicule de l'affinité, qui reste un moteur de l'action politique. Par contre le côté identitaire devient à double sens, il peut juste caractériser des caractéristiques de traits communs (valeurs, mode de vie, musique...) ou devenir un étendard communautariste indépassable. (pour citer les Clébards "Dis-moi c'est quand, mon commandant, qu'on a viré facho").
Comme le verre d'eau, la réalité est un mélange des deux, un peu de fantasme avec un peu de désabusement.