Athalie a écrit :
Je suis une grande fan de McCarthy dont j'ai lu tous les bouquins et à mon humble avis, son chef d'œuvre reste "L'obscurité du dehors". Il a un style très singulier, moins présent je trouve dans ses deux derniers romans où il se met presque à faire de la psychologie alors que c'était absolument banni des précédents : aucune intrusion dans les pensées des personnages, une écriture purement descriptive, très distancée mais lyrique en même temps, et ces très longues phrases avec des "et (...) et (...) et (...)" qui expriment par leur rythme même la fatalité qui pèse sur les personnages et leur profonde solitude ... j'adore
(du coup, toujours pas vu les trois films adaptés de bouquins du monsieur, trop peur d'être horripilée je crois)
ah yep, pareil, l'absence de ponctuation qui coure dans la dimension purement et simplement descriptive j'trouve ça vraiment férocement super balèze aussi. quand ça en fait un truc au premier abord distancié, ça en livre aussi un rendu paradoxalement très rentre dedans, au corps...
à manger de la description, t'avales... et tu dois digérer...
du coup t'as très bien dit ce que m'a fait la lecture d'"un enfant de dieu" (le premier que j'ai lu), la claque ! qui a été aussi de croire pendant un instant que je trouvais ça pas si violent qu'annoncé (du fait de découvrir ne pas être plongée au sein d'allées et venues dans les méandres labyrinthiques du cervelet et autres artères du palpitant du personnage), hum... autant dire que ça n'a pas duré : son style narratif dépouillé s'imprégnant a contrario comme rarement oui, avec désespoirs et descentes aux enfers humain-e-s qui vont avec, tout rentre sans en avoir l'air (ça a l'air mis à distance (
sic!) !) de manière du coup très profonde en étant enchainé avec une écriture si précisément descriptive qu'on y est, juste... et du coup le non-dit est évidemment là, transpirant et suintant de cette non formulation, c'en est encore plus fort et rentre en résonance de manière bien terrible, en étant déjà dans l'estomac... bref, mwep, ce McCarthy a vraiment une écriture d'une grande force : et du coup un peu pareil concernant les adaptations et la question de l'éventuelle déception en fait, j'ai vu le film dont j'avais pas lu le bouquin ("no country for old men") et j'ai toujours pas vu "la route" dont j'ai lu le bouquin, à voir si j'vais sauter le pas... mais ce qui est certain là après t'avoir lue en tout cas c'est que ça m'a relancée sur la plume du bonhomme et que j'm'en vais dénicher "l'obscurité du dehors" !!!
mais et sinon je n'ai connaissance que des deux susnommées, c'est quoi la troisième adaptation alors ?