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[magicraph]

Ou sinon mon Raph tu me files une adresse postale et je t'envoie une copie de l'article, ça sera genre notre correspondance de Noël!

Ah, ça, c'est le postier qui parle! ah ah
Je t'envoie un email.

[bub]

"Sex Revolts" de Simon Reynolds Joy Press : RnR , genre et rebellion : réédition du bouquin qui date de 1995 - du coup on adresse des groupes old school que les moins de 30 ans blabla mais c'est aussi pertinent aujourd'hui- Autant le dire, j'ai eu l'impression de lire psychanalyse des contes de fées... genre tu découvres soudain la portée de la musique que tu écoutais alors, assez bluffant (bon en même temps je n'étais pas vraiment "english fluent"). Il faut dire que ca commence fort : "La distinction sartirenne entre le rebelle et le révolutionnaire va nous être utile [...] le rebelle est complice de l'ordre contre lequel il se révolte. Son but n'est pas de créer un système meilleur et nouveau; il veut simplement enfreindre les règles [...] Nous nous accorderons à dire que le rock n'est pas un art révolutionnaire, que son insubordination et ses crises égotiques sont complices des conditions du capitalisme et du patriarcat, ou circonscrite par elles" Ca c'est fait. Ensuite comme on peut s'y attendre avec des groupes de garcons, l'image de la femme oscille entre vierge et putain. Et deux archétypes binaires de groupes masculins sont proposés : rebelle masculin vs fils à maman, vision borné vs visionnaire, amphet/coke vs marijuana/ecsta, texte manifeste vs texte marmonné, protofascisme vs apathie zen, combat rock vs slacker. Choisis ton camp, camarade de boys band (en même temps, on savait à quoi s'attendre). Le troisième partie aborde les femmes dans le rock et comment elles composent/innovent avec cet héritage (genre Patti Smith, The Raincoats...). C'est vraiment bien fait et révélateur.

"Confessions d'un rebelle irlandais" de Behan : connaissant la définition sartrienne sus-citée, ca fait doucement rigoler, mais le récit autobiographique est vraiment bien mené avec un humour bien acide !

"La flûte au XXieme et XXIeme siècle" O. Class : petite mise à jour pour explorer ce sublime instrument à la découverte des nouvelle techniques (nouveau modes de jeu), des instruments élargis (la flûte hyperbasse de Romei qui rentre dans les infrasons inaudibles pour l'oreille humaine avec un do grave à 16Hz), les dernières partitions de musique de chambre (quintette à vents, flûte et percus) etc... beau panorama... A noter qu'il y a un ouvrage similaire pour la harpe, avis aux harpistes ! A noter aussi des présentations d'instruments vraiment sympa sur youtube avec #francemusique... C'était pour la séquence "j'écoute du punk mais je me soigne"

[kolonel muller]

Franchement je trouve ça un peu foireux cette distinction rebelle/révolutionnaire... Foireux et bien méprisant... Comment tu deviens révolutionnaire sans avoir d'abord été rebelle ?? En lisant des bouquins de philo après une jeunesse sans histoires ? Le ou la gamine qui défonce ses harceleurs ou qui crache à la gueule de ses profs tu ne peux pas lui demander d'avoir conscience des rapports de domination dans leur ensemble et encore moins du fait que tout est lié...

[Nhuman punk]

c'est quoi qui te fais doucement rigoler chez behan? sa manière d'écrire et de dire les choses sont empreintes d'humour mais son expérience dans les geoles anglaises ça n'a rien de très drôle.

"Sex revolts" il me fait bien peur ce livre tout les chroniques que j'ai lu dans des zines le défonce haha après ça va pas dire que c'est pas bien mais à chaque fois que y'avait des passages cités c'était du verbiage universitaire inbuvable mélangé à de l'écriture rock assez insupportable...

j'ai lu le livre de rettman (pas la traduction chez camion blanc) sur le hardcore à new york bien instructif et chouette lecture


sinon je suis sur la fin de chris hedges et joe sacco, "jours de destruction/ jours de révolte", c'est magnifique, ça donne juste envie de chialer et de tout niquer, sur l'exploitation des travailleurs et travailleuses hispaniques en floride, la destruction de l'environement et l'empoisenement de la classe ouvrière de virginie, le génocide amérindien... après c'est toujours bien sacco...

[kolonel muller]

Dans le même genre du bouquin de Sacco mais plus près de chez nous je viens de me faire RES PUBLICA de Chauvel et Kerfriden , une BD qui retrace le premier mandat de Macron, tous les scandales, toutes les saloperies, les violences policières, la répression à tout va... C'est documenté, c'est du vrai taf de journaliste même si les deux auteurs n'en sont pas, bref tu peux la faire lire à tes proches macronistes ils ne pourront guère que la fermer !! Et s'ils ne veulent pas la lire vu le poids du bouquin tu peux les assommer avec ah ah ... Un boulot indispensable qui m'inspire comme commentaire : ni oubli ni pardon !!!

[meluzine]

C'est pas de trop que de rappeler et de compiler toutes les merdes et scandales qui se sont passés depuis le début.
Il n'y a pas longtemps, je me disais qu'il y a tellement de scandales que les gens les oublient.
Ils passent d'une histoire à l'autre en oubliant celles d'avant balayées par un nouveau JT sans se rendre compte de l'entourloupe.
Naïvement, ils ne se rendent pas compte, ni de la gravité de tout ce qu'il se passe, ni de la merde dans laquelle on est.

C'est bien que des gens aient fait le travail de tout compiler. Ca doit être vertigineux...

[bub]

"Sex revolts" il me fait bien peur ce livre tout les chroniques que j'ai lu dans des zines le défonce

En même temps si tu as lu Retromania d'un des auteureuses, on retrouve le même langage et les mêmes raccourcis.
Genre si tu appliques la lecture révolutionaire/rebelle hors de son contexte (typiquement Behan ou le rock "nous sommes les rebelles, nous marchons libre dans la rue") ca devient assez simpliste voire méprisant (+1). J'imagine que l'intention de Sartre n'était pas forcément de dévaloriser le terme rebelle ("qui refuse de se soumettre") mais de symboliser une attitude genre crise de l'adolescence (qui se retrouvera d'ailleurs avec les révolutionnaires post 68ard quand ils investiront le grand Capital) Il aurait pu tout aussi bien prendre Camus et l'homme révolté comme référence, histoire d'inverser la machine. Conclusion : il ne faut pas prendre toutes les lectures au pied de la lettre

[kolonel muller]

C'est bien que des gens aient fait le travail de tout compiler. Ca doit être vertigineux...

Oui et c'est pour ça que le bouquin fait pratiquement 350 pages écrites en tout petit ! Et qqch me dit qu'ils auront de quoi nous faire un deuxième tome encore plus épais !! Là par exemple, ce matin, j'entends à la radio que le sénat vient d'autoriser, à titre expérimental comme d'habitude, l'usage de caméras équipées de logiciels de reconnaissance faciale pour la sécurité des JO de Paris...

[bub]

« Musiquer : le sens de l’expérience musical » Christopher Small (aux éditions philharmonie de Paris). Editer en français 20 ans après sa sortie, c’est un livre hyper riche qui part d’un néologisme, pour montrer que la musique est une histoire de relations. Musiquer c’est participer à l’expérience musical en tant que musiciens, en tant qu’auditeurs en tant que fredonneur de chansons et même en tant que service de nettoyage quand le concert est fini. Tout au long du bouquin, il déconstruit les différentes étapes d’un concert symphonique pour montrer qu’est ce qui est en jeu, quels sont les relations entre les participant-es et le matériel, entre les participant-es entre elles, entre les sons joués. « Musiquer est […] une façon de connaître notre monde – non pas le monde physique donné et séparé de l’expérience humaine que la science moderne prétend connaître, mais le monde expérientiel des relations dans toute leur complexité. Et connaître le monde, c’est apprendre à bien y vivre ». autant dire que j’ai fait direct la comparaison avec un bon concert de punk et la signification des liens qui s’y joue. Trop bien !

« Y a-t-il plus fier et libre que nous ? » Voltairine de Cleyre : je sais pas pourquoi Payot se met à rééditer pleins de textes anarchiste et anarcha-féministes tout d’un coup. (depuis que Actes sud est rentré dans le capital ?) Mais nous boudons pas. Des textes des poèmes, écrit il y a plus de 100 ans ca n’a pas pris une ride : pourquoi je suis anarchiste, action directe, l’idée dominante, etc…

Plusieurs livres aux éditions interférence , éditions portées par un librairie et sa fille traductrice du russe, Akhmatova, Tchekov, Chalamov… ca se lit sans retenue

Sur vos conseils, j'ai chopé res publica... et c'est un pavé je confirme

[bub]

RES PUBLICA de Chauvel et Kerfriden , [...] Un boulot indispensable qui m'inspire comme commentaire : ni oubli ni pardon !!!

je mettrai quand même un bémol sur un long passage pro-flic genre "Et c'est bien justement parce que les policiers font un travail capital que la socièté est plus exigeante avec eux"
les auteurs, depuis le début, montre comment l'état est tolérant avec les flics qui se défoulent en crevant impunément les yeux et là tout un coup, les auteurs lèvent les bras : "attention, nous on est gentils, hein, les flics sont sympas en fait"
flic fait partie des métiers haissables, comme nous l'expliquait si bien Sébastien Faure en 1921 : je vois pas pourquoi ca changerait aujourd'hui...
Autant je suis d'accord que l'existence même de ce métier est une décision politique; autant se décharger uniquement sur l'état pour justifier le comportement des flics, c'est limite, genre "responsable mais pas coupable"... bref déjà j'avais la rage avec tout l'historique qu'on a tendance à oublier, mais là ca m'a vraiment gavé.