Putaing, c'est vrai, l'Oeil Noir... Dans une boutique à Montpeul (Pomme de Reinette, qui esxiste toujours) où j'passais mes noël, je m'étais fait offrir la boite avec les décors et monstres à découper... mais j'y ai jamais joué.
Par contre les Livres dont VOUS êtes le héros... grave!
Je donnais des coups de mains à un libraire de mon bled (genre faire le coursier, foutre des prospectus dans les boites à lettres, etc) qui me payait avec ce genre de monnaie (ah l'exploitation des mômes en banlieue

).
En fait, pour tout avouer, j'ai jamais utilisé les dés, et je trichais donc pratiquement tout le temps, mais je kiffais surtout sur les illustrations. Pis sur des séries qui, parmis tant d'autres, m'ont bien marqués: l'une où on jouais un ninja pis un bouquin superbe où on pouvais soit jouer Frankenstein, soit sa créature.
En fait mon premier contact avec les vrais JDR s'est fait par un article dans Métal Hurlant reproduisant des figurines Citadel. Je l'avais tout découpé pour faire une BD-collage... pis en vacances bretonnes un pote plus vieux que moi (le même qui m'a fait connaître les Bérus, comme quoi) m'a expliqué, à l'aide d'AD&D en rosbif comment ça marchait, mais j'avoue j'avais pas pigé grand chose.
Juste que l'option salles/monstres/trésors c'était nul... Alors quand, au collège, un pote qui avait acheté la fameuse boîte rouge de D&D qui venait de sortir en français (merci Paria pour l'icono style madeleine de Proust!) m'a demandé d'être le maître du jeu, j'ai foncé avec un scénar de barré où les joueurs, enlevés par des ogres, devaient se carapater dans leur réseau de grottes, poursuivis par leurs ravisseurs. Et quand ils croisaient d'autres monstres, ils étaient souvent sauvés par le fait que ces derniers finissaient par se maraver la chetron avec les-dit ogres...
Puis, fidèle lecteur de Casus Belli, occasionnel PJ à Rêves de Dragon et AD&D lors de sessions nocturnes à la MJC du coin qui avait sa section JDR (!), j'ai appris qu'Oriflam venait juste de traduire en français un jeu qui cartonnait Outre-Atlantique: Runequest!
Coup de foudre! A l'époque, avec mes potes du 94200, les "Subway Warriors" comme on s'appelait pompeusement, ça a été un jeu d'enfant d'aller chourrer tout le matos nécessaire à Jeux Descartes, rue des écoles (à la place de l'actuel Crocodisc reggae, qui était alors juste à côté): le jeu lui-même, mais aussi dés en tout genre, figurines et tout ce qui rentrais dans nos blousons... Putain quand j'y pense, ce que j'ai pu chourrer là-bas

On faisait même des concours: "T'as chopé quoi toi?" "Une poignée de dés à 20 faces, une poignée de dés à 12 faces, etc, et toi?" "Une douzaine de blisters de figurines et ce dragon des marais (un bon demi kilo de plomb!) à monter soi-même".
Bref, mettre tous ces voyoux juniors peinards autour d'une table de jeu a finalement été le plus dur! Surtout que, n'ayant rien pigé à la bonne moitié des rêgles (et à Runequest, c'est pas ce qui manque!!!) mais voulant à tout pris toutes les appliquer telles les tables de la loi, je faisait jouer les PJs, non seulement en temps réel mais en rounds de combats
Bon, désolé pour ceux qui n'ont pas pratiqué, mais perso j'en ris encore!
Finalement, la plupart du temps on finissait par se battre pour de vrai entre nous et, bon, finir le début d'un début d'introduction à une campagne avec des joueurs qui, outre le fait d'avoir niqué virtuellement la moitié du bestiaire du livre de base, t'ont explosé la lèvre inférieure, ça a un peu lassé tout le monde.
M'enfin, avec le début de l'adolescence et les premiers pétards, on a fini par arriver à se poser (preque) tranquille et vogue la galère!
Par contre, bien plus tard j'ai testé une fois un grandeur nature, et merde, j'étais tellement défoncé que, quand dans un coin de bois obscur, après plus de 12 heures de jeu, un couillon à tronche de cake que je ne connaissait ni des lèvres ni des dents a pêté mon épée DIY d'un grand coup de hache en latex (alors que merde, avec 5 piges de kenjutsu dans les pattes, j'avais l'avantage!) avant de m'avoiner en criant joyeux "-1 point de vie, encore -1 point de vie!", j'ai pas résisté à l'envie de lui envoyer un grand coup de paraboot +12 dans le ventre...
Non décidément, le jeu de rôle je le préfère autour d'une table bien garnie.