Les deux sont des films d'action, les deux sont américains, les deux sont réalisés et scénarisés par des femmes, les deux ont un parti-pris "historique", les deux ont un personnage principal féminin "bigger than life" et les deux se veulent féministes...
Sauf que l'un est une daube avec un énorme budget qui en a fait des tonnes rayon promotion, l'autre une petite réussite aux accents de série B pas prétentieuse pour deux sous et passé totalement sous les radars.
Le premier, c'est WONDER WOMAN 1984 de Patty Jenkins, séquel du déjà très moyen WONDER WOMAN...
Bon, le 1er WW avait quelques foutus moments de pure excitation qui sauvaient à peu près les meubles, faisant presque oublier un final risible et les violons surjoués d'un scénar' balisé.
Toujours réalisé par Patty Jenkins, WW 84 se targuait haut et fort d'un vernis féministe laissant à présent les pleins pouvoirs à la réalisatrice, également chargée cette fois du scénar'... Purée la daube ! Rien à sauver, pas une scène, fusse-t-elle d'action ! Le vide abyssal d'une vision de Wonder Woman (personnage de comics super-héroïque parmi les plus intéressants jamais créé, rappelons-le) digne d'une pub pour Vidal Sasson -oui, le shampoing- avec Gal Gadot se croyant à un défilé de haute-couture tout du long. Pourtant, elle était pas mal du tout dans ce même rôle précédemment, rendant potables quelques rares scènes de Batman Vs Superman (beurk) et Justice League (re-beurk)... Mais là, non, pas une seconde. WW 84 est une vraie purge à paillettes atomique. Les bien trop rares moments d'action n'ont ni impact ni même fun, le pitch ne tient pas la route une seconde, fusse sur du papier à cigarette mentholée, et le final fait penser aux films romantiques de Noël dont semblent raffoler les Ricains. Bleuargh...
Le second, c'est SHADOW IN THE CLOUD, 1er long-métrage de la néo-zélandaise Roseanne Liang (qui a également réécrit le scénar' du très misogyne Max Landis, fils de John Landis et auteur du pitch originel avant d'être heureusement écarté de la prod' suite à des accusations d'agressions sexuelles en série).
À l'arrivée, on obtient un hommage discrètement distillé aux aviatrices engagées dans la 2e Guerre mondiale (sûr que la version initiale de Max Landis devait pas ressembler à ça !), avec Chloë "Hit Girl" Grace Moretz impeccable dans le rôle d'une mystérieuse soldate embarquant sur un bombardier en mission dans le Pacifique... et pour qui les machos de l'équipage et les Zéros japonais vont être le moindre des soucis.
Merde, je vous en dit pas plus sur l'histoire, et vous déconseille même de regarder le trailer avant de vous lancer ! C'est un pur plaisir de série B plein de trouvailles surprenantes, de moments de "Oooohh.... Aaaahhh... Noooonnn !!!! Attention !!!" dans la droite lignée du cinéma de drive-in gorgé d'adrénaline. Une belle surprise rétro et badass qui, si elle ne renouvelle ni ne transcende le genre du film d'aventure horrifique (quoique), en est assurément un des plus original fleurons récent. Bordel, tout simplement un des meilleurs films (très) récents que j'ai pu voir. Et j'en ai vu (pas les meilleurs peut-être).
Bref, si comme moi vous préférez boulotter votre popcorn devant un film où ce sont les gonzesses qui tiennent le manche et explosent la baraque, oubliez WONDER WOMAN 84 et matez SHADOW IN THE CLOUD !
. L'autre jour, j'ai commencé comme il se doit par Les Griffes de la nuit, me disant, goguenarde : "Bon, à 40 balais, je vais enfin pouvoir me trouver ridicule d'avoir autant flippé à chaque fois que j'ai vu ce film, ahahah". Et ben, "ahahahah": tiens, mes pelotes ! La nuit suivante, après être allée boire un coup, j'ai dû battre un record de sprint entre ma salle de bain et mon lit !
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