En même temps, pour les empreintes digitales, il est peinard.
(nouvel Obs)Société
Un homme soupçonné d'appartenir au FNAR grièvement blessé en maniant des explosifs
AP | 28.05.2008 | 16:47
Un homme a été très grièvement blessé tôt mercredi en manipulant des explosifs dans son appartement de Clichy-la-Garenne (Hauts-de-Seine). Hospitalisé après l'explosion, il a affirmé appartenir au "Front national antiradar" (FNAR), un mystérieux groupe qui répondrait également au nom de Fraction nationaliste armée révolutionnaire et qui a revendiqué plus d'une dizaine de tentatives de destruction de radars routiers en région parisienne.
On précisait de source policière que ce ressortissant français âgé de 29 ans, employé au centre de tri postal de Nanterre (Hauts-de-Seine), maniait un explosif de type TATP, le même qui a été utilisé dans les actions revendiquées par le FNAR, qui demeure peu connue des autorités.
"Il y a un certain nombre d'éléments qui ont été trouvés (dans l'appartement, NDLR) et qui correspondaient à des éléments qui avaient été recueillis sur place lors de l'enquête sur l'explosion d'un certain nombre de radars", a expliqué mercredi la ministre de l'Intérieur Michèle Alliot-Marie. Il s'agit notamment "de coupelles de verre" et de "fils électriques de même couleur que ceux que nous avions recueillis". Ils sont "actuellement étudiés". Cela "amène à faire des rapprochements avec les dernières explosions qui ont touché des radars", a-t-elle ajouté.
L'homme, Frédéric R., a "spontanément" déclaré aux pompiers qu'il était membre du FNAR, a confirmé lors d'une conférence de presse le procureur de la République de Paris Jean-Claude Marin. La perquisition a permis de découvrir des cartes routières dont les pages Ile-de-France comportent des cercles autour des lieux visés par les douze attentats contre des radars.
"Nous avons des raisons suffisantes de penser que nous tenons au moins un des membres de ce FNAR", a poursuivi le procureur, avant de préciser que l'hypothèse d'un homme agissant seul était privilégiée. "Il n'est pas impossible qu'il soit rentré dans cette logique d'attentats seul", a noté le magistrat.
Le suspect, inconnu des services de police, a été amputé des deux mains, a-t-on appris de source policière. Transféré en urgence à l'hôpital du Kremlin-Bicêtre à Paris, il se trouve toujours entre la vie et la mort. Il présente notamment de graves brûlures au niveau du torse et du visage. "Il a été criblé d'éclats", a-t-on précisé.
Par ailleurs, un autre homme a été interpellé mercredi matin et placé en garde à vue. Habitant le même immeuble, également employé du centre de tri de Nanterre, cet homme est considéré comme un proche du suspect principal, mais on ignorait les raisons exactes de son interpellation. Sa complicité éventuelle n'est "étayée par aucun élément pour l'instant", a observé le procureur.
Les services de déminage ont découvert des quantités importantes de TATP dans l'appartement du 127, boulevard Jean-Jaurès à Clichy-la-Garenne, et ont procédé à leur neutralisation sur place dans la nuit. On ignorait pour l'heure la quantité exacte d'explosifs dont il s'agissait.
L'immeuble a été évacué et restait interdit d'accès alors que les perquisitions se poursuivaient dans la matinée, précisait-on au commissariat de Clichy. L'homme était seul à occuper les lieux au moment des faits. Aucun autre habitant de l'immeuble, qui appartenait à La Poste, n'a été blessé ni aucun autre appartement endommagé.
L'enquête a été confiée à la Sous-direction antiterroriste (SDAT) de la Direction centrale de la police judiciaire, a-t-on précisé de même source.
Dans une lettre adressée en mars à "Paris Match", le FNAR avait réclamé quatre millions d'euros à l'Etat pour arrêter la destruction de radars. Il exigeait l'arrêt de la répression des automobilistes, l'expulsion de tous les clandestins, une relance de la natalité, une baisse de la répression et de la fiscalité. AP
