lutte à Notre Dame des Landes

Le punk n'est pas qu'une musique ! Ici on discute de l'actualité, des manifs et des résistances en lien direct avec notre culture. "Make punk a threat again", ça vous dit encore quelque chose ?!
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Re: lutte à Notre Dame des Landes

Message par Nico37 » 07 févr. 2013 13:57

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Détachez vos Ceintures Editions du Kyste
Une collaboration de co-éditeurs et une soixantaine d’auteurs
Le livre sortira le 15 février et sera distribué par les Belles Lettres.
Si vous êtes un comité anti-aéroport, une association ou une organisation politique 
Vous pouvez le commander par lot de 10 exemplaires.
Le coût d’un lot, incluant l’expédition est de 70€.
Commandes :http://www.detachezvosceintures.net/Se- ... r-le-livre
Les recettes iront à l’ACIPA

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Re: lutte à Notre Dame des Landes

Message par Nico37 » 08 févr. 2013 14:13


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Re: lutte à Notre Dame des Landes

Message par Nico37 » 09 févr. 2013 18:58

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Re: lutte à Notre Dame des Landes

Message par Nico37 » 10 févr. 2013 18:03

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Re: lutte à Notre Dame des Landes

Message par Nico37 » 11 févr. 2013 23:55

Ils marchèrent de Nice à la ZAD, émoi, émoi, émoi...

D'Angers, de Lille, de Nice, les défenseurs de Notre-Dame des Landes ont convergé, se sont fondus dans une joyeuse cohue malgré l'omniprésente pluie. Vendredi soir 8 février, c'était l'arrivée à Rezé, l'accueil au Canon à Pat', café sympathique devenu soudain bien trop petit. Puis ce fut le pique-nique, ou presque. Il valait mieux avoir prévu un toit même si alors l'eau du ciel avait suspendu son vol. Merci aux structures municipales de nous avoir accueillis ce soir-là pour un repas convivial, où des gens du cru avaient apporté de quoi se sustenter aux affamés marcheurs.

Samedi, ce fut la parade sous un crachin supportable, mais persistant, le traître ! Vu le temps, ce n'était bien sûr pas la triomphale marée humaine de la Reconstruction de la ZAD, le 17 novembre. Comme les marcheurs et leurs amis locaux avaient tous "la patate", ce sont trois sympathiques tubercules à pattes qui ouvraient le cortège. Bien entendu, une dizaine de tracteurs, eux aussi rois de la fête, fermaient la marche.

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Tout le monde s'est retrouvé, au bout de ce périple à travers la ville de Nantes, au square Davais, qui il y a presque un an avait accueilli les grévistes de la faim. Dommage, l'un d'eux n'était pas là avant-hier : une grave maladie le contraint depuis à rester loin de la foule. Nous pensons beaucoup à toi, Michel ! C'est Françoise qui a pris la parole, au nom de ces grévistes de l'an dernier.

Hier dimanche, les marcheurs ont repris la route pour la dernière étape, la plus symbolique. La pluie s'était mise au diapason, et tombait plus que jamais. Une trentaine "d'habitués" s'étaient mis en route ainsi, tôt le matin. Mais à La Paquelais les attendaient des "troupes" bien plus nombreuses, avec les tracteurs et la maintenance. C'est donc une masse de personnes largement multipliée par dix qui a accompli la fin du chemin, sur des routes moins encombrées de véhicules (à part ceux en bleu bien sûr). Heureusement ceux-ci ont bien voulu s'écarter pour permettre de visiter les lieux historiques, encore debout ou détruits, avant d'arriver à la Vache Rit.

Ce fut un beau succès que cette marche. Difficile, vu les conditions climatiques, elle n'en a pas moins été exemplaire. Nous, population d'un pays nommé France, mais aussi d'autres pays menacés par de Grands Projets Inutiles Imposés, nous sommes levés pour dire NON, non à la gabegie des fonds (qui seraient tellement plus utiles ailleurs), non à la gabegie des terres arables qui rétrécissent chaque année de façon dramatique. Rappelons que tous les dix ans disparaît sous les maisons, les infrastructures industrielles, les autoroutes, ronds-poins, LGV nouvelles, etc... l'équivalent d'un département français !

Nous disons aussi et surtout NON à des technocrates, à des hauts fonctionnaires ou "élus" issus des soit-disant "Grandes Écoles", machines à formater une "élite" coupée du monde et insensible. NON à un $¥$T€M qui ne pense qu'au Pouvoir et au Fric qui lui est associé. Place au Peuple, celui qui n'hésite pas à descendre dans la rue, au risque de recevoir de la part des forces dites "de l'Ordre" des horions, et ensuite d'être accusé par ces même forces d'avoir usé de violence. Le monde à l'envers.

Pour plus de détails, je vous invite à vous reporter à ce site fort bien fait (http://kalzadud.fr/perche/), vous aurez tout, le son, les photos....

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Re: lutte à Notre Dame des Landes

Message par Nico37 » 12 févr. 2013 19:43

Du 20 au 27 février 2013. Collectif Livradois Forez (63)

Pourquoi aller à la zad ?

Lors des rencontres des comités de soutien à Notre Dame des Landes en décembre 2012, la question du relais sur le terrain de la Chateigne a été posée.

Que nous soyons déjà montés à la Zad ou que nous nous y rendions pour la première fois, le projet a fait « Tilt ».
Parce que ce qui se passe à Notre Dame Des Landes nous parle et nous donne envie d?agir ici et ailleurs.
Parce que nous avions envie de créer, de partager ensemble, à la fois dans notre collectif et avec d?autres sur la zad.
Nous serons présents à la ZAD entre le 20 et le 27 février 2013.

******
Quelques envies se sont fêtes jour?. (« Programme » en cours, dates et contenus susceptibles de modification)
(Nous partagerons au moins deux journées avec le collectif du Plateau.)

- 22/02 : Soirée projection/témoignage/discussion sur le thèmes de l'enfermement, de la
justice et de la prison (avec la participation de Natchav, émission de radio anti carcérale nantaise et du journal l'Envolée).
- 23/02 : Dans l?après midi, Atelier « fais ton réchaud » à base de récup (boites de sodas et
autres boîtes du même type + Concert en soirée (groupes pas encore surs)
- 24/02 : Fin d'après midi/Soirée, jeux extérieurs.
- 25/02 : Soirée Projection/débat/échanges sur les questions agricoles.
- 26/02 : Soirée musique et boum.

Reste à caler :
- Jeu des mille (zero) ayrault/zéros, sur radio Klaxon, à 12h45, à partir du 23/02.
- Installation de panneaux solaires là où il y en aurait besoin? (Il nous manque
principalement un onduleur à ce jour)
- Travaux sur la cabane auvergnate.
- Coups de main sur les projets agricoles, notamment à Bellevue.
- Essaimage de pépins de pommiers dans des boulettes d'argile.
- Projet vidéo réalisée collectivement (précisions à venir).

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Re: lutte à Notre Dame des Landes

Message par Nico37 » 13 févr. 2013 10:35

Bordeaux : des opposants à Notre-Dame-des-Landes écrivent au préfet et à « Sud Ouest »

Les opposants à l'aéroport Notre-Dame-des-Landes menacent de s'attaquer aux lignes électriques

Au cours de la nuit de lundi à mardi, entre minuit et 2 heures du matin, un ou plusieurs individus se sont rendus devant la préfecture à Bordeaux, mais aussi devant les sous-préfecture de Langon, Arcachon et Libourne, ainsi qu'au siège de notre journal, pour déposer à chaque fois un colis contenant de gros boulons oxydés d'un pylône de ligne électrique à très haute tension accompagnés d'une lettre de soutien « aux inculpé(e)s de Notre-Dame-des-Landes ».

Le texte adressé au préfet de la Gironde précise que « Nddl, THT, LGV, les ZAD sont partout » et que « la situation risque d'être grave, car si l'on peut protéger les centrales nucléaires par des barbelés et éventuellement des pelotons de CRS, ce n'est pas le cas des pylônes ». L'affaire a été prise très au sérieux par les services de l'Etat. Le parquet de Bordeaux a saisi la Direction interrégionale de la police judiciaire (DIPJ) afin de conduire les investigations.

Au mois de décembre dernier, des opposants à l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes avaient mené une action symbolique au péage de Saint-Selve, sur l'autoroute A62, mais ils avaient disparu dans la nature à l'arrivée des gendarmes.

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Re: lutte à Notre Dame des Landes

Message par Nico37 » 14 févr. 2013 15:31

Le Collectif Centre Bretagne Notre Dame des Landes organise une Projection / Débat « Notre Dame des Landes au cœur de la lutte » Jeudi 21 février à 20h30 au Cinéma le Rex à Pontivy

Soyez nombreux à venir vous informer, débattre de la réalité du projet d'aéroport de Notre Dame des Landes, prendre conscience des enjeux de cette lutte emblématique.

Le débat sera entre autre animé par Hervé THÉBAUD un représentant du Comité des Pilotes de l'aéroport de Nantes Atlantique opposés à ce projet et Julien DURAND porte-parole de l'ACIPA.

Le Collectif Centre Bretagne NDDL nddl.centre-bretagne@laposte.net

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Re: lutte à Notre Dame des Landes

Message par Nico37 » 15 févr. 2013 9:34

Répression et criminalisation des opposant-e-s à Notre Dame des Landes : le PS chausse les mêmes bottes que le droite Bertrand Achel & Sandra Cormier Dossier " A bas la répression des mouvements sociaux " (hebdomadaire Tout est à nous, 14/2/2013)

A Notre-Dame-des-Landes, le gouvernement Hollande-Ayrault conduit la même politique de stigmatisation médiatique, de criminalisation judiciaire et de répression policière du mouvement social que celui de Sarkozy et Fillon. Une politique qui consiste à rejeter toute opposition dans l'illégalité et dont l'objectif est de susciter un sentiment de peur chez le plus grand nombre. Ce que le ministre de l'Intérieur Pasqua appelait en 1986 « terroriser les terroristes », inaugurant ainsi le renouveau répressif de la politique d’État.

Une politique de répression spectaculaire a été entamée en juillet 2011, sous Sarkozy : les CRS évacuent violemment les manifestants du hall de l'aéroport, blessant grièvement une jeune femme. Ce sera le début d'une large campagne médiatique de stigmatisation des opposant-e-s.

La fabrique médiatique du danger

La fabrique médiatique du danger utilise tous les registres pour qualifier les occupant-e-s de la Zad : politiques (« casseurs », « ultras », « anarchistes ») mais aussi sociaux (« jeunes ») et xénophobes (« étrangers »). On recycle les stéréotypes et vieilles recettes utilisés pour stigmatiser la population des cités : c'est ainsi que le « passer la banlieue au Kärscher » du ministre de l'Intérieur Sarkozy en 2005, dénoncé à l'époque par la gauche, est devenu en 2011 dans la bouche d'Auxiette, président PS de la Région, « karchériser les opposants les plus radicaux ». La première pierre de la politique de répression-spectacle était posée : le pouvoir cherche à diviser les opposant-e-s entre les zadistes radicaux et les autres, plus proches du monde institutionnel.
Tout est bon désormais pour mettre en scène la supposée violence du mouvement et légitimer la répression, ainsi que les millions d'euros qui seront engloutis pour cela. Les médias se chargeant de faire le reste.

Opération « César »

L'opération « César »sera le point d'orgue de cette politique de répression féroce et spectaculaire. L’évacuation militaire et policière par des centaines de CRS et gardes mobiles des occupants de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes, au petit matin du mardi 16 octobre, est d’une ampleur sans précédent. L’État n'hésite pas a employer les grands moyens en déployant 1200 CRS et gendarmes sur la zone. La répression est massive et violente. L'objectif est de frapper fort à la fois physiquement et psychologiquement. Les forces de l'ordre n'hésitent pas à fouler au pied le moindre protocole, envoyant en tirs tendus grenades assourdissantes et flashballs, démontrant une fois de plus que l’État bourgeois se moque bien de la légalité quand il s'agit de servir ses intérêts ou ceux des patrons comme Vinci. Le 24 novembre, un pic de violence est franchi avec une centaine de blessé-e-s, dont une trentaine grave.

De la répression-spectacle à une stratégie d'usure

Mais politiquement, la répression-spectacle est un échec. Parce qu'elle a renforcé les liens entre opposant-e-s, elle a amplifié le mouvement et amené le gouvernement a changer de stratégie. Il applique désormais une répression plus discrète et plus insidieuse. A côté des opérations de communication, comme la fameuse Commission de dialogue, il continue de maintenir une forte présence policière sur la Zad dans une stratégie d'usure. Tous les moyens sont bons : contrôles de police incessants, fouilles de véhicules sous les prétextes les plus fallacieux, courses-poursuites, provocations, lacération des tentes et bâches, saccage des cabanes et chicanes, interpellations ciblées, infiltration et provocation des policiers de la BAC. On condamne a tour de bras. Le pouvoir cherche à casser des militant-e-s individuellement, sur le terrain judiciaire, avec à la clé arrestations, perquisitions, saisies, interdictions de séjours, prison ferme, mises en examen sous les prétextes les plus futiles.
Face aux provocations policières, à la désinformation médiatique, nous devons plus que jamais mettre au grand jour ce qui se passe, étendre les solidarités et continuer de populariser ce mouvement. Chaque mouvement est un laboratoire de la répression pour le gouvernement, chaque résistance est un exemple pour l'ensemble du mouvement social.

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Re: lutte à Notre Dame des Landes

Message par Nico37 » 17 févr. 2013 1:06

Notre-Dame-des-Landes: enrôlé malgré moi Michel Gautier spécialiste de l'histoire de la poche de Saint-Nazaire.

Les mésaventures d’un historien enrôlé malgré lui dans le camp des défenseurs du projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes par la revue du conseil général de Loire-Atlantique. Par Michel Gautier,

Spécialiste de l’histoire de la poche de Saint-Nazaire, je reçois le 10 janvier dernier ce message de Matthieu Bonamy, journaliste au département de Loire-Atlantique:

«Bonjour monsieur,

Je travaille pour le magazine du Département de Loire-Atlantique. Je cherche la confirmation d'une information qui m'a été donnée, dans le cadre d'un article sur l'histoire des aéroports dans le département: Alain Mustière, ancien président de la CCI, m'a dit qu'il y avait déjà eu une piste à Notre-Dame-des-Landes pour accueillir des avions américains à la fin de la guerre, juste à la frontière de la Poche de Saint-Nazaire. Je n'avais jamais entendu parler de cette piste provisoire. Pouvez-vous me dire si elle a bien existé et comment elle a été utilisée? Je vous remercie.

Cordialement. »



Dès le lendemain, je réponds à cette requête, en lui expliquant qu’il a bien existé un petit aérodrome militaire à Notre-Dame-des-Landes en 1944-45, mais pour une seule raison: sa proximité immédiate avec les premières positions de défense allemandes de la poche de Saint-Nazaire.

Voici ma lettre :

« Monsieur,

Je ne dispose pas de beaucoup d’éléments permettant d’alimenter votre article, sinon que je vous confirme qu’il a bien existé pendant toute la poche un petit aérodrome de campagne à Notre-Dame-des-Landes d’où décollaient les coucous d’observation américains qui venaient repérer le dispositif allemand de la poche.

Une piste avait été aménagée sur un champ de 5 ha d’où décollaient les «mouchards» bientôt tellement redoutés des «empochés», sans doute plus même que des soldats allemands. Car, dès qu’on les voyait survoler la zone, on pouvait craindre de se voir bientôt arrosés d’obus.

Les premiers obus tombent sur Guenrouët le 8 septembre 1944 mais ce n’est que le 7 décembre que le clocher sera abattu, comme nombre d’autres clochers et moulins du secteur, tous les points hauts de la zone pouvant servir de postes d’observation aux Allemands. Le clocher de Bouvron tombera le 18 novembre.

25.000 obus vont tomber sur Guenrouët et 30.000 sur Bouvron, y faisant respectivement 2 et 26 victimes civiles. Ces obus sont tirés par des batteries disposées dans les secteurs de Fégrac, Plessé, Le Temple de Bretagne, Saint-Etienne de Montluc, Cordemais... Canons de 76, de 105 et lance roquettes multiples, tous guidés par les Piper Cub américains ayant décollé de Notre-Dame-des-Landes.

Le 27 novembre 1944, l’un de ces «mouchards», un Piper, sera abattu avec ses deux pilotes par les artilleurs allemands devant Fégréac. Un autre Piper sera perdu les jours suivants en se prenant dans les fils électriques alors que son pilote faisait du rase-motte pour impressionner une jeune civile française.

Les civils “empochés” nourrissent beaucoup d’amertume et même de colère contre ces avions et contre ces pilonnages destructeurs et parfaitement inutiles sur le plan militaire. Ces opérations visent plus à entretenir le moral des troupes de siège qu’à réduire les capacités militaires des assiégés qui, eux, savent se protéger et s’enterrer dans leurs bunkers. Mais ce sont les civils qui trinquent et conservent jusqu’à ce jour une rancœur tenace contre les artilleurs américains. On a ainsi retrouvé dans le journal d’une empochée de Guenrouët cette remarque: “Ah! C’est du beau travail ! Et quand ces messieurs viendront dans notre quartier, nous pourrons les féliciter.” Le “mouchard” américain devient sous sa plume “un oiseau de proie qui rôde pour venir admirer son travail de la veille”. D’autres, habitant Guenrouët, écrivent: “C’est nous les Guérinois de la poche, depuis huit mois sous les obus, peut-être destinés aux Boches mais que les Français ont reçus, car des sauvages venus d’Amérique ont décidé la destruction de notre bourg, pourtant bien pacifique, mais qu’ils bombardaient sans raison...” Un autre écrit encore: “Les Boches, on les enquiquine; on les a dans les narines; l’Amérique et l’Angleterre, on les a au derrière”!

Voilà quelques notes d’ambiance qui vous montrent que l’histoire d’un aérodrome à Notre-Dame-des-Landes a déjà marqué l’histoire de la région par de nombreux sacrifices, récriminations, incompréhensions ayant laissé beaucoup d’amertume. Tout cela pour un petit aérodrome de 5 ha il y a presque 70 ans ! Qu’en serait-il dans 70 ans pour un grand aéroport de 2000 ha ?

Cordialement.

Michel Gautier»


Quelle ne fut pas ma surprise de découvrir le numéro de février du magazine du conseil général, où mes propos apparaissent dans un article favorable à l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, sous le titre : « Aéroport, le transfert s’inscrit dans l’histoire ». Ou comment un petit aérodrome de campagne de 5 ha aux limites de la poche de Saint-Nazaire en 1944 peut justifier un aéroport de 2000 ha en 2017… Décidément, le conseil général de Loire-Atlantique ne recule devant aucune facilité pour justifier son projet de «grand aéroport international» à Notre-Dame-des-Landes.


Choqué par cette instrumentalisation de mes propos, j’envoie ce dernier message à la rédaction du magazine:



Monsieur,

Vous m’avez contacté le 10 janvier dernier pour me demander un avis concernant la présence éventuelle et la fonction d’un aérodrome à Notre-Dame-des-Landes pendant la dernière guerre.

J’ai trouvé intéressant de donner une information sur l’histoire de ce petit aérodrome pendant la poche de Saint-Nazaire, mais il était pour moi exclu que ma réponse soit utilisée à des fins partisanes. Je vous ai donc répondu de façon circonstanciée, précisant en particulier l’usage controversé de cet aérodrome de surveillance de la poche de Saint-Nazaire, et resituant son rôle dans une certaine complexité historique. En effet, lorsque dans une guerre, les civils sont mêlés aux soldats des deux camps, il ne faut pas s’étonner de voir surgir ensuite des mémoires et des récits divergents.

Je pensais de surcroît que vous seriez en mesure de lire le sous-texte de ma réponse et de faire vous-même le parallèle avec une situation contemporaine qui bien sûr ne s’inscrit pas dans un cadre de guerre mais prend pourtant la forme d’un conflit parfois violent, autour cette fois d’un projet d’aéroport international controversé. Et pour être sûr de me voir bien compris, je m’étais d’ailleurs permis une chute sans équivoque que je vous rappelle ici :

“Voilà quelques notes d’ambiance qui vous montrent que l’histoire d’un aérodrome à Notre-Dame-des-Landes a déjà marqué l’histoire de la région par de nombreux sacrifices, récriminations, incompréhensions ayant laissé beaucoup d’amertume. Tout cela pour un petit aérodrome de 5 ha il y a presque 70 ans ! Qu’en serait-il dans 70 ans pour un grand aéroport de 2000 ha ?”

Depuis cette réponse, hors un simple avis de réception automatique pas même assorti de remerciements, je n’ai reçu aucune information concernant la suite ou l’usage éventuel qui serait fait de mon texte. Je me serais d’ailleurs accommodé d’un refus total de l’utiliser. Or, quelle n’est pas ma surprise de lire ces lignes dans le numéro de février de la revue du Conseil général :

“Le site de Notre-Dame-des-Landes est retenu. Il avait déjà connu une piste pendant la Seconde Guerre mondiale: «Pendant toute la Poche de Saint-Nazaire, un petit aérodrome de campagne avait été installé à Notre-Dame-des-Landes sur un champ de 5 ha. Des coucous d’observation américains y décollaient et venaient repérer le dispositif allemand de la Poche», détaille l’historien Michel Gautier.”

Vous fallait-il vraiment la caution d’un “historien” pour formuler un avis aussi banal et n’apprenant rien de bien nouveau à la plupart de vos lecteurs? Outre que cet extrait de ma contribution ne rend absolument pas compte de sa teneur générale qui est beaucoup plus complexe et pédagogique, je suis consterné de la voir utilisée à des fins de soutien quasi explicite au projet d’aéroport. En effet, la tournure de ce passage signifie que “puisqu’il y en a déjà eu un, il est logique qu’il y en ait un autre!” D’autant que le premier, bien que petit, était aux mains des Américains et qu’il a joué un rôle très positif pendant la poche de Saint-Nazaire, et que pour faire bonne mesure, c’est l’avis d’un “historien”!

Me voilà donc enrôlé dans un combat que je ne partage pas, à titre personnel, ce qui me semble-t-il avait été suffisamment signalé dans la chute de mon texte. Autrement dit, je suis victime d’une manipulation où l’on utilise mon nom à des fins partisanes. Je me vois donc dans la nécessité de faire connaître publiquement la nature de notre échange et le détournement d’usage que la rédaction de votre magazine en a fait.

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