acrate33 a écrit :tu n'as pas compris : je te disais que sur les un peu plus de 1300 articles de ce site une seule rubrique s'appelle comme ca, et je t'expliquais pourquoi. a part ca je ne connait rien d'autre de la cnt ait qui porte cette expression
1300 articles, oui, mais combien de rubriques ? Je l'ai ensuite dit : c'était "anecdotique". Je le relevais comme ça, sans insister longuement. Ceci dit c'était pas innocent non plus, puisque c'est vrai j'ai déjà entendu plus d'une fois "Mais en 36...". Ok, je suis au courant, mais je ne vis pas dans le passé, et je le déifie encore moins. "Le bon vieux temps" pour moi ça n'existe pas et ça s'inscrit dans une mythologie réactionnaire. Mais ça m'empêche pas de connaître ce passé (sans pour autant en faire un devoir de mémoire). Je disais juste ça.
acrate33 a écrit :un drapeaux (un seul) ca sert a pas se perdre en manif. evidement ca a un interet que si on est plus de un
Ok, mais dans ce cas chacun-e pourrait se pointer avec un drapeau rose ou jaune fluo pour se reconnaître et pas perdre de vue les autres, ce serait plus simple et moins ambigu que d'agiter des drapeaux de partis, structures et autres. Mais je parlais bien de défilés derrière des drapeaux : des individu-e-s, un à côté de l'autre, avec chacun-e son drapeau (le même) donc à la base aucun risque de se perdre sauf si on arrive à la manif avec trois grammes dans le sang, hypothèse que j'exclus pas non plus. En plus, suivant le drapeau, c'est une bonne façon de dire d'emblée aux RG où on milite, "coucou les copains moi ma chapelle c'est ça, prenez des notes". On dirait que je suis le seul à avoir vu ça du coup. Vais-je devoir balancer fourbement quelques photos ?
Bizarre, "l'intérêt" du drapeau, à la limite je pourrais le voir pour celui qui est seul, et pas "quand on est plus d'un", à la rigueur un gars (ou une fille) avec son drapeau, qu'il a fait lui même, bref un signe de démarcation et une affirmation de soi en tant qu'individu-e avec ses propres idées et pas forcément celles d'un groupe pré-existant, et non pas un signe d'adhésion ou de ralliement. Mais tu me diras "ce serait trop l'anarchie" on y comprendrait plus rien, avec cette multitude de couleurs, de slogans personnels, le rouge et le noir au moins c'est bien et sobre et on peut reconnaitre les copains/copines. L'anarchie, c'est l'ordre comme nous disait ce bon vieux sexiste hétéronormé de Proudhon.
Pour le "j'emmerde la FA", ou la CNT/AIT etc, je sais plus sur qui c'est tombé. Bah oui, sacrilège. Et je le vois pas comme un "groupe de gens" ou un simple collectif, mais une structure. Je vais pas dire : j'emmerde le CALM. Ce serait plus ambigu dans le sens où je viserais deux-trois personnes (ça a rien de méchant, je sais qu'ils/elles sont un peu plus, c'est façon de parler) et qu'à travers le CALM (ou autre petit collectif), je viserais forcément les individu-e-s qui y adhèrent, puisque tout le monde sait de qui il s'agit (encore une fois, exemple comme ça, si on connait pas le CALM on sait pas qui en fait "partie", évidemment, je sais même pas si ça existe encore ni ce que ça devient). C'est pas uniquement quantitatif non plus. J'emmerde pas fondamentalement le FLA par exemple, dans le sens où c'est un "groupe" totalement informel, sans codes ou quasiment , loin des statuts/motions/blabla. Mais quand c'est figé, normé et normant, oui je critique.
Je vais prendre un autre exemple. J'emmerde la France. Pof. Ça ne veut pas dire que j'emmerde chaque "français" (comme on dit), que je t'emmerde toi, mes parents, et chaque personne que je croise dans la rue. Je me dis pas "putain, sale français". J'emmerde la France, non pas en tant qu'addition de tous les individu-e-s qui la composent (ce serait une façon de les viser tous et toutes en une seule phrase), mais en tant que France, le truc abstrait avec ses symboles, qui est supposé transformer l'individu-e en français et toutes ces conneries. Je dis pas "j'emmerde les français", dans le sens où "français" voudrait pas dire grand chose. Mais la France, ça ouais. Et je dis la France comme j'aurais pu dire le Liechtenstein, mais au moins y'a pas d'ambiguités. La fRANCE, quoi.
J'emmerde pas les militant-e-s de telle structure - j'emmerde la structure (et la structure m'emmerde) en tant que structure. Non en tant que rassemblement d'individu-e-s militant-e-s. La différence est quand même énorme, du moins dans mon esprit c'est pas "bofbof" ni un procédé douteux pour insulter de façon masquée certain-e-s personnes - dont je me fous éperdument.
Mais encore une fois, dire que j'insulte des individu-e-s lorsque j'insulte une entité, c'est particulièrement douteux et ça revient à prendre la défense d'une institution. Parce qu'en insultant un "groupe" de cette taille, je peux pas viser chacun-e des individu-e-s qui en font partie, j'insulte la structure en tant que structure (et j'ai bien précisé que ça ne valait pas que pour la FA ou la CNT/AIT ou la CNT), et non pour les individu-e-s qui peuvent y adhérer (individu-e-s que je ne connais de toute façon pas, donc je vois pas bien pourquoi les insulter). Mais si le militant arrive à se sentir visé lorsque j'insulte la structure et prenne ça tant à coeur, c'est qu'il commence à la sacraliser ("si tu la touches, tu me touches", genre c'est une église, avec un E majuscule en plus de ça) et là ça pue vraiment.
Sinon ok Martin, y'a pas de problème. Au départ, Asylum me parlait de faire la révolution, je crois qu'il était question de barricades, bref par opposition (ou complément, en tout cas il y a une nette différence avec) à d'une part ce que certain-e-s peuvent appeler la révolution intérieure (d'ailleurs c'est le préalable à tout acte mais c'est sûr c'est pas forcément suffisant) et à d'autres formes d'actions quotidiennes, éloignées à priori des pavés et tout ça. Donc il était question de faire la révolution comme c'est entendu dans le langage populaire : barricades, pavés, cocktails molotov et le reste, je suppose, il n'y a pas eu un luxe de détails (je suis loin de dire que c'est ma conception de la révolution, je rappelle de quoi il était question, ou alors j'ai mal compris, mais ça s'inscrit dans une vision romantique de la révolution), bref la révolution traditionnellement associée au rouge (je fais aucune allusion au communisme), le "rouge de la révolution", le rouge du sang (qu'on retrouve de façon assez paradoxale à la fois dans le drapeau français, vestige révolutionnaire, qui le fait cohabiter à côté du blanc monarchiste d'ailleurs, le tout fédéré par le "bleu" bienvaillant, couleur de l'apaisement et de la réconciliation, et qu'on retrouve aussi dans "le rouge et le noir") et tout ça. Ce qui sous-entend une violence évidente, revendiquée ou non : quand on a des barricades c'est pour éviter des trucs, et en lancer d'autres .Exemple comme ça. A partir de là, on parle de formes d'action qui peuvent te faire perdre ta liberté (sans forcément parler du meurtre, ou des "executions"), en t'envoyant droit au trou par exemple, du moins c'est là dedans que j'étais parti. Je réduis pas la "révolution" à ça. Mais c'est tout un fantasme de la révolution qu'on a tous dû avoir à un moment ou un autre. Je sais plus pourquoi, je citais le cas de ces étudiants en philo, qui trainaient dans des squats, qui suivaient de loin des mouvements d'aide aux sans-papiers et tout ça, et qui un jour décident de "faire la révolution", donc le truc bête et méchant, descendre dans la rue et tuer des flics au nom de l'anarchie et la liberté. Enfin pour eux, c'était ça "faire la révolution". Et ils l'ont pas seulement dit, ils l'ont fait (pas la révolution, mais tuer des individu-e-s comme ça). C'est sûr, c'est pas plus faire la révolution que lorsqu'un clodo tue untel dans la rue parce qu'ils ont un peu trop picolé. Au passage, ce gars qui m'avait dit ça ("si on me cherche je plante"), en effet, qui me certifie qu'il le fera ? Je constate juste qu'il traine dans un centre, où, effectivement, y'a déjà x paumés qui ont sorti leur lame pour des broutilles, que j'avais déjà pu voir par le passé et qui interrogés sur le sujet, m'auraient aussi dit "si on me fait chier je tue". Ça n'a aucun lien avec la révolution c'est certain, je pense au cas d'un joggueur noyé par un de ces gars, et son chien tué pour un motif complètement futile. Aucun rapport dans l'absolu donc.
Mais c'était pour illustrer quelque chose : moins t'as d'attaches, plus t'auras de chances de faire des actions qui risquent de te faire perdre ta liberté. Que ce soit au nom de la "révolution" (jeter des pierres sur un flic, casser des vitrines, oui c'est constructif mais une fois de plus, c'est pas ma vision, je rebondissais juste là dessus) ou juste motivé par un ras le bol.
Parce que je vois malgré tout le fait d'avoir des enfants par exemple, comme une attache (et j'espère bien que c'en est une, sinon c'est inquiétant) dans le sens où c'est une attache au moins affective, la plupart du temps sociale etc. Et une attache, ça dit ce que ça veut dire : ça pondère certaines visions des choses. Je sais simplement que si j'étais moi même "père de famille", j'aurais réfléchi à deux fois avant de faire certains trucs. Ben oui c'est égoïste, mais je dis pas que l'humain-e est parfait, et ça devient un conflit d'intérêt, se battre pour les autres (attention encore une fois je parlais uniquement d'actions dites illégales qui risquent de te faire perdre ta liberté, puisqu'il était question d'une certaine conception de la révolution), avec ce que ça peut impliquer, à savoir perdre "les siens". Même si se battre pour les autres, c'est aussi se battre pour ses enfants, évidemment. Pour ma part je crois simplement pas aux lendemains qui chantent et j'attache plus (+) d'importance au présent. Donc dans ce cas de figure, si j'avais à choisir, je préfererais sûrement l'apathie de ma vie douillette de père de famille. Je ne dis pas que toi, parce que tu es "père de famille", tu ne ferais rien dans le même cas de figure. C'est vrai que la plupart des illégalistes étaient des "ascètes" mais pas mal avaient quand même une compagne par exemple, et ça les a pas empêchés d'agir.
Et surtout, depuis le départ j'assimile la "révolution" à l'illégalisme, ce qui serait évidemment faux mais je parlais de la révolution sous cette unique facette, dans les autres cas la question se pose beaucoup moins. Encore une fois, je n'ai fait ce rapprochement que parce qu'il était question de cette conception de la révolution. Il n'y a évidemment rien de contre-révolutionnaire en soi à avoir des enfants, ou à être avec un garçon ou une fille. Mais sur le terrain de l'illégalisme, ça me semble jouer (bien qu'il y ait des contre-exemples, comme cités plus haut et que finalement être en couple puisse favoriser le passage à l'acte mais on va pas partir dans des discussions socio neuneus). Mais plutôt que de tergiverser, et comme j'ai expliqué ce que moi je ferais probablement, est-ce que tu serais autant enclin à "faire la révolution" (comme défini, c'était le postulat de départ, je ne nie bien sûr pas qu'on puisse faire les choses différemment, puisque je soutenais même le contraire au début) donc en prenant en compte sa facette illégaliste avec les risques que ça comprend, en étant père de famille, qu'en étant, je sais pas moi, célibataire, sans enfants et tout ça ?
Edit :
Asylum a écrit :sinon la nuée de drapeaux "cnt ait" j'en ai jamais vu, la cnt vignoles oui, mais d'ailleurs ils se calment ces derniers temps j'ai remarqué.
(En fait je parlais pas spécifiquement de la CNT/AIT, mais de certains cortèges et je reprécise que je n'ai rien contre la CNT/AIT en particulier. J'aurais aussi bien pu dire "CNT" à chaque fois, ou "FA", ou bidule machin, ça aurait entraîné moins de confusions).