pour l'exemple 2 : comment peux-t-on "déconstruire" l'identité masculine sans la présence d'homme?
concrètement, comment des femmes "déconstruisent" le genre entre elles? par la pratique de quoi?
je sais que d'autres gens ont répondu mais personne n'a remarqué un des problèmes que soulève ta question (en gras) :
- Celui de la "complémentarité des sexes".
La pratique du non mixte (pour te répondre) est l'affirmation que les "femmes" n'ont pas besoin des "hommes" pour vivre leur vie,
et que pour en prendre conscience : il faut s'organiser.
C'est la phrase " une femme sans un homme, c'est comme un poisson sans bicyclette".
Certains femmes (comme toi apparemment) diront " moi je n'ai pas besoin de ça ".
Mais ce n'est pas le cas de tout le monde et d'autres (même quand elles n'ont pas été violées ou n'ont pas une peur panique des "mecs") -la plupart, comme la plupart des individus-
adopteront en présence du sexe opposé un comportement genré parce que nous sommes déterminé-e-s socialement à nous comporter comme des "hommes" et des "femmes", même de manière complètement inconsciente, puisqu'on nous a appris à le faire depuis la naissance avec tout ce que ça comporte de répression intériorisée, et ceux et celles qui prétendent "fiou, moi rien à foutre, chui complètement déconstruit(e)" en sont moins que personne à l'abri.
D'où la nécessité politique de s'organiser de manière non-mixte.
Après on peut le nier, on dire que déconstruire les genres est quelque chose de vain.
Mais ça change rien au problème.
En ce qui concerne la dite "complémentarité" (genre "les femmes ont besoin des hommes"),
les féministes radicales parlent de répartition dissymétrique : ça veut simplement dire si "complémentarité" il y a,
elle est premièrement inégalitaire et deuxièmement construire socialement.
Donc que les femmes ne "dépendent" pas naturellement des hommes : C'est culturel.
De plus, les références à l'opposition éternelle, et genrée, "hommes-femmes" (dans le rapport social comme dans le rapport de séduction, etc) nient par exemple les autres type de rapports, et de sexualité : les lesbiennes par exemple.
Ensuite si on parle uniquement d'amitié ou de "camaraderie", alors ces questions n'ont plus aucun sens puisque "l'opposition complémentaire" apparait pour ce qu'elle est : une illusion.
Je dis pas ça pour te faire d'affront, mais quand tu parles de "tenir tête à des mecs avec une mini-jupe" en l'opposant à une réunion non-mixte tu ne déconstruis rien du tout puisque tu es encore dans le fait d'envisager ta position de "femme en mini-jupe" dans le regard d'hommes.
Je ne dis pas tout ça pour faire la leçon, et ce serait quand même comique qu'un mec joue au "donneur de leçons féministes" sur un forum, mais je prenais simplement ce que tu disais en exemple pour soulever des contradictions.
" Foule n'est pas compagnie, et les visages ne sont alors qu'une galerie de portraits " Francis Bacon.