lutte à Notre Dame des Landes

Le punk n'est pas qu'une musique ! Ici on discute de l'actualité, des manifs et des résistances en lien direct avec notre culture. "Make punk a threat again", ça vous dit encore quelque chose ?!
Nico37
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Re: lutte à Notre Dame des Landes

Message par Nico37 » 10 sept. 2014 23:45

Notre-Dame-des-Landes : une commune paisible, presque ordinaire Fabienne Béranger avec Vincent Raynal 10/09

Loin de l'état de siège qui régnait encore l'hiver dernier, le site de Notre-Dame-des-Landes a des airs de campagne où il fait bon vivre.

Aujourd'hui, la départementale 281 qui relie Vigneux de Bretagne à NDDL, est toujours officiellement fermée à la circulation mais l'agitation de l'hiver dernier où les affrontements entre forces de l'ordre et militants anti-aéroports étaient quasi-quotidiens semble loin.
La commune de Notre-Dame-des-Landes a retrouvé son calme : sur la place de l'église, une nouvelle boucherie avu le jour, plus loin des logements, plutôt réservés aux primo-accédants sont en construction et l'école publique a bien failli récupérer une classe supplémentaire.

Côté zadistes aussi, ça ronronne : ils seraient 100 à 200 à vivre sur le site occupé. Quelques dizaines d'entre eux sont partis défendre une autre ZAD, celle du barrage de Sivens, dans le Tarn.

Le reportage de Vincent Raynal, Fred Grunchec et Sophie Goubil​

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Re: lutte à Notre Dame des Landes

Message par Nico37 » 11 sept. 2014 23:41

Des Ailes Pour l'Ouest a écrit :Monsieur le Premier ministre,

Dans la chronique matinale d’Europe 1 du mercredi 27 août, il a été rapporté des propos que vous auriez tenus à Jean-Vincent PLACÉ au sujet de l’annulation du transfert de l’aéroport de Nantes-Atlantique à Notre-Dame-des-Landes en raison de son coût. Même si nous ne sommes pas dupes de la stratégie d’Europe Écologie-les Verts, nous en appelons à votre clarification sur ce dossier.
Ce projet est financé à 70% par le privé et l’opération sera bénéficiaire pour l’État avec le retour de 80 millions d’€uros de TVA et la vente des terrains de l’aéroport actuel permettant le développement de l’Institut de Recherche Technologique Jules Verne qui prévoit le recrutement de 1000 chercheurs et la création de 5000 emplois, actuellement bloqués.
Lors de votre intervention à l’Université d’été du MEDEF, vous avez indiqué «aimer les entreprises » et insisté sur «la nécessité de relancer l’industrie du bâtiment et des travaux publics qui connaît aujourd’hui une crise sans précédent».
Dans ce contexte, pourquoi tergiverser sur ce transfert alors que les nouveaux recours des opposants ne sont pas suspensifs, que 52 ont déjà été déboutés et que 100% des terres ont été acquises par le concessionnaire ? 3000 emplois, dont 800 directs attendent et peuvent être lancés dès demain à un moment où l’activité est sinistrée.
L’impossibilité d’agrandir pour des raisons environnementales l’aéroport actuel enclavé entre une zone Natura 2000 et le périphérique, alors que la ville de Nantes connaît la plus forte croissance des aéroports nationaux depuis 10 ans, ne laisse aucune alternative.
Vous le savez, les opposants à ce projet qui a été soutenu par 3 Présidents de la République, 5 Premiers ministres, 2 régions, 2 départements, 4 agglomérations en font un symbole pour condamner notre développement en prenant en otage l’emploi, par des méthodes violentes (exactions auprès des entreprises qui travaillent sur le projet, menaces directes envers leurs salariés, appel aux violences via un site web : adopteunsoustraitant.noblogs.org/ …) comme l’ont montré le saccage de la ville de Nantes et l’extrême violence des opposants le 22 février dernier. Si vous ne lancez pas ce projet, vous n’en lancerez aucun autre ensuite car les méthodes radicales se distilleront sur tout le territoire.
La démocratie, l’emploi, le développement ne peuvent rester plus longtemps prisonnier d’une poignée de voyous et de délinquants qui ont installé une zone de non droit entre Nantes et Rennes.
Nous comptons sur vous pour faire de ce transfert d’aéroport, non pas un symbole pour les altermondialistes, mais pour la relance de l’activité de notre pays.
L’avenir du Grand Ouest qui accueillera 1,5 million d’habitants d’ici 2040 est en jeu.

Dans l’attente d’une confirmation de votre part de ce transfert, nous vous prions de croire, Monsieur le Premier ministre, à l’expression de notre haute considération.

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Re: lutte à Notre Dame des Landes

Message par Nico37 » 13 sept. 2014 19:34

Zones humides : Développer tout en préservant les territoires Didier Ackermann 10/09

Les zones humides deviennent le cœur de problèmes d’aménagement du territoire en France. Exemple médiatique Notre-Dame-des-Landes, mais aussi Flins, Fos-sur-Mer et, désormais, Sivens. Comment en est-on arrivé à un tel imbroglio ? Petit digest en quelques lignes sèches.

Zone humide ?

Selon le portail du gouvernement français, « Les zones humides sont des terrains gorgés d’eau qui assurent des fonctions indispensables à l’homme. Elles procurent 25 % de l’alimentation mondiale, sont des trésors de biodiversité, protègent contre les inondations et la sécheresse. Elles contribuent à la ressource en eau et ont une capacité d’épuration qui leur permet de filtrer certaines pollutions. »

En revanche, selon le code de l’environnement, les zones humides sont des « terrains, exploités ou non, habituellement inondés ou gorgés d’eau douce, salée ou saumâtre de façon permanente ou temporaire; la végétation, quand elle existe, y est dominée par des plantes hygrophiles pendant au moins une partie de l’année ». (Art. L.211-1). La définition reste vague, mais l’intérêt est bien souligné, et même internationalement avec la convention de Ramsar.

Le Législateur a précisé le cadre de cette définition dans le code de l’environnement en 2005, 2007 et 2014. Le problème vient toutefois de l’appréciation du préfet, comme cela est rappelé : « Lorsqu’il l’estime nécessaire pour l’application des articles L. 214-1 et L. 214-7, le préfet peut procéder à la délimitation de tout ou partie des zones humides définies à l’article L. 211-1 en concertation avec les collectivités territoriales et leurs groupements. » Les pressions politiques sur les préfets sont telles que cela aboutit parfois à des décisions entachées de clientélisme, comme vu avec Notre-Dame-des-Landes (un ancien préfet embauché ensuite par Vinci…) ou, encore, dans la ferme des 1000 Vaches près d’Abbeville.

Ces zones humides sont menacées par les pratiques agricoles, l’aquaculture, le reboisement non controlé, la pollution de l’eau, ainsi que l’aménagement du territoire. Et c’est pourtant bien aussi l’État qui a en charge ce dernier.

Une contrepartie difficile à trouver…

Si une zone humide se trouve menacée par un projet d’aménagement, il est tout à fait possible de recréer un « équivalent » dans une autre zone, selon les articles de loi. Le problème reste de garantir que la préservation de la biodiversité soit efficace. Comment, en un temps relativement court, s’assurer que l’on transfèrera correctement des espèces qui ont vécu des siècles dans un biotope ? La question est l’objet de débats entre les divers spécialistes. À Fos-sur-Mer, se posait ainsi le problème du Marais de Vigueirat. « Plus de 300 espèces d’oiseaux, soit plus de 60 % de l’avifaune française, ont été observées sur ce site [...] ainsi que près de 900 espèces, dont plus de 60 lichens, parmi lesquelles 105 sont rares et menacées en région ». Mais l’extension de la zone industrielle de Fos a, un temps, menacé cette zone et il ne fallut pas moins de 30 ans de travail pour aboutir au statut de réserve naturelle en 2011.

Tout ne se passe pas aussi bien, en particulier depuis que des dispositions du code environnemental ont été abrogées par le Conseil constitutionnel. Ainsi, la demande de dérogation pour les espèces protégées pose problème et est au cœur du dossier de Notre Dame des Landes. Les dossiers sont à déposer auprès du Conseil National de la Protection de la Nature (CNPN) dans une procédure aussi lourde que complexe, chaque espèce étant analysée isolément sans prendre en considération les interactions.

Dans le cas particulier du Testet à Sivens (Tarn), il s’agit de créer un barrage pour alimenter l’irrigation des champs de mais de la région. Les écologistes dénoncent un projet qui vise à développer une agriculture productiviste. Pourtant, le projet prévoit une compensation des 13 hectares menacés par la création d’une zone humide de 19,5 hectares. Mais l’avis du CNPN a été défavorable en 2013 dans plusieurs versions du projet. Les arrêtés ont été pris tout de même par l’Etat, du temps du ministre de l’Environnement Philippe Martin, et les travaux de déboisement ont commencé. Le site devient depuis un « nouveau NDDL », avec une occupation de la zone en déboisement et une violente répression policière. Et au niveau du ministère, c’est l’incompréhension, Ségolène Royal parlant même d’énergie hydro-électrique lorsqu’on la questionne sur ce projet, alors qu’il n’en est rien. Elle s’est depuis ravisée en créant une mission d’expertise.

Assurer la cohérence entre des politiques souvent contradictoires

La gestion des zones humides paraît donc problématique et nécessiterait une refonte d’urgence allant vers une simplification. La France est déjà sous le coup de sanctions européennes pour ses retards environnementaux, aussi bien dans les réserves naturelles que dans la pollution atmosphérique urbaine ou la gestion de l’eau.

Actuellement, le recensement des zones humides françaises n’est toujours pas terminé, malgré les efforts de quelques ministres de l’environnement en leur temps (Ségolène Royal et sa loi sur l’eau de 1992, Chantal Jouanno). L’une des principales difficultés remontées est le manque de cohérence et d’échange avec les projets d’aménagement du territoire. Entre le ministère de l’Agriculture, le ministère de l’Environnement (développement durable) et le ministère de l’Aménagement du territoire, les échanges sont rares. Certains candidats et militants souhaitaient un grand ministère de l’Ecologie pour chapeauter les deux… Etait-ce la seule réponse ? En attendant, le 3e plan sur les zones humides vient d’être lancé en 2014 par Ségolène Royal. Reste à en connaître maintenant le développement et l’application.

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Re: lutte à Notre Dame des Landes

Message par Nico37 » 14 sept. 2014 14:03

Récolte des patates collectives

Cette année, on a planté deux hectares de patates sur trois parcelles.
Il en reste encore un certain nombre à récolter,
alors on vous invite dimanche 21 septembre, dans la parcelle du côté de la Boite Noire
( sur le chemin entre la D281 et la D42, au niveau de la Boissière )

La récolte servira en partie pour la ZAD, pour alimenter le non-marché pendant l’automne et l’hiver, pour des bouffes collectives, lors d’événements.
Mais on a aussi envie d’en donner à d’autres projets chouettes et d’aultres luttes comme celle des migrant-e-s à Calais, des cantines populaires à Rennes, Nantes et ailleurs...
Et vous pourrez aussi repartir avec vos sacs de patates pour l’hiver à prix libre pour la caisse collective de Sème Ta Zad

Amenez de quoi partager pique-nique et boisson !

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Re: lutte à Notre Dame des Landes

Message par Nico37 » 16 sept. 2014 17:34


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Re: lutte à Notre Dame des Landes

Message par Nico37 » 23 sept. 2014 20:20

La black plouc kitchen prend du service

Ce projet né d'une envie de monter une table d’hôtes sur la zad, de la volonté de rassembler des personnes, autour d’un repas, pour autre chose qu’une AG, de cuisiner les produits cultivés sur les terres fertiles d’un projet stérile, et de partager des savoirs faire autour de la cuisine et de l’alimentation.

L'idée fait petit à petit son chemin et pendant quelques mois nous avons aménagé la roulotte construite l'année dernière par des copain-ine-s sur la zad.. Nous y avons installé une cuisine équipée et pouvons accueillir une dizaine d'hôtes.

Les travaux sont terminés, les peintures encore fraiches et nous
souhaitons accueillir nos premiers convives.

L'espace étant petit nous ne pouvons accueillir plus de 10 personnes à la fois, alors on s'est creusé la tête pour trouver un fonctionnement qui permettrait à chacun d'avoir le plaisir de déguster un bon repas sans se retrouver seul-e où entassé-e.

Voici une première tentative de fonctionnement :

Qu'est ce qu'on mange ?

Les plats et aliments proposés seront essentiellement issu de la zad, pour le reste nous avons la volonté de nous fournir dans un périmètre de 50km. On cherche donc des contacts de producteurs du coin, en lutte, en galère...parce que l’on ne produit pas encore tout ce qu’on aimerait cultiver/élever sur la zad, et qu’on préfère soutenir des paysan-e-s camarades plutôt que d’aller faire nos courses chez supermarket. « Les plats cuisinés seront donc en grande majorité végétalienne, lorsque cela ne sera pas le cas, cela sera mentionné »

Comment on fait pour venir ?

- pour les personnes ne vivant pas sur la zad un système de réservation est mis en place : un calendrier avec les jours d'ouverture est inscrit sur le site zadnadir.org et ceux qui souhaitent réserver peuvent envoyer un mail à l'adresse de la black plouc kitchen : blackplouckitchen@riseup.net
- pour les habitants de la zad des « invitations » vont être distribuées au hasard avec le zad news, ces cartons mentionneront le jour et l'heure de l'invitation, ceux ci peuvent être échangés entre les habitants de la zad.

Comment on participe ?

Nous ne cherchons pas à gagner de l'argent mais nous avons engagé certains frais pour mettre en place ce projet et il y a encore plein de choses que nous ne produisons pas et dont nous ne pouvons nous passer (produit d'épicerie, …) c'est pourquoi nous invitons nos convives à une participation libre qu'elle soit en argent où en nature ( produits secs, transformés, boisson ….) permettant d'alimenter d'autres repas.

Les premières dates :
vendredi 3 octobre 20h (vl) / Dimanche 5 octobre 13h (vl) / Mercredi 8 octobre 20h (vl) / Vendredi 10 octobre 20h (vr) / Mercredi 15 octobre 20h (vl) / Jeudi 16 octobre 20h (vl) / Mardi 21 octobre 20h (vl) / Mercredi 22 octobre 20h (vl)

vl (végétalien) vr (végétarien) O (omnivore)

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Message par Nico37 » 25 sept. 2014 0:11

Les pro-aéroport demandent l'évacuation de la ZAD 22/09

« L'Etat n'a plus d'autre choix que de réaffirmer son autorité. Il doit évacuer la ZAD de Notre-Dame-des-Landes sous peine de ne plus rien maîtriser ensuite.» Alors que le transfert de l'aéroport est en stand-by, l'association Des ailes pour l'Ouest «presse l'Etat d'intervenir » .

Agression à la machette

Les pro-aéroport dénoncent notamment «le sabotage d'un pylone téléphonique» et «l'agression à la machette d'un habitant cette semaine». Selon Ouest-France et Presse Océan, un habitant de Vigneux-de-Bretagne a été agressé par deux individus, lundi dernier, et a vu sa voiture caillassée. «Une autre enquête est en cours sur la ZAD, depuis le sabotage d'un pylône-relais SFR, toujours à Vigneux-de-Bretagne, dans la nuit de mardi à mercredi», rapporte le quotidien Ouest-France dans son édition de vendredi dernier.

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Re: lutte à Notre Dame des Landes

Message par Nico37 » 25 sept. 2014 16:45

Les Zadistes bloquent la 4 voies Nantes-Saint-Nazaire 24/09

Ce matin, la 4 voies Nantes-Saint-Nazaire a été bloquée par les Zadistes (occupants et opposés au projet de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes), à hauteur de Vigneux-de-Bretagne. Les “flambeurs de la rocade” indiquent dans un communiqué protester par rapport au “procès en expulsion de la famille Herbin, habitante du village du Liminbout sur la ZAD de Notre-Dame-Des-Landes. Chaque avancée du projet, chaque attaque contre le mouvement de lutte – travaux, procès – amènera une riposte immédiate”.

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Re: lutte à Notre Dame des Landes

Message par Nico37 » 26 sept. 2014 23:51

Fête des battages dans la ferme occupée 24/09

Les opposants au projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes ont récolté des céréales sur les terres d'une ferme qu'ils occupent depuis avril.

Saint-Jean-du-Tertre, c'est une ferme de Vigneux-de-Bretagne. Propriété de Vinci, elle est occupée depuis plusieurs mois par des opposants au transfert de l'aéroport nantais dans la zone d'aménagement de Notre-Dame-des-Landes.

En avril, la justice avait ordonné l'évacuation, qui n'a jamais eu lieu, les opposants et la préfecture ayant alors signé un accord (écrit) de non-agression.

La ferme est désormais habitée par 4 personnes. Elle a été réparée, aménagée, et du matériel agricole acheté, expliquent les occupants, qui ont récolté des céréales cet été.

Dans la foulée, ils organisent une fête des battages ce week-end, avec les paysans du collectif COPAIN, et le CIVAM (Centres d'Initiatives pour Valoriser l'Agriculture et le Milieu rural).

Samedi, toute la journée à partir de 10 heures : battages, mise en route du moulin, pique-nique partagé le midi. Présentation de la ferme et de la meunerie à 10 heures, 14 h, 19 h 30. À 17 h : Intervention et discussions sur les enjeux liés aux semences paysannes. 19 h 30 : repas (galettes, frites etc...) et concert. Dimanche, 13h : grand repas de cochon et pizzas (vegan). 16 h : soule à 3 équipes et autres jeux.

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Re: lutte à Notre Dame des Landes

Message par Nico37 » 27 sept. 2014 12:18

L'Etat lance un appel d'offre pour le marché de la « compensation » Nicolas de la Casinière 25/09

Méfiez-vous de l’eau qui dort : l’Etat n’a pas abandonné le projet d’aéroport à Notre Dame des Landes. Reporterre révèle l’appel d’offre qu’il vient de lancer pour « le suivi des mesures compensatoires ».

Malgré l’impression de gel à moyen terme du projet d’aéroport à Notre Dame des Landes, l’annonce discrète, la semaine dernière, de la recherche d’une entreprise pour suivre les mesures compensatoires des destructions d’espaces naturels et de zone humide ravive les inquiétudes. Ce geste administratif officiel contredit le sentiment, ou l’espoir, que le délai accordé pour que tous les recours devant les tribunaux soient purgés soit en réalité un abandon du projet qui ne dit pas son nom.

La Dreal 44 (Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement) a lancé la semaine dernière un appel d’offre d’ « Assistance à maîtrise d’ouvrage pour le suivi des mesures compensatoires », avec (selon l’extrait ci-dessous) une date butoir au 5 décembre prochain !

- Document à télécharger : http://www.reporterre.net/IMG/pdf/ndl-a ... sation.pdf

"(...) Plus particulièrement, les missions seront :

d’apporter une assistance aux maîtres d’ouvrages dans le choix des protocoles, méthodes ou outils visant à suivre et évaluer l’efficacité des mesures de compensation sur les fonctions hydrologie et biogéochimie ;
d’élaborer, le cas échéant, des protocoles de suivis ;
d’assister, le cas échéant, les maîtres d’ouvrage pour le choix et la contractualisation d’un modèle numérique...

La méthode de suivi devra permettre de :

répondre aux exigences des arrêtés loi sur l’eau ;
renseigner les indicateurs correspondants de l’observatoire environnemental ;
garantir la traçabilité des fonctions restaurées : biogéochimiques et hydrologiques.

Quantités (fournitures et services), nature et étendue (travaux) : les zones aménagées pour AGO et la DREAL Pays-De-La-Loire représentent 723 ha à la mise en service (537 ha pour l’aéroport et 186 ha pour la desserte routière).

Durée du marché ou délai d’exécution : 36 mois à compter de la notification du marché.

Date prévisionnelle de début des prestations (fournitures/services) : 5 décembre 2014."

L’Etat continue donc à ne pas tenir compte de l’avis du Conseil national de protection de la nature - organe pourtant officiel, même s’il est consultatif. Celui-ci jugeait indispensable deux ans d’études supplémentaires, compte tenu des nombreux défauts du dossier de compensation. Rappelons que la "compensation" est censée renaturer ailleurs des terrains afin de compenser la destruction des zones humides qu’exigerait la construction de l’aéroport.

"Ils ne lâchent rien"

L’Etat lance-t-il la procédure pour faire comme si le chantier devait démarrer de manière imminente ? Est-ce plutôt une démarche formelle qui ne présage en rien des travaux, mais suit une procédure automatique, quitte à ne pas avoir de candidat satisfaisant, ce qui permet de respecter sur le papier la marche à suivre normale ?

Nous avons demandé des éclaircissements à la Préfecture et à la DREAL. Malgré plusieurs sollicitations, Reporterre n’a reçu aucune réponse.

Pour l’avocat Raphael Romi, le formalisme sauve les apparences : « D’une part on fait comme si. D’autre part, on doit lancer cette procédure pour ne pas payer de pénalités à AGO. Les pénalités de non exécution de ce marché seront à budgétiser. Mais on repousse à plus tard. »

Enseignant en droit au département gestion des entreprises et des administrations de l’IUT de Nantes, Dorian Piette envisage les issues possibles : « Première chose à noter : l’appel peut être infructueux. Ensuite, il peut y avoir résiliation du contrat pour absence d’objet, c’est une résiliation pour cause d’intérêt général et c’est possible en droit administratif dans l’hypothèse d’abandon du projet d’aéroport à NDDL. Je doute aussi que les travaux démarrent en décembre prochain... Le tribunal administratif de Nantes devrait se prononcer sur les arrêtés préfectoraux [signés en décembre 2013, relatif à la loi sur l’eau et au déplacement des espèces protégées] au cours du premier trimestre 2015. Politiquement, ce serait délicat de lancer les travaux avant cette date. Le suivi des mesures compensatoires fait partie du dossier d’autorisation de la DREAL et d’AGO, donc c’est obligatoire mais cela ne présage en rien de futurs travaux. Enfin, c’est ce qu’il me semble... »

Question subsidiaire : "Ce marché pourrait-il aussi fonctionner pour le PEAN [Périmètre de protection des Espaces Agricoles et Naturels périurbains, censé protéger contre l’étalement urbain] du Nord ouest de l’agglomération nantaise, si le projet d’aéroport est abandonné ?", interroge Dorian Piette.

Conseillère générale, l’élue au Parti de Gauche Françoise Verchère est perplexe : « Je ne sais pas comment interpréter cet appel d’offres, sinon que ça corrobore mes craintes...Ils ne lâchent rien, et préparent la suite dans l’espoir de gagner les derniers recours. Lesquels à priori ne devraient pas être jugés avant début 2015 au tribunal administratif. Peut être savent-ils déjà ce que diront les juges... »

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