la catastrophe nucléaire de Fukushima

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bub
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Re: la catastrophe nucléaire de Fukushima

Message par bub » 03 nov. 2011 17:44


Nico37
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Re: la catastrophe nucléaire de Fukushima

Message par Nico37 » 13 nov. 2011 0:17

Iode 131, césium 134 et césium 137 à la centrale de Krško (Slovénie)

D’après le site public European Radiological Data Exchange Platform, de l’iode-131 est détecté uniquement en Slovénie et en Croatie, à quatre endroits différents : à Zagreb, à Ljubljana, à Krsko, et à la limite des trois pays Croatie-Hongrie-Serbie.

Quelques remarques viennent immédiatement à l’esprit :

Les informations fournies par l’AIEA sont lacunaires (pas de carte, localisation vague, pas de mesure fournie). Il va sans dire qu’il s’agit bien là de rétention d’information. Pour quelle raison l’AIEA a-t-elle fait seulement hier ce communiqué sur l’iode-131 ? Deux semaines après ces détections suspectes, il est évident que cette organisation sait déjà où se situe le problème.

Les informations fournies par la carte mise à disposition du public par la commission européenne sont incomplètes également : aucune information sur une présence d’iode-131 dans les 5 pays cités hier (Allemagne, Hongrie, République tchèque, Autriche, Slovaquie). Pourquoi cette carte n’est-elle pas mise à jour ?

D’après cette carte publique, deux centrales nucléaires sont susceptibles d'être concernées par ces rejets d'iode-131 : la centrale de Krsko (Slovénie) et la centrale de Paks (Hongrie). Mais si l’on fait une recherche avec le Césium, seule la centrale de Krško est concernée puisqu’en Europe, seul ce site cumule à la fois de l’Iode-131, du Césium-134 et du Césium-137.

Carte de situation de la centrale de Krško

Même si cette carte mise en ligne pour informer le public n’est pas une carte pour donner une alerte et peut contenir des erreurs, elle donne tout de même un fort indice pour qu’un évènement se soit passé dans les dernières semaines (ou est encore en cours ?) dans la centrale nucléaire slovène. Il est inimaginable que l’AIEA ne soit pas au courant.

Cette centrale a d’ailleurs déjà eu des problèmes de fuites en 2008 : le 4 juin 2008, une fuite sur le circuit primaire du système de refroidissement du réacteur avait eu lieu. Et avec Fukushima, on sait ce qu’un problème sur un circuit de refroidissement peut donner !

Il est grand temps que l’AIEA s’explique sur cette diffusion d’iode-131, de césium-134 de césium-137 en Europe. Si la centrale de Krško a eu un accident, il est légitime et urgent que la population européenne en soit informée dans les plus brefs délais !

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Pour plus d'information, se reporter à l'article précédent : http://fukushima.over-blog.fr/article-i ... 19209.html

Nico37
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Re: la catastrophe nucléaire de Fukushima

Message par Nico37 » 26 nov. 2011 21:20

Lettre ouverte au réseau « Sortir du Nucléaire »

Cher-e-s ami-e-s et camarades,

Nous nous inquiétons de voir quelles sont les priorités d’actions anti-nucléaires menées par le réseau Sortir du Nucléaire depuis plusieurs semaines.

En effet, les seules mobilisations d’ampleur depuis Fukushima, à savoir les manifestations du 15 octobre, n’ont pas été initiées par le réseau mais par des coordinations régionales auxquelles le réseau a apporté un soutien qui aurait pu être plus affirmé.

Par contre, depuis plusieurs jours, nous sommes inondé-e-s d’e-mails afin d’interpeller le Parti Socialiste et Europe Ecologie-Les Verts, en fait pour soutenir EELV dans ses négociations avec le PS quant aux objectifs de sortie du nucléaire.

La conclusion de cet accord montre que la question du nucléaire n’était finalement pas si importante pour les négociateurs.

Cela dit, concernant le fonctionnement interne et l’orientation du réseau, là n’est pas le plus important. Ce qui est en effet plus problématique, c’est d’une part de croire, ou de laisser croire, qu’une campagne d’e-mails pourrait suffire à influer sur l’orientation pro-nucléaire du parti socialiste.

Certes, nous pouvons être d’accord avec l’analyse qui est faite par le réseau de l’accord PS-EELV. De reculs en reculs –d’abord la sortie du nucléaire, puis l’arrêt de l’EPR, puis un certain flou autour du MOX-, les négociateurs verts se sont laissés engluer dans une logique de compromis qui tourne le dos à l’arrêt du nucléaire.

Mais surtout, du point de vue du fonctionnement du réseau, la campagne d’interpellation menée avant l’accord tourne le dos au pluralisme interne. Ce pluralisme est bien entendu celui de ses associations adhérentes, mais également celui des organisations politiques qui participent à ses activités. En se faisant le porte-voix d’EELV dans ces négociations, le réseau rompt avec ce pluralisme, en indiquant que le débouché politique des luttes antinucléaires se trouve seulement chez EELV, et donc dans l’accord avec le PS. Quelle sera la prochaine étape ? Un appel à voter Eva Joly à l’élection présidentielle parce qu’un score élevé de cette candidate fera pression sur le PS ? Ce serait logique avec ce qui vient d’être fait, mais serait alors un motif de rupture avec les autres composantes politiques du réseau.

Nous invitons donc les administrateurs du réseau Sortir du Nucléaire à revenir sur cette stratégie subordonnée aux négociations entre partis politiques et à redevenir le cœur de dynamisation et d’impulsion des luttes antinucléaires (civil et militaire).

Amitiés antinucléaires,

Les Alternatifs,
Alternative Libertaire,
Fédération Anarchiste,
Nouveau Parti Anticapitaliste

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Re: la catastrophe nucléaire de Fukushima

Message par Nico37 » 10 déc. 2011 1:34

Fukushima : chronologie du mois de novembre : http://groupes.sortirdunucleaire.org/Ch ... e-novembre

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Re: la catastrophe nucléaire de Fukushima

Message par barcelone36 » 10 déc. 2011 12:31

http://www.bastamag.net/article1963.html?id_mot=38
NUCLÉAIRE
Fukushima : l’équivalent d’une région française devenue radioactive

PAR AGNÈS ROUSSEAUX (7 DÉCEMBRE 2011)

Les conséquences de l’accident nucléaire de Fukushima sur la population commencent à montrer leur étendue. Pneumonies, leucémies ou problèmes hormonaux semblent se multiplier chez les deux millions d’habitants de la région. Les enfants sont en première ligne, alors que les terres, les eaux et certains aliments sont fortement contaminés. De son côté, Tepco, l’exploitant de la centrale, sombre dans le cynisme : les éléments radioactifs qui se sont échappés des réacteurs ne lui appartiennent plus…

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« La santé de nos enfants est maintenant en danger. Nous constatons des symptômes tels que thyroïdes enflées, saignements de nez, diarrhées, toux, asthme… » C’est l’appel lancé par un groupe de femmes de la région de Fukushima. Depuis mars, ils sont de plus en plus nombreux à se mobiliser pour alerter sur les dangers sanitaires de la radioactivité, dans la zone concernée par la catastrophe nucléaire, comme ailleurs dans le pays. Des graphiques mis en ligne par Centre de surveillance des maladies infectieuses font apparaître d’inquiétants pics pour certaines maladies au Japon, comme les pneumonies, ou les conjonctivites aiguës hémorragiques.

Des écoliers plus irradiés que les travailleurs du nucléaire

Des prélèvements d’urine effectués par un laboratoire indépendant français (l’Acro, agréé par l’Autorité de sûreté du nucléaire), auprès d’une vingtaine d’enfants de la région de Fukushima ont montré que 100 % d’entre eux sont contaminés par du césium radioactif. Dans cette région, un enfant examiné sur 13 aurait des problèmes hormonaux et un dysfonctionnement de la thyroïde, selon une étude japonaise. Face à l’angoisse des parents, la préfecture de Fukushima a lancé en octobre une grande étude médicale auprès de 360 000 enfants.

Les habitants de la région de Fukushima restent soumis à un important taux de radiation. En avril, le gouvernement japonais a relevé la norme de radioprotection de la préfecture de Fukushima de 1 millisievert/an à 20 millisieverts/an. Ce taux est le seuil maximal d’irradiation en France pour les travailleurs du nucléaire. Alors que la sensibilité des enfants aux radiations est plus importante que celle des adultes, le ministère de l’Éducation considère pourtant comme « sans danger » les écoles où le taux de radiation approche les 20 millisieverts/an. 20 % des écoles de la préfecture de Fukushima dépasseraient ce taux. Dans ces établissements, les activités de plein air sont limitées : les enfants ne sont pas autorisés à rester plus d’une heure dans les cours de récréation et les parcs, ni à jouer dans les bacs à sable. Parallèlement, du césium a même été détecté dans du lait en poudre destiné aux enfants.

Les autorités confirment la vente de riz contaminé

Cette situation est « extrêmement dangereuse », s’indigne le réseau Sortir du nucléaire, qui rappelle qu’« aucune dose de radioactivité n’est inoffensive » : « Les normes d’exposition ne correspondent en aucun cas à des seuils d’innocuité scientifiquement fondés ; elles définissent seulement des niveaux de “risque admissible”. » Dans la ville de Fukushima, située à 60 km de la centrale, la Criirad (Commission de recherche et d’information indépendantes sur la radioactivité) a mesuré une contamination de 370 000 Bq/kg de la terre prélevée sous les balançoires d’une école primaire. Une radioactivité énorme. « Ce sol est devenu un déchet radioactif qui devrait être stocké dans les meilleurs délais sur un site approprié », déclarait alors l’organisation.

La nourriture est aussi un vecteur de contamination radioactive. Les autorités japonaises ont étendu le 29 novembre l’interdiction de vente de riz, notamment dans la région de Date, où des milliers d’agriculteurs ont dû suspendre leurs livraisons. Les dernières mesures effectuées montraient une teneur supérieure à la limite légale provisoire, fixée par le gouvernement à 500 becquerels/kg. Neuf kg de riz « excédant les standards de sécurité internationaux » ont par ailleurs été vendus à des consommateurs, ont déclaré les autorités de la préfecture de Fukushima, qui se sont excusées pour « les désagréments causés aux personnes qui ont acheté ce riz » (sic). C’est la première fois depuis la catastrophe que les autorités confirment la vente de riz contaminé. Le présentateur de télévision Norikazu Otsuka, qui consommait en direct des produits de la région de Fukushima pour en montrer l’innocuité, a récemment été hospitalisé pour une leucémie aigüe. Ce qui n’a pas rassuré les deux millions d’habitants de la zone.

L’équivalent de la Bretagne contaminé au Césium

Autre sujet d’inquiétude : le taux de contamination en césium des rivières de la région de Fukushima. Une étude universitaire évalue le niveau de contamination à l’embouchure de l’Abukumagawa à environ 50 milliards de becquerels répandus dans la mer chaque jour. L’équivalent, au quotidien, du césium déversé dans la mer pour tout le mois d’avril, par les eaux « faiblement contaminées » relâchées par Tepco depuis les réacteurs.

Un rapport publié fin novembre par les autorités japonaises souligne que 8 % du territoire du Japon est fortement contaminé par du césium radioactif. Soit 30 000 km². L’équivalent de la superficie de la Bretagne ou de la région Paca. Le césium s’est diffusé à plus de 250 km vers l’ouest, et jusqu’à la préfecture d’Okinawa, à 1 700 km de la centrale, selon le ministère des Sciences [1]. Une zone de 20 km autour de la centrale a été évacuée en mars, et à 30 km les habitants avaient pour consigne de se calfeutrer chez eux, prêts pour une évacuation. Les dernières cartes publiées par le ministère montrent que la zone à risque est beaucoup plus étendue. 300 000 personnes vivent dans la ville de Fukushima, où la radioactivité cumulée atteignait en mai plus de 20 fois la limite légale.

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Source : The Asahi Shimbun

À qui appartient la radioactivité ?

À Hitachinaka, à une centaine de km de la centrale, le taux de radiation est de 40 000 becquerels/m², près d’un million de fois supérieur à la radioactivité naturelle locale, avant la catastrophe [2]. Après l’accident de Tchernobyl, les zones où les niveaux de radioactivité dépassaient 37 000 becquerels/m² étaient considérées comme « contaminées », rappelle le journal Asahi, principal quotidien du Japon. Dans le quartier Shinjuku de Tokyo, le taux est toujours de 17 000 becquerels/m² [3]. Dans certaines régions montagneuses, à 180 km de Fukushima, la radioactivité se situe entre 100 000 et 300 000 becquerels/m². Une contamination qui aura des conséquences durables, car la demie-vie du césium 137 est de 30 ans.

Le gouvernement se veut pourtant rassurant. Beaucoup d’habitants n’ont de toute façon pas les moyens de quitter les zones contaminées. La plupart des 160 000 Japonais évacués après la catastrophe attendent toujours des indemnités de la part de Tepco. Le propriétaire de la centrale est de plus en plus critiqué pour sa gestion de l’après-catastrophe. Lors d’un procès concernant la décontamination d’un terrain de golf au Japon, Tepco a sidéré les avocats en se dédouanant de ses responsabilités, affirmant que « les matériaux radioactifs (comme le césium) qui ont été disséminés par le réacteur n° 1 de la centrale de Fukushima et sont retombés appartiennent aux propriétaires des terres et non plus à Tepco » !

Cynisme et manque de transparence

Un argument rejeté par le tribunal, qui a cependant décidé de confier les opérations de décontamination aux autorités locales et nationales. Tepco va jusqu’à contester la fiabilité des mesures effectuées et affirme qu’un taux de 10 millisieverts/heure n’était après tout pas un problème et ne justifiait pas de maintenir des terrains de golf fermés. Les mesures effectuées sur ces terrains mi-novembre ont pourtant détecté un taux de césium de 235 000 becquerels par kg d’herbe : à ce niveau, la zone devrait être classée comme interdite selon les standards mis en place après l’accident de Tchernobyl, souligne Tomohiro Iwata, journaliste du Asahi Shimbun.

Au cynisme de Tepco s’ajoute le manque de transparence. Le 28 novembre, l’entreprise a annoncé que Masao Yoshida, 56 ans, directeur de la centrale de Fukushima au moment de la catastrophe, a dû quitter son poste pour des raisons de santé. Il a été hospitalisé en urgence. Tepco refuse de donner davantage de précisions. Par ailleurs, un projet du gouvernement d’organiser un monitoring en temps réel des radiations dans 600 lieux publics de la préfecture de Fukushima, notamment les écoles, devait démarrer en octobre. Il a été reporté à février 2012. Argument évoqué : l’entreprise qui devait fournir les équipements n’a pas pu tenir les délais.

Le béton des réacteurs rongé par le combustible

Les experts estiment que les efforts de décontamination devraient coûter au Japon 130 milliards de dollars. À cela risquent de s’ajouter des coûts sanitaires et environnementaux encore difficiles à comptabiliser, tant le risque sanitaire semble être aujourd’hui minimisé. D’après Tepco, la situation de la centrale est aujourd’hui stabilisée [4]. La température des réacteurs 1, 2 et 3 – qui ont subi une perte totale du système de refroidissement en mars – serait maintenue en dessous de 100 degrés. Le risque sismique n’est pourtant pas écarté, qui pourrait de nouveau aggraver la situation. Dans un rapport rendu public le 30 novembre, Tepco explique que le combustible du réacteur 1 aurait entièrement fondu, percé la cuve et rongé une partie du béton de l’enceinte de confinement, sur 65 cm de profondeur. Le combustible fondu serait à 37 cm de la coque en acier. Mais ces analyses reposent sur des estimations et simulations informatiques. Impossible d’avoir des informations plus précises.

Pendant ce temps, la vie continue dans les régions contaminées. Le 13 novembre, dans la ville de Fukushima, était organisé le marathon annuel, Ekiden. Des jeunes femmes ont couru 40 km, sans aucune protection, dans une des zones les plus contaminées du Japon. Un journaliste japonais y a relevé des taux de 1,4 microsieverts/h (soit plus de 12 fois la limite d’exposition aux rayonnements autorisée pour la population civile en temps normal). L’organisateur de la course a fait signer aux participants un formulaire stipulant qu’ils ne pourraient le poursuivre en justice s’ils avaient des problèmes de santé. À Fukushima, la vie ressemble à un jeu de roulette russe où les victimes ne sont pas ceux qui appuient sur la gâchette. Eux jouissent, pour le moment, d’une impunité totale.

Agnès Rousseaux

Photo : Home of chaos
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Source : The Asahi Shimbun

Notes
[1] La présence de césium 134, à la durée de mi-vie de 2 ans, est la preuve que la source de cette radioactivité est bien l’explosion de la centrale de Fukushima.
[2] 970 000 fois le niveau de 2009, qui était de 0,042 becquerels/m² de « densité cumulée de césium 134 et 137 », d’après The Asahi Shimbun
[3] De grandes quantités de poussières radioactives sont tombées sur Tokyo, mais une autre étude montre une faible accumulation de césium dans le sol. L’explication ? « Tokyo a de plus petites surfaces de sol que les autres préfectures, mais les routes et les surfaces en béton ont moins tendance à fixer le dépôt de césium, qui a probablement été lessivé par le vent et la pluie », affirme un membre du ministère.
[4] 45 tonnes d’eau radioactive se sont pourtant de nouveau échappées du réacteur n°1 début décembre.

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Re: la catastrophe nucléaire de Fukushima

Message par Nico37 » 13 déc. 2011 13:52

Un très long texte :
Un administrateur du Réseau Sortir du nucléaire explique pourquoi il démissionne Guillaume Blavette, novembre 2011

Aujourd’hui, personne ne met en cause la nécessité d’un regroupement à l’échelle nationale des groupes et associations antinucléaires. L’arrêt du nucléaire implique de construire des mobilisations locales, régionales et nationales de grande ampleur pour contraindre les pouvoirs scientifiques, économiques et politiques à renoncer à cette technologie de mort. La sortie du nucléaire n’a en effet de sens qui si elle est portée par un large front qui dépasse les clivages politiques et intègre différentes pratiques militantes.

Pour autant cette nécessité ne doit pas amener ceux et celles qui font vivre la lutte antinucléaire à tolérer n’importe quelle organisation, n’importe quel fonctionnement. La fédération qui regroupe l’ensemble du mouvement antinucléaire doit correspondre aux attentes de chacun de façon à constituer un amplificateur de lutte, une interface qui permette la mutualisation des moyens et enfin un intellectuel collectif qui améliore la critique et les prises de paroles contre le lobby nucléaire.

Le réseau Sortir du nucléaire fondé en 1997 a essayé de réaliser cet objectif. Pendant dix années il s’est employé à rassembler l’ensemble des groupes épars et à susciter la naissance de nouveaux groupes pour assoir l’opposition au nucléaire sur une véritable dynamique contestataire.

Force est de reconnaître la réussite de cette stratégie au cours de la première décennie du siècle. Le nombre de groupes s’est largement accru alors que plusieurs dizaines de milliers de particuliers consentaient à verser régulièrement de l’argent pour soutenir les luttes anti-nucléaire.

L’organisation militante des premiers temps s’est alors métamorphosée en une structure puissante s’appuyant sur une équipe salariée et des moyens impressionnant. Une revue, de nombreuses brochures thématiques, des affiches, des autocollants, tout un matériel militant pu être mis à la disposition des groupes donnant à voir l’existence de ce front commun tant attendu.

Le problème est que cette dynamique d’unification a créé les conditions d’une centralisation que n’ont jamais désirée les groupes fondateurs. Progressivement, le Réseau a changé de nature. La fédération des premiers temps s’est autonomisée devenant la voix du mouvement antinucléaire voire sa principale composante.

La suite sur http://reseau.democratie.free.fr

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Re: la catastrophe nucléaire de Fukushima

Message par Nico37 » 18 déc. 2011 15:05

L’ACRO a mis en ligne de nouveaux résultats d’analyse d’échantillons en provenance du Japon. Cet organisme de mesure de radioactivité indépendant a analysé, en particulier, des poussières d’aspirateur qui se révèlent être toutes contaminées jusqu’à 200 km de la centrale, parfois fortement. Il surveille également les urines des enfants et les résultats conduisent à pointer du doigt la nourriture comme source principale de la contamination interne.

D’importantes quantités de césium ont été détectées dans des habitations situées à plus de 200 kilomètres :
Du césium dans les maisons - Nolwenn Weiler (16 décembre 2011)]

D’importantes quantités de césium 134 et 137 ont été détectées dans des habitations situées à plus de 200 kilomètres de la centrale de Fukushima. C’est ce que révèlent les résultats publiés ce 15 décembre par l’Association pour le contrôle de la radioactivité de l’ouest (Acro), un laboratoire indépendant agréé par l’Autorité de sûreté nucléaire.

Présents aux côtés de la population japonaise depuis le début de la catastrophe, les scientifiques de l’Acro ont réalisé des analyses de poussières prélevées par aspirateur dans 13 habitations. « C’est dans le district de Watari de la ville de Fukushima que la contamination est la plus forte avec presque 20 000 becquerels par kg pour les deux césiums. Ce district, situé à une cinquantaine de kilomètres de la centrale, est connu pour être particulièrement contaminé, et la vente de riz vient d’y être interdite » , souligne l’Acro. Mais on trouve aussi des habitations contaminées dans la banlieue nord de Tokyo. « Il nous paraît donc important de faire des mesures systématiques dans les habitations et de prendre en compte ces risques dans la gestion de la catastrophe », estime l’Acro.

À la demande des citoyens japonais, le laboratoire indépendant poursuit par ailleurs les analyses d’urine d’enfants. Même si la contamination interne diminue, ce qui est une bonne nouvelle, « de nombreux enfants continuent à être contaminés à des niveaux qui ne baissent pas depuis nos premières analyses du mois de mai ». Pour la première fois, les urines d’un enfant de Tokyo se sont révélées contaminées. Probablement à cause de l’alimentation.

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Re: la catastrophe nucléaire de Fukushima

Message par Nico37 » 20 déc. 2011 0:52

Tous unis (ou presque) contre le nucléaire 19.12.2011 | Junko Takahashi | Asahi Shimbun

Après Fukushima, le mouvement antinucléaire, qui existe depuis des années, continue à mobiliser. Une organisation d’extrême droite s’est même jointe à une cause qui a longtemps été la chasse gardée de la gauche dans le pays, écrit l’Asahi Shimbun.

“J’adore le Japon ! Je chante pour que les habitants de Fukushima puissent retrouver leur vie d’avant, et ce le plus vite possible. Je souhaite que notre pays sorte rapidement du nucléaire.” Chaque fois que Cocoro Fujinami, chanteuse et star montante de la télévision, âgée seulement de 15 ans, est invitée à un rassemblement antinucléaire, elle interprète la chanson Furusato [“Le pays natal”, chanson populaire connue de tous les enfants nippons]. Le 23 mars, une dizaine de jours après l’accident nucléaire survenu à Fukushima, elle a posté le commentaire suivant sur son compte Twitter : “Mais jusqu’où sont-ils prêts à aller pour défendre le nucléaire ? !” En trois jours, le nombre de visiteurs de sa page a dépassé les 3 millions, son nom s’est répandu comme une traînée de poudre sur la Toile et les invitations à manifester se sont multipliées.

Quand Cocoro se met à chanter Furusato lors des rassemblements, certaines personnes dans le public fredonnent avec elle les paroles “Qu’il est dur d’oublier mon pays natal”, tandis que d’autres la couvrent de huées et lui lancent des projectiles. Ses producteurs reçoivent des critiques de la part des partisans de droite comme de gauche : “Il est scandaleux de réquisitionner une mineure à des rassemblements de gauche”, “Il faut qu’elle cesse de tenir des propos qui encouragent le patriotisme et le militarisme !” Ce à quoi elle répond : “J’agis de mon propre chef. Mon souhait, qui est celui de la sortie de l’énergie nucléaire, n’a aucun rapport avec la politique. Qu’y a-t-il de mal à dire que j’aime le Japon ? N’est-ce pas le cas de tout le monde ?”

Le soir du 21 novembre, une centaine de personnes ont défilé en bon ordre dans le quartier de Yurakucho, à Tokyo, en scandant : “Sortons du nucléaire ! Cessons de détruire notre magnifique nature !” Quelque chose d’inhabituel flottait en tête de cortège : le drapeau japonais. L’organisateur n’était autre que Daisuke Hariya, 46 ans, qui dirige le groupe nationaliste d’extrême droite Toitsu Sensen Giyugun [Armée des volontaires du front uni]. Après la catastrophe, le groupe a dépêché à trois reprises des secours dans les zones sinistrées. Au mois de juillet, il a commencé à organiser des manifestations antinucléaires afin de “préserver la belle nature que nous ont léguée nos ancêtres”.

“Si le mouvement antinucléaire est monopolisé par la gauche, dit Daisuke Hariya, les dirigeants n’auront aucune difficulté à l’étouffer.” Auparavant, la contestation des armes et de l’énergie nucléaire était une revendication propre à la gauche nippone. Cependant, après l’accident de Fukushima, de nombreux Japonais, craignant que les terres familiales ne soient contaminées par les rejets radioactifs et que leurs enfants et leurs petits-enfants n’en subissent les conséquences, ont rejoint le mouvement. Les partisans de droite ont commencé à faire entendre leur voix contre le nucléaire en prônant l’amour de la terre. La manifestation du 21 novembre a pris fin au bout d’une heure et une cinquantaine de participants se sont retrouvés dans un bar.

“Contrairement aux manifestations de gauche, les nôtres sont tranquilles, car il n’y a pas de jeunes qui provoquent la police”, me confie une femme d’une trentaine d’années. J’ai également rencontré un homme qui, dans sa région, manifestait contre le nucléaire aux côtés des communistes. Au final, une vingtaine de manifestants ont terminé la soirée dans une boîte à karaoké.

En avril dernier, Taichi Hirano, un jeune homme de 26 ans, a envoyé ce tweet : “Si vous souhaitez vous rassembler et participer à une manifestation antinucléaire dans le quartier de Shibuya [à Tokyo], merci de retweeter ce message.” Rapidement, 1 200 personnes lui ont exprimé leur soutien. Il a alors annoncé : “16 h 30 : manif antinucléaire à Shibuya”. Taichi ne fondait pas de très grands espoirs sur cette manifestation, car il n’était pas sûr de rassembler suffisamment de monde. Mais un millier de jeunes brandissant des pancartes ont afflué au parc de Yoyogi. Jusqu’à la catastrophe du 11 mars, il était difficile de rejoindre le mouvement antinucléaire si l’on n’adhérait pas aux idées des partis politiques et organisations qui y étaient associés. Mais aujourd’hui la contamination radioactive est devenue un problème collectif et, grâce à Internet, toutes sortes de gens peuvent se joindre facilement au mouvement. Il est donc possible que celui-ci devienne une véritable force de contestation au lieu de servir de simple exutoire à nos frustrations. En tout état de cause, les rassemblements et les manifestations contre l’atome dans notre pays ne sont pas près de disparaître.

Repère

Quelque 200 000 personnes ont trouvé la mort dans les bombardements d’Hiroshima et de Nagasaki en août 1945. Mais le véritable déclencheur de la lutte contre le nucléaire au Japon a été la bombe H testée par les Etats-Unis sur l’atoll de Bikini en 1954 : une centaine de bateaux de pêche nippons furent irradiés alors qu’ils se trouvaient en dehors de la zone interdite. Chaque année, lors de la commémoration de la catastrophe d’Hiroshima et de Nagasaki, des manifestations

antinucléaires ont lieu dans les deux villes, devenues centres mondiaux de la contestation de l’arme nucléaire. Au sein de la gauche japonaise, qui s’opposait avant tout au nucléaire militaire, ces mobilisations ont généré une forte cohésion politique. Cependant, après l’accident de Fukushima, le mouvement antinucléaire s’est étendu au nucléaire civil, et il rassemble de plus en plus de monde, y compris les partisans de la droite japonaise.

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Re: la catastrophe nucléaire de Fukushima

Message par Nico37 » 23 déc. 2011 20:40



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