Je trouve que l'article de Madmoizelle est mieux construit. Chez Madmoizelle, ils sont des des articles très bien foutus sur la culture du viol, le slut shaming etc...
L'article de Madmoizelle est cité par l'article des Inrocks. Il est ici, et je le trouve bien plus clair :
http://www.madmoizelle.com/remi-gaillar ... lle-381919
"[...]Une atteinte sexuelle est constituée de tous les attouchements, caresses, contacts perpétrés sur le sexe, les seins, les fesses (y compris les baisers sur le corps et la bouche), sans le consentement de la victime.
Or une femme prise par surprise ne peut pas consentir : c’est le principe de la surprise, et c’est pour ça que ce cas de figure est intégré dans la définition de l’agression sexuelle. [...]
[...]Tu vas dire que je n’ai pas d’humour. Que ce n’était QUE de l’humour. Que d’ailleurs la fille a donné son consentement pour être dans la vidéo, donc que c’était « juste une blague » et pas une agression sexuelle.
Mais tu vois, la loi française n’a pas prévu un alinéa « sauf si c’est pour rire » dans la qualification de l’agression sexuelle.[...]"
Sur l'accord de diffusion :
"Eh non, Rémi, que la femme ait ensuite accepté que tu gardes la séquence pour ta vidéo ne change rien à ça : un formulaire de droit à l’image ne vaut pas consentement à un attouchement sexuel, surtout pas lorsqu’il est donné après l’acte."
Précision judiciaire :
"Le procureur n’a pas besoin d’une plainte de la victime pour ouvrir une enquête. [...]
Et encore, cher Rémi : même si tu étais poursuivi par un zélé procureur, il y a fort peu de chances pour que tu sois condamné, puisque pour que le délit soit constitué, il faut une intention coupable : or, je parie que tu n’avais tout simplement pas conscience de commettre une agression sexuelle… Ce qui est sans doute le drame le plus sérieux de cette histoire."
Petit rappel sur ce qu'est la culture du viol (parce que ça, avant qu'on le comprenne, y'a du chemin) :
"[...]Dans cette même société, les filles sont éduquées dans la peur du viol, la peur d’être agressées ; une peur continuellement renforcée par les nombreuses occurrences du harcèlement de rue. À chaque fois qu’on se fait interpeller dans la rue, dans les transports, toucher sans notre consentement, c’est un rappel que nous sommes vulnérables, parce que de trop nombreux hommes nous considèrent comme de la chair à consommer.[...]"
Et le coup de gueule est très clair, y compris pour les mecs bas du front comme moi
"[...]Alors j’espère que tu comprends pourquoi des meufs comme moi pètent un plombs quand elles voient que tu tournes en dérision un acte grave, qui n’est pas suffisamment pris au sérieux dans notre société — ni par les agresseurs, ni, parfois, par les victimes elles-mêmes.
Je ne sais plus comment te l’expliquer, Rémi. Le problème n’est pas que cette séquence ne me fasse pas rire : le problème c’est que toi, et beaucoup trop d’hommes, vous ne réalisez pas ce qu’il y a de sérieux et de grave dans cette scène. Le problème c’est que de trop nombreuses femmes sont victimes d’actes similaires au quotidien, et que malgré l’humiliation ressentie, elles n’osent pas, ou ignorent qu’elles peuvent porter plainte. Elles ignorent que ce n’est pas normal.[...]"
Au milieu de l'article, il ya d'autres liens, je conseille vivement à mes congénères masculins de les lire à tête reposée...