Ukraine-dictature actuelle/extrême droite dans l'opposition
Posté : 22 janv. 2014 10:45
SourceLes forces de l'ordre ont lancé une offensive contre les manifestants retranchés derrière des barricades.
Un manifestant a été tué par balles à Kiev par la police, a affirmé l'opposition, alors que les forces de l'ordre ont lancé un assaut mercredi 22 janvier contre les protestataires, au quatrième jour de violents affrontements.
L'homme est mort tôt ce matin, probablement tué par un tireur embusqué", a indiqué une source au sein de l'opposition, ajoutant que les affrontements avec la police avaient eu lieu mardi dans la nuit dans le centre de Kiev.
Le ministère de l'Intérieur a confirmé la mort d'un homme dans le centre de Kiev, sans préciser la nature de ses blessures, selon Interfax.
Vers 8 heures (7 heures en France), les forces de l'ordre ont lancé une offensive contre les manifestants retranchés derrière des barricades au niveau de la rue Grouchevski, dans le centre-ville. Des images retransmises par la télévision ukrainienne ont montré que la police procédait à des arrestations. Le service médical improvisé de l'opposition a affirmé qu'un autre manifestant était décédé la veille après être tombé dimanche de plus de 10 mètres de haut. Le ministère de l'Intérieur n'a pour l'instant pas confirmé.
Depuis dimanche, la situation est très tendue à Kiev, où les affrontements à coups de cocktails Molotov, tirs de balles en caoutchouc et grenades assourdissantes n'ont quasiment pas cessé. L'assaut intervient alors que le Premier ministre ukrainien Mykola Azarov a menacé mardi soir de recourir à la force contre les "provocateurs".
Si les provocateurs ne s'arrêtent pas, les autorités n'auront pas d'autre choix que d'utiliser la force dans le cadre de la loi pour assurer la sécurité des gens", avait pourtant mis en garde mardi Mykola Azarov sur la chaîne publique russe d'information Vesti. Il faisait ainsi référence à la législation controversée entrée en vigueur mardi à minuit et qui durcit les sanctions contre les manifestants pro-européens défiant le pouvoir dans les rues de Kiev. Faisant fi de ces menaces, des manifestants ont lancé dans la nuit des cocktails Molotov et des pierres contre les cordons de police, qui ont riposté notamment avec du gaz lacrymogène. La situation, tendue, était toutefois plus calme que les deux nuits précédentes, même si des milliers de manifestants étaient encore présents sur l'avenue Grushevsky qui mène au Parlement.
[...]Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov a dénoncé le soutien "indécent" apporté selon lui à l'opposition par les Européens. Ceux-ci ont accusé le pouvoir ukrainien d'avoir provoqué l'escalade de la violence en adoptant des lois répressives contre les contestataires. "Golos Ukraïny", le journal du Parlement, a publié les nouvelles lois qui durcissent, avec des peines allant jusqu'à cinq ans de prison, les sanctions potentielles à l'encontre des manifestants qui ont installé il y a deux mois un campement et des barricades dans le centre de la capitale, et de ceux occupant des bâtiments officiels.
L'adoption de ces lois la semaine dernière a relancé la mobilisation. Dimanche, environ 200.000 personnes se sont réunies sur la place de l'Indépendance pour les dénoncer. Ce rassemblement a été émaillé de violences entre forces de l'ordre et manifestants, à coups de cocktails Molotov et de tirs de balles en caoutchouc.
Au moins 35 journalistes ont été blessés au cours des affrontements, a indiqué mardi une ONG de défense des médias. D'après un correspondant de l'AFP sur place, plusieurs journalistes ont été grièvement blessés aux yeux par les projectiles qu'ont tirés les forces de l'ordre, qui apparemment visaient la tête.
Les policiers "m'ont brutalement jeté à terre, ont arraché mon casque sur lequel il était écrit Presse, m'ont frappé au moins deux fois à coups de matraque sur la tête, m'ont tordu les bras dans le dos et amené dans un fourgon de police", a raconté le journaliste Dmytro Barkar, de la radio américaine Radio Free Europe/Liberty, dans une vidéo le montrant avec un oeil tuméfié.
[...] Le président ukrainien, auquel les manifestants reprochent sa volte-face en novembre, lorsqu'il a brusquement renoncé à signer un accord d'association avec l'UE au profit d'un rapprochement avec la Russie, a promulgué vendredi soir les lois controversées malgré les mises en garde occidentales, et les menaces de sanctions.
Les lois, votées à main levée au Parlement, prévoient des peines de prison de 15 jours pour l'installation de tentes ou d'estrades dans des endroits publics et jusqu'à cinq ans de prison pour les personnes bloquant des bâtiments officiels.
SourceUkraine : des malades disparus des hôpitaux à Kiev
A Kiev, capitale ukrainienne, Angelina Kariakina, l’une de nos correspondantes, nous donne des détails sur la situation. – Angelina, ces trois derniers jours, plus d’un millier de manifestants ont demandé une aide médicale. Quelle est le moral au sein des activistes ukrainiens ? Sont-ils toujours prêts à se mettre en danger, ou la flamme est-elle en train de mourir ? Angelina Kariakina : “Le plan est de rester et de continuer la mobilisation. Alors que les manifestations se poursuivent jour et nuit, le nombre de blessés ne cesse d’augmenter. Les volontaires soignants aident les gens sur place, et beaucoup sont envoyés voir un médecin ou à l’hôpital. Les blessures des manifestants sont diverses, elles sont provoquées par les grenades assourdissantes, les balles en caoutchouc. Certains ont du être opérés des yeux. On a aussi des informations inquiétantes sur des malades qui ont disparu des hôpitaux et que leurs proches recherchent”. – L’attention des médias est toute entière sur le quartier du Parlement à Kiev, qui est devenu l‘épicentre des affrontements. Quel est le rôle de la place de l’Indépendance, d’où la mobilisation est partie ? Angelina Kariakina : “La place de l’Indépendance s’est transformée en plate-forme d’aide et de repos. Il y a des tentes médicalisées, où l’on peut aussi se restaurer, trouver des vêtements et d’autres choses utiles. Les activistes sont inquiets à cause de la présence de plus en plus forte dans la ville de gros bras armés de battes de base-ball. Des patrouilles civiles sont organisées pour surveiller la situation dans la ville”. – Alors que les affrontements se suivent et se ressemblent dans le centre de Kiev, y a t-il des développements dans le processus de négociation ? “Des consultations préliminaires entre l’opposition et le cabinet du président doivent se tenir ces jours-ci, c’est ce qu’on dit. Et puis Vitaly Klitchko est venu voir Viktor Ianoukovitch our la seconde fois, cette fois au palais présidentiel. Mais il n’a pas été reçu, le président étant, paraît-il, occupé”.