Jeunes femmes rouges toujours plus belles...
Posté : 20 oct. 2014 10:44
"Dans une récente interview sur le front réalisée par la reporter australienne Tara Brown, une femme combattante kurde de l’YPJ (Unité de protection des femmes) a déclaré que l’Etat islamique était un ennemi de l’humanité. Pour elle et pour les femmes de sa brigade, Kobané est la frontière totale qui sépare la civilisation de la barbarie. Il y a quelque chose de troublant dans ces paroles parce que ce sont les mêmes qui, surtout depuis le 11 décembre 2001, ont prétendu justifier une guerre combattue sans frontières, de l’Afghanistan à l’Irak aux banlieues des villes américaines et européennes, au nom de l’enduring freedom d’un Occident menacé par le terrorisme mondial. Mais tout aussi troublant est le changement radical de perspective qu’imposent le contexte et la position de qui parle : si nous nous déplaçons des salles blindées du Pentagone à une terre de passage du Moyen-Orien nous n’avons plus devant nous un groupe d’hommes qui prétendent mener une guerre juste pour la liberté – y compris celle des femmes opprimées par l’intégrisme taliban – mais des femmes protégées seulement par de minces murs de pierre et par leurs propres armes qui combattent pour se libérer elles-mêmes. Mais cette observation ne suffit pas à calmer la sensation de trouble. Suffit-il vraiment que ce soit une femme qui prononce ces paroles pour changer leur signification, pour renverser un discours qui a véhiculé hiérarchies et oppressions et pour le transformer en chanson pour la liberté ? Le fait que ce soient des femmes qui embrassent les armes suffit-il à faire renoncer au pacifisme que nous avons soutenu devant l’invasion étatsunienne de l’Afghanistan, à nous faire reconnaître les raisons de la guerre ?"
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