


Réponse collective aux messages sur les différents forums concernant le tract « guide didactique pour comprendre comment pogoter » :
On a voulu apporter une réaction collective parce qu'on trouve que certains propos lus sur les forums sont inadmissibles (arak forum, facebook, forum libertaire). On est aussi conscientEs que ce qui a été lu ici n'est pas représentatif de toutes les personnes fréquentant la scène, et que beaucoup d'entre nous n'ont pas voulu participer à ces débats soit parce qu'ielles ne fréquentent pas ces forums soit parce que ça peut paraitre obsolète, décourageant, une perte de temps...de répondre à des propos absurdes et dégueulasses...
On trouve que certaines réactions sont démesurées alors que le texte part plutôt, de ressentis que personne ne peut remettre en doute (le fait de vouloir soulever un problème d'oppression des uns sur les autres). On a quand même trouvé l'énergie de répondre mais on voudrait préciser que ce sera l'unique message de ce collectif et qu'on ne va pas répondre aux attaques qui vont suivre, si il y en a. On voudrait remercier celleux qui étaient d'accord, ont soutenu et trouvé l'énergie de réagir sur ces différents forums avant nous.
Qui nous sommes : des meufs, lesbiennes, bi, queer, des musicien-nes de groupes punks, des "faibles" qui "étaient encore dans les couilles de leur père"... ou pas... et quand bien même.... Venant de Bretagne, Paris et ayant habité dans bien d'autres villes, bien d'autres endroits... et ayant été victimes ou ayant été témoins d'agressions dans les concerts à Paris et ailleurs.
Quand on parle d'agressions, on parle aussi bien d'un mec qui pousse une meuf au fond de la salle en la serrant par le cou... que de petits gestes et paroles insidieuses qui font qu'on ne trouve pas notre place dans les concerts où cela à lieu (ce n’est pas le cas dans tout les lieux heureusement). L'une d'entre nous a été témoin des agressions qui ont eu lieu dernièrement à Paris et qui ont été à l'origine du texte qui fait polémique et on aimerait dire aux agresseurs que, si on se trouve dans les mêmes espaces qu'eux, on sera vigilantEs à ce que ça ne se reproduise plus et on pense même qu'ils n'ont aucunement leur place dans la scène.
Nous ne sommes pas des "petitEs bourgeoisEs", ni des "universitaires" et quand bien même ce serait le cas on ne voit pas en quoi cela viendrait diminuer le poids de nos paroles. Pour celleux qui auraient des doutes, nous ne sommes pas des hipsters non plus. Nous ne sommes pas extérieurEs à la scène, bien au contraire, nous en faisons partie intégrante. Nous n'avons pas participé à l'écriture du texte sur les violences dans le pogo mais nous sommes parfaitement d'accord avec celui-ci.
En ce qui concerne l'argument musique violente = pogo violent.
On aimerait donner une liste de groupes punk qui démontrent le contraire et dont les
textes même parlent de ce genre de problèmes ou qui ont déjà réagi pendant les concerts face au pogo violent : Anti Corpos, Crass, Korp, THe Flue Sniffers, Bakounine, GLOSS, Polikarpa y sus viciosas, Kami ada, Disaffect... Certains groupes poussent même à réfléchir à la place des meufs, trans, pd, gouines, intersexes, dans les concerts et dans le milieu punk en général, comme a pu le faire le mouvement riot grrrl à une certaine époque et encore aujourd'hui... Cette réflexion nous parait encore aujourd'hui plus que nécessaire et légitime...Aussi on se demande à quel point les personnes utilisant cet argument lisent et/où comprennent les paroles des groupes que peut être ielles écoutent.
Le texte contre la violence dans le pogo n'est pas un texte "anti pogo" puisque les personnes qui l'ont écrite participent activement à celui ci. En tout cas pour nous, se défouler, ça veut pas dire "péter des nez"... comme ce qu'on a pu lire ici. On peut comprendre l'utilisation de la violence dans certains cas ... mais pas entre nous, dans les concerts. Nous ne sommes pas contre la violence, nous l'utilisons même pour certainEs d'entre nous. Nous l'utilisons en réaction à des comportements oppressants et à des discriminations et celà qu'ils viennent des flics, de l'état, des fafs, des homophobes et transphobes, etc mais aussi de toutes personnes ayant des comportements relous dans les concerts.
D’ailleurs, en ce qui concerne les arguments : les personnes qui ont écrit le texte ne sont pas "assez militantes", ne "participent pas aux manifs", que "l'antifascisme c'est plus important"".... on trouve qu'écrire un texte parlant de l'oppression des unEs sur les autres quelque soit ces oppressions (raciales, sexuelles, spécistes, de genre...) c'est militant et politique. Et que, pointer du doigt que ces personnes ne sont, soit disant, pas des militantes, c'est une façon de s'éloigner du sujet parce qu'on est à cours d'arguments. On trouve assez ironique que les personnes qui critiquent le non militantisme de certainEs soit les mêmes personnes qui démontent justement une initiative féministe et ont apparemment trouvé énormément de temps et d'énergie pour cela.
D'autre part on voudrait soulever le fait que, ce qui est souvent reproché à la scène punk parisienne c'est de se contenter d'être antifa et d'être énormément dépolitisée en ce qui concerne d'autres types d'oppressions. On déplore le fait qu'il y ait très peu d'initiatives féministes et que, quand elles ont lieu, elles soient immédiatement cassées comme celle ici présente.
A l'argument : "le punk c'est comme ça et ça sera toujours comme ça" "oi !!" on a envie de répondre : c’est pas partout comme ça et heureusement et ça serait peut être bien d'évoluer un peu nan?
Le fait de parler des personnes trans en se demandant si elles subissent des oppressions dans les concerts c'est super abusé. Faut arrêter de croire que parce qu'on a l'appellation "punk" on est exempt de comportements abusifs et oppressifs et en particulier envers les personnes trans, intersexes, queer et personnes non binaires, etc. Partout ielles subissent la stigmatisation et l'oppression de l'hétéropatriarcat, que ce soit dans la rue, la famille, au travail, à l'école, dans le language, face à la médecine, à l'administration, etc. nier ou mettre en doute que ce soit le cas dans le milieu punk et militant c'est se voiler la face et ne pas vouloir questionner le privilège cissexuel. Peut être que le jour ou ça changera, les personnnes trans, queer, intersexes, etc pourront enfin trouver leur place dans ces milieux.
On trouve hors de propos d'attaquer les personnes ayant écrit le texte sur leur nationalité et leur classe sociale, d’autant plus que ce qu'on a pu lire est faux. Quand bien même ces personnes viendraient d'un environnement aisé en Colombie (on ne dit pas que c'est le cas), on peut facilement imaginer le fossé social entre nos deux pays notamment au niveau des sources de revenus et ça nous parait vraiment innaproprié de parler sans connaitre réellement leur réalité notamment lorsqu'elles arrivent en France. On aimerait soulever le fait que c'est super dégueulasse de parler de ces personnes comme de "petites bourgeoises colombiennes" alors que le machisme et la violence faite aux femmes dans ce pays sont particulièrement forts. Pour ceux qui auraient des doutes, ça se retrouve dans toutes les classes sociales et tous les pays et on ne voit pas en quoi la parole d’une femme concernant une violence subie ne serait pas légitime sous prétexte que, soit disant, elle est issue de classe aisée. Il est, encore une fois, sans doute plus facile de s'attaquer directement aux personnes qui ont écrit le texte qu'au texte en lui même lorsqu'on est à court d'arguments.
En plus d'attaques contre les personnes ayant écrit ce texte, il semble que la critique de la forme soit récurrente lors de la proposition de ce type de texte. Ce texte n'a pas vocation de nous féliciter entre nous de nos bons comportements, il a donc suscité des réactions virulentes chez des personnes qui se sont senties atteintes. S'en prendre à la forme est une esquive, est une manière parmi tant d'autres de ne pas prendre en compte ce qui est exprimé par des personnes qui se sentent exclues. Quand on a la rage on fait pas toujours des belles phrases, alors peut être que les textes ne sont pas toujours parfait (c'est étrange, qui a déjà entendu parler d'un texte de ce type qui n'a pas eu des critiques?), mais ils seront toujours aussi importants et à prendre en compte dans nos agissements.
On constate que ceux qui ont le plus réagi et dont les propos étaient les plus virulents étaient des hommes, ce qui est très malvenu, en particulier lorsqu'ils utilisent des arguments tel que "j'ai ma meuf ou une pote féministe qui dit que".... Si parler à la place de ta meuf ça te donne une caution féministe, alors là t'es loin du compte. D'autre part on aimerait dire au peu de meufs qui ont éprouvé leur désaccord suite au texte, que l'idée n'est pas de parler à leur place mais d'exprimer et de visibiliser une forme d'oppression que certainEs ressentent et qui est bien réelle, même si apparemment pas ressentie par toutEs. Aussi on aimerait dire aux personnes qui disent n'avoir jamais été témoin ou n'ayant jamais participé à ce genre d'oppression que ce n'est pas parce qu'ielles n'ont rien vu que l'oppression n'a pas eu lieu. C'est abusé de démentir une oppression vécue par unE autre. Personne n'aime s'inventer des oppressions pour le plaisir d'écrire de beaux textes.
Pour finir, on aimerait que les groupes sur scène prennent position, soient vigilantEs et soutiennent les personnes qui sont victimes d'agressions dans les concerts et on remercie celleux qui le font déjà publiquement. CertainEs d’entre nous faisons partie de groupes et ça ne nous plait pas de voir nos amiEs se faire propulser au fond de la scène sous prétexte qu’ielles n’ont pas leur place dans le pogo. Aussi à celleux qui pensent que la place des personnes se sentant opprimées par des formes de violences dans le pogo est : derrière ou sur le côté de la scène, on aimerait répondre que certains groupes préféreraient l’inverse et que nous, nous refusons de nous mettre derrière ou sur le côté.
On aimerait remercier les personnes qui ont écrit le texte « guide didactique pour comprendre comment pogoter » et tout-es celleux qui sont à l'initiative de textes ou d'actions féministes soulevant ce genre de problèmes. On souhaiterait que ces personnes trouvent (ou retrouvent) leur place dans les concerts et on les soutiendra pour que ça aille dans ce sens.
On aimerait que les personnes en situation de handicap, les meufs, les personnes racisées et les personnes LGBTQI aient leur place dans les concerts et puissent parler de leurs oppressions sans être jugéEs et avoir à se justifier par la suite comme c'est le cas ici.
Fast music doesn't mean violent dancing
Back off fucking macho (et celleux qui les soutiennent)
J'ai mis du temps à me décider à répondre à ton post sandy, mais je pense que c'est important de le faire, en tous cas, de ne pas faire comme s'il n'existait pas, ne comptait pas. C'est déjà le cas si souvent quand il s'agit de textes féminins et/ou féministes... Le sujet de la violence dans les concerts est un sujet d'importance, et il a été soulevé assez régulièrement ici. Ce qu'il en est ressorti chaque fois, c'est que le ressenti de chacun-e sur ce sujet, était finalement très personnel. En raison, non seulement de nos expériences de concerts respectives, mais aussi, de nos vécus différents. En effet, une personne qui a vécu des traumatismes de situations violentes, dans sa vie privée, pourra ressentir d'autant plus brutalement, un trop plein de violence dans le pogo.il y a quelques temps, des copines ont écrits un tract “: chaos or consideration in the pit ou « guide didactique pour comprendre comment pogoter » , suite à différents problèmes et agressions auxquelles ielles ont été confrontéEs dans des concerts punks parisiens. Ielles ont diffuséE ce texte, notamment au concert de Conflict, et on ne peut pas dire que ce texte n'ait été bien reçu par tout le monde, comme d'habitude en même temps. Les réactions négatives et même parfois violentes se sont précipitées sur internet et même dans la vraie vie.
oui bon désolé, fatigué, gros doigts et toutes sortes d'autres mauvaises excuses...Norma Bates a écrit :De rien, nap.
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