Pour commencer, un grand merci à toutes celles et tous ceux qui ont pu venir au procès de l'asso Barbe à Pop ce Jeudi 19 Juin !!!
Il devait bien y avoir une soixantaine de personnes présentes alors, ce qui est déjà une petite victoire en soi, comme il s’agissait rien moins que de la 4ème comparution ... en seulement 6 mois !
Merci à VOUS !!!
La salle d’audience était bien pleine. Rappelons combien il est important de leur montrer combien ce mouvement de résistance peut mobiliser de gens sur Lyon lors d’un procès.
Chose faite, même si on peut toujours regretter la plus grande affluence des audiences du Sonic.
Par contre, la ville avait bel et bien dépêché rien moins qu’une douzaine de policiers (CRS !) pour nous, craignant sans doute le pire. « Tremble Lyon, tremble. » Notre avocat a d’ailleurs ironisé là-dessus, sur notre supposée dangerosité revendiquée (quoique) et sur les inutiles dépenses de la ville pour employer ces gens-là lors de l'audience, quand il ne s'agit pas de l'Unité Cadre de Vie verbalisant à tour de bras les petits colleurs d'affiches sauvages.
A quoi sert l’argent public ? A ça. Surveiller et punir l’affichage libre.
On a eu droit à 2 autres affaires avant la nôtre.
Des choses assez comiques pour ainsi dire, surtout du fait des interventions assez ubuesques du substitut du procureur.
Pour ce qui est de notre affaire, l'intervention du substitut du procureur a été assez directe et courte (très courte), pas très développée ni étayée pour ainsi dire.
Il a dit en substance que, comme Seb de l'asso Barbe à Pop reconnaissait bel et bien avoir commis lesdites infractions (Seb reconnaît avoir collé lui-même ces affiches), vu que son asso n'était pas une asso "à but humanitaire" -"comme on voudrait bien le faire croire aux gens" ou bien "le lui faire croire" !?!-, comme Seb se fait très certainement de l'argent avec ses concerts (concerts à but lucratif, donc), il demandait donc le paiement des amendes, majorées de 15 Euros chacune, soit 50 Euros par affiche collée au lieu des 35 du départ.
Le substitut -dont la pièce manquante, responsable de l’ajournement de la dernière fois, était la surface réelle que la ville de Lyon utilise déjà pour les panneaux d'affichage libre- a aussi mis en avant que la ville de Lyon était presque à la norme, à 20-25 mètres carrés près, surface dérisoire à ses yeux, renforçant donc le caractère illégal desdits collages.
Il a enfin argué du fait qu'il n'imaginerait personne content du fait de voir collées de telles affiches sur les murs de son propre immeuble ou dans sa rue un jour.
Après ça, la plaidoirie de notre avocat, Maître Couderc, a été assez longue et argumentée, mettant en avant les contradictions et illégalités commises par la ville elle-même et les grosses structures (collant aussi bien dessus qu'en-dehors des panneaux d'affichage libre, preuves photos à l‘appui), puis se rapportant aux textes de loi, dont l'un très important qui stipule qu'aucune poursuite ni amende ne peut avoir lieu ni être demandée tant que la ville n'est pas à la norme côté surface de panneaux légaux (quelle que soit la surface manquante). Le juge a d’ailleurs demandé que l'avocat lui fournisse cette pièce.
Pour démonter les arguments du substitut : - personne n'a jamais dit que cette asso était humanitaire (!), mais si petite soit-elle elle contribue à la ville culturelle "alternative" lyonnaise - en organisant des concerts à but non lucratif (s'il y a un prix d'entrée, c'est simplement parce qu'il faut payer les groupes qui jouent).
Il a aussi insisté sur le fait que ces affiches étaient vraiment toute petites (et, qu'à ce titre, peut-on raisonnablement parler de pollution visuelle, de "saleté" ?), comparées à celles collées par le Transbo, la ville ou d’autres structures commerciales, lesquelles, autant qu‘il sache, ne sont pas soumises à de telles poursuites ou procès.
Émettant aussi l'hypothèse que le substitut serait certainement encore moins aise de constater un jour que le mur de son immeuble aurait été recouvert par des grandes affiches de concerts commerciaux ou bien encore par de grandes affiches de la ville de Lyon (Biennale par exemple).
Moment de douce hilarité dans la salle.
Notre avocat a ainsi essayé de recentrer le débat, expliquant qu'il n'était pas celui de "ville propre versus ville sale", mais qu'il dépassait largement ce cadre-là. Et profitait du soutien de structures officielles s'occupant des musiques actuelles au niveau national.
De même, alors que la ville sanctionne à tout va les petites structures associatives, il a rappelé que le collectif s'était créé pour, entre autres, entrer en discussion et faire des propositions à la ville de Lyon, sans pour autant que cette discussion ou que ces propositions soient réellement entamées et suivies d'effets, du côté de la ville.
Il a enfin illustré la contradiction dans laquelle la ville de Lyon se trouve, avec l'exemple de l'exposition consacrée à Keith Harring, artiste américain dont le travail est maintenant reconnu et exposé dans les musées, alors que la plupart de ses oeuvres (tags etc) ont été réalisées dans la rue, dans le métro, illégalement.
L’avocat a donc fini par demander la relaxe pure et simple, et que la ville change sa politique pénale à l'égard de l'affichage libre et de ces petites assos organisatrices de concerts.
Le juge a remis les délibérés au Jeudi 18 Septembre !
A quelle sauce sera-t'on mangé-e-s ?
Que nous prépare-t'on ?
On le saura le 18.
Enfin, rappelons que 2 autres assos ont fait opposition, et que les procès sont en cours, qui auront tous deux certainement lieu à la rentrée. Pour info, il s’agit de ceux de Damien Bronzy et de Pierre Ostrobotnie.
La lutte pour la défense l’affichage libre continue, prenant des allures de course de fond.
Solidarité, pugnacité et endurance sont les maîtres mots.
Nous comptons sur VOUS !!!
MURS BLANCS, PEUPLE MUET !
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