Retour sur Carcassonne : un "accident" qui en dit

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Democrachiasse
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Retour sur Carcassonne : un "accident" qui en dit

Message par Democrachiasse » 17 juil. 2008 20:25

J'ai trouvé ce texte pas mal du tout. On remarquera qu'un tel incident a été vite balayer par les médias. Je mets pas de "quote" parceque je craint que ce soit trop pénible à lire. Mais ça vient de là :http://cnt-ait.info/

RETOUR SUR CARCASSONNE : UN "ACCIDENT" QUI EN DIT LONG ...
Dimanche 29 juin 2008, c’est journée “portes ouvertes" dans la caserne du 3ème Régiment Parachutiste d’infanterie de marine (RPIMA), basé à Carcassonne. Le public familial est convié à fêter l’armée française. Il va y avoir une démonstration. Soudain, une rafale de FAMAS fauche 17 personnes, parmi elles, une fillette a le bras sectionné. Un projectile traverse le coeur d’un autre enfant pour finir par se loger dans ses poumons. Il est âgé de trois ans. Du sang, des cris, des larmes, de la panique... le spectacle "à blanc" que voulaient donner les militaires du 3ème RPIMA est devenu réalité. Une réalité guerrière : c’est un massacre.

En moins de deux secondes, un chargeur de FAMAS vide 25 balles. La cadence du tir de ce fusil d’assaut est de 1 000 coups à la minute. De plus, il peut projeter des grenades et autres projectiles de mort. Le progrès a donc pris des chemins effroyables, que la fiction des jeux vidéos ne peut pas toujours nous masquer. Quelques années à peine après le drame de l’usine AZF et ses engrais explosifs, le massacre de Carcassonne nous rappelle douloureusement les véritables menaces qui pèsent sur nos enfants.

Ecoutons justement le témoignage d’un père de famille qui rapporte le calvaire subi par son fils : "Mickaël a couru. Malgré un mollet atteint par un premier éclat de projectile... il a couru quand même, il boitait. Quelques mètres plus loin mon fils a été à nouveau touché par un deuxième impact à l’arrière de la cuisse droite" [1]. Ce témoignage nous révèle que la rafale a duré au moins le temps que le garçonnet fasse quelques mètres, en boitant. Ce parcours terrible a-t-il pu prendre moins de deux secondes, c’est-àdire le temps qu’il faut pour vider "normalement" tout un chargeur ? Cela paraît bien improbable. Même pour ne faire que quelques mètres, un enfant met plus de deux secondes, surtout s’il est blessé au mollet.

D’autres témoins évoquent une fusillade qui a duré trente secondes... De nombreuses interrogations La durée des tirs n’est qu’une interrogation qui se rajoute à beaucoup d’autres. Contre toute évidence, les autorités militaires ont "expliqué" qu’il n’y avait eu qu’une seule rafale, d’un seul chargeur, d’un seul tireur. Or, nous l’avons dit, une rafale dure moins de deux secondes. D’après la version officielle donc, en moins de deux secondes, le tireur aurait pu, avec seulement 25 balles, blesser 17 personnes éparpillées (15 civils et 2 militaires, certains ayant plusieurs blessures). Si c’est vrai, c’est un exploit dans l’horreur, même pour le "professionnel formé au tir" qu’on nous décrit. Un professionnel haut de gamme, puisque, même après la boucherie, le Procureur de la République a tenu à lui faire compliment en déclarant que tout ceci était bien dommage car le tireur "aurait pu faire une grande carrière dans l’armée". On en frémit de rage. Mais c’est certainement sur cet argument, qui semble à lui seul constituer une circonstance atténuante sinon exonérante de toute responsabilité, que le Procureur a remis en liberté l’individu en question immédiatement après sa mise en examen. Après tout, pourquoi pas. Nous n’avons pas, quant à nous, pour principe de juger les individus, mais nous aimerions bien que les quelques 65 000 hommes et femmes détenus en France dans des prisons qui regorgent, bénéficient de la même compréhension de la part de la justice, surtout qu’eux n’ont certainement pas blessés aussi grièvement autant de monde en aussi peu de temps !
Après Malakoff, Carcassonne

Ceci dit, essayons de comprendre. Un an pratiquement après la tuerie de la caserne Malakoff, le 13 juillet 2007 (ce jour-là, à Paris, un gendarme exterminait un adjudant puis ses deux enfants avant de se suicider), l’affaire de Carcassonne nous repose la problématique de la fragilité de l’être humain, surtout lorsqu’il est plongé dans un environnement qui le met sous pression. Si nous relevons ici la dangerosité de certains de nos semblables, c’est d’abord pour insister sur le fait qu’on ferait bien de mettre à la poubelle toutes les armes qu’ils possèdent, qui sont de plus en plus sophistiquées et donc de plus en plus dévastatrices. Pourtant, l’option politique choisie par le gouvernement va à l’inverse de cet élémentaire bon sens.

Malgré la chute du mur de Berlin en 1989, la course aux armements a continué et s’est doublée de technologies sécuritaires de plus en plus coûteuses. C’est donc pour le plus grand profit de puissantes industries mortifères et liberticides, pour justifier toutes leurs macabres productions, que le pouvoir politique a entretenu le sentiment d’insécurité, qu’il a mis en avant la lutte contre le terrorisme pour, en bonne logique, en arriver à produire la fiction d’un ennemi intérieur. Pour cela, il a fait feu de tout bois. Il a stigmatisé, voire insulté, certaines franges de la population. Des teufeurs à qui l’on reproche d’être trop "bruyants" aux anarcho-autonomes emprisonné pour des clous tordus ; des sauvageons caillasseurs aux propriétaires de chiens, le pouvoir a exagéré les périls, brisé les solidarités. Les "jeunes" en particulier ont subi les campagnes de presse les plus abjectes, qui ont précédé des lois de plus en plus répressives dont l’arsenal s’agrandit chaque jour : interdictions de stationner dans les halls d’immeuble, incarcération d’enfants dans les EPM, ou fichage de gamins de 13 ans ..., c’est une avalanche qui donne la nausée... sans compter les fachos dans l’âme, qui, pendant les révoltes de 2005, demandaient qu’on envoie l’armée dans les banlieues, histoire de massacrer quelques jeunes.
Une certitude bien établie

De fil en aiguille, voilà donc que le pouvoir, sans autre débat que l’agitation médiatique entretenue par des journalistes payés pour ça, a donné aux armées une nouvelle mission. De la lutte antiterroriste, on est passé insensiblement à la lutte anti-guérilla urbaine, en vertu de quoi, comme en pleine guerre, il est fréquent de croiser dans nos couloirs de métro et nos gares, outre les innombrables variétés de flics, des fantassins à l’uniforme suranné mais armés du fameux FAMAS, le même justement qu’à Carcassonne. Or, s’il est quelque chose de bien certain dans tout le flou volontairement entretenu par la hiérarchie militaire autour de l’affaire de Carcassonne, c’est que le but de l’opération "portes ouvertes" était de présenter au public l’exercice suivant : une prise d’otage par un ennemi pas si bien déterminé que ça... mais une prise d’otage qui se déroulait dans des coursives. C’est du moins ce que le “décor” de l’exercice évoquait ouvertement. Le calcul des angles de tir était adapté lui-même à cette configuration. Des coursives comme ça, il n’en existe pas dans les lieux que fréquente la haute société. Par contre, il y en a plein dans toutes les cités (bien qu’il n’y ait jamais eu de prise d’otage en de tels endroits !). L’ennemi indirectement désigné n’était donc pas le "terroriste", le "preneur d’otage" mais bien l’habitant des cités.

Il faut avoir vécu une rafle de sans-papiers ou de jeunes, dans une cité, avec des flics qui déboulent pistolet au poing et quelques balle perdues pour comprendre que la mise en scène présentée à Carcassonne n’est déjà pas qu’un exercice

On ne développe pas un tel conditionnement centré sur la peur de l’autre sans induire, chez certains de graves dégâts psychiques. Si la série d’erreurs qui a engendré le drame de Carcassonne semble, à première vue, "inexplicable", c’est parce qu’elle est irrationnelle. Comme est totalement irrationnel le discours de guerre civile que développe le gouvernement dans un pays ultra-pacifié. C’est dans cette irrationalité qu’il faut chercher la clef de l’histoire. Les dysfonctionnements qui ont produit le bain de sang de Carcassonne sont tout simplement des "actes manqués" [2] . De tels actes manqués sont la conséquence directe de l’intoxication des mentalités par des discours haineux et indignes.
Nettoyer la racaille au Karcher

Souvenez-vous seulement des propos de l’individu, qui est tout de même le chef des armés, et qui est donc le chef suprême du tireur de Carcassonne, celui-là même qui proposait, d’ailleurs en violation des lois les plus basiques, de "nettoyer la racaille au Karcher". De tels propos, l’homme qui a tiré à Carcassonne sur des enfants, il les a entendu pendant ses huit années de service. Il les a intégré. Il en a été imprégné, jusqu’au plus profond de sa moelle. C’est avec ça qu’on a fabriqué le "très bon professionnel" qu’on nous a décrit avec complaisance. Pendant huit ans, ce professionnel a donc appris qu’il fallait se méfier des civils, surtout des jeunes, même des très jeunes et encore plus des mamans et de leurs poussettes, car les poussettes, pendant la guerre d’Algérie, ça servait au transport d’explosifs. Les poussettes, les mamans qui les poussent, les valises abandonnées, les civils, les jeunes, les vieux... dans tout ça, un bon militaire doit voir un danger.
Karcher ou FAMAS, le discours est le même

C’est ça que le discours officiel lui martèle. SI, contre toute logique, contre toute humanité, un soldat de l’armée française a chargé pour un exercice des balles réelles dans son FAMAS, s’il a tiré sur les civils venus l’applaudir, s’il a mis plus de 30 secondes à réaliser qu’il massacrait des gamins inoffensifs, c’est parce que sa tête était pleine de ce discours ignoble, c’est parce qu’il était devenu un pantin entre les mains des salopards qui ont développent le discours paranoïaque récurrent sur l’insécurité.

Ce qui s’est passé à Carcassonne, c’est le pouvoir qui en porte l’entière responsabilité. C’est lui qui désigne quotidiennement les jeunes et les enfants comme cibles. Qu’il ne fasse pas maintenant semblant de s’étonner que ceux qu’il a formaté pour qu’ils lui obéissent au doigt et à l’oeil leur tirent dessus.

C.Q.F.D.

Notes:[1] “La Dépêche du Midi”, 2 juillet 2008.

[2] En psychiatrie, un "acte manqué" consiste à faire (inconsciemment) le contraire de ce qu’on croit avoir fait (par exemple, mettre des balles réelles dans un chargeur alors qu’on pensait n’avoir mis que des balles à blanc). C’est parceque, au fond de soi on est plus en accord avec ce qu’on a fait (dans notre exemple, mettre des balles réelles) qu’avec ce qu’on devait faire (mettre des balles à blanc). Le mécanisme de l’acte manqué est du même type que celui du lapsus. Il est aussi révélateur que ce dernier.
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Message par zouf » 17 juil. 2008 22:25

L'autre truc inquietant dans cette fusillade c'est la sévérité de sarkozy vis avis de l'Armée.
Je m'explique, qu'on interprete pas mes pensées a l'envers,suite a ce malheureux fait divers Le bigboss a exigée une sévérité exemplaire avec reprimande de toute "la chaine de commandement"(tant mieux si ça l'amuse.)Par contre lorsque il etait ministre de l'interieur et maintenant qu'il est president de la Republik il n'y a jamais eu de positions repressives claires envers la hierarchie lorsque les conneries etaient du fait de la Police nationale.Il est meme plutot ds un discours de soutien: il faut la justice laisser faire son travail etcJe penses que ça illustre bien sa doctrine l'armée sert a rien car on est ds un contexte de guerre civil:une guerre de classe.

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Message par Democrachiasse » 17 juil. 2008 23:06

Oui je voit bien ce que tu veut dire.
Mais très franchement je ne vois pas Sarkozy comme un président anti-militariste (sic).
Pour moi l'armée dans un pays calme comme ici sert a assoir l'hégémonie de son état à l'extérieur. La police fait le même boulot mais de l'intérieur avec le ministre qui va de paire.
Je ne trouve pas que Sarko est était très "ferme" à l'égard de l'armée, c'est quand même ce que l'on peut appeler une TRES GROSSE BAVURE!!

La fameuse réforme de la carte militaire n'est d'ailleurs pas du tout significative, visiblement il y aura un réinvestissement de fait dans le domaine l'espionnage.
Pourquoi faire? Très probablement pour compléter avec les compétences dont disposent déjà certain alliés économiques...

Bien sur la politique militaire d'un pays est quasi indéchiffrable, ou du moins nous manquons cruellement d'informations pour y comprendre quelque chose. A mon avis en rate de belles, notamment en Afrique.
Si il y des investissements quasi-pharaoniques fait dans ce domaine c'est que ça doit bien rentable en quelque part, t'inquiète.
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Message par yienyien » 18 juil. 2008 8:08

faut vous dire un truc aussi, vous allez pas me croire ou dire que je dis des conneries, mais fi de tout ca, j'ai quelque source perso, pas mal de cadre sont de gôche et le reste, cadre et non cadre qui ont votés massivement pour sarko, sont tres décu comme, notamment, les gendarmes, qui parlaient d'une greve, sans compter les camouflet porté à la grande muette, comme le 14 juillet.
sarko n'est pas antimilitariste, il n'aime simplement pas ce qu'il a du mal controler et la boucherie de carca est le meilleur moyen de mettre en place ces hommes à lui.

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Message par zouf » 18 juil. 2008 8:39

Il est pas anti-militariste,je penses que l'armée coute trés chere et qu' il préfere assurer au niveau militaire dans ce qui nous garantit une securité exterieur :espionnage et nucleaire.Disons je reagisssais plutot a l'envers par rapport à la non repressions des bavures qui sont souvent des actes volontaires:
clichy-sous-bois c'est quand meme son point de vue qu'a foutu le feu aux poudres-c'etaient des voleurs poursuivis etc.
l'autre jour des flics bourrés on fait le salut nazi en faisant la tournée des bars et en sortant leurs flingues.
les flics qui ont sorti leurs pouchka dans le 18eme et ont tiré dans la rue (sur des jeunes je crois).
Pour les deux derniers cas aucun commisaire ou meme alliot marie n'a eu a rendre des comptes.
A propos ou en est le procés de La Rue Meurt?

Ps:TRES GROSSE BAVURE,bien fait pour leurs gueules ils ont cas emmener leurs gosses en promenade a la campagne plutot qu'a une journée porte ouverte chez les paras.

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Message par zouf » 18 juil. 2008 8:44

Quand aux "investissements pharaoniques,ils étaient surtout la pour nous garantir une independance vis a vis des ricains dans le cadre de notre sortie de l'otan" avec en pus quelque mauvais souvenirs de debacle:
"ou est le bon vieux temps des années quarantes etc?"
Maintenant on retourne dans le nid,ça promet.

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Message par yienyien » 18 juil. 2008 9:03

zouf a écrit :
Ps:TRES GROSSE BAVURE,bien fait pour leurs gueules ils ont cas emmener leurs gosses en promenade a la campagne plutot qu'a une journée porte ouverte chez les paras.
c'est exactement se que j'ai dit à mon beauf gendarme et il était entièrement d'accord.

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Message par abFab » 18 juil. 2008 9:47

zouf a écrit :.
Je m'explique, qu'on interprete pas mes pensées a l'envers,suite a ce malheureux fait divers Le bigboss a exigée une sévérité exemplaire avec reprimande de toute "la chaine de commandement"(tant mieux si ça l'amuse.).
Il fallait lire : Tant mieux si ça l'arrange. ;)


http://www.lemonde.fr/societe/article/2 ... _3224.html" onclick="window.open(this.href);return false;

"[...]
la démission du général d'armée Bruno Cuche, chef d'état-major de l'armée de terre, a brusquement fait passer la fusillade de Carcassonne, dimanche 29 juin, du statut de fait divers particulièrement dramatique à celui d'affaire beaucoup plus politique : elle est de nature à alimenter le malaise grandissant au sein de l'institution militaire depuis la publication du Livre blanc sur la défense et la sécurité nationale.

[....]
Si personne ne conteste que des sanctions devaient être prises après l'affaire de Carcassonne, les propos présidentiels sont apparus comme une provocation, et la démission du général Cuche - une sanction déguisée, puisqu'elle a été acceptée par Nicolas Sarkozy -, comme une mesure disproportionnée.
"
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Message par Asylum » 18 juil. 2008 11:25

TRES GROSSE BAVURE,bien fait pour leurs gueules
Aux enfants blessés ? :-?
"Nous considérons les fins inséparables des moyens, parce que les méthodes de lutte laissent déjà entrevoir la vie pour laquelle nous nous battons".

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Message par Democrachiasse » 18 juil. 2008 11:43

Faut pas tout mélanger!
Il y a les spectateurs, les acteurs et les metteurs en scène.
I'm the grave of the 80's. UH!

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