6 Perquisitions à Lyon
Le mercredi 19 novembre 2008 à partir de 6h ont été menées 5 perquisitions chez des militants appartenant à l’association Dignité Animal et à l’association Le Glaive.
Tout le matériel informatique de ces 2 associations a été saisie ainsi que divers documents administratifs.
Le président de Dignité Animal a passé 27h en garde en vue, un autre militant en a passé 38h et le président de l’association Le Glaive est resté 58h en garde à vue.
Nous dénonçons fortement ces actions de déstabilisation organisées à l’encontre de mouvements légales.
Ces perquisitions faisaient suite à l’attentat mené contre Charles Rivers en 2008.
Les interrogatoires ont été dirigés par la gendarmerie de Lyon.
La garde à vue fut assez pénible et heureusement qu’une action de solidarité s’est mise en place grâce aux militants de Dignité Animal et un peu grâce à Le Glaive.
Nous avons pu ainsi avoir accès à de la nourriture végane et à des cosmétiques non testés sur animaux..
Lors de la garde à vue diverses questions ont été posées concernant l’affaire de Charles Rivers, ainsi que sur diverses associations travaillant sur Paris et sur notre implication dans le mouvement pour les droits des animaux .
Aucune preuve n’a pu être trouvée concernant l’implication de ces 2 associations dans cette affaire..
Nous avons pu néanmoins constaté que la gendarmerie essayait de collecter un maximum d’informations sur les mouvements français pour les droits des animaux.
La garde à vue fut éprouvante pour ces 3 personnes, la gendarmerie a menacé le président de l’association Le Glaive de l’envoyer en incarcération préventive.
Une très grande partie des militants de ces 2 associations ont été interrogés.
Leur motivation et leur idéologie pour les animaux suppliciés n’ont pas failli d’un pouce.
Ces 3 personnes ont été relâchées à des heures différentes.
L’association Le Glaive et Dignité Animal en sont ressortis affaiblis d’une part par la perte du matériel informatique et d’autre part des militants de l’association Le Glaive ont quitté cette dernière par peur de représailles.
Sans votre aide morale, logistique ou financière nous risquons d’être fortement affaiblis et de tourner au ralenti.
Nous cherchons en toute urgence du matériel informatique pour pouvoir poursuivre nos actions d’information, nous appelons aussi toute structure militant pour les animaux suppliciés à la prudence, à la solidarité et à prendre toutes les précautions pour sauvegarder leurs données.
Bien qu’à son niveau ce fut un coup déstabilisant porté aux militants lyonnais, nous pensons que cette expérience nous renforce dans notre militantisme légale.
Toute expérience est bonne à tirer, et sans une forte solidarité nous serons tous la proie de la répression.
Mercredi matin, trois militants de la cause animale ont été arrêtés par les gendarmes à leur domicile, à six heures du matin. Motif invoqué : soupçonnés d’avoir participé ou aidé à « l’acte terroriste » qui a eu lieu à l’entreprise Charles Rivers dans la nuit du 28 au 29 juin. Pour info, cette entreprise américaine élève des animaux de laboratoire. L’acte qualifié de « terroriste » est l’incendie de deux camions de la société, revendiqué par l’ALF. L’enquête est menée par le parquet de Paris par le procureur Fanny Bussac (anti-terrorisme).
Les trois militants ont été emmenés (deux avec les menottes) et mis en garde à vue, respectivement pendant 27 heures, 38 heures, 58 heures. Les personnes arrêtées sont le président de l’association « Dignité Animale » , un adhérent de Dignité Animale, et le président de l’association « Le glaive » . Ces militants n’ont rien à voir avec cet incendie, la brigade anti-terroriste n’a d’ailleurs aucune preuve. Le hic, c’est qu’à cause de la loi anti-terroriste, les gendarmes ont le droit de mettre en garde à vue qui ils veulent sans preuve. La garde à vue peut durer jusqu’à 96 heures, et ce sans présence d’un avocat pendant les 72 premières heures. Au terme des 96 heures, le procureur peut décider une détention préventive en attendant le procès, détention qui pourrait durer une année. Ces décisions peuvent être prises avec des « preuves » très minces.
Les gendarmes ont également interrogé plusieurs personnes (dont une pendant six heures sans interruption et sans repas), perquisitionné chez ces personnes, et réquisitionné des ordinateurs et documents personnels et du matériel militant. Pendant une perquisition, les gendarmes ont menacé de brûler du matériel militant. Les gendarmes ont refusé de dire si le matériel serait rendu et quand.
Ces faits ressemblent malheureusement à ce qui s’est produit en Autriche : la confiscation du matériel nuit au travail des associations, les garde à vue et les interrogatoires avaient entre autres pour but d’intimider les militants. Les gendarmes ont d’ailleurs clairement dit à l’une des personnes interrogée que leur objectif était d’empêcher que le mouvement pour la cause animale (légal comme non légal) se développe, comme en Angleterre par exemple.
Il paraît très important de réagir, de ne pas se laisser abattre, pour garder notre liberté d’expression, gravement menacée par cette loi anti-terroriste et l’usage qui en est fait.
Les personnes mises en garde à vue et des personnes dont l’ordinateur a été réquisitionné ont décidé de prendre des avocats. Les médias seront contactés d’ici peu.
Nous pouvons aussi agir, à nous de voir ce qu’il est possible de faire, peut être :
- constituer un ou des comités de soutien
- soutenir financièrement les personnes (les frais d’avocat sont coûteux)
- faire circuler l’information
- dresser une liste de contacts auprès de qui adresser des courriers de protestation.
- prêter du matériel informatique aux personnes dont l’ordinateur a été réquisitionné.
Toutes les idées sont les bienvenues !