Des mendiants, esclaves nucléaires au Japon
mercredi, 20 avril 2011 / Anonyme
article tiré de la presse officielle
Des mendiants, esclaves nucléaires au Japon
Les entreprises japonaises recrutent des personnes sans-abri pour nettoyer les centrales nucléaires. Beaucoup meurent de cancer. La Cronica a parlé avec les protagonistes de ce scandale inconcevable.
Il y a toujours un emploi dans le réacteur numéro 1 de la centrale nucléaire de Fukushima pour ceux qui n’ont rien à perdre. Matsushita dormait dans les quatre cartons qui sont devenus sa maison dans un parc de Tokyo, lorsque deux hommes sont venus lui faire une proposition. Aucune compétence particulière n’est nécessitée, ils paieront pour le travail le double du salaire de son dernier emploi en tant que manœuvre et il sera de retour sous 48 heures. Deux jours plus tard, cet ancien exécutif ruiné et dix autres mendiants ont été transférés à l’usine, située à 200 kilomètres au nord de la capitale, et enregistrés comme nettoyeurs.
« Nettoyeurs de quoi ? » demanda quelqu’un au contremaître qui distribuait les combinaisons spéciales et qui les a conduit à une immense salle métallique de forme cylindrique. La température à l’intérieur, qui variait entre 30 et 50 degrés, et l’humidité forçaient les travailleurs à respirer de l’air toutes les trois minutes. Les jauges de radioactivité avaient tellement dépassé le maximum qu’ils pensaient qu’elles devaient avoir été brisées. Un par un, les hommes ôtèrent leurs masques pour protéger leur visage. « Le cristal des verres était couvert de buée des verres et nous ne pouvions pas voir. Nous avons dû terminer le travail à l’heure et nous n’avons pas été payés quoi que ce soit », se souvient Matsushita, 53 ans. « Un homme s’est approché de moi et m’a dit : “Nous sommes dans un réacteur nucléaire”. »
Trois ans après cette visite à l’usine de Fukushima, un panneau jaune écrit en caractères japonais alerte les vagabonds du parc Shinjuku à Tokyo de ne pas aller travailler dans les centrales nucléaires. Vous pouvez lire « Ne prends pas le travail, il va te tuer ». Cet avis est arrivé trop tard pour beaucoup d’entre eux.
Le recrutement des mendiants, des petits délinquants, des immigrés et des pauvres pour les postes les plus exposés dans les centrales nucléaires japonaises a été une pratique courante depuis plus de trois décennies. Et elle l’est encore aujourd’hui. Entre 700 et 1.000 personnes sans-abri sont mortes et des milliers d’autres sont tombées malades atteintes de cancer pendant cette période, selon une étude menée par le Professeur de physique Yuko Fujita, de la prestigieuse université japonaise de Keio.
SECRET TOTAL
Les esclaves nucléaires sont l’un des secrets les mieux gardés du Japon. Très peu de gens connaissent une pratique qui implique certaines des plus grandes sociétés du pays et la redoutée mafia yakuza, laquelle est responsable de la recherche, de la sélection et de l’embauche des sans-abri pour les compagnies électriques. « Les mafias sont des intermédiaires. Les entreprises paient ¥ 30,000 (215 euros) pour une journée de travail, mais l’entrepreneur ne reçoit que 20’000 (€ 142). Les yakuzas empochent la différence », explique Kenji Higuchi, un journaliste japonais qui a effectué 30 ans de recherches et a documenté avec des photos le sort des sans-abris du Japon.
Higuchi et le professeur Fujita visitent chaque semaine les lieux fréquentés par les sans-abris pour les mettre en garde contre les risques et les inciter à porter leur cas devant la justice. Higuchi avec son appareil photo est l’auteur des photographies contenues dans cet article, et Fujita avec l’étude des effets de la radioactivité, ont défié le gouvernement japonais, les multinationales de l’énergie et les réseaux de recrutement dans une tentative pour arrêter un abus qui a commencé en silence dans les années 70 et a été étendu afin de rendre les centrales nucléaires complètement dépendantes du recrutement de personnes sans-abri pour mener à bien leurs opérations. « Le Japon est le berceau de la modernité et du soleil levant, mais le monde doit savoir que c’est aussi un enfer pour ces gens », explique Higuchi.
Le Japon a été le protagoniste de l’une des transformations les plus remarquables du siècle passé, il est passé du statut d’un pays en ruines après la Seconde Guerre mondiale à la société la plus technologiquement avancés au monde. Le changement a entraîné une demande d’électricité qui a fait de la nation japonaise l’une des plus dépendantes de l’énergie nucléaire dans le monde.
Plus de 70.000 personnes travaillent en permanence dans les 17 centrales et 52 réacteurs répartis dans tout le pays. Bien que les centrales nucléaires ont leurs propres employés pour des travaux plus techniques, plus de 80% du personnel est constitué de travailleurs non qualifiés, embauchés sur une base temporaire dans les couches les plus défavorisées de la société. Les mendiants sont réservés pour des tâches plus risquées, nettoyage, la décontamination du réacteur où des fuites se produisent, ou le travail de réparation où un ingénieur n’aurait jamais osé approcher.
Nubuyuki Shimahashi a été utilisé pour certaines de ces tâches pendant environ huit ans avant sa mort en 1994. Le garçon est venu d’une famille pauvre d’Osaka, il a terminé ses études secondaires et il était dans la rue quand il lui a été offert un poste à la centrale nucléaire de Hamaoka Shizuoka, la deuxième plus grande du pays. « Pendant des années, j’étais aveugle, ne sachant pas où travaillait mon fils. Maintenant, je sais que sa mort était un assassinat », se lamente Michico, sa mère.
Les Shimahashi ont été la première famille à gagner au tribunal un long processus qui a établi la responsabilité de la centrale dans le cancer du sang et des os qui a consumé Nubuyuki, le clouant au lit pendant deux ans et lui faisant finir sa vie dans des douleurs atroces. Il mourut âgé de 29 ans.
La découverte des premiers abus dans l’industrie nucléaire n’a pas gelé le recrutement des pauvres. De temps en temps, des hommes dont personne ne sait qui ils représentent errent dans les parcs de Tokyo, Yokohama et d’autres villes pour offrir des postes vacants dans lesquels s’engagent les sans-abri, tout en dissimulant les risques qu’ils encourent. Les centrales ont besoin d’au moins 5.000 travailleurs temporaires chaque année et le professeur Fujita estime qu’au moins la moitié d’entre eux sont des mendiants.
Une fois, il n’y a pas si longtemps, les sans-abri étaient rares dans les rues japonaises. Aujourd’hui, il est difficile de ne pas en trouver, les centrales nucléaires ont de la main-d’œuvre excédentaire. Le Japon a passé 12 ans plongé dans une crise économique qui a envoyé des milliers d’employés à la rue et remis en question leur modèle de miracle économique, le même qui a placé le pays parmi les trois plus riches du monde pour le revenu par habitant. Beaucoup de chômeurs ne peuvent pas supporter l’humiliation de ne pas être en mesure de soutenir leur famille et font partie de cette armée de 30.000 personnes chaque année qui prennent leur propre vie. D’autres deviennent des sans-abri, errant dans les parcs et perdre le contact avec leur cercle social qui les rejette.
LES « TSIGANES NUCLÉAIRES »
Les mendiants qui acceptent de travailler dans les centrales nucléaires deviennent ce qu’on appelle Genpatsu Gypsies (gitans nucléaires). Le nom fait référence au mode de vie nomade qui les mène de bureau en bureau à la recherche d’emploi jusqu’à ce qu’ils tombent malades et dans les cas graves, meurent dans l’abandon. « L’embauche des pauvres n’est possible qu’avec la connivence du gouvernement », se plaint Kenji Higuchi, gagnant de plusieurs prix des droits de l’Homme.
Les autorités japonaises ont fixé à 50 mSv (millisievert) la quantité de radioactivité qu’une personne peut recevoir dans un an, bien au-dessus de 100 mSv sur cinq ans qui est la norme dans la plupart des pays. En théorie, les entreprises qui exploitent des centrales nucléaires emploient des sans-abris jusqu’à ce qu’ils aient reçu le maximum de rayonnement, puis elles les renvoient à la rue afin de protéger leur « bonne santé ». La réalité est que ces mêmes travailleurs sont réembauchés quelques jours ou mois plus tard sous un faux nom. Cela explique pourquoi de nombreux employés ont été exposés pendant près d’une décennie à des doses de radioactivité des centaines de fois plus grandes que la norme autorisée. (...) Traduit de l’espagnol (David Jiménez – El Mundo, 8 juin 2003), Indymedia Suisse romande, 27 mars 2011.
la catastrophe nucléaire de Fukushima
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Re: la catastrophe nucléaire de Fukushima
Re: la catastrophe nucléaire de Fukushima
Voici un bref retour sur les actions qui ont eu lieu le 23 avril en Basse-Normandie et un petit tour non exhaustif de ce qui s’est fait ailleurs ce même jour et les jours suivants :
Samedi midi à Raids près de Périers dans la Manche, environ 80 personnes sont réunies autour d’un pique-nique offensif. A cet endroit, est construit un post électrique déjà bien avancé qui servira au nouveau tracé THT lié à la construction du réacteur nucléaire EPR de Flamanville.
http://www.resistances-caen.org/manif/2 ... 23-001.jpg
Après un repas convivial et sous surveillance de la gendarmerie et de la police politique (DCRI), les pique-niqueurs prennent comme annoncé la direction de pylône THT pour jouer au grand jeu de pâques de la « chasse aux boulons ». La gendarmerie décide tout d’abord de laisser faire pensant à tord qu’un seul boulon sera retiré symboliquement. Finalement, ce sont plusieurs boulons qui sont successivement déboulonnés symboliquement et fragilisant ainsi l’édifice. Le but : montrer à RTE, mais surtout aux populations hostiles au projet que celui-ci est bien plus fragile qu’il n’y paraît.
http://www.resistances-caen.org/manif/2 ... 23-012.jpg
http://www.resistances-caen.org/manif/2 ... 23-019.jpg
http://www.resistances-caen.org/manif/2 ... 23-007.jpg
Au cours de l’action, la gendarmerie se sentant bernée change d’attitude et devient plus agressive. Elle tente de pousser les personnes et les banderoles qui leur barre le passage jusqu’aux déboulonneurs. Mais leurs poussettes et leur faible nombre ne leur permet pas de faire grand-chose. Ils se reprennent lorsque le déboulonnage d’un second pylône est envisagé. Là ils campent sur chacun des 4 pieds, contraignant les déboulonneur-se-s à user de la force pour procéder à l’action. Finalement les gens renoncent à déboulonner ce second pylône.
http://www.resistances-caen.org/manif/2 ... 23-037.jpg
A15h, à Diellette à quelques pas de l’école de voile et du chantier EPR, déjà bien avancé, ce sont quelques 800 personnes qui se retrouvent pour une manifestation. Là ont lieu quelques prises de paroles de militants locaux (nouvelle coordination régionale antinucléaire, ACRO).Une militante d’origine japonaise vivant en France a également fait le point sur la situation avant de déposer une gerbe sur la stèle dédiée aux irradiés inconnus.
http://www.resistances-caen.org/manif/2 ... 23-058.jpg
http://www.resistances-caen.org/manif/2 ... 23-078.jpg
http://www.resistances-caen.org/manif/2 ... 23-070.jpg
Devant la centrale ce sont des sceaux d’eau censés représenter l’aspect dérisoire de la lutte japonaise contre le désastre en cours qui sont lancés sur la pancarte du site. Pour un manifestant c’est bien la rage qui submerge. Il balance con sceau sur un des flics, très présents et qui n’on t eu de cesse de photographier les manifestant-e-s.
Et ici en terre hautement nucléarisée, où chacun est particulièrement tenu par le nucléaire et son poids économique ça a encore une autre signification qu’ailleurs. Ca veut dire ferme ta gueule et soit invisible !
http://www.resistances-caen.org/manif/2 ... 23-124.jpg
Il ne faut pas rêver, de tels rassemblements avec leurs lots d’actions symboliques et de sentiment d’impuissance face au désatre en cours ne pourront à eux seuls enrayer la machine nucléaire, mais ils ont au moins le mérite de nous réunir, de permettre de commencer à discuter, et peut-être de nous donner bien plus de rage et de force dans les semaines et les mois qui viennent !
Photo sur résistances: http://www.resistances-caen.org/photos, ... -2011.html
La suite ici : http://www.anartoka.com/cran/viewtopic.php?t=448
Re: la catastrophe nucléaire de Fukushima
Une employée de Tepco exposée à des radiations supérieures à la norme
Cette femme qui travaillait sur le site de Fukushima a reçu des doses de radioactivité trois fois plus élevées que la limite légale autorisée.
Une femme ayant travaillé sur le site de la centrale accidentée de Fukushima a reçu des doses de radioactivité trois fois plus élevées que la limite légale autorisée, a annoncé mercredi l’opérateur Tokyo Electric Power, cible de vives critiques de la part du gouvernement.
Cette femme, qui s’occupait de tâches logistiques, a reçu des radiations de 17,55 millisieverts, alors que la limite maximale autorisée pour les femmes est de 5 millisieverts sur trois mois. Cette limite est inférieure à celle des hommes, en raison des risques potentiels pour le bébé en cas de grossesse.
Comme l’ensemble de la vingtaine de femmes employées sur ce site par Tepco, elle a quitté les lieux le 23 mars, douze jours après le début de l’accident nucléaire.
Tepco a fait cette annonce après avoir analysé l’historique des niveaux d’exposition de ses employés à la centrale qui a été endommagée à la suite du séisme et du tsunami qui ont dévasté le nord-est du Japon le 11 mars.
«C’est une erreur. Nous le regrettons», a déclaré à la presse un responsable de Tepco, reconnaissant que la gestion de l’exposition aux radiations aurait dû être plus rigoureuse.
«C’est extrêmement regrettable», a réagi de son côté Hidehiko Nishiyama, porte-parole de l’Agence japonaise de sûreté nucléaire. «Nous allons enquêter et voir pourquoi et comment cela a pu arriver», a-t-il ajouté, précisant qu’il entendait demander «des réponses complètes» à Tepco.
Enquête
La limite légale de radiations autorisées pour les hommes travaillant dans le nucléaire en temps de crise a été relevée à 250 millisieverts par an depuis l’accident de Fukushima, contre 100 auparavant. Une exposition annuelle à plus de 100 millisieverts augmente les risques ultérieurs de cancer, d’autant que la radioactivité «absorbée» se cumule avec les expositions futures.
Goshi Hosono, conseiller spécial du Premier ministre Naoto Kan, a critiqué mercredi en termes très vifs l’attitude de l’opérateur de la centrale. «Tepco est un groupe très conservateur qui n’aime pas le changement», a-t-il lancé au cours d’une conférence de presse.
«La préparation de Tepco face au tsunami et à la perte d’électricité devra faire l’objet d’une enquête», a-t-il estimé. «Le résultat de cette enquête devra être acceptable pour la communauté internationale», a-t-il ajouté, jugeant «bien sûr possible» que des experts étrangers y participent.
L’opérateur Tepco estime qu’il faudra trois mois pour que le niveau de radiations commence à baisser et encore trois à six mois supplémentaires pour réduire les fuites radioactives à un niveau «très bas».
(Source AFP)
Re: la catastrophe nucléaire de Fukushima
Société nucléaire, Société totalitaire ! CGA Montpellier - Un Autre Futur
Alors que le Japon a subi une catastrophe majeure, la centrale de Fukushima est toujours confrontée à un accident nucléaire dont le niveau de gravité a atteint celui de Tchernobyl en terme de pollution radioactive et donc de nocivité à court comme à long terme.
Nucléaire l'Etat garde le cap
Alors que dans le monde entier s'élèvent à nouveau les voix remettant en cause le nucléaire, la classe politique française et le complexe militaro-industriel nucléaire font preuve d'un déni comparable à ceux qui, en 1986, prétendaient que le « nuage radioactif s'était arrêté aux frontières », ou comparaient les opposants au nucléaire à des partisans du « retour à la bougie ». Alors que les gouvernements allemands et suisses craignant les réactions de leurs opinions publiques ont déjà pris de timides mesures pour geler leur programme nucléaire, les élites nucléocrates françaises ont choisi la fuite en avant en affirmant que la catastrophe de Fukushima ne remettait absolument pas en cause la prolifération nucléaire qu'ils ont décidée. Ainsi le gouvernement français continuera à maintenir voire augmenter le parc actuel de centrales sur le sol français tout en tentant de vendre des réacteurs à l'étranger, pour plus grand bonheur des actionnaires d'Areva.
Ainsi, ils veulent continuer à nous faire payer le coût financier de l'exploitation des centrales, des sous-marins et porte-avions qu'ils construisent et à hypothéquer notre avenir en entassant les déchets radioactifs dont le potentiel mortel se calcule en dizaines voire en centaines de milliers d'années. Ainsi, ils voudraient que les populations de pays comme le Niger continuent, elles aussi, à payer le coût économique, politique et écologique de l'extraction de l'uranium pour alimenter leurs réacteurs qui sont autant de bombes en puissance. Et pour ce faire, leur discours consiste à faire passer les antinucléaires pour des défenseurs du lobby pétrolier, ou comme des obscurantistes sans alternative.
Halte aux énergies mortifères, Ni gaz de schiste ni nucléaire
De la même façon les pétroliers et l'État cherchent à développer l'extraction de gaz et d'huile de schiste, devenue rentable avec l'explosion des prix des matières pétrolières. Cette industrie comme le nucléaire est génératrice de mort puisqu'elle conduit à la pollution massive des nappes phréatiques, la fracturation incontrôlée des sols, la destructuration massive des territoires concernées...
Comme pour le nucléaire, nous refusons le développement de l'industrie d'exploitation du gaz et d'huile de schiste ici comme ailleurs.
Pour en finir avec le désordre écologique, détruisons le capitalisme, construisons le communisme libertaire
Pourtant, la revendication que nous portons, la sortie immédiate du nucléaire, est beaucoup plus rationnelle que la fuite en avant dans laquelle veulent nous entrainer les défenseurs du nucléaire. Elle s'articule avec la revendication historique de gestion directe et de contrôle de la production par les travailleuses et les travailleurs, qui permettrait sa réorganisation rationnelle, rompant ainsi avec la logique énergivore du capitalisme tout en préservant les conditions de vie de l'immense majorité de la population. C'est en décidant collectivement « que produire, comment, pour qui, et où ? », que nous pourrons inverser la courbe énergétique, sans pour autant que les classes populaires en paient le prix.
Cette logique de décision collective en matière de choix énergétique et d'organisation de la production et de la distribution de biens, est en contradiction directe avec la logique étatique et capitaliste, qui réserve à une élite ces choix, et dont le complexe militaro-industriel nucléaire français est une illustration. Elle permettrait de briser la fausse alternative « pétrole ou nucléaire », par le développement d'énergies renouvelables et la maîtrise collective de la production, sans hypothéquer les conditions de vie des générations futures.
Sortie immédiate du nucléaire, civil et militaire !
Gestion directe de la production et de la distribution, décision collective en matière d'énergie !
Re: la catastrophe nucléaire de Fukushima
Souce : http://catastrophe-de-fukushima.fr/ (infos quotidiennes)
Les animaux et les plantes, victimes aussi de la catastrophe
Lundi TEPCO a injecté 7 400 tonnes d’eau dans la cuve du réacteur n°1 de la centrale de Fukushima. Il s’agit, à peu près, de la quantité qu’elle peut contenir. Cependant, la cuve n’est toujours pas pleine. L’entreprise dit ne pas comprendre pourquoi.
L’intervention de travailleurs dans l’enceinte de ce réacteur, pour installer un système de ventilation destiné à purifier l’air intérieur, est prévue pour le 5 mai.
Presque deux mois après le tsunami du 11 mars et la catastrophe qui s’en ait suivi à Fukushima, de la fumée blanche continue à être émise par les réacteurs n°2 et 3. Elle contient très certainement de la vapeur radioactive.
Lundi seulement, nous avons appris que le système informatique japonais destiné à calculer la dispersion des gaz radioactifs n’a pas fonctionné le 11 mars, jour du tsunami, à cause d’une coupure de courant. Cela expliquerait en partie le retard qu’il y a eu pour l’évacuation de la population autour de la centrale de Fukushima.
L’indifférence de la part des autorités concernant les répercussions de cette catastrophe sur les animaux et la planète continue. Les seules informations à leur sujet concernent l’alimentation humaine.
Ainsi nous apprenons que plusieurs pâtures destinées à nourrir des vaches ont un taux de radioactivité jusqu’à 30 fois supérieur aux limites autorisées en césium. Des taux dépassant les limites ont aussi été détectés pour l’iode.
En ce qui concerne l’océan, où des milliers de tonnes d’eau radioactive ont été et continuent d’être déversées, les seules données existantes concernent l’eau de mer. Il n’y en a pour le moment aucune concernant les êtres vivants.
Hier TEPCO a rendu public de nouveaux résultats d’analyse de sédiments marins prélevés le 29 avril à quelques kilomètres de la centrale de Fukushima.
A 15 km vers le nord il y avait 1 400 becquerels de césium 137 par kilogramme de sédiments et 1300 becquerels de césium 134.
A 20 km vers le sud il y avait 1 200 becquerels de césium 137 et de césium 134 par kilogramme.
Les sédiments sont également contaminés en iode 131.
D’après une agence de presse japonaise, ces chiffres sont de 100 à 1000 fois plus élevés que le niveau de radioactivité normal .
Pour avoir une idée des taux de contamination des différents êtres vivants peuplant l’océan il faut multiplier ces chiffres par des facteurs de concentration. Vous en trouverez certains ici.
Les animaux et les plantes, victimes aussi de la catastrophe
Lundi TEPCO a injecté 7 400 tonnes d’eau dans la cuve du réacteur n°1 de la centrale de Fukushima. Il s’agit, à peu près, de la quantité qu’elle peut contenir. Cependant, la cuve n’est toujours pas pleine. L’entreprise dit ne pas comprendre pourquoi.
L’intervention de travailleurs dans l’enceinte de ce réacteur, pour installer un système de ventilation destiné à purifier l’air intérieur, est prévue pour le 5 mai.
Presque deux mois après le tsunami du 11 mars et la catastrophe qui s’en ait suivi à Fukushima, de la fumée blanche continue à être émise par les réacteurs n°2 et 3. Elle contient très certainement de la vapeur radioactive.
Lundi seulement, nous avons appris que le système informatique japonais destiné à calculer la dispersion des gaz radioactifs n’a pas fonctionné le 11 mars, jour du tsunami, à cause d’une coupure de courant. Cela expliquerait en partie le retard qu’il y a eu pour l’évacuation de la population autour de la centrale de Fukushima.
L’indifférence de la part des autorités concernant les répercussions de cette catastrophe sur les animaux et la planète continue. Les seules informations à leur sujet concernent l’alimentation humaine.
Ainsi nous apprenons que plusieurs pâtures destinées à nourrir des vaches ont un taux de radioactivité jusqu’à 30 fois supérieur aux limites autorisées en césium. Des taux dépassant les limites ont aussi été détectés pour l’iode.
En ce qui concerne l’océan, où des milliers de tonnes d’eau radioactive ont été et continuent d’être déversées, les seules données existantes concernent l’eau de mer. Il n’y en a pour le moment aucune concernant les êtres vivants.
Hier TEPCO a rendu public de nouveaux résultats d’analyse de sédiments marins prélevés le 29 avril à quelques kilomètres de la centrale de Fukushima.
A 15 km vers le nord il y avait 1 400 becquerels de césium 137 par kilogramme de sédiments et 1300 becquerels de césium 134.
A 20 km vers le sud il y avait 1 200 becquerels de césium 137 et de césium 134 par kilogramme.
Les sédiments sont également contaminés en iode 131.
D’après une agence de presse japonaise, ces chiffres sont de 100 à 1000 fois plus élevés que le niveau de radioactivité normal .
Pour avoir une idée des taux de contamination des différents êtres vivants peuplant l’océan il faut multiplier ces chiffres par des facteurs de concentration. Vous en trouverez certains ici.
Re: la catastrophe nucléaire de Fukushima
La France doit accepter de se préparer à des accidents nucléaires "complètement inimaginables" 05/05/2011 6:45 pm PARIS (AFP)
La France doit accepter de se préparer à des accidents nucléaires "complètement inimaginables", qui représentent le plus grand danger pour ses installations, comme le prouve la catastrophe de Fukushima, a estimé jeudi le directeur général de l'IRSN, Jacques Repussard.
"Il faut accepter de se préparer à des situations complètement inimaginables parce que ce qui nous menace le plus, ce n'est pas un accident +standard+", a déclaré le responsable de l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) lors d'une audition parlementaire.
En France, avec EDF, "nous avons un des opérateurs nucléaires parmi les plus compétents au monde, il est donc d'autant moins vraisemblable que nous soyons confrontés à un accident +standard+", a estimé M. Repussard.
"Si un accident se produit, le moins invraisemblable est que ce soit un accident absolument extraordinaire, lié par exemple à des effets dominos avec d'autres installations voisines, des aléas naturels ou des actes de malveillance. Il faut se préparer à ce type de scénarios", a averti le responsable de l'IRSN.
A la lueur de l'accident survenu dans la centrale nucléaire japonaise de Fukushima, le gouvernement français a décidé de lancer un audit sur la sûreté des installations nucléaires de l'Hexagone prenant en compte des cas de figure extrêmes, jusqu'alors écartés par les opérateurs ou les experts chargés de la sûreté.
"Pour les Japonais, ce n'était pas réaliste ce tsunami de 15 mètres de haut" alors que la digue protégeant la centrale de Fukushima n'avait été rehaussée que de 5,7 mètres, a relevé Jacques Repussard.
"Il faut faire des scénarios réalistes dans un contexte qui n'est pas réaliste pour notre imagination, c'est ce qui s'est produit au Japon", a-t-il conclu.
Le directeur de l'IRSN s'exprimait dans le cadre d'une audition de la mission parlementaire sur la sûreté des installations nucléaires, créée après la catastrophe de Fukushima et confiée à l'Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et techniques (OPECST).
"Personne ne peut garantir qu'il n'y aura jamais d'accident nucléaire en France", a répété le président de l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN), André-Claude Lacoste, auditionné lui aussi.
Il revient "aux exploitants, aux autorités de contrôle, au gouvernement, de faire ce qu'il faut pour réduire cette probabilité. A nous tous de faire ce qu'il faut pour en réduire les conséquences, mais à l'évidence il faut que nous soyons capables de les gérer", a-t-il insisté.
L'audition parlementaire ouvrait un séminaire international consacré à la gestion post-accidentelle des crises nucléaires, organisé par l'ASN jusqu'à vendredi dans les locaux de l'Assemblée nationale.
Re: la catastrophe nucléaire de Fukushima
Analyse anarchosyndicaliste du fait nucléaire
L’émotion collective suscitée par la catastrophe nucléaire nippone obéit à un sentiment parfaitement légitime d’insécurité face à ce mode de production d’énergie. Constatons que l’État, par la voix de son sinistre Besson, a tout fait pour se montrer rassurant, rappelant ce nuage radioactif venant d’Ukraine et déclinant poliment son identité à la douane française en 1986 pour se voir interdire le survol de l’espace aérien hexagonal.
Dans cette actualité dramatique (parmi d’autres), nous souhaiterions ici analyser plus avant la question nucléaire, d’un point de vue anarchiste. Pour cela - question de vocabulaire nécessaire -, nous appellerons nucléarisme la pensée favorable à la production d’énergie nucléaire, pour ensuite en décliner les différents aspects.
I. Le nucléarisme est un étatisme
L’État-Nation, sous le prétexte (entre autres) d’indépendance énergétique, a imposé cette solution de production d’électricité dans les années 70. Il n’y a pas eu de débat démocratique et la violence [1] de la Raison d’État a balayé les révoltes nées de cet arbitraire. Cet arbitraire d’État concerne deux nucléarismes : militaire et civil. Pour le nucléaire militaire, l’inscription de la nation France dans le champ de la « dissuasion » témoigne de son agressivité foncière vis-à-vis des autres nations, une attitude séculaire de militarisme et d’impérialisme colonial que le simple humanisme déplore, quant l’internationalisme doit le combattre résolument. La république ne fait ici que reprendre, en plus dangereux, la théorie du « pré-carré » de Louis XIV, Vauban et Louvois.
À cette agressivité militaire répond l’outrance de l’équipement civil, avec 58 réacteurs nucléaires produisant plus des 3/4 de l’électricité en France (un taux unique en Europe et dans le monde). L’État possède également la mainmise sur le marché britannique (British Energy), 4 réacteurs en Allemagne (EnBW), et 7 réacteurs en Belgique (Electrabel, filiale de GDF) [2] . Nous pouvons donc parler ici d’un projet étatique dépassant largement le cadre de l’autosuffisance énergétique pour apparaître plutôt comme un instrument d’extension de l’influence de l’État.
Deuxième appendice de l’étatisme, le Secret d’État, ou Mensonge d’État, est à l’œuvre en la matière : soi-disant garant de la sûreté des dispositifs techniques, l’État ne considère que le sentiment de sécurité ou d’insécurité (notions subjectives aux « citoyens », et non objectives, liées aux faits et risques, comme la sûreté [3]). Sa propagande créera donc de l’insécurité dans la ruelle de banlieue et de la sécurité dans les centrales nucléaires (La manipulation des sentiments et des émotions est utilisée pour contrôler la population, vers les fins voulues par l’État). Le secret d’État couvre ses crimes : contamination des ouvriers dans le désert algérien, accidents répétés dans les centrales, assassinat du Rainbow Warrior... Par ailleurs, la logique de la Raison d’État permet de s’acoquiner avec les tyrans les plus sanguinaires (le Shah, Saddam Hussein, l’Afrique du Sud au temps de l’Apartheid, Kadhafi,...)
II. Le nucléarisme est un capitalisme
Avec notamment ces deux mastodontes que sont EDF et AREVA [4] , le nucléaire constitue un exemple important du capitalisme, avec toutes les caractéristiques afférentes : utilisation vorace et destructrice de biens publics gratuits tels que l’eau et l’air, exposition des salariés à des conditions de travail dangereuses [5] , incapacité foncière à envisager les risques pour la population ou les générations futures. Nous avons là un résumé des tares du capitalisme.
Sur la question des biens publics, le nucléarisme a pour caractéristique de ne pas payer les coûts réels de sa production en profitant à outrance des biens publics et en amassant une dette en termes de coûts de pollutions qu’il souhaite faire payer aux générations futures. Ce transfert du coût donne l’illusion aux générations présentes que cette technique de production d’énergie est valable et moins coûteuse. Ceci repose en fait sur une imposture comptable : les financiers ne confondent pas le principal et l’intérêt dans leurs comptes, mais quand il s’agit de la nature, patrimoine commun dont nous ne sommes que les usufruitiers, cette confusion scandaleuse opère sans beaucoup de contestation.
Autre caractéristique du capitalisme : son absolue cécité face à la nécessité éthique (celle qui ne rapporte jamais rien) et à la corruption politique qui en découle. L’exploitation de l’uranium par Areva à Arlit et Akouta au Niger a produit des dommages écologiques considérables, et constitue par ailleurs une caricature du post colonialisme de la France au Niger.
Au niveau de la théorie anarchosyndicaliste, on perçoit bien ici la différence entre un syndicalisme révolutionnaire qui considère le syndicat comme le centre décisionnel après la Révolution, et l’anarchosyndicalisme qui prévoit la dissolution du syndicat à ce moment : en effet, comment empêcher une prise de pouvoir, si on laisse un groupe de personnes décider seul des destinées d’un lieu aussi important qu’une centrale nucléaire ?
III. Le nucléarisme est un scientisme
Nous appelons scientisme la confusion opérée entre le progrès humain et le progrès technique, ou plus précisément l’identification de ces deux progrès. Le scientisme a une conséquence politique : ses tenants refusent que les scientifiques répondent de leurs actes devant la communauté, au non de l’expertise, qui ne pourrait obéir à l’ignorance.
L’aventure du nucléarisme en France répond parfaitement à ce schéma, avec un lobby de scientifiques (CEA : Commissariat à l’énergie atomique, EDF...) qui obtient l’oreille de l’État et impose ses vues sans qu’une quelconque consultation de la population ait lieu. Il faut donc ici rappeler qu’il n’existe pas d’élite pouvant se permettre de confisquer le débat politique, quelles que soient ses compétences (scientifiques, militaires, oratoires...). La science permet le progrès technique (ce n’est pas uniquement son objet), mais doit de ce point de vue répondre démocratiquement de ses avancées [6] devant l’assemblée générale.
Face à la catastrophe se pose la question d’un optimisme forcené basé sur les possibilités de la technique. Celle-ci pourrait en effet tout résoudre et garantir à la communauté des hommes une énergie infinie et une sûreté face aux phénomènes naturels. Cette croyance est en partie née d’un autre tremblement de terre, celui de Lisbonne (1755), qui a vu l’émergence de nouvelles disciplines scientifiques comme la sismologie, laissant espérer que la prévision permettrait d’éviter « le mal ». Le débat initial de Voltaire [7] et de Rousseau à ce sujet n’est pas clos, mais nous pouvons considérer à juste titre que la conjonction des catastrophes naturelle et nucléaire balaye l’optimisme forcené de ceux qui croient que la technique peut tout résoudre.
Le scientisme s’accompagne généralement d’un tel mépris du bon sens qu’il nous permet cet aparté. Il repose en effet sur un mythe du progrès technique que l’on pourrait qualifier de prométhéen. Que penser en effet de cette catastrophe au Japon, où l’on a construit des centrales nucléaires « sur un volcan ». « Le dragon s’est réveillé » aurait-on pu entendre dans un conte traditionnel. Quel échec en tout cas de l’entendement humain et de la raison, au non de la rationalité et de la Science (en apparence...). La politique consiste donc aussi à connaître les mythes agissants dans le monde, avec une sympathie pour l’expérience des hommes du passé (les habitants de Pompéi ne nous sont plus aussi lointains ces derniers jours...).
IV. Le nucléarisme est un élément particulièrement probant de la nocivité du Contrat Social
Le Contrat social, ou pacte social est une théorie politique qui considère que les individus, à un moment donné de leur histoire, ont passé un pacte mutuel et transféré leur souveraineté à l’État, afin de gagner plus de liberté, en tant que groupe, qu’en tant qu’individus isolés face à la nature. Cette théorie est née au XVIIIème siècle, avec Hugo Grotius, et surtout Jean-Jacques Rousseau [8].
Cette théorie était en rupture avec les considérations traditionnelles sur la monarchie, l’État de droit divin ; aussi est-elle souvent présentée comme une idée progressiste, ancrée dans la philosophie des Lumières, présentée comme un bloc positif dans les manuels. Cependant, Le contrat social est plutôt à considérer comme une justification laïcisée de l’existence de l’État et de la souveraineté nationale. S’ils sont en rupture avec la monarchie absolue, les révolutionnaires de 1791 n’en sont pas moins des tenants de l’État central, détenteur d’une souveraineté nationale transcendante par rapport aux individus. Cette théorie est en rupture avec le libéralisme politique, notamment hérité de John Locke.
Pourquoi évoquer ici cet aspect de l’histoire des idées politiques ? Tout simplement parce que l’obligation faite aux générations futures de gérer les déchets nucléaires, la servitude imposée à ces personnes non encore nées est l’expression parfaite de l’arbitraire des décisions « démocratiques » reposant sur le contrat social. Ces personnes à naître ne peuvent être consultées, mais elles sont déjà liées, parce que les générations antérieures considèrent qu’elles doivent se soumettre aux décisions antérieures justifiées par la souveraineté nationale, qui n’est d’aucun temps, comme l’État. Nous ne pouvons que refuser ce « serf-arbitre », en reprenant les arguments de Thomas Paine en 1791 :
« Il n’exista, n’existera et ne pourra jamais exister de parlement, ou des hommes d’aucune sorte ou d’aucune génération, dans aucun pays, possédant le droit ou le pouvoir de lier et de dominer leur postérité jusqu’à la "fin des temps", ou celui de commander à jamais comment le monde doit être gouverné, ou qui doit le gouverner ; par conséquent, toutes les clauses, actes et déclarations produites par leurs initiateurs pour essayer ce qu’ils n’ont, ni le droit, ni le pouvoir de faire ou d’exécuter, sont en elles-mêmes nulles et vides.
Chaque âge et génération doit être aussi libre d’agir pour lui-même dans tous les cas que les générations qui l’ont précédé. La vanité et la présomption de gouverner depuis la tombe est la plus ridicule et la plus insolente de toutes les tyrannies. L’homme n’à aucune propriété sur l’homme, pas plus qu’aucune génération n’a de propriété sur celles qui suivent. » [9]
Dans les faits, nous constatons ici que, de manière carica-turale, la théorie du Contrat Social, et l’État pseudo-démocratique qui en dérive, n’est qu’une continuité « laïque » des États de monarchie de droit divin. Ici le roi avait deux corps [10] , l’un physique et périssable, l’autre immortel, et au décès d’un roi, le « mort saisissait le vif » (le successeur, avec l’expression convenue, le « Roi est mort, Vive le Roi ! »), là un État crée un phénomène physique polluant et dangereux qui saisit les générations à venir d’une main de fer. Tyrannie insolente, contradictoire avec ses principes démocratiques apparents, mais ô combien cohérente avec l’essence-même de l’État et de la souveraineté nationale qui a pour projet de perdurer à jamais.
Conclusion : l’éthique doit être au coeur du projet politique anarchiste !
L’anarchisme n’est pas un léninisme, qui asservit les moyens aux fins : il doit subordonner l’action à la réflexion éthique. De ce point de vue, il ne m’apparaît pas possible de défendre un projet nucléariste, expression de la raison d’État, capitaliste et scientiste, subordonnant les moyens d’actions aux fins envisagées. Une assemblée générale ne peut envi-sager de produire une électricité qui empêcherait de manière irréversible les assemblées générales à venir de choisir elles-mêmes leur propre destin. Et cela simplement parce qu’elle n’en n’a pas le droit. Non pas le droit bourgeois, mais l’impératif moral créé par le souci de ne pas imposer la souveraineté des vivants à celle des hommes à naître. Aussi faut-il certainement envisager une économie moins gourmande en électricité, et cela est notre problème, qui est d’ailleurs plus une question de sobriété que de survie. Citons en guise de conclusion un passage éclairant de Rudolf Rocker, critique de Rousseau : « C’est un phénomène étrange que le même homme, qui prétendument dédaignait la culture et prônait le retour à la nature, l’homme pour qui la sensibilité rejetait le monument de la pensée intellectuelle des encyclopédistes ; et dont les écrits éveillèrent chez ses contemporains un si profond désir de retourner à une vie simple et naturelle, il est étrange que ce même homme, en tant que théoricien de l’État, ait administré la nature de bien pire façon que le plus cruel des despotes et mis tout en place pour la réduire au diapason de la loi. » [11]
Il me semble que l’électricité nucléaire est un diapason supplémentaire de l’activité humaine que nous devons refuser.
SIA 32 CNT-AIT
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Article d’Anarchosyndicalisme ! n°123 Mai - Juin 2011
Voir en ligne : Textes - Analyse des luttes dans le Gers (SIA 32 CNT-AIT)
Notes
[1] Exemple : mort d’une manifestant à Creys-Malville en juillet 1977.
[2] Voir l’article de Courrier International N°1068, citant l’hebdomadaire autrichien Profil à ce sujet (21-27 avril 2011 ; p°18).
[3] Voir à ce sujet l’article de Jean Delumeau sur la différence entre sûreté et sécurité, dans l’Histoire N°88, pages 71-75 (La « sécurité » n’est plus ce que l’on croit !)
[4] 9,104 milliards d’euros de CA en 2010, et 883 millions d’euros de résultat ;
[5] Accidents connus à Marcoule en 1959, Chinon en 1965, Saint-Laurent-des-Eaux en 1969, 1980, 1984, 1987...
[6] Ce point précisé, nous devons dire que l’anarchosyndicalisme s’oppose autant au scientisme qu’aux courants anti-scientifiques, qui, dans une sorte de pensée magique, privent les travailleurs des avancées possibles pour diminuer les efforts et les risques nécessaires à la vie en société, et à la survie en général.
[7] Voltaire, auteur du poème sur le désastre de Lisbonne en 1756, s’interroge sur le mal physique.
[8] Du Contrat Social ou Principes du droit politique, publié en 1762.
[9] “There never did, there never will, and there never can, exist a Parliament, or any description of men, or any generation of men, in any country, possessed of the right or the power of binding and controlling posterity to the "end of time," or of commanding for ever how the world shall be governed, or who shall govern it ; and therefore all such clauses, acts or declarations by which the makers of them attempt to do what they have neither the right nor the power to do, nor the power to execute, are in themselves null and void. Every age and generation must be as free to act for itself in all cases as the age and generations which preceded it. The vanity and presumption of governing beyond the grave is the most ridiculous and insolent of all tyrannies. Man has no property in man ; neither has any generation a property in the generations which are to follow.” Thomas Paine : Rights of man - Being an Answer to Mr. Burke’s Attack on the French Revolution - Part I - 1791.
[10] Voir là-dessus le livre d’Ernst Kantorowicz : Les Deux corps du roi - Essai sur la théologie politique au Moyen Âge - 1957.
[11] Rudolf Rocker - Nationalisme et culture - chap X, p. 180.
Re: la catastrophe nucléaire de Fukushima
La situation vient d'empirer sévèrement
Source : http://catastrophe-de-fukushima.fr/ (article du 13 mai 2011)

Source : http://catastrophe-de-fukushima.fr/ (article du 13 mai 2011)
La situation empire à Fukushima
Cela faisait plusieurs jours que la cuve du réacteur n°1 aurait dû être pleine. Mais hier le niveau de l’eau était même un mètre sous le niveau des barres de combustible.
Au fond de la cuve la température est comprise entre 100 et 120°C, ce qui semble indiquer que les barres auraient glissé au fond. Le combustible aurait donc été beaucoup plus exposé à l’air que ce que pouvait affirmer TEPCO jusqu’à présent.
De plus, le niveau de l’eau indique d’importantes fuites. L’eau fuit également de l’enceinte du réacteur dans les sous-sols puis vers le bâtiments turbine.
Mais la nouvelle la plus grave est que le cœur fondu du réacteur n°1 a percé la cuve de plusieurs trous. Il se retrouve donc en partie dans l’enceinte de confinement en béton qui n’est plus étanche depuis le séisme et le tsunami du 11 mars. La faiblesse des cuves avaient été prévue par certains experts.
En effet, ils avaient mis en garde contre l’utilisation de l’eau de mer au début de la catastrophe, car la très haute température issue de la fonte du combustible associée à une forte corrosion (par le sel) représentait un danger pour la résistance des métaux de la cuve.
En ce qui concerne le réacteur n°3, TEPCO a reconnu hier savoir depuis le dimanche 8 mai que le niveau de l’eau dans les sous-sols est alarmant. La compagnie aurait colmaté la fuite avec du béton, mais elle ne sait pas depuis quand cela fuit. Ce sont les ouvriers qui, à l’aide d’une caméra, avaient découvert que l’eau se déversait dans la mer.
Dans la fosse, la contamination en césium 134 est de 37 millions de becquerels par litre et de 39 millions en césium 137.
Dans la mer il y aurait environ 2 millions de becquerels par litre en césium 137. Mais toujours pas un mot sur les habitants de l’océan.
En revanche, on apprend que le gouvernent encourage l’abattage des animaux d’élevage qui sont restés dans la zone des 20 kilomètres autour de la centrale de Fukushima. Il y en a plus de 10 000, plusieurs milliers ont déjà dû mourir de faim car totalement abandonnés depuis l’évacuation de la population.
Les habitantes et habitants évacués souffrent d’ailleurs de plus en plus de discriminations (refus dans des hôtels, moqueries, sentiment de honte, etc.), entre autres par peur que la radioactivité soit contagieuse, ce qui, rappelons-le, n’est absolument pas le cas.
Cela est d’autant plus alarmant que selon certains experts les opérations s’étendront sur une vingtaine d’années, soit autant de temps durant lequel les régions alentours risquent de rester contaminées.
En plus des fuites, des rejets de gazs radioactifs, de la fonte du combustible et de sa percée de la cuve du réacteur, le risque d’explosion est toujours présent puisque les enceintes de confinement ne sont plus étanches et que de l’hydrogène est produit par la dégradation du combustible. Afin d’éviter que de l’air ne pénètre dans les réacteurs, TEPCO injecte constamment de l’azote gazeux dans les réacteurs pour saturer leur atmosphère et empêcher l’air de pénétrer par les fuites.
Deux mois après le début de la catastrophe de Fukushima la situation continue d’empirer et les autorités japonaises font de jour en jour la démonstration de leur incapacité à gérer une telle situation.
Re: la catastrophe nucléaire de Fukushima
Alors que des experts indépendants nous ont dit pendant des semaines qu’il existait des preuves qu’une catastrophe nucléaire était en cours à Fukushima, confirmation par les autorités japonaises qui a été absent de l’histoire officielle au cours des deux derniers mois.
Aujourd’hui, tout change avec l’annonce que les travailleurs du réacteur nucléaire ont finalement entré dans le réacteur n ° 1 du bâtiment pour trouver dès les 5 premiers mètres les barres de combustible de 13 pieds de long qui avait complètement fondu dans un bassin de lave en fusion qui se trouve maintenant sur le fond de la enceinte de confinement du réacteur.
Temps comprimé des séquences vidéos des réacteurs nucléaires de Fukushima enfumés:
http://www.youtube.com/watch?v=QTByn0FLMh0
Fusion nucléaire à l’usine de Fukushima
L’un des réacteurs de la centrale paralysé de Fukushima Daiichi a subi un effondrement nucléaire, les responsables japonais l’a admis pour la première fois aujourd’hui, décrivant une piscine de combustible fondu au fond de la cuve de confinement du réacteur.
En Ryall Julian dans Paris PM Tokyo le 12 mai 2011 02:01
Les ingénieurs de la compagnie Tokyo Electric Power (Tepco) est entré dans le réacteur n ° 1 à la fin de la semaine dernière pour la première fois et j’ai vu les cinq premiers pieds ou de tiges du noyau de carburant de 13 pied de long qui avait été exposée à l’air et fondu vers le bas.
Auparavant, Tepco avait estimé que le coeur du réacteur avait été submergé dans l’eau suffisamment pour maintenir sa stabilité et que seulement 55 pour cent de la base avait été endommagé.
Maintenant, l’entreprise craint que le bain de fusion du combustible radioactif peut avoir brûlé un trou dans le fond de la cuve de confinement, ce qui provoquerait des fuites d’eau.
« Nous allons devoir revoir nos plans», a déclaré Junichi Matsumoto, un porte-parole de Tepco. « Nous ne pouvons pas nier la possibilité qu’un trou dans la cuve sous pression ait causé des fuites d’eau ».
Tepco n’a pas précisé quels obstacles il y a d’autres pour arrêter une fuite de combustible radioactif si le bâtiment de confinement en acier a été percé. Greenpeace a déclaré que la situation pourrait rapidement dégénérer si « la lave fond par le navire ».
[...]
Source: The Telegraph
http://www.youtube.com/watch?v=VV97lRsVcyw
« Le réacteur N ° 1 est dans un état d’effondrement »
Tokyo Electric Power Company affirme que le réacteur n ° 1 à l’usine de Fukushima Daiichi de l’énergie nucléaire est suspecté d’être dans un état de « crise ».
La compagnie d’électricité, a déclaré jeudi que la plupart des barres de combustible sont susceptibles d’avoir fondu et était tombée au fond du réacteur. Plus tôt dans la journée, elle a constaté que l’eau de refroidissement dans le réacteur est à un niveau qui exposerait complètement les barres de combustible nucléaire si elles étaient dans leur position normale.
La société estime que le combustible fondu est refroidi, à en juger par la température de surface du réacteur.
Mais elle soupçonne l’effondrement créé par un ou plusieurs trous dans le fond du réacteur provoquant des fuites d’eau dans la cuve de confinement.
Il soupçonne aussi que l’eau s’infiltre dans le bâtiment du réacteur.
[...]
Source: NHK
Mise à jour:
Last update / Dernières mises à jours effectuées le Friday 13 May 2011 à 18:23
Alerte_Radiation_Fukushima_Japon_Centrale_nucleaire 13 05 2011
Dernières informations :
Divulgations de TEPCO : Réacteur n°1, enveloppe inox 304L fissurée et cuve percée suite à l’effondrement et à la fusion des barres de combustibles, très importantes fuites hautement radioactives, refroidissement impossible, eau à moins 5 mètres, le cœur du réacteur est maintenant exposé à l’air, le devenir devient problématique et incertains aussi pour les réacteurs n°2,3 et 4, le calendrier du plan de stabilisation de TEPCO totalement remise en cause, créations de sarcophages d’encapsulage des bâtiments réacteurs en béton accrochés sur le rocher à moins 50 mètres en étude d’urgence avec de la zéolite pour absorber les matières radioactives.
Toute dernière information sous réserve et qui reste à être confirmée : le bâtiment du réacteur N° 4 se serait incliné, des travaux de consolidation d’urgence seraient en cours (cette information US est aussi visuelle, en principe pas d’effet d’optique, si elle est confirmée, pourrait signifier de graves développements). Rappel : la confirmation de cette information est en attente.
Re: la catastrophe nucléaire de Fukushima
Source : http://catastrophe-de-fukushima.fr/ (article du 15 mai)
Un ouvrier est mort sur le site de la centrale de Fukushima
Hier, un ouvrier âgé d’une soixantaine d’années a eu un malaise alors qu’il travaillait au premier étage de la centrale de Fukushima. Il est décédé peu de temps après.
D’après TEPCO cela n’aurait rien à voir avec le taux de radioactivité puisqu’il n’aurait reçu qu’un débit dose de 0,17 millisieverts.
Toujours est-il que le drame a eu lieu et que cet homme, apparemment en bonne santé, est mort.
De plus, alors que TEPCO avait annoncé avoir fait baisser le taux de radioactivité dans le bâtiment du réacteur n°1 grâce au système de ventilation, des nouvelles données ont montré des taux extrêmement élevés.
En effet, 700 millisieverts par heure ont été enregistré à l’étage du bas et 1000 millisieverts par heure au premier étage. Et dans la partie sud-est du bâtiment le niveau de radiation atteint 2000 millisieverts par heure, soit un taux de radioactivité près de 18 millions de fois supérieur au niveau normal.
Toujours concernant le réacteur n°1 de Fukushima, l’association Greenpeace a déconseillé à TEPCO de noyer le réacteur sous l’eau car le contact entre l’eau froide et le combustible fondu risquerait de provoquer une explosion brisant l’enceinte du réacteur.
TEPCO nie la possibilité d’une telle explosion mais va tout de même revoir son idée de noyer le réacteur.
Une nouvelle affaire dans laquelle TEPCO a caché des informations a été révélé hier. Il s’agit d’informations concernant la situation du réacteur n°3 avant les explosions d’hydrogène du 14 mars qui avaient blessé 7 ouvriers.
Le 13 mars des taux de 300 millisieverts par heure à la porte d’entrée du réacteur avaient été enregistrés, et un taux équivalent voire supérieur avait été enregistré au nord de la porte.
Ces données n’ont jamais été rendues publiques alors que des travailleurs tentaient de reprendre le contrôle du réacteur. TEPCO disposait également d’informations concernant une forte concentration en hydrogène alors que la compagnie tentait d’injecter de l’eau de mer.
Par ailleurs, TEPCO a fait savoir hier que les mesures du niveau de l’eau dans les réacteurs n°2 et 3 ne sont plus considérées comme fiables.
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