Les beaufs réacs s'expriment à Notre Dame Des Landes, mais passeront-ils à l'offensive?...
...encouragé par le maire Jean Paul Naud
Ah, la campagne, on connait bien. On aime la nature, les animaux qui nous entourent et qu'on élèvent, la solidarité qui peut parfois s'y nouer. Mais faut bien l'avouer, c'est aussi souvent le refuge des propos et comportements des plus fachos et réacs... et on a pas mal eu à batailler personnellement contre cela. On est paysans parce que l'on aime la terre et ce qu'elle peut nous enseigner, en terme de respect des différences, de l'importance de chaque être vivant, même de celui qui parait le plus insignifiant... mais on se demande si certain-ne-s de nos collègues y voient la même chose...
Alors on est pas trop étonné d'entendre sur France Inter qu'un "paysan" de Notre Dame Des Landes est prêt à tirer au fusil sur les camarades zadistes. On l'est encore moins lorsque l'on entend dans ce même enregistrement, fait par un journaliste surement à la botte des socialos, des gars dans le bistrot de NDDL, lâcher tous leurs ressentiments nauséabonds sur les camarades zadistes.
On retrouve donc de tout dans leur discours nauséeux, beauf et proche des fachos. Du mensonge lorsqu'ils mentionnent un soi-disant péage obligatoire sur la D281, alors qu'il s'agissait d'un faux péage Vinci à valeur humoristique (mais bon l'humour avec eux, ça se résume à comparer une vache à une femme...urk ! mais déjà entendu dans des bistrots et caves du 44). Y'a aussi le bon vieil argument du "bon à rien" (sic)... Peut-être que pour eux "bon à rien" signifie ne pas pointer au bistrot tous les jours, ils voulaient en fait dire "bon à rien...boire" non ?...
Sérieusement, comme tout bon beauf des campagnes, ils parlent de choses qu'ils ne connaissent pas. Ont-ils été voir les cabanes de la ZAD, ont-ils lu les nombreux textes écrits par les camarades, les potagers qui nourrissaient une centaine de personnes, la boulangerie zadiste qui nourrit toujours pas mal d'habitant-e-s de NDDL et des environs, la chèvrerie... ?
Et puis même, ils n'ont pas torts d'être bons à rien nos camarades dans un système qui vous rend esclaves de vous-mêmes, qui vous enchaînent par des crédits de toute sorte dans un boulot commun pour une maison aux normes pour une vie aux normes ! Bon à rien pour le système peut-être, mais pour eux-mêmes pas du tout, car ils prennent le temps de réfléchir, de discuter et d'agir collectivement, de tâtonner, de bricoler pour trouver quelque chose qui sera véritablement bon pour eux/elles, pour le reste du monde et pour la nature.
Ce seraient plutôt eux les bons à rien, ces beaufs de campagnes qui n'arrivent pas à rentrer des vaches égarées au bout de deux jours ! (non mais on se fout de qui ?!). On imagine bien leur "agriculture de pro", comme ils disent, avec ses pesticides, ses engrais chimiques qui nous tuent au quotidien. Ce seraient plutôt d'eux dont on devrait avoir peur !
Quand aux arbres coupés (qui d'ailleurs ne le sont plus depuis longtemps par décision collective sur la ZAD, et qui sont "replantés" via des appels à plantation), à la D281 et ses chicanes et trous dans la route... peut-être préféreraient-ils que l'aéroport se réalise et élimine complètement cette route et les arbres qu'ils ont l'air de tant chérir (hypocrisie!)?! On voudrait après nous faire croire qu'ils sont contre l'aéroport, non mais on se fout encore de notre gueule !
En fait, si on est autant en colère, c'est parce qu'à la fin de cet enregistrement de france inter-socialo et dans un enregistrement précédent, on entend Jean Paul Naud (Jean Paul Nigaud ?), maire de Notre Dame Des Landes, déblatérer une nouvelle fois ses discours de terreur, propres à ne pas calmer les réacs du coin ! Ce bon vieux maire de NDDL, toujours prêt à veiller sur la propreté de son territoire, comme il y a deux ans, où il avait demandé, par lettre au préfet, l'expulsion rapide de tous/toutes les zadistes.
Cette fois-ci, les zadistes, et les jeunes en général, sont assimilés à des pollueurs en puissance, des envahisseurs d'un bourg si tranquille habituellement... merde on s'est trompé jean paul ! On croyait que c'était Vinci et le parti socialo les envahisseurs et pollueurs mais apparemment on doit pas être du même bord. Ah oui, on avait oublié, tu es contre l'aéroport en facade, mais par derrière tu collabores, comme d'autres élus des communes concernées par le projet, avec le PS, pour que les impacts du projet éventuel (mais pour vous certain, c'est pour cela que les zadistes vous dérangent tant...hein, hein...) ne nuisent pas trop à tes électeurs/trice-s, et donc à toi-même.
Tu es aussi coprésident du collectif des élu-e-s qui doutent de la pertinence du projet d'aéroport(CEDEPA) (sic). Ah, nous on croyait qu'il n'y avait pas de doute sur la question... mais au fait comment cela se fait qu'il existe toujours ce collectif composé de ce genre d'élu-e-s? Petite question personnelle à la coordination des opposant-e-s à l'aéroport de NDDL (en fait seulement composée de partis et d'associations) qui compte quand même Debout La République dans ses rangs... y'a de quoi être fière quand même (sic).
Pour finir, Jean Paul Naud ne plonge pas du tout dans la caricature politicienne en affirmant que les habitant-e-s de NDDL sont majoritairement contre l'aéroport de NDDL mais massivement contre les zadistes... c'est pas comme si les dons et soutiens de toutes sortes affluent pas mal du bourg de NDDL... Mais en fait Jean Paul, tu n'es plus du tout à l'écoute de tes électeur-trice-s, qu'est-ce que tu fais là alors ? Ce n'est plus l'heure d'être à la récré et d'avoir peur des plus débrouillards que toi jean paul. Il faut changer de bac à sable dans ces conditions là....
Mais ne t'inquiète pas jean paul, tu retrouveras tes petits camarades au bistrot après la fin de la lecture de cet article, et vous pourrez ressortir toutes vos vieilles saloperies bien crasses sur les zadistes en rigolant comme des bons beaufs que vous êtes. Et pourquoi pas préparer la prochaine charge* contre les zadistes à coups de pétoires et de hochets ?
A moins que d'ici là on te vire de la mairie... Ce sera peut-être l'heure de sonner la fin de la récré ?
Des paysans bio du 44, membres du CLCA
* On rigole mais lors de la nuit de samedi à dimanche, au cours du festizad, des habitant-e-s du coin ont gueulé des insultes xénophobes, homophobes, genre: "bande d'enculés"(sic) en direction de plusieurs camarades et d'un membre du CLCA, puis, deux heures plus tard, tagués une dizaine de camions de slogans pro-aéroport et pro-Vinci. L'un d'entre nous se souvient de la lutte contre le projet de centrale nucléaire du Carnet (44), où des petits fachos du coin tiraient à coups de fusils sur les manifestant-e-s sous les yeux des flics, ont brûlé plusieurs bus et voitures de camarades venu-e-s lutter contre ce projet... et tout cela avec le soutien tacite du maire. Bientôt la même à NDDL... ?
Le lien vers les enregistrements de France Inter : http://www.franceinter.fr/depeche-un-fe ... des-landes
Lire aussi En réponse aux mensonges et aux courbettes de Jean-Paul Naud et Philippe Grosvalet par rapport au événements aux Ardillières début mars : http://zad.nadir.org/spip.php?article252
lutte à Notre Dame des Landes
Re: lutte à Notre Dame des Landes
Re: lutte à Notre Dame des Landes
Défendre La Chataigneraie
A Notre-Dame -des-Landes
« Enfin, je dois encore te dire ça : beaucoup d'entre nous ignoraient la saveur de la liberté, et ils ont appris à la connaître ici, dans les forêts, dans les marais et les périls, en même temps que l'aventure et la fraternité (...).
Si ce n'est ainsi qu'il faut faire, quoi faire?
Et si ce n'est maintenant, quand alors? »
(Primo Levi, Maintenant ou jamais)
A l'ouest de la Lande de Rohanne, dans la Châtaigneraie, un petit village a été bâti dans le temps d'une semaine, sans autorisation préalable. Cet ensemble de maisons de bois se divise en deux parties : l'une destinée à dormir et à soigner, l'autre composée d'une grande cuisine, une salle de réunion, une taverne et une manufacture. Près de quarante mille personnes rassemblées le 17 novembre contre un projet d'aéroport et pour la ré-occupation du bocage que dépeuplaient les forces de l'ordre depuis le 16 octobre, en rasant des maisons anciennes, confluèrent de Notre-Dame -des -Landes vers la forêt. Dès lors commença, plus qu'un chantier : une oeuvre, une oeuvre commune. Tel jour au son d'un duo de saxo et d'accordéon grimpé sur un toit, tel autre sous une pluie battante ; toujours dans la boue et sous les espèces d'une fraternité communicative. Un de ces moments de pur bonheur où l'on pourrait croire qu'un tel déploiement de forces libres est facile et durerait toujours. Pourtant, tout a été accompli sous la pression jamais relâchée des gendarmes, des hélicoptères, des déclarations menaçantes des notables, et dans la conscience que le reste du monde n'avait pas changé, qu'il regorgeait de dispositifs hostiles, braqués contre nous dès lors que nous démontrions par l'exemple que nous n'avions pas besoin d'eux pour nous conduire.
Une telle oeuvre est le fruit de ce qui, autrefois, portait le beau nom d'émotion populaire : un ébranlement d'être qui engendre ce cri : ça suffit ! On a tout supporté jusque-là, les mutilations et les prothèses, la mise à l'encan de tout ce qui vit, le bétonnage des sols, la programmation et la traçabilité de tous les déplacements, des sentiments et des gestes, et les discours des imposteurs pour faire avaler tout cela. Mais il aura suffit qu'à Notre-Dame-des-Landes les machines de l'Etat viennent ravager, sous haute protection policière et après des années de tension, le potager du Sabot, les cabanes des bois de la Saulce et de Rohanne, des Cent chênes et de la Bell'ich, les vieilles fermes du Rosier, des Planchettes, de La Gaité et quelques autres, pour que la colère remonte des profondeurs. Autant de destructions, autant de blessures, autant de raisons d'apporter dans la Z.A.D. ( Zone d' Aménagement Différé, devenue Zone A Défendre) tout ce que nous avions de meilleur : matériel pour reconstruire, vêtements, nourriture, literie, forces, rêves et pratiques qui se conjuguent pour figurer une conception concrète du monde, foncièrement opposée à celle de l'entreprise Vinci dont les édifices ( aéroports, parkings, autoroutes ...) reposent sur la dévitalisation froide, préalable, des territoires qu'elle occupe, pour plaquer ses décors en béton massif. Auprès d'eux, quoi de plus frêle que ces assemblages de bois, de paille et d'argile, que nous façonnons : des châteaux de cartes gonflés de sève, de vie, qui ressemblent à nos rêves mais sculptés dans la matière, et que nous défendrons comme on défend sa peau.
Un « kyste », déclare l'Etat chirurgical ; une « zone de non-droit » selon les barons du département. Est-ce en vertu de tels commentaires qu'il existe des juges pour exécuter la sentence de Vinci – faire table rase – en bannissant systématiquement ceux qui comparaissent en justice pour faits de résistance aux gendarmes ? Mais ceux qui distribuent si généreusement leurs forces sont chez eux dans la Z.A.D., et c'est une manière de crime de les arracher à un sol et à un milieu qui redonne le souffle et la vie à toutes sortes de déracinés. Ce bocage, ainsi habité, est un refuge et un commencement.
« Mes bottes me manquent » a écrit un jeune tailleur de pierres emprisonné pour cinq mois. Les bottes et la boue, la vie commune, les animaux de rencontre, les coups de griffe des ajoncs, l'épuisement, le pain de chaque jour, les feux dans la brume, les barricades habitées, les planches transportées et cloutées, les frondes forgées, la nourriture offerte ... C'est la vie même, sous la forme d'une brèche aux mille contours par où s'engouffrent les mille visages de l'avenir, que veulent canaliser ou anéantir les spéculateurs du vivant.
Cette brèche, il faudra la tenir ouverte et pour cela, défendre ce lieu « jusqu'à l'extrême limite » ; parce qu'il incarne l'un des terrains que nous offre la vie pour éprouver nos forces effectives et mesurer ( la mesure d'aimer, c'est d'aimer sans mesure ) nos chances de faire de notre passage d'enfants perdus sur la terre une aventure directe, âpre, éblouissante.
Patrick Drevet, à la Châtaigneraie, le 7 janvier 2013
Re: lutte à Notre Dame des Landes
SOUTIEN AUX INCULPéES de la ZAD /NOTRE DAMES DES LANDES 10/01
Notre Dames des Landes Z.A.D ACTION A PARIS Solidarité avec tous les inculpéEs le 16 janvier 09.00 24 em chambre correctionnelle ( Entrez individuellement dans le palais, ce sera plus facile pour entrer dans le palais de justice et ainsi être visible dans la salle d’audience ou tout du moins devant la salle ) pour soutenir nos poteESSES accuséEs de dégradations.et refus de prise ADN tags... et les personnes incarcérées à Nantes (par exemple six mois ferme pour un camarade pour avoir voulu dégager un garde mobile déguisé en manifestant d’une barricade)
Rassemblement devant le Palais de Justice à 11h30 métro Cité, si par mesures "de sécurité répressive" la station Cité était fermée au public BUS 38 67 métro Chatelet ou St Michel... Ramener de quoi pique niquer..... Venez Nombreux contre toute l’illégitimité de la répression.de plus en plus active contre nos espaces de liberté de pensée. Ne vous laissez pas impressionner par le dispositif policier qui sera surement mis en place pour nous empêcher de nous rassembler et exprimer notre mécontentement face à ce système qui utilise la répression pour nous formater et qui nous engage à reproduire un système, qui de toute évidence augmente les inégalités entre les individuEs, qui donne tous les droits et le confort à une certaine minorité s’enrichissant méprisant les droits les plus élémentaires d’unE être humainE qui devient de plus en plus riche et pour la majorité de plus en plus pauvre, ce qui suppose de problème de logements, des problèmes pour se soigner normalement, pour seulement se nourrir normalement dans la 5em puissance mondiale et normalement considérée comme le pays des droits de la Femme et de l’Homme . La lutte continue !
Collectif IDF ZAD
PS VINCI tire la majorité des ses profits en construisant des prisons totalement inhumaines complètement automatisées qui empêchent maintenant toute relation entre les prisonniers ou même des relations un tant soi peu humaine s avec le maton si par hasard un homme a envie de se suicider, il ne peut plus appeler à l’aide La France est visée par L’O.I.P.( Observatoire International des Prisons) et les rapport d’Amnesty International comme pour entretenir les prisons les plus inhumaines d’Europe...
Re: lutte à Notre Dame des Landes
Saines et sauves
Pendant cette longue absence, je n'en ai pas moins gueulé sur Twitter, sur divers sujets — les connards homophobes, les crétins machistes qui s'assument pas (et même ceux qui s'assument), la surveillance, les élitistes, les bigots, les flics, la répression, les pollueurs, les capitalistes. Et ce sera pareil cette année. Je n'ai toutefois pas trouvé matière à écrire un vrai post, surtout parce que ça m'aurait donné l'impression d'enfoncer des portes ouvertes.
Mais je voulais revenir sur une histoire dont les grands médias nous ont rebattu les oreilles avec une médiocrité affligeante, à savoir la "fugue" de Camille et Geneviève, les deux lycéennes qui ont osé s'échapper de leur lycée pour aller rejoindre la Zone A Défendre de NDDL.
Ils disent que c'est une fugue. Que c'est pas bien, que ce sont des jeunes en pertes de repères, que leurs parents faut les comprendre. Et surtout, surtout, ils insistent bien sur leur âge. Des "jeunes filles", des "adolescentes" voire des "ados" (ce diminutif qui décrédibilise encore plus les paroles et les actes de quelqu'un). Bref, des gens irresponsables.
Putain de merde. Le nombre de fois où j'ai eu envie d'exploser la radio/l'ordinateur.
Ces filles se sont débrouillées toutes seules. Autonomes. Elles ont eu le courage de partir pour aller donner un coup de main, se sentir utiles, lutter. Elles ont eu le courage d'accomplir ce que je n'ai pas su faire : partir vraiment, aller lutter concrètement, joindre leurs gestes à la parole, prendre leurs idées en main, faire.
Et leurs parents, au lieu de se poser des questions sur la force de ce geste, de les féliciter pour leur investissement politique, vont les chercher de force, alors que Camille les avaient invités à venir voir comment ça se passait.
C'est pourtant ce qu'on prône, nan, en méritocratie ? Les self-made (wo)men, tout ça… Des gens qui se prennent en main (dixit mes profs).
Aaaah oui. Mais il y a un petit problème. Plusieurs, en fait.
D'abord, elles vont quand même voir des gens ultra-dangereux.
Des anarcho-autonomistes. Des délinquants. Des opposants au gouvernement qui utilisent des méthodes de protestation très très louches, comme les débats, les concerts, le plantage de choux-fleurs, l'écriture de tracts (activité qui rappelle la période souvent évoquée avec un ton paternaliste et condescendant, genre c'était-pas-sérieux-et-ça-a-pas-marché, mai 68).
C'est tellement suspect que l'autre soir, au JT de France 2, la journaliste disait que Camille n'avait "subi aucune agression". Avec deux sous-entendus : "c'est bizarre" et "si elle avait eu quelque chose, ça aurait forcément été la faute des anarchistes".
Mais dites-moi, c'est qu'on avait peur hin. C'est sûr que depuis deux mois, c'est vraiment les Zadistes qui font le plus preuve de violence. J'aurais eu plus peur qu'elle se fasse taper par des flics, personnellement.
Ensuite, ce sont des gens qui n'ont pas eu envie de suivre des voies toutes faites. Ça, ça ne plaît pas, ni aux parents, ni à l'opinion, ni aux flics, ni aux journalistes de France 2, ni aux ministres. Ces ingrates qui osent défier le système qui les nourrit !
Et puis, et puis, leur âge.
La place des mineurs, c'est à la maison chez papa-maman. Sûrement pas en train de prendre des initiatives.
Les mineurs ne doivent pas trop réfléchir.
Ou plutôt si. Ils doivent réfléchir à se trouver une "bonne place" dans la société. Et pour ça, ils doivent ingurgiter ce qu'on leur sert à l'école. Que la démocratie c'est le bien, que le capitalisme ça va forcément avec et que c'est tout ce qui existe pour éviter les dictatures. Et par-dessus tout, que l'enfant ou l'adolescent a une place bien définie (celui pour qui on décide), tandis que l'adulte a le rôle du décideur.
Et que ces rôles ne changeront jamais.
Alors autant l'accepter.
Autant se résigner.
Les mineurs doivent réfléchir selon des normes imposées "pour leur bien".
Les mineurs doivent être continuellement protégés, et ce sont les gentils adultes qui vont le faire.
Que… quoi ? Qu'entends-je ? L'autogestion ? Mais vous n'y pensez pas ! Des enfants ? Se protéger eux-mêmes ? Ils en sont incapables, voyons. Ils sont faibles. Ils sont inexpérimentés. Et l'expérience, bien sûr, ne s'acquiert qu'à l'école dans les bras des adultes. Pas sur les routes ou en construisant des cabanes en rondins.
Ceux qui contestent cette vision des choses doivent en permanence se justifier de leurs idées : la domination des adultes sur les enfants n'est pas admise et remise en question par grand monde. Elle semble couler de source.
Non, je ne dis pas qu'il ne doit jamais y avoir d'adultes pour donner quelques repères aux enfants.
Non, je ne pense pas qu'un enfant de cinq ans doit pouvoir faire ce qu'il veut.
Non, je ne suis pas contre la notion de respect, au contraire. Je veux juste que ce respect soit exactement le même de l'adulte pour l'enfant que de l'enfant pour l'adulte. Sans que plus personne ne dise "mais enfin, c'est évident, on ne doit pas le même respect à quelqu'un de 10 ans qu'à quelqu'un de 40".
Oui, je connais des gens de tous âges qui défendent ces idées.
Non, ce n'est pas lié à une rébellion passagère contre mes parents. C'est politique. Ça s'inscrit dans un refus du monde tel qu'il est, dans un refus de toutes les oppressions et de toutes les inégalités.
(Et suivent les habituelles approximations sur l'autogestion) : Non, je n'ai jamais dit qu'il ne devait pas y avoir de règles, anarchie ≠ anomie. Non, ça ne conduit pas au chaos. Oui, ça a déjà été expérimenté et ça a très bien marché, ça existe toujours aujourd'hui.
A l'école, on nous dit qu'on doit être « responsables ».
Responsable, pour eux, ça veut dire rentrer dans le rang. Faire plaisir aux profs. Être sage, ne rien déranger. Ne pas faire partie des statistiques de la délinquance juvénile, "problème fondamental de nos sociétés actuelles". Se "prendre en main", mais selon leurs règles.
Si tu ne corresponds pas à ce schéma (et même pas besoin de caillasser des voitures, hein, suffit d'avoir des idées un peu bizarres), tu es décrété inexpérimenté, immature, idéaliste. Bref, la définition habituel du "jeune" par les adultes.
On doit tous s'excuser d'être libres, mais encore plus quand on est jeune, femme, pas très hétéro et pas très blanc.
Le fugueur ou la fugueuse est toujours supposé instable, victime de problèmes familiaux, etc. Toujours sans but.
Nous sommes trop jeunes pour comprendre, trop jeunes pour penser par nous-mêmes. On nous rabâche ça tous les jours, mais la justice des adultes peut quand même nous foutre en prison quand ça les arrange. Toujours ça de potentiel contestataire en moins.
Ce qui est drôle, c'est de voir les journalistes qui aimeraient bien pouvoir dire que les deux filles ont été maltraitées, mais qui sont bien obligés de rapporter leurs réactions : elles étaient en sécurité, elles se sentaient en accord avec elles-mêmes, et utiles à une lutte.
Je me suis surprise à apprécier les déclarations du proc. Il les prend au sérieux, lui ; beaucoup ont considéré cet acte comme quelque chose d'irréfléchi. Des mineures qui s'engagent, réellement, dans un vrai combat politique, pas juste pour "jouer les rebelles", ça n'existe pas dans l'idée qu'ils se font de la jeunesse.
Il suffit de voir les premiers paragraphes, lamentables, précédant cette interview de Geneviève dans Le Parisien.
"Le manteau de cuir clouté, les rangers de bûcheron et le pantalon camouflage n’y font rien. Derrière son look un peu rude, Geneviève cache mal sa petite bouille d’adolescente."
"Les deux ados, qui se revendiquent anarchistes, voulaient goûter à la vie en communauté sur fond de contestation écolo."
On a droit aux classiques. "Elle essaye de faire rebelle mais en fait c'est un cœur tendre"… "Elle se revendique anarchiste" = "elle ne sait pas vraiment ce que c'est, elle est trop petite pour ça, elle ne se rend pas compte, elle ne l'est pas vraiment, c'est juste une attitude". Je passerai sur le sous-entendu condescendant sur le combat même de tous les zadistes.
Cet excellent article d'un zadiste (Lisez la suite, j'ai envie de le citer en entier. Faut juste ignorer les fautes d'accord dues à une louable volonté de parité du langage...) dit :
Si les réactions journalistiques sont si violentes, si les commentaires sur les blogs ou sites ”d’infos” sont si durs, c’est parce que Geneviève et Camille ont osé remettre en cause la famille et leur dépendance à l’autorité parentale, illes ont osé proclamer qu’illes étaient en droit de choisir ce qu’illes voulaient faire de leur vie, librement. [...] Les familles s’inquiètent nous dit-on, heureusement qu’illes s’inquiètent, illes ont décidés que c’est d’eulles que devait venir l’éducation apportée aux plus jeunes et illes n’ont jamais pensé à leur apprendre à vivre libre, illes n’ont jamais pensé à leur expliquer ce que pourrait être le quotidien sans eulles, illes s’inquiètent parce que ces deux jeunes ne sauraient pas (selon eulles) se débrouiller, se protéger, … Illes s’inquiètent parce qu’illes ont pris soin de ne pas leur apprendre tout ça. [...]
Illes s’inquiètent surtout, parce que les unes et les autres se rendent compte qu’en fait, les jeunes n’ont pas besoin d’eulles, que les parent-es ne sont utiles aux jeunes que tant qu’illes n’ont pas la possibilité de se nourrir par eulles-mêmes (et encore ce pourrait être aussi un besoin assumé par la société, comme cela c’est apparemment passé pour Camille et Geneviève, nourri-es par le partage de dons de tous horizons).
L'âge adulte n'est pas beaucoup mieux, mais au moins, tes pairs te considèrent comme un interlocuteur légitime.
Jamais on ne prend au sérieux le désir de révolte des enfants. Suffit de taper "children rebellion" dans son moteur de recherche : des images de petits garçons qui boudent, des solutions pour endiguer la "rébellion" de vos enfants qui ne veulent pas manger leurs épinards. Des analyses de psychologues disant que "ça les aide à se construire", aka "ça va passer, c'est normal, circulez, rien à voir". C'est ça, la révolte des enfants, pour beaucoup d'adultes.
Il est très difficile de trouver des informations sur les mouvements de mineurs des années 70 en France. Il y en a un peu plus sur les grèves d'enfants de 1911 en Angleterre, parce que leurs revendications paraissent aujourd'hui raisonnables : baisse du prix des livres scolaires, suppression des châtiments corporels. Ça ne vient pas d'une volonté de taire ces évènements. C'est juste que tout le monde s'en fout.
Les quelques discours positifs sur la jeunesse aujourd'hui servent juste à encourager leur engagement dans La Vie Politique pour dire "aaaah, les jeunes, l'aveniiiiir". Genre "ouf, heureusement que vous êtes là pour réparer les conneries des générations précédentes". Quand on s'intéresse à nous sans nous dénigrer complètement, c'est pour nous mettre sur le dos un engagement forcé. De manière raisonnable et "adulte", nous allons devoir « améliorer le système ». Pas nous révolter contre notre condition et contre le monde qui va avec. Jamais.
On demande aux élèves de respecter leurs profs sous prétexte d'une "reconnaissance de l'expérience et du savoir". Et alors ? On doit féliciter chaque prof de tout ce qu'il/elle sait en disant « merci maître » ?
Ça ne veut pas dire qu'on ne peut/veut rien apprendre d'eux (sinon je n'irais pas en cours de violon). Ça ne veut pas dire qu'on n'estime pas le travail qu'ils ont fait pour en arriver là. Ça veut juste dire que ce n'est pas ce qui doit déterminer les relations prof-élèves.
J'ai tellement envie que les gosses, ensemble, reprennent en main leur vie, leurs libertés, soient conscient de l'aliénation et aillent contre elle. Et même que les majeurs se joignent à eux.
L'aliénation des enfants fait partie d'un système, comme toutes les formes d'oppression. Elle témoigne d'un fonctionnement plus global. On ne sera pas assez de milliers de mômes pour la détruire. Il ne s'agit pas d'une guerre contre "les adultes", mais contre le monde qui leur permet d'être "les adultes", d'avoir le pouvoir qu'ils ont, et surtout de ne pas voir eux-même l'oppression qu'ils exercent sur les mineurs.
Re: lutte à Notre Dame des Landes
Appel à une journée internationale de dénonciation des violences d’Etat !
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https://copwatchnord-idf.info/?q=node/166Invitation à participer et relayer l’appel à la JOURNEE INTERNATIONALE DE DENONCIATION PUBLIQUE DES VIOLENCES D’ETAT
Le Samedi 26 janvier 2013 créons des espaces d’expressions publiques festifs et artistiques là ou nous le voulons ! http://zad.nadir.org/spip.php?article990
Victimes d’irréparables violences policières (fractures, hémorragies internes, éclats de grenades, surdités, yeux crevés…) plus de 120 blessé(e)s en deux jours lors de la dernière opération policière) et d’une forte répression politique (des centaines de procès et d’arrestations, et deux prisonniers politiques à ce jour), des occupant(e)s de la ZAD - Zone à Défendre contre le projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes - auxquels s’associe l’ACIPA, lancent une invitation à dénoncer publiquement les violences d’Etat le 26 janvier, dans toutes les villes de France et d’ailleurs.
Ces violences ont été extraordinairement choquantes, mais les occupant(e)s politiques de la ZAD ne sont évidemment pas les seuls à subir des violences d’Etat. Violences symboliques, légales, judiciaires, policières, militaires, institutionnelles, présomption de culpabilité, discriminations, humiliations, déportation de sans-papiers, contrôle de nos vies... sont autant de formes de violences ordinairement subies par la population. Invitation est donc lancée à toute personne qui se sentirait concernée à dénoncer aussi ces autres formes de la violence d’Etat.
Cet appel porte au delà des frontières, en résonance avec d’autres luttes contre la dictature économique et les grands projets inutiles qui l’accompagnent, en Italie (No TAV), en Espagne, en Russie (Kimski), au Brésil (Mouvement des Sans-Terre)...
A la violence d’Etat, nous avons décidé de répondre par des actions non-violentes, des marches festives, artistiques, conviviales et fédératrices. Il n’y aura pas d’organisateurs officiels, ni de programme prédéfini. Toute action artistique est donc la bienvenue (théâtre de l’opprimé, Chorales Républicaines de Sérénité (CRS), expos photos, projections vidéos, musique,...).
La marche de Nantes partira à 15 h de la place de la Petite Hollande.
Nous appelons a :
vous coordonner avec les comités de soutien de la zad - la liste est disponible sur zad.nadir.org.
relayer l’appel le plus largement possible afin que des espaces d’expressions fleurissent partout
Exprimons nous publiquement et collectivement, que les idées fusent, et que soit une nouvelle fois démontrée la force de l’auto-organisation populaire !
ZAD partout !
Quelques idées : Projection de vidéos ; chorales ; expositions (photos, musée des armes des "forces de l’ordre", témoignages...) ; théâtre-forum ; théâtre de l’opprimé ; clown ; ateliers divers (survie en garde à vue...) ; conférences gesticulées etc.
Témoignage : Une liste de textes, videos, idées en tout genre pourra vous être envoyée par mail : gadnv@riseup.net
Liste des comités de soutien à la ZAD : http://zad.nadir.org/spip.php?rubrique34&lang=fr
Re: lutte à Notre Dame des Landes
EN 2013 SEULE LA LUTTE DÉCOLLE ! CorrespondantEs du NPA 44 Hebdo Tout est à nous ! 177 (10/01/13)
Début d'année en fanfare pour les opposantEs à l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes : 20 000 personnes sont passées au festival organisé sur la Zad, dans une ambiance à la Woodstock version bretonne, pour assister aux concerts rap, reggae et punk organisés en soutien au mouvement.C'est dire à quel point Notre-Dame-des-Landes est devenue une lutte et un lieu populaires. De quoi énerver un pouvoir qui tente, dès qu'il en a l'occasion, de discréditer le mouvement, comme le montre l'actualité récente. Un pouvoir qui essaie de rétablir sa légitimé après l'échec de sa stratégie d’expulsion, en décrétant une commission de dialogue bidon dont le seul but est de faire passer la pilule aéroport à la population. Peine perdue, personne n'est dupe de la manœuvre, et les constructions sur la Zad ont repris de plus belle.
Le mouvement se construit
Même chose pour l'entreprise de communication honteuse des pouvoirs locaux : un appel d'offres pour du lobbying sur internet et auprès des journalistes a échoué, noyé par près de 3 000 réponses des opposantEs. Et ce n'est pas non plus en maintenant un harcèlement policier quotidien, en arrêtant et en condamnant des jeunes à la prison ferme (jusqu’à six mois) dans une stratégie d'usure, que le gouvernement Ayrault enrayera le formidable élan de solidarité qui continue de se développer.
Les 180 comités de soutien qui se sont réunis les 15 et 16 décembre le montrent. Les actions à venir aussi ! Le recul du gouvernement dans la mise en œuvre du projet fait que le temps joue désormais pour nous. D'ores et déjà des initiatives de grande envergure sont engagées : les 18 et 19 janvier, une journée d’action contre Vinci ; le 9 février, l'arrivée des marches Nice-Lille ; au printemps, une grande manifestation de remise en culture ; le 11 mai, une chaîne humaine de 20 000 personnes autour de la Zad ; les 4 et 5 août, un « méga rassemblement » avec pour objectif 300 000 personnes. Plus que jamais, à Notre-Dame-des-Landes en 2013, seule la lutte décolle !
Re: lutte à Notre Dame des Landes
Un opposant à l’aéroport jugé… au milieu des violeurs et des escrocs 17/01 Fabien Lécuyer
Curieux mélange des genres en ce moment au tribunal de Nantes (44). « Aristide », un opposant à l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes est jugé pour « participation à un attroupement sans arme après sommation de se disperser ». Les horribles faits ont été commis le 12 décembre dernier à Vigneux-de-Bretagne (44), sur la ZAD.
« Aristide » attend d’être jugé au milieu des escrocs, violeurs (deux affaires cette après-midi), consommateurs de stupéfiants, etc… La cour des miracles révèle aussi aujourd’hui des affaires de violence à la personne et autres atteintes aux biens et aux individus.
Une trentaine de personnes est présente sur le parvis du tribunal pour lui apporter son soutien. En face, une forte mobilisation policière est chargée de parer à tout débordement.
Re: lutte à Notre Dame des Landes
[Pont-de-Buis] 2 actions réussies contre l'aéroport NDDL et mauvaise soirée pour la ministre
Pour ce week-end d'actions contre VINCI, la coordination du Finistère des Comités de soutien contre l'aéroport de NDDL appelait à une double action. D'abord une manifestation vendredi à 16 h30, dans les rues de PONT DE BUIS, qui permit à environ 200 personnes de défiler joyeusement jusqu'à l'ancienne entrée de l'entreprise NOBELSPORT, entreprise désormais célèbre pour ses engins de répression (flash-balls et grenades assourdissantes) qui firent de nombreux dégats sur la ZAD il y a quelques semaines... Un tract fut distribué,puis le cortège remonta jusqu'à la nouvelle entrée, face au poste de gardiennage.
Un premier succès, malgré l'heure pas évidente pour les salariés, et malgré une température assez hivernale...
La seconde action de la journée était prévue à partir de 19 h, un rassemblement pacifique devant l'espace F. Mitterrand, en centre ville de Pont de Buis où devait se tenir une assemblée générale des élus socialistes du Finistère. Quelques nouvelles têtes rejoignèrent le premier cortège et la porte de la salle prévue étant ouverte, une grande partie des manifestants s'installa au premier étage, en effectuant une agréable re-décoration de la salle (voir photos) à base de divers produits NOBELSPORT ramassés sur la ZAD, afin que les élus puissent admirer la dangerosité de ces engins...
A 20 heures, alors que certains manifestants distribuaient des bols de soupe chaude, le sénateur François Marc eut la mauvaise idée de demander l'évacuation de la salle, ce qui bien entendu, n''était pas raisonnable vu la température extérieure... Quelques manifestants prirent le micro pour demander le dialogue à l'ensemble des élus présents dans la salle, mais en vain. Juste une délégation pourrait être reçue (10 personnes !) pour dialoguer avec la ministre présente. La notion assez vaine de délégation ne fit pas l'unanimité, l'assemblée proposant une discussion entre la salle et les élus. Ce qui ne sembla pas du goût des élus. Sans doute n'étaient-ils pas mandatés pour discuter de l'aéroport. Après quelques échanges un peu vifs, leurs chefs décidèrent de se replier en bonne ordre vers la sortie, sans que personne ne soit à "deux doigts" ni à "trois doigts", de les séquestrer, comme l'écrivait vendredi soir le journaliste du Télégramme. Le mouvement est demeuré bon enfant, même si certains étaient un peu énervés d'entendre un sénateur socialiste parler de démocratie...
L'assemblée générale des élus socialistes et républicains (UESR 29) étant annulée, de chaleureuses discussions se poursuivirent une partie de la soirée permettant aux membres des Comités présents d'échanger sur les futures actions à entreprendre.
Un bon moment de convivialité et de politique...Une partie des manifestants aidèrent même les élus à ranger les chaises... La commission du dialogue travaille toujours à Nantes, mais à Pont de Buis, le dialogue avec les élus socialistes, c'était pas maintenant...
L'aéroport c'est non, on lâche rien, la ZAD est partout dans le Finistère, comme ailleurs...
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