Un militant assassiné par 3 néonazis parisiens

Le punk n'est pas qu'une musique ! Ici on discute de l'actualité, des manifs et des résistances en lien direct avec notre culture. "Make punk a threat again", ça vous dit encore quelque chose ?!
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Re: Un militant assassiné par 3 néonazis parisiens

Message par Nico37 » 17 juin 2013 17:54

http://communisteslibertairescgt.over-b ... 05964.html
23 juin, Mobilisation antifasciste unitaire : la direction confédérale choisit de ne pas s'y joindre !

Suite à l'agression mortelle du militant antifacsiste et libertaire Clément Méric, à l'émotion et à la colère légitimes suscitées par ce nouvel accès de violence des groupsucules d'extrême droite, de nombreuses organisations politiques, syndicales et associatives ont décidé d'appeler le dimanche 23 juin à une vaste mobilisation antifasciste. Le contenu de l'appel unitaire (voir ci dessous et Le Lien ici) met en cause à la fois les discours trompeurs et nationalistes des extrêmes droites françaises comme les responsabilités des gouvernements actuel et précédent dans l'application de politiques libérales, sécritaires et xénophobes qui alimentent justement les idéologies de haine et de violence raciste que le large spectre de la classe politique a condamné récemment.

Mais quel est notre étonnement que de constater que notre Confédération n'a pas daigné signer un tel appel et la mobilisation qui en découle? A part quelques syndicats Cgt (qui se comptent sur les doigts d'une main), nous n'y figurons pas. Alors que les militants et militantes Cgt se heurtent quotidiennement aux discours fascisants et racistes qui gangrènent les esprits de bon nombre de travailleurs et de chômeurs. Que les camarades de toutes sensibilités font montre d'une incroyable inventivité sur le terrain pour damer le pion aux sirènes nationalistes et xénophobes, en tentant de tout faire pour enclencher des dynamiques de luttes sociales.

Eh bien la Confédération dans une information aux organisations de la Cgt, provenant du secrétariat confédéral, justifie sa non signature par le fait que l'appel unitaire antifasciste ne contient pas "l'expression des valeurs auxquelles nous sommes attachés". S'ensuit un rappel de l'engagement de notre confédération à combattre le racisme et à dénoncer les thèses du FN depuis quelques années. Mais quelles valeurs dans cet appel seraient incompatibles avec celles de la Cgt?!!! Au contraire, c'est la décision de ne pas rejoindre cette mobilisation et l'appel qui est incompatible avec les valeurs de classe, antiracistes et antifascistes de la Cgt !

Cette position est incompréhensible. Elle n'est pas tenable! Nous souhaitons vivement que notre confédération revienne sur cette décision qui ne fait que semer le trouble dans nos rangs militants et jeter la suspicion sur la direction confédérale.

Nous appelons à ce que l'appel unitaire antifasciste soit débattu et rejoint par un maximum de syndicats Cgt et que ces derniers interpellent la direction confédérale afin qu'elle revienne sur sa décision, qu'elle prenne toutes les mesures adéquates pour mobiliser largement sur des bases sociales le dimanche 23 juin prochain à Paris et le samedi 22 juin dans les villes où sont prévues des rassemblements et manifestations. Notre combat syndical pour le progrès social est indissociable de notre combat contre les idées d'extrême droite qui gangrènent et entravent notre action auprès de tous les travailleurs et travailleuses.

Le fascisme tue. Ensemble, combattons-le !

Le 5 juin, des militants d’extrême-droite ont tué Clément Méric, syndicaliste étudiant et militant antifasciste. Ce meurtre nous indigne et nous révolte ; il s’inscrit dans la suite de très nombreuses agressions commises par des groupes d’extrême-droite ces derniers mois. La situation exige des actes forts, permettant de mettre un coup d’arrêt à la propagation de ces idées et pratiques nauséabondes.

Dans le respect de leurs différences, les organisations soussignées appellent à s’unir pour rendre hommage à Clément et pour éliminer la haine fasciste.

Confortés par des partis qui reprennent des propos et des pratiques de l'extrême droite, les groupes fascistes refont surface. Les dernières actions contre le mariage pour tous et toutes ont été l'occasion pour eux d'être mis sur le devant de la scène. Nous dénonçons la banalisation du FN et de ses idées xénophobes et racistes.

L'exclusion, le rejet de l'autre, la fermeture des frontières, la désignation de boucs émissaires, la dénonciation de l'immigration comme responsable de tous les maux sont des attitudes qui, l'histoire en témoigne, conduisent au pire. L’Etat entretient un climat délétère en organisant des expulsions massives qui participent à la stigmatisation des immigré-es et des Roms. Au contraire, il est nécessaire d’agir avec détermination contre les commandos fascistes.

Odieux et inacceptable en lui-même, le meurtre de Clément dépasse le drame individuel. Agressions contre les lesbiennes, bi-es, gays et les personnes trans, contre les immigré-es et les personnes issu-es de l'immigration, les musulman-es, actes antisémites, violences envers des militant-es antifascistes et des organisations progressistes, se sont multipliées dans toute la France comme à travers toute l'Europe. Le mensonge, la haine, la violence, la mort, voilà ce que porte l’extrême-droite, de tout temps et en tous lieux.

Ce n’est pas une question morale ; le fascisme se nourrit des peurs face à l’avenir : 5 millions de chômeurs et chômeuses, 8 millions de personnes vivant sous le seuil de pauvreté, 3,5 millions de mal logé-es, accroissement de la précarité, conditions de travail dégradées, licenciements, fermetures d’entreprises... Face à l’explosion des inégalités et aux politiques d’austérité, il faut reconstruire l’espoir collectif en une société plus juste. La question de la répartition des richesses que nous produisons est fondamentale. L’extrême-droite est à l’opposé de ces valeurs.

Utiliser la mort de Clément serait méprisable. A contrario, c’est honorer sa mémoire que de dire publiquement et ensemble ses engagements syndicaux et antifascistes, et de poursuivre encore plus nombreux-euses et déterminés-es ses combats pour la liberté et une autre société.

Unité contre le fascisme et l’extrême-droite !
Manifestation à Paris, dimanche 23 juin à 15h
Des manifestations seront aussi organisées en commun dans d’autres villes.

Nos organisations se réuniront de nouveau après la manifestation : éradiquer la menace fasciste nécessite un travail dans la durée et l’organisation de collectifs locaux. Nos organisations sont différentes, mais elles ont un point commun essentiel : le refus de l’intolérance, du nationalisme, de la haine, et de l’exclusion ; tout le contraire de ce que veut imposer l’extrême-droite !

Le fascisme et l’extrême-droite ne sont pas des courants politiques avec lesquels on dialogue ou on compose. Leur système est basé sur la violence physique, la haine, l’asservissement des peuples.

Premiers signataires (au 13 juin) :

AC !, Act Up Paris, Action antifasciste Paris Banlieue, Alternative Libertaire, APEIS, ATTAC France, CADAC, CEDETIM/IPAM, CGT Educ’action Versailles, CGT Educ’action Créteil, CNDF, CNT, Collectif Antifasciste Paris Banlieue, Collectif CIVG Tenon, CONEX (Coordination nationale contre l’extrême droite), Collectif de Saint Denis contre le FN et l’extrême droite, Confédération paysanne, Convergence et Alternative, DAL, DIDF, EELV, FA, FASE, FASTI , Fédération Anarchiste, FIDL, FSU, Fondation Copernic, Gauche Anticapitaliste, Gauche Unitaire, GISTI, Jeudi Noir, Justice et Libertés, L’appel et la pioche, La Horde, La LMDE, Les Alternatifs, Lesbian and Gay Pride Lyon, Les Debunkers, Marche Mondiale des femmes, Marches européennes contre le chômage, MRAP, Mémorial 98, MJCF, MNCP, M’PEP, NPA, PCF, PCOF, PG, Pink Bloc Paris, Ras l’Front Marne-la-Vallée, Ras l’Front 38, République et Socialisme, Réseau pour un avenir sans fascisme, SGEN-CFDT Académie de Versailles, SLU (Sauvons l’université), SNESUP-FSU, Solidaires Etudiant-Es, SOS Racisme, Sortir du colonialisme, Syndicat des avocats de France, Syndicat de la magistrature, UNEF, Union syndicale Solidaires, UNSP, VISA (Vigilance et initiatives syndicales antifascistes)…
La réponse de la Cgt en interne :

Information aux organisations

Secrétariat de la Direction confédérale

14 juin 2013

L’agression mortelle de Clément Méric a immédiatement fait réagir la CGT dans un communiqué confédéral le 6 juin dernier. Ce sont aussi de nombreuses organisations de la CGT qui se sont déclarées choquées par cette violence mortelle. Dans ce cadre, nombreuses manifestations à l’appel de plusieurs organisations, associations et partis politiques ont exprimé leur indignation et leur condamnation des thèses racistes et xénophobes.

Notre confédération a, en avril 2011, édité une brochure « Le front national ou l’imposture sociale ». Cet argumentaire reste la base de notre analyse et doit, plus que jamais, nourrir nos interventions, autant avec les autres acteurs du mouvement social, qu’avec les salariés.

La CGT a été contactée par Solidaires pour signer un appel à la manifestation du 2 juin 2013 « Le fascisme tue, combattons-le ».

La CGT a décidé de ne pas signer l’appel, dans lequel nous ne retrouvons pas l’expression des valeurs auxquelles nous sommes attachés.

Pour autant, nous considérons que le syndicalisme a une responsabilité pour mobiliser les énergies et les intelligences en direction du monde du travail, de la jeunesse, des privés d’emploi et des retraités.

Aussi, nous devons amplifier avec les organisations syndicales de salariés et de jeunesse, un travail collaboratif pour une série d’initiatives qui relient le combat contre les thèses d’extrême droite et les exigences sociales exprimées par les revendications.

Nous souhaitons le faire avec l’ensemble des organisations syndicales de salariés et de jeunesse qui le décideront. La FSU a d’ores et déjà invité les organisations syndicales qui le souhaitent réfléchir à des modules de journée d’étude, de formation.

Nous le savons le terreau des idées de l’extrême droite, du racisme, de la xénophobie trouvent ses racines dans la peur de l’avenir, le chômage de masse, l’explosion de la précarité, des inégalités générées par des politiques patronales et gouvernementales qui tournent le dos depuis trop longtemps à la satisfaction des besoins du monde du travail, des jeunes, des privés d’emploi, des retraités et ce dont a besoin le pays pour se développer : une autre répartition de la richesse créée par le travail pour le progrès social.

C’est le sens de l’engagement de la CGT avec les salariés au quotidien. C’est le sens de l’engagement de la CGT partout où les intérêts des salariés sont en jeu, à l’exemple de la Conférence sociale les 20 et 21 juin prochains.


La Permanence confédérale
Béatrice CAUSSADE
Secrétariat de la Direction confédérale

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Re: Un militant assassiné par 3 néonazis parisiens

Message par Nico37 » 18 juin 2013 15:13

Croix gammées, saluts nazis et crânes rasés : l'Aisne et ses skins Renaud Dély 18-06

Ce département est devenu un fief skinhead. 300 d'entre eux seraient fichés par la police, dont Esteban Morillo, l'agresseur présumé de Clément Méric.

Un jour de l'été 2008, Stéphane François est attablé avec deux amis à la terrasse d'un café de Chauny une bourgade de douze mille habitants située dans l'Aisne. Une jeune fille de 15 ans passe devant lui. Son regard est aussitôt attiré par son tee-shirt, où s'étale l'inscription "Stormfront". Universitaire, spécialiste des groupuscules d'extrême droite, il connaît ce site internet néonazi fondé aux Etats-Unis par un ancien responsable du Ku Klux Klan pour prôner la"guerre ethnique" et le "suprémacisme blanc". Comment un tel programme, connu de rares initiés, peut-il être exhibé fièrement par une gamine en pleine rue d'une commune paisible du fin fond de la Picardie ?

C'est le point de départ de l'enquête de Stéphane François. Cinq ans plus tard, il dresse un constat accablant : le département de l'Aisne est devenu un fief skinhead. Près de trois cents individus appartenant à cette mouvance seraient aujourd'hui fichés par la police. L'agresseur de Clément Méric, Esteban Morillo, 20 ans, était l'un de ceux-là. Il a grandi un peu plus au sud du département, à Neuilly-Saint-Front, où lui aussi se faisait remarquer lorsqu'il déambulait dans la rue en uniforme à croix gammée, distribuant des saluts nazis aux passants. Un comportement qui lui avait valu un signalement à la gendarmerie. Sans suite.

" Mort aux youpins "

Car, depuis des années, la multiplication des crânes rasés en zone rurale a été sous-estimée par les pouvoirs publics. Les incidents se sont pourtant multipliés. A Chauny, mais aussi à Coucy-le Château ou à Tergnier, ont fleuri des tags du genre "Mort aux youpins", "Mort aux négros", "White Power" ou "HH" (pour "Heil Hitler"). Du côté de Fresnoy-le-Grand, une commune de trois mille âmes, une boutique vendant sur internet poings américains, matraques télescopiques, battes de base-ball et bombes lacrymogènes tourne à plein régime.

Et le 13 novembre 2010, un grand concert de RIF (rock identitaire français) avait même été organisé quelques kilomètres plus à l'ouest. Au menu décibels, baston et une conférence du négationniste Hervé Ryssen devant plusieurs centaines de personnes. A chaque fois, la presse locale s'en est émue. Le tollé est vite retombé.

Dans cette ancienne région industrielle frappée de plein fouet par la crise, les skins sont à leur aise. Le nombre des bénéficiaires du RMI a explosé, et le chômage touche désormais un jeune sur trois. "Les trois quarts des skins de la région sont des mineurs en situation d'échec scolaire, explique Stéphane François. Ils sont issus de familles monoparentales très précarisées qui ne vivent quasiment que des aides sociales."

25% des voix pour Marine Le Pen

La proximité de la Belgique explique aussi la présence de ce foyer de jeunes ultraradicaux. Car de l'autre côté de la frontière a éclos une scène musicale, dite "gabber". Une musique agressive, martiale, apparentée au "hard-core", quasi inaudible pour le profane, qui attire les crânes rasés baptisés "gabberskins".

Ils se fondent d'autant mieux dans le paysage champêtre que la région est devenue un fief du vote frontiste. Dans l'Aisne, Marine Le Pen a recueilli 25% des voix à la présidentielle, atteignant 27,36% à Chauny et 28,57% à Coucy-le-Château. La parole raciste s'est banalisée, et ce sont souvent des enfants d'électeurs frontistes qui rejoignent la phalange skinhead.

Alors l'Aisne, terre d'accueil pour jeunes néonazis en déshérence ? Depuis le printemps 2011, les JNR de Serge Ayoub y collent des stickers "3e Voie Picardie" et distribuent des tracts pour recruter du sang neuf. Et la revue confidentielle dite de "désintoxication idéologique", "Réfléchir et agir", fondée par l'ancien skin Eric Rossi, renchérit : "Chauny préfigure certainement l'avenir prochain de l'Hexagone : la formation de poches territoriales albo-européennes, bases de départ d'abord, puis lieux ensuite d'une salutaire reconquête."

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Re: Un militant assassiné par 3 néonazis parisiens

Message par Nico37 » 19 juin 2013 20:36

Foot et Redskin : essai de propédeutique marxiste sur les tribunes françaises. 09/06

On a beaucoup lu de chose diverses et variées sur Clement Méric, assassiné par des skinheads d’extrême-droite à la sortie d’une vente privée, notamment de Fred Perry. On a même découvert dans les propos d’un de ses camarades, cité par Libération, qu’il avait adopté « l’esthétique redskin", et aussi bien sur qu’il était supporter du red star. Peut-être qu’un petit retour historique ne serait pas de trop à l’heure des grands amalgames.

« Salut à toi skin communiste ». Bérurier noir , décembre 1985.

Redskin, Deré, skin rouge, autant de termes associés qui semblent contradictoires. De fait, le redskin représente une belle transposition d’Hellboy dans le monde réel : toute la beauté du diable au service du bien…

1969 : les skinheads naissent en perfide Albion. Affaire de gangs ancrés par quartiers (et s’affrontant autour des matchs de foot), le mouvement skinhead originel s’enracine dans la culture ouvrière. Les skins en portent donc les fringues emblématiques : doc martens, polo fred perry, veste d’éboueur Donkey Jacket, et cheveux courts pour éviter toute accroche dans la baston (l’aggro) ou aux flics à cheval. Ils traînent avec les rude boys jamaïcains, dont ils adoptent les musiques, ska et rocksteady, et certains tics vestimentaires telle que les bretelles. Grâce ces « sauvageons », le reggae rentre même dans les charts UK ( « Liquidator » d’Harry J Allstars fut n°5 en 1969). Leur penchant pour un style particulier de production, lourde et up-tempo, accouchera d’une catégorisation typiquement anglaise: le skinhead reggae. Les artistes jamaïcains de passage leur offre quelques titres en signe de reconnaissance (Symarip et son célèbre « Skinhead Moonstomp »), abordant y compris leur déjà fâcheuse tendance à taper sur les pakistanais. En deux ans, la mode passe. Elle va néanmoins marquer durablement l’imaginaire collectif (« Orange Mécanique » en 1971).

Fin des années 1970, résurrection des skinheads dans la traînée du punk et du revival ska two tone (Madness, Specials). Ils s’inventent enfin un langage musical propre, la Oi (contraction cockney de « Hey you ! ») ou street punk. Son poète officiel, Gary Johnson, en résuma l’esprit dans les quelques strophes de "United" : "cos oi's for skins and oi's for punks, it's fun and fury, real urban funk" ` Les groupes ne sont généralement pas marqués politiquement et certains se disent clairement antiracistes (Sham 69, etc.). Malheureusement la base des jeunes skins est progressivement happée par l’extrême droite (cf. les émeutes raciales de Southall en juillet 1981, à cause d’un concert des 4 Skins). Par la suite, Ian Stuart Donaldson, leader de Skrewdriver, lance les concerts Rock Against Communism (RAC), début du « rock nazi », et la structure Blood and Honnour (devise de la SS), qui essaimera à travers le monde (et dont, selon certains témoignages, un des agresseurs de Clément Méric portait un tee-shirt).

En France, la situation connaît la même évolution. La première bande de skinheads s’installe aux halles, de sales gamins originaires notamment de colombes qui s’appellent alors Farid ou Pierrot le fou (futur Pierpoljak). Un unique point de vue politique les réunit: seul contre tous ! Leurs Tatouages explicitent cette posture, dont la fameuse toile d’araignée recouvrant le coude, signe que l’on tient tellement les murs à zoner que les bestioles peuvent y tisser leur œuvre. D’autres bandes naissent à Bonsergent (les Swingo porkies) ou Tolbiac et Gambetta (qui commencent rapidement à basculer politiquement). Comme en Angleterre, la tentation nationaliste voire nazi bouffe le mouvement. RAS, groupe ouvertement antifasciste (tout en étant aussi anticommuniste), s’arrête, lassé des bagarres et des menaces. Arrive le temps de la Zyklon Army d’Evilskin, du Nazi Klan puis des JNR de Batskin, et évidemment le Pitbull Kop à Parc des princes. Les rues de Paris sont piégées.

C’est en réaction à ce contexte que les redskins émergent. Leur nom est directement inspiré par le groupe anglais The Redskins, excellente formation de punk-soul ( cf. leur slogan : « Walking like the Supremes and talking like the Clash »). Militants ou proches du SWP (trotskiste), ils popularisent, entre 1984 et 1986, l’idée qu’il est possible de s’afficher skinhead et de gauche (comme en Angleterre au sein par exemple de Red Action). Il existait auparavant bien sûr des figures individuelles atypiques au sein de l’univers des squats, comme un certain « Black skin », skin et anarchiste. Mais avec l’explosion du rock alternatif, les grèves étudiantes de 1986, les Redskins vont acquérir un véritable statut et une vraie réputation dans le petit monde du pavé parisien. Les Red Warriors en seront la première véritable bande spécifique. Certains seront très actifs au sein du SO des Bérurier Noir. Ils parcourent la France par ce biais, livre bataille avec les skins nazis locaux. Peu nombreux, ils vont néanmoins, avec d’autres bandes de « chasseurs de skins », comme les Ducky Boys, instaurer un nouveau rapport de force. D’autre part, le look redskin se diffuse auprès des jeunes amateurs de rock alternatif, pas forcément tenté par l’apparence d’un punk à chien. La tenue s’avère d’ailleurs plutôt fluctuante, pour le meilleur (jeans larges des zoulous, docs lacets rouges ou bordeaux), comme le pire (Bandana rouge, starter Redskins, mais de l’équipe de foot américaine, faute de trouver autre chose sur le marché, etc.. ).

Les skins fachos se font plus rares ou discrets, du moins dans la capitale. Les petits fafs d’Assas cessent de s’habiller neusk pour le frisson. Les gays s’emparent aussi des codes et des marques skin en projetant dessus leurs phantasmes. L’arrivée massive des caillesra de banlieue achève le processus d’éviction. La raison d’être des redskins perd de son sens. En outre, le rock alternatif s’épuise. L’avènement d’un courant skinhead dit trojan skin ou trad (d’où est par exemple issu Manu le Malin), se réclamant stricto sensu du modèle de 1969, se disant apolitique et non raciste (auquel on apposera, parfois improprement l’étiquette de l’organisation SHARP, Skinhead Against Racial Préjudice) attire désormais les jeunes gens avant tout séduits par le mode de vie et les sapes.

Le retour de flamme de la radicalité politique à partir des grèves de 1995 et la reconstitution d’une scène ska et/ou punk digne de ce nom, relancent les vocations. Une nouvelle génération se rassemble. Ils ne se réclament plus seulement redskin, mais préfèrent s’affirmer « les véritables skinheads », disputant la légitimité de l’étiquette à leurs vis-à-vis fachos dénommés de « Bonehead », eux-mêmes étant désormais davantage adeptes de RIF –rock identitaire français- ou de black métal, ou même de certains styles techno comme dans le nord , avec des convictions communistes ou anarchistes. Beaucoup plus soucieux de respecter les canons du culte skin, notamment vestimentaires et musicaux (avec une prédilection pour le punk et la oi, mais aussi pour chez quelques puristes vers la musique jamaïcaine), ils arborent fièrement tous les oripeaux du genre: docs, fred perry (plutôt noir ou rouge évidemment), sweet lonsdale (marque de boxe), auxquels ils ajoutent des signes distinctifs : Tee shirt militants, réemployant parfois les lettrages des marques, des patchs, badges ou écharpes politiques, voire de club de foot au kop « progressiste » (Skt-Pauli, etc…).

Car pour eux, l’esprit skin se conjugue inévitablement avec un engagement politique estimé constitutif de son origine ouvrière (d’où quelques altercations avec les skins « apo », jusqu'à très récemment). Ils vont vite combler le vide laissé par le rock alternatif.

L’autre phénomène induit par cette réappropriation de la culture skinhead sera un mouvement vers les tribunes, comme on l’observera à Rennes et à Bordeaux ou des skinheads clairement marqué à gauche y colorent, notamment musicalement, les virages (http://www.sofoot.com/blogs/marxist/reg ... 49534.html). Autre réalité, l’ensemble des gradins a commencé depuis belle lurette a intégrer certains codes de l’univers skins, la passion pour les samba addidas ou les lettrages londsdale ou les lauriers fred perry dans les logo ou bâches. Le VAG en sera assez emblématiques sur la fin. Le plan Leproux et les affrontements avec le KOB ne seront pas pour rien dans la constitutio et l’essor de l’AFA (Anti-Fasciste Action Paris-Banlieue), avec donc également une logique sensiblement différente par exemple du RASH (Red and Anarchist Skinhead).

Mais Clément Méric était trop jeune pour avoir connu cette histoire. Il se tourna vers le dernier endroits ou se manifeste encore un peu sur Paris une culture ultra et surtout avec des supporters clairement antifa, Le Red Star et son Stade Bauer à Saint-Ouen dans le 9-3. Le Kop Bauer doit beaucoup en effet à l’effort soutenue de certains skin membres pour la plupart du sharp ( autour du groupe 8°6 crew) rejoint depuis par des ex VAG (des feu Tigris et des ex-Supras) et les militants politiques assumant leur coming out footballistique, démarche jamais très facile à l’extrême-gauche. Ce kop très œcuménique vient donc de perdre un des siens. Une tragédie qui doit en effet résonner particulièrement dans le club de Rino Della Negra.

The Redskins, le groupe...

Entre 1984 et 1986 ce groupe anglais tenta de fusionner l'énergie punk avec la subtilité R'n'B, le tout dans une optique résolument engagée (leur premier nom en 1981 ne laissait planer aucun doute : No svastika). Plusieurs des membres appartenaient alors au Socialist Worker Party, et les textes reflétaient presque trop parfaitement cette affiliation trotskiste. Un de leur premier single ne s'intitulait-il pas Lev Bronstein. Aujourd'hui ne subsistent qu'un album, un live et quelques maxi (dont une remarquable Peel Session enregistré en octobre 1982 sur la station anglaise Radio 1) à dénicher chez les soldeurs. Le cocktail était simple: des lyrics militantes -sauf les reprises évidemment, puisées dans la motown ou bien chez Wilson Pickett-, une dynamo rock, un soupçon soul ( les cuivres, le riff de guitare du Big Bird d'Eddie Flyod décliné à l'infini) et une sincérité désarmante qui semblait condamner le band. A l'époque cela nous paraissait trop beau pour être vrai. Aujourd'hui reste la musique, d'une qualité monstrueusement supérieure à tout ce qu'a pu produire le rock alternatif français, ainsi que la nostalgie d'écouter la B.O. d'une époque ou il s'avérait si évident d'être avant tout contre… Et un refrain d'actualité : Take no heroes, only inspiration !!!

• The Redskins, Neither Washington Nor Moscow, Londond rcd, Lp ou CD • The Redskins, Live, Dojo limited, CD

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Re: Un militant assassiné par 3 néonazis parisiens

Message par Nico37 » 21 juin 2013 0:07

22 juin 2013

- Agen, Place Wilson, 11h
- Albi, Place du Vigan, 11h
- Aubagne, Cours Foch, 11h
- Auch, Place de la Mairie, 10h30
- Bayonne, devant la mairie, 10h
- Brest, Place Guérin, 14h
- Clermont Ferrand, Place Delille, 15h
- Chambéry, Place Caffe, 15h
- Dijon, Place de la Libération, 14h
- Grenoble, à la gare, 16h30
- Le Mans, Place de la République, 15h
- Lorient, Place Aristide Briand, 14h30
- Lyon, Place Bellecour, 14h
- Marseille, Vieux Port, 11h
- Metz, 15h
- Montpellier, Place du Peyrou, 15h
- Nantes, Place Royale, 16h
- Nimes, Carré d’Art, 11h
- Rennes, Place du Parlement de Bretagne, 15h
- Saint Nazaire, Esplanade des droits de l’homme, 17h
- Toulouse, Square Charles de Gaulle, 10h
- Tours, ancienne Mairie, 15h

23 juin 2013

- Avignon, place du palais des papes, 15 h
- Angers, Place du Ralliement, 15h
- Bordeaux, Place Jean Moulin, 16h
- Brives Charensac, Pont de la Chartreuse, 12h
- Caen, Place Saint Pierre, 15h
- Orléans : départ en car pour Paris
- Paris, Place de l’Opéra 15h
- Pau, devant la préfecture Place Clémenceau, 15h
- Strasbourg, 16h

27 juin 2013

Voiron, Square Pierre Ruibert, 18h30

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Re: Un militant assassiné par 3 néonazis parisiens

Message par Nico37 » 21 juin 2013 18:53

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Message par Nico37 » 23 juin 2013 1:34

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Message par Nico37 » 23 juin 2013 10:32

Saint-Étienne : tournage du clip « Ni oubli ni pardon »

Le 22 juin prochain aura lieu à Saint-Étienne le tournage du clip de rap « Ni oubli ni pardon ». Le matin, le lieu autogéré La Gueule Noire (14 rue du Mont, Bellevue) organise une journée porte ouvertes : occupation d’une place en ville avec des activités (démo de boxe, open mic, activités pour les enfants…) . L’après-midi, pour le tournage, le rendez-vous est à 15h à La Gueule Noire.


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Message par Nico37 » 24 juin 2013 21:57

Les manifestants tourangeaux n’oublient pas Clément Méric, militant antifasciste victime d’une agression le 5 juin à Paris.

Ni oubli, ni pardon. Le fascisme tue, ensemble combattons-le. C’est pour cette lutte qu’une centaine de personnes se sont rassemblées hier après-midi à Tours. A l’appel de plusieurs syndicats, partis ou associations (*), elles ont manifesté entre les places Jean-Jaurès et Anatole-France via la rue Nationale. Elles ont ainsi une nouvelle fois rendu hommage à Clément Méric, décédé le 5 juin à Paris, suite à une agression. Le 6 juin, un premier rassemblement avait réuni près de 300 personnes devant la préfecture de Tours.

Hier, les manifestants ont à nouveau scandé  : « Pas de fachos dans nos quartiers, pas de quartiers pour les fachos. » Ou encore  : « Le fascisme est une gangrène. »

(*) Solidaires 37, FSU 37, CGT CNAV 37, LDH 37, Attac 37, M’PEP 37, MJCF 37, AL 37 et NPA 37 ont signé l’appel national prévoyant une manifestation unitaire. Elle se déroulera à Paris ce dimanche 23 juin  : la mobilisation de ce samedi en était une déclinaison locale.
Manifestation à Paris contre le fascisme, en mémoire de Clément Méric TIPHAINE LE LIBOUX, AVEC AFP 23/06

Plusieurs milliers de personnes, 6 000 selon la police, ont défilé dimanche à Paris contre le fascisme, une quinzaine de jours après la mort de Clément Méric et de nombreuses vitrines ont été dégradées sur leur passage, a constaté un journaliste de l’AFP. Quatorze personnes ont été interpellées, « notamment pour port d’arme prohibé » , en marge de cette manifestation a annoncé le ministère de l’Intérieur.

Le ministre Manuel Valls « tient à saluer le travail sur le terrain des services de la préfecture de police qui vont continuer à exploiter les nombreuses vidéos enregistrées tout au long de ce rassemblement. » « Au passage du cortège, de nombreuses vitrines, notamment d’établissements bancaires, ainsi que du mobilier urbain, ont été saccagés par des casseurs qui ne respectent pas l’esprit de ce rassemblement » , selon le ministre. « Ce sont des groupes ultra-radicaux de casseurs violents et très mobiles qui étaient venus en découdre » , a précisé une source proche du dossier.

Le cortège dense et hétéroclite s’est élancé vers 15 heures de la place de l’Opéra (IIe), rassemblant des militants de partis politiques (NPA, Parti de Gauche), des groupes anarchistes, des associations (Attac, SOS homophobie) et des syndicats (Unef, CGT).

Défilant derrière des banderoles proclamant « Le fascisme tue, l’islamophobie tue » , ou représentant le visage de Clément Méric tué le 5 juin à paris dans une rixe opposant antifascistes et militants d’extrême droite, les manifestants ont scandé « Clément, Clément, antifa » ou « Pas de quartiers pour les fachos, pas de fachos dans nos quartiers » .

Mais le rassemblement dépassait la simple revendication antifasciste, des affiches et banderoles dénonçant pêle-mêle l’islamophobie ou les actes homophobes. « On est là pour montrer qu’on ne renonce pas à un certain nombre de choses (...) Il faut riposter et refuser la volonté d’exclure de ces gens là » , explique Raynaldo Vidal, 55 ans, militant du Nouveau parti anticapitaliste(NPA). « C’est inimaginable que quelqu’un puisse mourir pour ses engagements » , a estimé Ronan Rosec, de SOS Homophobie.

Vêtus de noir, une trentaine de manifestants ont déployé pendant quelques minutes une banderole sur la façade de l’Opéra fustigeant le fascisme, avant un défilé rythmé par des bruits de fumigènes et de pétards.

Au passage du cortège, des personnes ont agité des drapeaux français et de la Manif pour tous à la fenêtre d’un immeuble, suscitant la colère d’un groupe de manifestants qui ont forcé la porte de l’immeuble et l’ont tagué. Le cortège s’est dispersé en fin d’après-midi place de la Bataille de Stalingrad (XIXe).

La fin de la manifestation a été émaillée d’incidents violents. Selon une journaliste de Libération présente sur place, les casseurs étaient moins d’une dizaine. Le groupe est entré en action en queue de cortège, principalement dans la rue La Fayette, derrière la gare du Nord. Comme les Black Blocs, ils étaient habillés tout en noir et masqués. Armés d’une clé à molettes, ils ont mis en pièces en quelques secondes plusieurs distributeurs et vitrines de banques et agences immobilières.

Il y avait aussi une poignée de très jeunes gens en jogging-capuche. Beaucoup moins organisés, ils ont essayé d’imiter les militants autonomes en donnant des coups de pieds et de casques de motos dans les vitrines.

A Strasbourg, quelque 200 personnes se sont rassemblées sur la principale place de la ville, à l’appel notamment du PCF et du Parti de gauche.

Les militants ont déployé des banderoles proclamant «No pasarán» et «Dissolution des groupes fascistes» et scandé «Tolérance zéro pour les racistes et les fachos». Des militants allemands, venus en voisin, portaient une banderole adressée à Clément Méric, sur laquelle était inscrit en allemand : «Pas de pardon, pas d’oubli, repose en paix Clément.»

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Re: Un militant assassiné par 3 néonazis parisiens

Message par Nico37 » 25 juin 2013 14:38

Meurtre de Clément : halte aux mensonges ! Action antifasciste Paris-Banlieue 25/06

Depuis ce matin, l'ensemble de la presse en ligne reprend une information de RTL, au sujet d'une vidéo de la mort de notre camarade et ami Clément, sans la vérifier. A l'instar des journalistes qui diffusent ces calomnies nous n'avons pu visionner cette vidéo. Nous rejetons toutefois formellement l'interprétation qui en est faite. Les camarades présents avec Clément le 05 juin maintiennent leur version :

-oui il y a eu des échanges verbaux à l'intérieur du magasin devant les messages ouvertement racistes et tombant sous le coup de la loi arborés par les skinheads

-l'agression physique survenue à l’extérieur du magasin est le fait des skinheads qui se sont approchés, ont encerclé nos camarades puis les ont agressés. Les militants néonazis étaient armés de coups de poing américains et ont tué Clément Méric.

Il est donc impossible que des images montrent Clément se précipiter vers son agresseur pour lui porter un coup dans le dos. C'est au contraire Esteban qui a quitté le centre de la rue pour se diriger vers Clément. Les militants d'extrême droite eux-mêmes n'ont jamais prétendu que Clément se soit précipité vers eux pour les frapper par derrière.

Les mensonges relayés dans la presse ne font qu'ajouter à la douleur de ses proches.
La police ne partage pas les interprétations qu'en a tirées RTL. PATRICIA TOURANCHEAU 25/06

Une vidéo de l'agression de Clément Méric, le 5 juin, relance la polémique sur le contexte de la mort du jeune homme. Selon RTL, les images présenteraient le jeune militant antifa comme l'agresseur du skinhead Esteban Morillo, qui lui a porté le coup mortel. La police, en possession de la bande dès le lendemain de l'agression, ne partage pas du tout cette « interprétation » .

D'où viennent ces images ?

La police judiciaire de Paris qui enquête sur les «violences volontaires ayant entraîné la mort de Clément Méric sans intention de la donner» a mis la main dès le 6 juin sur ces images filmées la veille par une caméra de la RATP à l’extérieur de la station Havre-Caumartin. Selon un commissaire de la PJ , « la police technique et scientifique n’a pas travaillé pendant plusieurs jours sur ces images pour les faire parler » , comme le prétend le journaliste qui a toutefois eu accès à la bande. Celui-ci n’a cependant pas indiqué que la caméra est orientée vers le trottoir et « ne montre que vingt centimètres au-dessus du sol, c’est à dire les jambes des personnes » . Les enquêteurs ont donc pu voir «des échanges de coups de pieds» entre cinq garçons d’extrême droite et quatre d’extrême gauche puisqu’il « s’agit d’une bagarre entre deux groupes » , rappelle le commissaire.

Rien de nouveau sur les faits

Ayant repéré Clément Méric à ses «chaussures claires» et Esteban Morillo à ses «godillots», les policiers aperçoivent « à un moment de la rixe, Méric passer derrière Morillo occupé à frapper un autre. Peut être Méric donne-t-il un coup à Morillo lequel, en tout cas, se retourne. Et Méric tombe par terre » . Inconscient. Voici la scène de rixe filmée au ras du bitume. La PJ ne comprend pas comment RTL peut laisser entendre que Méric déclencherait l’agression sur Morillo lequel riposterait : « Qu’est-ce que cela changerait si Méric assènait un coup dans le dos à Morillo au cours de la bagarre ? Les échanges de coups ne sont niés par personne, ni côté extrême gauche ni côté extrême droite. »

Quant à l’information de RTL précisant que le militant antifa n’a pas été «lynché une fois par terre», tout le monde le savait, les témoins, la PJ et le procureur de la République de Paris l’ayant bien expliqué. Clément Méric a été tué par deux coups mortels qu’Esteban Morillo a d’ailleurs avoué avoir porté à mains nues. Si la vidéo surveillance avait montré l’utilisation de poing américain, le militant d’extrême droite de Troisième voie aurait sûrement été mis en examen pour « homicide volontaire » mais, comme le souligne un proche du dossier, « ce n’est pas le cas ».

Des confirmations

En revanche, le film de la RATP « prouve que le groupe d’extrême gauche a attendu longtemps les skinheads à côté de la station de métro pour en découdre » . Ce qui confirme les témoignages de vigiles et organisateurs de la vente privée de vêtements de marques anglaises (Fred Perry, Barbour, Ben Shermann et American Vintage) qui ont «vu et entendu les militants antifascistes chambrer les skinheads, Clément Méric ayant été le plus provocateur » en charriant les « fachos qui font leurs courses » et en leur lançant : « On vous attend dehors. » Le freluquet n’aurait pas été le dernier à chercher les costauds rasés, comme nous l’écrivions dès le 7 juin : « Verbalement, c’est le groupe d’extrême gauche qui a été le plus vindicatif à l’intérieur de la salle des ventes mais, physiquement, c’est la bande d’extrême droite qui a été la plus virulente à l’extérieur. »

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Re: Un militant assassiné par 3 néonazis parisiens

Message par Nico37 » 27 juin 2013 0:30

Nîmes : rixe idéologique : deux ans de prison ferme CATHY ROCHER 14/06

Un mineur avait été poignardé et grièvement blessé

Mis en cause dans une violente agression visant un jeune red skin (skin d’extrême gauche), Martial Roudier, sympathisant de la Ligue du Midi et du réseau Identités, a été condamné, hier, par le tribunal correctionnel de Nîmes à quatre ans de prison dont deux ans avec sursis mis à l’épreuve. Les juges ont également condamné Thomas Haraigue, agresseur de Martial Roudier, défendu par Me De Prato, à six mois de prison.

La victime : un militant antiraciste

La principale victime, Thomas, âgé de 16 ans et militant antiraciste, a été poignardée et grièvement blessée, rue Cité-Foulc à Nîmes, pendant la feria des Vendanges en 2008. Martial Roudier a toujours contesté le contexte idéologique et nié être l’auteur du coup de couteau.

Contexte alcoolisé

Ce 20 septembre, une bagarre éclate dans un appartement de la rue Cité-Foulc. Attiré par la musique, Martial Roudier, âgé d’une trentaine d’années, accompagnée d’une femme, s’impose dans la fête. Visiblement, il comprend que les occupants de cet appartement ne partagent pas ses idées. Martial Roudier aperçoit le blouson de Thomas, un mineur, portant un logo antiraciste, demande à qui il appartient... Dans un contexte très alcoolisé, les coups partent.

Batte de base-ball

Selon Martial Roudier, les insultes et propos visant son amie sont à l’origine de la rixe. D’autres témoins décrivent une bagarre mettant en cause des red skins - militants antiracistes armés d’une batte de base-ball -, et Martial Roudier, sympathisant de l’extrême droite. Celui-ci est blessé dans la bagarre.

Poignardé dans le dos

La seconde scène se déroule dans la rue. Le jeune Thomas est poignardé dans le dos. Martial Roudier, en fuite, se coupe la barbe. Il est interpellé plus tard par les policiers qui le recherchent.

Condamné pour violence avec arme

Mis en examen pour tentative de meurtre, Martial Roudier a été finalement renvoyé devant le tribunal correctionnel pour violence avec arme en récidive. L’audience s’est déroulée le 3 juin dernier. La représentante du parquet avait requis quatre ans de prison ferme.

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