Article 11En une récente tribune publiée dans Siné Mensuel, le cinéaste Pierre Carles avance l’idée qu’il faudrait aussi analyser le récent meurtre de Clément Méric par des nervis d’extrême-droite à l’aune de l’opposition de classes. C’est cette grille de lecture très simplifiée que réfutent ici Serge Quadruppani et Odile Henry
Incipit A11 : Le texte de Serge Quadruppani et Odile Henry mis en ligne ci-dessous se veut une réponse à une tribune de Pierre Carles sur la mort de Clément Méric, récemment publiée dans Siné Mensuel. Ladite tribune avait été proposée à Article11 en même temps qu’à Siné Mensuel. Nous avions décidé de ne pas la publier, Siné Mensuel l’a fait.
En mettant en ligne cette réponse argumentée et nécessaire de Serge et Odile, nous ne souhaitons pas susciter une énième polémique (d’autant que nous admirons le travail de ce cinéaste - d’ailleurs interviewé par Article11 en décembre 2009). Mais simplement ouvrir un débat nécessaire sur les réponses à apporter au renouveau de l’extrême droite la plus rance. Punto.
La volonté, fort utile, d’aller à contre-courant des discours tenus par les médias dominants peut aussi conduire à des raccourcis et des amalgames dignes des éditocrates qui y sévissent. Pierre Carles en offre une illustration dans une récente tribune publiée par Siné Mensuel1. Convoquant dès les premières lignes Karl Marx et Pierre Bourdieu, le cinéaste soutient que « la lutte de classes » est une « dimension fondamentale » de la bagarre qui s’est terminée par la mort de Clément Méric. Pour en arriver à cette énormité, il commence par un coup de force intellectuel : par le détour d’une interrogation purement rhétorique, il soutient que Clément et ses amis ont été « victimes d’un certain complexe de supériorité intellectuelle ». Avec les informations accessibles au public (et si Carles en possède d’autres, qu’il les communique), il faut être soi-même doté d’une confiance peu banale dans ses propres capacités intellectuelles pour prétendre connaître la psychologie des acteurs de ce drame. En matière de « capital culturel », pour utiliser le même terme bourdieusien que Carles, ce qu’on sait de Clément Méric donne à penser qu’en effet, il était mieux pourvu qu’Esteban Morillo, le skin qui l’a tué. Mais pour tous les autres participants à la rixe, des deux côtés, on ne sait rien. C’est un peu insuffisant pour transformer de jeunes antifascistes en petits bourges prenant de haut des prolos.
Quand, ensuite, Carles affirme que « la plupart des responsables de l’information ont intuitivement perçu cette agression comme étant dirigée contre eux », il se livre à une extrapolation que les amis de Clément Méric seront fondés à trouver ignoble. La plupart des rédac-chefs ont surtout vu dans ce drame une affaire à sensation riche en possibles rebondissements, polémiques et mouvements d’émotions, donc une occasion d’attirer du temps de cerveau disponible. Induire d’une éventuelle proximité de capital culturel une complicité de classe est une opération dont la grossièreté laisse pantois2. Marx et Bourdieu n’ont-ils pas eu, chacun en leur temps, un capital culturel équivalent à ceux des maîtres de leur époque ? Cela fait-il automatiquement de ces deux théoriciens des complices de la bourgeoisie ?
Bien sûr, les mécanismes du spectacle doivent être critiqués. La simplification et le sensationnalisme qui leur sont inhérents ne sont pas pour rien dans l’insistance des médias sur les brillantes études de Clément Méric. Mais s’il est vrai que dans un premier temps, une partie de la presse avait tendance à le transformer en icône, elle a ensuite, suivant une tendance qu’on a vu à l’œuvre tant de fois, cherché à brûler ce qu’elle avait adoré. Ce qu’on a reproché alors à Clément Méric, c’est précisément ce pour quoi sa mort nous touche particulièrement : d’avoir voulu se battre, par tous les moyens disponibles, contre la présence dans les rues de nos villes, d’individus dont le modèle revendiqué, ce sont les S.A3. (Voir notamment cette interview de Serge Ayub dans Libération).
C’est ici que nous devons assumer tout le poids de nos responsabilités. Nous tolérons chaque jour d’obéir à un État qui a fait de la chasse aux Roms un des arguments de sa légitimité, nous tolérons d’entendre des députés, pas tous niçois, et des causeurs professionnels, pas tous zemmouriens, proclamer leur racisme, leur islamophobie, leur misogynie, leur homophobie. Nous tolérons que les amis de Morillo tuent un arabe en marge d’un cortège du FN, saccagent des bars homos, cassent du pédé, chassent la bougnoule rebaptisée pour les besoins de leur cause « femme voilée ». Nous tolérons une politique d'État vieille de plusieurs décennies qui, avec ses programmes dits « d’accession à la propriété individuelle », a délibérément séparé les plus pauvres des moins pauvres4 et créé ainsi des ghettos. Qui, à travers son aménagement du territoire et son discours sur la « métropolisation », a créé ces zones périurbaines où prospère le front national. Nous tolérons que la banalisation du discours frontiste se retrouve dans tout l’arc parlementaire, nous tolérons la création d’un terreau culturel et spatial propice aux ligues fascistes.
Et si, dans nos fors intérieurs ou sur Facebook, tout cela, nous ne le tolérons pas, que faisons-nous concrètement, pour nous y opposer ? Clément et ses amis, eux, s’y essayent. On peut critiquer leur tactique et leur stratégie. Ce serait encore mieux d’en proposer d’autres. Mais là, nous touchons du doigt la faiblesse de l’époque, cette incapacité à repenser la lutte en dehors des cadres de la vieille politique. Les idées qu’on agite encore ici et là sont pour la plupart si fatiguées, creusées de l’intérieur, qu’elles méritent tout au plus d’être appelées « non-idées ». En tout cas, tous ceux qui se reconnaissent dans le projet d’une société plus juste et moins mortifère ne peuvent que reconnaître la légitimité du combat de Clément et des siens. Après cela, les considérations sociologiques fumeuses comme celles de Pierre Carles, qu’on a connu mieux inspiré, ne font que rajouter au bruit médiatique ambiant.
Cette malencontreuse tribune est en résonance avec une vision pour le moins sommaire du monde social, qui voudrait faire de la lutte antiraciste et antifasciste un hobby de bobo, tandis que les prolétaires seraient, par la faute de la trahison de la gauche, naturellement portés vers le camp contraire. Ce qui est démenti aussi bien par la recherche que par les constats empiriques : les tenants de ce discours devraient aller faire un tour, par exemple, à Riace, petit bourg calabrais où les gens du peuple local ont retapé des appartements pour accueillir des migrants débarqués sur leur plage - ce qui a, au passage, joliment revitalisé les lieux. On peut aussi penser à la solidarité magnifique du peuple tunisien envers les Libyens qui franchissaient la frontière, aux beaux temps de la révolution arabe, ou à l’attitude de bien des habitants de Lampedusa, allant à l’inverse des postures de leur maire. Les pauvres ne sont pas plus prédisposés au racisme que les riches : pour s’ancrer dans la haine de l’autre, il faut chaque fois la rencontre singulière de discours, de dispositions, et de situations matérielles. Et aussi d’une volonté : ce n’est pas seulement parce qu’il était pauvre qu’Esteban Morillo était fasciné non par un joueur de foot ou un rappeur mais par un nervi malfaisant comme Batskin. Il y a là une forme de « choix », à l’inverse de ceux qu’on fait tant d’ouvriers du XIXe et du XXe siècle en décidant de s’exprimer autrement que par les poings et en acquérant d’eux-mêmes le capital culturel les aidant à remettre en cause leur condition5. À l’inverse aussi de tant de précaires d’aujourd’hui : s’il avait envie de joindre l’action à la réflexion, Esteban Morillo aurait pu se retrouver à la Coordination des Intermittents et Précaires ou à Notre-Dame des Landes.
Derrière les discours comme celui de Pierre Carles, on perçoit la vulgate anti-bobos et anti-classes moyennes qui a tant brouillé la compréhension des mouvements sociaux au niveau mondial6. Il y a cette absence d’idée selon laquelle plus on est dominé, et plus on a ontologiquement raison. En réalité, les dominés ont raison – et ont quelque chance de faire partager leurs raisons à beaucoup de monde - quand ils se révoltent contre la domination. Mais quand ils persécutent d’autres dominés, et participent ainsi au maintien de la domination, ce sont des ennemis qui doivent être traités comme tels.
Un militant assassiné par 3 néonazis parisiens
Re: Un militant assassiné par 3 néonazis parisiens
"La religion est la forme la plus achevée du mépris."
(Raoul Vaneigem)
(Raoul Vaneigem)
Re: Un militant assassiné par 3 néonazis parisiens
Le texte du cousin de Clément dans le combat syndicaliste m'a beaucoup plu.
Et pendant ce temps là, papon, libre jubile
l'état n'est pas ingrat quand on lui est servile
Chassant négligemment d’un revers de la main
L’image des enfants qui partent dans les trains
l'état n'est pas ingrat quand on lui est servile
Chassant négligemment d’un revers de la main
L’image des enfants qui partent dans les trains
Re: Un militant assassiné par 3 néonazis parisiens
Le texte était en effet pas mal 

Les multiples visages de la Troisième Voie 28/06
"Rien de ce qui est en puissance ne passe en acte autrement que par quelque chose qui est déjà en acte." Aristote.
Après le meurtre de Clément Méric, l'étendue des liaisons de Serge Ayoub, qui fréquentaient son Local et venaient y donner des conférences a commencé à être évoquée, d'abord dans les médias antifascistes, puis un peu dans les médias capitalistes.
A cette occasion, Julien Landfried, candidat du PS aux législatives a du s'expliquer sur une conférence donnée au QG des collègues d'Esteban Morillo. Le candidat a expliqué qu'il était venu sans savoir où il allait, invité par une « organisation tout à fait respectable », le Cercle Aristote .
Les choses en sont restées là. Manifestement, personne n'a été intéressé par la nature exacte de ce fameux « Cercle Aristote », qui a effectivement tenu ses conférences pendant plusieurs années chez Serge Ayoub.
Pourtant les informations de première main sur ce Cercle Aristote pouvaient être obtenues assez facilement par la gauche et l'extrême-gauche : il suffisait de demander à Jacques Nikonoff, fondateur d'ATTAC président du M'PEP, signataire de l'appel à la manifestation antifasciste unitaire du dimanche 23 juin, qui y a donné une conférence le 5 juillet 2011, sur la « sortie de l'euro », tout comme Aurélien Bernier, autre membre du MPEP, en 2012. Conférence annoncée sur de nombreux sites d'extrême-droite, naturellement, vu le sujet.
Le MPEP appelle à la manifestation antifasciste et relaie une organisation amie de 3ème Voie
« Et alors ? , la conférence du Cercle Aristote en question ne se tenait pas chez Serge Ayoub », nous dira immédiatement le lecteur craignant l'amalgame.
A vrai dire, nous sommes férus d'amalgames. Nous pensons effectivement que personne n'organise de réunions chez Serge Ayoub par hasard, et qu'à partir de là le Cercle Aristote ne peut pas être une « organisation respectable ». Nous pensons aussi que personne ne peut aller au Cercle Aristote sans savoir de quoi il s'agit et avoir des intérêts politiques communs avec ses membres. Nous pensons donc que la simple présence du président du M'PEP à une de ces conférences aurait du amener son exclusion immédiate de l'appel unitaire antifasciste.
C'est sectaire et scandaleux ? Peut-être, mais en réfléchissant de la sorte, en tout cas, les autres signataires de l'appel unitaire auraient pu éviter l'ignominie que vient de leur infliger le M'PEP : quelques jours après avoir signé cet appel en hommage à Clément Méric, le M'PEP publie un article du Cercle des Volontaires, organisation d'extrême-droite qui diffuse la propagande des assassins du jeune antifasciste , le groupe 3ème Voie de Serge Ayoub.
Rien d'étonnant là dedans, rien d'imprévisible : en effet le M'PEP n'a pas « dérivé » brusquement, le M'PEP fait partie d'une mouvance qui regroupe des gens venus de droite et d'extrême-droite, et des gens de la gauche et de l'extrême-gauche. Le Cercle Aristote, auquel plusieurs membres du MPEP ont donné des conférences est une des émanations de cette mouvance. Or ce type de regroupement est la définition même d'un mouvement fasciste. Et au cœur de cette mouvance, l'on va retrouver Jacques Nikonoff et Bernard Cassen, deux fondateurs d'ATTAC, l'association altermondialiste, qui dans les années 2000, a été le pivot du nouveau protectionnisme de gauche.
Le Cercle Aristote, un espace « transcourants » fondé par le Président des Amis d'Eric Zemmour
Le président du Cercle Aristote,Pierre Yves Rougeyron interrogé par Riposte Laïque dans un entretien de 2010, expliquait que son objectif est de « refaire un peu de lien social et d’unir des gens en dehors des anathèmes, des flics de la pensée et des tenanciers de fiche de police. ».
Au Cercle Aristote, se croisent en effet des invités venus d'univers militants très différents : aux côtés des hommes de gauche évoqués ci-dessus, des négationnistes du génocide rwandais, par exemple l'ancien ambassadeur Ndajigimana, Jacques Cheminade de la secte antisémite « Solidarité et Progrès », Jean Claude Martinez, ancien vice-président du FN, Michel Drac, fondateur d'Egalité et Réconciliation, et co-auteur d'un livre avec Serge Ayoub., Pierre Sidos de l'oeuvre Française.
Le président du Cercle Aristote Pierre Yves de Rougeyron vient de la droite : ancien jeune UMPIste, il a ensuite fréquenté Paul-Marie Couteaux, le souverainiste qui a rallié Marine Le Pen officiellement l'année dernière. Il est également président de l'Association des Amis d'Eric Zemmour. Le secrétaire général du Cercle Aristote, Romain Bessonnet, se présente, lui, comme venu du PCF et membre du MRC de Chevènement.
Une mouvance structurée autour d'une association pour la sortie de l'euro, revendication historique du FN
C'est d'ailleurs en s'intéressant aux activités de Romain Bessonet, que l'on réalise très vite que les liens entre le M'PEP, Jacques Nikonoff ,d'autres membres de la gauche souverainiste et nationaliste et le Cercle Aristote vont bien plus loin qu'une simple conférence. En fait ils se sont concrétisés dans une organisation commune, ouvertement « transcourants », partisane du nationalisme le plus échevelé : L'Association manifeste pour un débat sur le Libre Echange et la Sortie de l'Euro.
Romain Bessonnet y est notamment remercié par la rédaction du site de cette association pour une étude comparative sur les droits de douane chinois et européens ( et dans la liste des liens amis, l'on trouve le Cercle Aristote.)
L'association a été notamment fondée du côté gauche par Bernard Cassen ancien directeur du Monde Diplomatique et fondateur d'ATTAC, mais aussi par certains conférenciers du Cercle Aristote comme Julien Landried, le membre du PS qui était allé au Local d'Ayoub, et Aurélien Bernier du MPEP. Parmi les fondateurs , on retrouve aussi deux intellectuels appréciés à la fois par les sites d'extrême-droite et de gauche nationaliste, Emmanuel Todd et Jacques Sapir.Mais également Aquilino Morelle, ancien membre de l'équipe de campagne d'Arnaud Montebourg et actuel conseiller de François Hollande.
Du côté droit, Hervé Juvin , dénonciateur du « changement de population » et du métissage, ( voir ici un entretien au site d'extrême-droite Enquête et Débat), également conférencier du Cercle Aristote. Mais aussi Jean Luc Gréau , ancien expert du Medef, Hakim El Karaoui, ancien conseiller de Jean-Pierre Raffarin, Gerard Schaffhauser, qui pourfend le mariage pour tous dans les colonnes d'Atlantico, ou Gerard Lafay économiste qui participe à des tablesrondes sur les retraites avec Marine Le Pen ( voir la liste intégrale des fondateurs sur la capture d'écran ci-dessus ou directement sur le site ici.).
Le fond du discours de cette association reflète sa composition . Tout est bon dans le front, à condition qu'il soit national : protectionnisme , souverainisme, dénonciation du capitalisme financier et défense des petits patrons , conspirationnisme anti-européen et anti-mondialisation mais indulgence et même louanges envers divers chefs d'Etat réactionnaires et autoritaires. Quant à la « sortie de l'euro », c'est évidemment LE débat propice à l'extrême-droite, interclassiste et nationaliste, ne menaçant en rien les intérêts des patrons, mais permettant de faire passer la vulgate la plus chauvine pour une rébellion anticapitaliste
On trouvera donc sur le site de l'association aussi bien des textes du M'PEP que de l'UPR, groupe d'extrême-droite fondé par l'ancien directeur de cabinet de Pasqua, aussi bien des prises de position d'Attac que celles d'Aymeric Chauprade, acteur de l'extrême-droite identitaire, auteur récent d'une ode à Dominique Venner, avec qui il collaborait autour de La Nouvelle Revue d'Histoire.
Cassen ( Bernard) , les néo-nazis et les victoires contre BHL
On se souviendra à ce propos des récents cris de victoire de Bernard Cassen dans les colonnes du Monde Diplo, suite à son procès remporté contre BHL, qui l'avait confondu avec son homonyme Pierre Cassen de Riposte Laïque, et avait parlé de « fricotage » entre crânes rasés identitaires et l'ex-directeur du Monde Diplomatique.
Certes Bernard Henry Lévy , avec son habituelle absence de travail sérieux et de rigueur , caractéristique commune à la plupart des « plumes de presse », a confondu deux Cassen. Mais enfin, il se trouve que les deux viennent de la gauche, et que les deux fricotent effectivement avec des gens de la mouvance identitaire et néo-fasciste, même si Aymeric Chauprade, publié par l'association dont Cassen (Bernard) est fondateur n'a pas le crâne rasé.
D'ailleurs, en ce qui concerne le Bloc Identitaire, attaqué dans la tribune pour laquelle Cassen ( Bernard ) a porté plainte, on ne peut pas dire que Cassen ( Bernard ) lui voue une haine quelconque. La preuve, il n'a pas jugé utile de se démarquer dans son communiqué de victoire , de celle obtenue le même jour par le Bloc contre ce même BHL , pour la même tribune, et ce alors que certains articles de presse liaient évidemment les deux condamnations . N'importe quel militant de gauche sincère , et ce , quels que soient ses griefs contre Bernard Henri Levy serait pourtant gêné de la confusion , et de l'impression de front commun qu'elle donne ...Mais évidemment, comme ce front commun extrême-droite/extrême-gauche est clairement assumé par Bernard Cassen au sein de l'Association pour un Débat sur le libre-échange et la sortie de l'euro, il n'a aucune raison d'être gêné.
Troisième Voie et chemins de traverse vers le fascisme
Il y a donc bien une seule et même mouvance politique structurée autour de thèmes communs et à laquelle appartiennent à la fois des groupes et des personnalités de la gauche nationaliste, notamment le M'PEP, et une partie de la rédaction du Monde Diplomatique, également des groupes comme le comité Valmy et le PRCF et des groupes et intellectuels de l'ultra-droite et de l'extrême-droite, comme le Cercle Aristote, l'UPR, Nicolas Dupont-Aignant ou Serge Ayoub. Une mouvance politique se définit bien par des mots d'ordre communs, et des sphères politiques reliées entre elle par des militants communs.
Personne ne peut parler de liens fortuits ou de rencontres occasionnelles, quand ces groupes et personnalités se croisent au sein de structures fondées en commun où les publications de personnalités liées aux néo-nazis voisinent avec celles des rédacteurs du Monde Diplo , où des conférences comme celles du Cercle Aristote accueillent les uns et les autres , quand les uns font la publicité des sites des autres, et inversement, quand Nikonoff appelle à voter Dupont Aignant, ou qu'Egalité et Réconciliation publie du Nikonoff, ou que le MPEP publie Le Cercle des Volontaires, en lien avec le groupe d'Ayoub.
Le pot commun des uns et des autres, c'est bien la 3ème Voie, ni, droite, ni gauche, Nation. Le pot commun des uns et des autres, c'est bien le conspirationnisme anti-mondialiste ( Pierre Hillard est publié aussi bien par 3ème Voie que par le site de l'association manifeste pour un débat sur le libre échange et également invité par le Cercle Aristote ), la rhétorique chauvine, souverainiste et ultra-nationaliste, la dénonciation de la tyrannie des minorités et celle, bien évidemment de l'antifascisme.
Cette mouvance politique se présente comme "anti-système", et ses membres venus de la gauche ont en général un argument récurrent quand on pointe leurs collusions avec l'extrême-droite.Celle-ci ne serait qu'un "épouvantail" et les antifascistes des "idiots utiles du système" qui se gardent bien de dénoncer les "vrais" détenteurs du pouvoir politique et économique : mais comme on l'a vu, en réalité, dans cette mouvance où l'ultra nationalisme est le trait d'union, les membres de la social-démocratie au pouvoir, comme des représentants du patronat cotoient les soit-disant "rebelles" d'extrême-droite et de la gauche altermondialiste.
Certes, au sein de ce conglomérat, la partie venue de la gauche et notamment ses personnalités qui ont le plus à perdre en respectabilité se garderont bien d'aller directement parader avec Serge Ayoub dans la rue. C'est la raison pour laquelle existent des structures passerelle aux noms moins connotés que « 3ème Voie », Cercle Aristote ou "Association manifeste pour un débat sur le bire échange et la sortie de l'euro", c'est tout de même plus vague. De même côtoyer Hervé Juvin, ardent pourfendeur du métissage, peut toujours se justifier avec l'argument du brillant économiste, qui certes ne marche pas pour Serge Ayoub.
Mais les idées, les positionnements politiques sont bien les mêmes, déclinées selon le public auquel on s'adresse, avec des nuances de radicalité diverses et avec des pratiques variées C'est ce qui caractérise une mouvance. Dont aucun membre ne devrait en tout cas figurer sur un appel antifasciste.
Re: Un militant assassiné par 3 néonazis parisiens
Qui sont les skinheads, les redskins, les sharps, et les boneheads ? 20/07
Le récent assassinat de Clément Méric a fait ressugir ce mot, " skinhead " à travers les médias, et suscité de vives contestations terminologiques.
Gildas Lescop, sociologue spécialisé dans les cultures underground & british, vient développer en musique sa thèse sur le mouvement Skinhead. Cette étude, qui s'inscrit dans la veine des cultural studies, nous éclaire sur ce mouvement souvent méconnu: son rapport à la classe ouvrière, ses origines musicales, son dresscode, et les évolutions qu'il a connues, qu'elles soient musicales ou politiques.
Voici le découpage en trois époques / émissions, avec les références musicales afférentes :
En introduction symbolique : Judge Dread / Skinhead
- 1ere époque (1964 - 1971): Derrick Morgan / Forward March Prince Buster / One Step Beyond Symarip / Skinhead Moostomp Joe The Boss / Skinhead Revolt The Prophets / Revenge of Eastwood
- 2eme époque (à partir de 1977): Sham 69 / Cockney Kids Are Innocent Cockney Rejects / Oï Oï Oï Criminal Class / Fighting The System The Special Aka / Gangster The Special Aka / Racist Friend
- 3eme époque (les années 1980): Angelic Upstarts / England Angelic Upstarts / I Understand The Red Skins / It Can Be Done The Opressed / Fuck Facism Templars / Skinheads Rule O.K. The Toasters / East Side Beat Warzone / Skinhead Youth
en conclusion : Verona with Bad Manners / Skinhead Boy
http://www.lafrap.fr/audio/download/573 ... artie1.mp3
http://www.lafrap.fr/audio/download/574 ... artie2.mp3
http://www.lafrap.fr/audio/download/574 ... artie3.mp3
Re: Un militant assassiné par 3 néonazis parisiens
Un groupe d'extrême droite conteste sa dissolution avec AFP 18/07
L'association d'extrême droite Envie de rêver a déposé, jeudi 18 juillet, un recours devant le Conseil d'Etat contestant le décret de dissolution pris à son égard mi-juillet par le gouvernement, après la mort de Clément Méric, militant d'extrême gauche frappé par un skinhead lors d'une bagarre à Paris.
L'association et son président Kévin Couette ont déposé "un référé liberté" (procédure d'urgence) pour obtenir une suspension du décret dans les quarante-huit heures et "un recours en excès de pouvoir" contestant la décision au fond.
TROIS STRUCTURES DISSOUTES
Le conseil des ministres avait pris le 10 juillet, sur proposition du ministre de l'intérieur Manuel Valls, un décret prononçant la dissolution de trois structures d'extrême droite : Envie de rêver, Troisième Voie et Jeunesses nationalistes révolutionnaires (JNR).
Parmi les arguments invoqués, le décret arguait que les trois entités, "étroitement imbriquées [présentaient] le caractère d'une milice privée" et propageaient "une idéologie incitant à la haine et à la discrimination" envers les étrangers, en s'appuyant sur "une rhétorique haineuse et guerrière" qui trouvait son prolongement "dans de nombreux actes de violence".
Esteban Morillo, principal mis en cause dans la mort du militant d'extrême gauche Clément Méric, était un sympathisant de Troisième Voie et des JNR.
UN FUTUR RECOURS POUR LES JNR ET TROISIÈME VOIE
Mais pour les responsables des trois structures, l'arrêt de dissolution pris par les pouvoirs publics relève de "l'abus de pouvoir". Serge Ayoub, président de Troisième Voie et des JNR, son service d'ordre, doit lui aussi déposer la semaine prochaine un recours en excès de pouvoir réclamant l'annulation du décret.
Dans les motivations du référé liberté d'Envie de rêver, son avocat Me Nicolas Gardères fait notamment valoir que l'association, qui gère un local muni d'une buvette, sa seule ressource, se trouve aujourd'hui dans l'impossibilité de payer son loyer. Sur le fond, elle conteste les motivations de la dissolution évoquées dans le décret qui parlent de "haine et de discrimination".
Pour Serge Ayoub, qui a avait anticipé la décision du gouvernement et procédé de lui-même à la dissolution de Troisième Voie et des JNR en juin, l'enjeu n'est pas de relancer ces deux structures. "Il souhaite rétablir la vérité puisque le décret parle de saluts nazis qui ne correspondent pas aux faits, mais aussi se donner la possibilité de créer dans l'avenir d'autres associations, sans courir le risque d'être poursuivi pour reconstitution ou maintien d'un groupement dissous, ce qui pourrait être le cas si le décret n'était pas annulé", a précisé Me Gardères.
Re: Un militant assassiné par 3 néonazis parisiens
Deux nouveaux groupes d'extrême droite dissous Gérard Bon et Elizabeth Pineau, édité par Yves Clarisse 24/07
Le gouvernement a annoncé mercredi la dissolution de deux nouvelles organisations d'extrême droite, l'Oeuvre française et les Jeunesses nationalistes, quinze jours après celle de trois structures d'un même groupuscule.
Le processus de dissolution avait été lancé après la mort début juin à Paris d'un jeune militant antifasciste, Clément Méric, lors d'une rixe avec des sympathisants des Jeunesses nationalistes révolutionnaires (JNR).
Le 10 juillet, le Conseil des ministres avait déjà prononcé la dissolution de Troisième Voie, organisation fondée par Serge Ayoub, de son association Envie de rêver et de son mouvement de jeunesse, les JNR.
Au lendemain de la mort de Clément Méric, de nombreux dirigeants et partis de gauche avaient appelé le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, à prendre des mesures énergiques contre les groupes les plus extrémistes.
Les cinq structures visées présentent les caractéristiques de milices privées incitant à la haine, a expliqué le ministre de l'Intérieur, Manuel Valls.
"Il n'y a pas de place dans notre pays pour la haine, la xénophobie, l'antisémitisme, les actes anti-musulmans. Ce sont, après les dissolutions déjà intervenues, des moments très importants", a-t-il dit à l'issue du conseil des ministres.
Manuel Valls a souligné que l'Oeuvre française, très liée aux Jeunesses nationalistes, était organisée en "milice privée" avec "des camps de formation paramilitaires" et que certains de ses membres faisaient le salut hitlérien.
Valls annonce la dissolution de deux groupuscules AFP 24/07
Manuel Valls a annoncé mercredi, à l'issue du Conseil des ministres, la dissolution sur décret présidentiel de deux groupuscules d'extrême droite, "l'Oeuvre française" et les "Jeunesses nationalistes".
Le ministre de l'Intérieur, qui a fait cette annonce dans la cour de l'Elysée, a souligné que l'Oeuvre française était une "association qui propage une idéologie xénophobe et antisémite, des thèses racistes et négationnistes, qui exalte la collaboration et le régime de Vichy, et qui rend des hommages réguliers au maréchal Pétain, à Brasillach ou à Maurras".
Créée en 1968 par Pierre Sidos, fils de François Sidos, fusillé à la Libération pour collaboration, l'Oeuvre française "est organisée comme une milice privée avec des camps de formation de type paramilitaire", a-t-il souligné.
"Dans le même sens, par décret toujours, le président de la République va dissoudre les Jeunesses nationalistes, qui propage elle aussi la haine et la violence, qui exalte la collaboration, qui rend hommage à des miliciens ou à des Waffen SS, avec pour certains de ses membres aussi des saluts hitlériens", a-t-il poursuivi.
Les JN sont en quelque sorte la branche activiste de l'Oeuvre française. Elles ont été fondées en octobre 2011 par Alexandre Gabriac, un jeune élu FN exclu du parti après la diffusion d'une photo le montrant faisant un salut nazi.
"Croire que dissoudre avec un bout de papier nos assos stoppera notre détermination et notre avancée relève du fantasme. L'avenir est à nous", a écrit sur son compte twitter M. Gabriac, sitôt la dissolution annoncée.
Le ministre de l'Intérieur a souhaité "rappeler la volonté du président de la République d'apaiser, de faire en sorte que la loi soit respectée par tous", ajoutant qu'"il n'y a pas de place dans notre pays pour la haine, la xénophobie, l'antisémitisme ou des actes antimusulmans".
Pour M. Valls, "ce sont, après les dissolutions déjà intervenues (celles de Troisième Voie et des Jeunesses nationalistes révolutionnaires le 10 juillet, ndlr) , des moments très importants".
Re: Un militant assassiné par 3 néonazis parisiens
Moi je le trouve vraiment pas terrible ce texte !Les multiples visages de la Troisième Voie 28/06
"Rien de ce qui est en puissance ne passe en acte autrement que par quelque chose qui est déjà en acte." Aristote.
Après le meurtre de Clément Méric, l'étendue des liaisons de Serge Ayoub, qui fréquentaient son Local et venaient y donner des conférences a commencé à être évoquée, d'abord dans les médias antifascistes, puis un peu dans les médias capitalistes.
A cette occasion, Julien Landfried, candidat du PS aux législatives a du s'expliquer sur une conférence donnée au QG des collègues d'Esteban Morillo. Le candidat a expliqué qu'il était venu sans savoir où il allait, invité par une « organisation tout à fait respectable », le Cercle Aristote .
Les choses en sont restées là. Manifestement, personne n'a été intéressé par la nature exacte de ce fameux « Cercle Aristote », qui a effectivement tenu ses conférences pendant plusieurs années chez Serge Ayoub.
etc...
Encore une fois ont emploie des techniques de flics pour "désginer" l'extrême droite. En analysant les "réseaux sociaux" de quelques leaders avérés du "fascisme" à la française.
Ca en deviens complètement ridicule quand des gens dits révolutionnaires viennent s'étonner que des fascistes s'associent avec n'importe qui par opportunisme, pire que ça, s'étonner que des socs-dem ne soient pas nos alliés.
Il deviens vraiment plus qu'urgent d'en finir avec ces antifascisme de flic et renouer avec une analyse politique matérialiste, classiste, révolutionnaire, d'ou découlera logiquement un engagement antifasciste.
L'antifascisme devra se réaliser non pas au travers l'affrontement par communiqués qui dénonceront les liens entre x et y, mais dans une sociabilité réelle, car c'est bien la que les fascistes ne savent pas être présents, leur histoire n'étant que celle de coup d'états, de coups d'éclats, de manipulation, d'opportunisme ... mais pas de mouvements populaires.
Re: Un militant assassiné par 3 néonazis parisiens
Il faut évidemment une analyse matérialiste de classe mais le travail pour connaitre son ennemi est important...
Re: Un militant assassiné par 3 néonazis parisiens
De la à ne faire plus que de l'analyse de réseau sociaux ...
Qui est en ligne
Utilisateurs parcourant ce forum : Aucun utilisateur enregistré et 6 invités