Un opposant au projet d'aéroport dépose la marque « Zad » 10/11
« Zad » , « PRO ZAD Zone A Défendre », « Notre Dame des Landes NDDL », « Zadiste de Notre Dame des Landes » : toutes ces expressions sont des marques déposées depuis le mois d'avril. A l'origine de cette initiative, René Leblanc, un opposant au projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes, près de Nantes.
Militant mort à Sivens : sa famille va porter plainte pour «homicide volontaire» Notre-Dame-des-Landes : des milliers de personnes pour dire non à l'aéroport Confirmant une information du quotidien Ouest-France, cet ancien délégué régional de l'Institut national de la propriété industrielle (INPI) à Rennes a expliqué ce lundi vouloir empêcher toute exploitation de ces expressions symboliques à ses yeux de la lutte pour le respect de l'environnement.
Les expressions Zad et Zadistes sont apparues dans la contestation à l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes, les opposants investissant et s'installant sur la «Zone d'aménagement différé» réservée au projet et rebaptisée «zone à défendre» par leurs soins. Ces expressions, « symboliques pour ce qui concerne le respect de l'environnement (...) vont bientôt avoir à mon sens une valeur non négligeable » , estime René Leblanc. « Or des entreprises pourraient galvauder ces mots » et profiter de leur notoriété pour « faire de l'argent » , en faisant en outre fabriquer des produits dans des pays à bas coût salarial.
« Moi, je ne veux pas faire de l'argent »
«« Zad » devient universel » , analyse cet ancien maire de Quelneuc, une petite ville du Morbihan, et auteur du livre « Vol sur Notre-Dame-des-Landes » . Dorénavant, « tous les gens qui s'opposent à des projets inutiles sont des zadistes » , estime-t-il. Bien loin du projet d'aéroport nantais, le site du barrage controversé de Sivens, dans le Tarn, est aussi devenu « zone à défendre » pour ses opposants. A Rouen, la Zad était un campement installé par des écologistes dans le centre de la ville, à la mémoire de Rémi Fraisse, jeune homme tué par l'explosion d'une grenade lancée par un gendarme lors d'affrontements fin octobre sur le site du barrage de Sivens. Le campement rouennais a été évacué par la police.
« Moi, je ne veux pas faire de l'argent » avec ces marques, ajoute René Leblanc. Il n'exclut pas pour autant leur utilisation pour des produits fabriqués en France, qui respecteraient l'environnement et qui auraient « un intérêt économique pour tout le monde » . Dans ce cas-là, « je pourrais donner mon autorisation. »
lutte à Notre Dame des Landes
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Comment les zadistes de Notre-Dame-des-Landes veulent réinventer la politique Nicolas Mollé 09/11
Tandis que 1.000 personnes viennent de manifester sans débordements en mémoire de Rémi Fraisse à la Zad de Notre-Dame-des-Landes, ses occupants rêvent, parfois dans le chaos, de reconstruire la citoyenneté à partir de zéro.
“Sans flics, pas de casseurs”. Le zadiste est fier de son slogan. Et de fait, un millier de personnes ont traversé pacifiquement samedi 8 novembre la “Zone à défendre” de Notre-Dame-des-Landes pour rendre hommage à Rémi Fraisse. Sans personne à affronter, ni casque de CRS ou matraque télescopique à l’horizon. Bienvenue donc au “plus grand squat à ciel ouvert d’Europe” comme le rappellent fièrement certains de ses occupants. Pour y accéder, on peut traverser le village qui lui a donné son nom, à trente kilomètres de Nantes : ambiance clocher et baguette de pain sous le bras. Difficile de croire que dans les bocages environnants se trouve un îlot d’humanité à la pointe de la résistance au capitalisme mondialisé
Une heure avant la manifestation, pas âme qui vive sur la petite départementale qui sert de vestibule à la Zad. Mais d’étranges signaux rompent la routine visuelle de ce coin de campagne et plongent dans une ambiance futuriste à la Mad Max. Ou plutôt, à la Malevil. Maison murée émaillée d’inscriptions anarchistes et antifascistes. Panneaux de signalisation détournés et taggués. Surviennent les premières chicanes, tas de pneus et de palettes, barrières de signalisation, séparateurs de voix routières en plastique, carcasse automobile bariolée. La Zad est marquée dans sa chair par l’opération “César” de l’automne 2012 au cours de laquelle au moins 1 200 gendarmes mobiles envahirent le terrain. Après avoir slalomé en voiture entre ces amoncellements, on parvient à une sorte d’avant-poste au bord de la route ou, une fois qu’on a baissé sa vitre, un costaud en treillis à l’accent méridional explique où se garer.
Quand on longe les fossés de la Zad, on entend des jappements de chien, des martellements secs et rythmés sur du bois. On se retrouve à clopiner à côté d’un zadiste dégingandé de 47 ans qui explique qu’il est en train de finaliser sa cabane. “Je viens de Cassis, je suis arrivé en janvier 2013. Le premier hiver, il faisait – 5° sous la tente, c’était pas facile.” Les premiers marcheurs arrivent bientôt. Patchwork bon enfant d’agriculteurs de la Confédération paysanne bardés de badges jaunes et noirs, de journalistes munis de caméras et de perches, de porteurs de dreadlocks ou de barbes plus ou moins longues. Et d’encapuchonnés au visage entièrement caché. Les plus radicaux. En voilà un qui surgit justement de derrière un talus, sur son VTT, avec ses inquiétantes lunettes de cyborg Ranxerox et sa cagoule hérissée de pointes.
“Je suis un indigné cagoulé, résume-t-il. Mon credo, c’est vivre libre ou mourir. Ce qui muselle le système, c’est la peur. Peur de perdre son confort, sa voiture, quand on gagne 1.300 euros par mois et qu’on redonne les ¾ de son salaire, à travers les crédits. Moi je me sens libre. Je défends ma planète, ça me donne de l’énergie de sentir qu’elle sait que je me bats pour elle.”
Ils sont quelque uns comme lui, régulièrement postés sur le parcours de la manifestation, les traits dissimulés. Blacks Blocs ? Ici on les appelle plutôt “nomades militants”, renforts qui débarquent en camion d’autres Zad comme les Mille Vaches ou de Sivens, quand un conflit se profile. Dans un contexte de radicalisation de la réponse policière, notamment des équipes de la Brigade anti-criminalité, comme lors de la manifestation du 1er novembre dernier à Nantes.
“On réinvente la vie en collectif”
Si la Zad n’est qu’un petit village de 150 à 200 personnes, son pouvoir de subversion ne vient pas du nombre mais de son potentiel expérimental démocratique. “Ici, nous sommes en confrontation avec l’Etat, il y a globalement un raz-le bol du système existant qui s’autoproclame démocratie et qui est en réalité au service d’une élite”, explique un zadiste originaire de l’île de Groix dans le Morbihan.
“Nous voulons un véritable pouvoir du peuple, par le peuple et pour le peuple. Être constamment dans la discussion et tout remettre en cause dès qu’un groupe ou un individu prend trop de pouvoir. Nous menons depuis le printemps dernier une expérimentation politique qui devrait déboucher sur la création d’une ou plusieurs assemblées. Nous avons deux ans devant nous pour mettre ça au point, pour s’organiser pour les corvées par exemple. En attendant, la Zad est un point de rencontre et de repos pour beaucoup de monde. On réinvente la vie en collectif.”
Bien sûr, tout n’est pas réglé comme du papier à musique, les déchets s’amoncellent en de nombreux endroits, l’alcool fait des ravages, avec parfois des poussées de fièvres anomiques (loi du plus fort). Un groupe responsable du vol de deux voitures du voisinage a dû être éjecté par l’ensemble de la communauté. Mais la Zad vise en priorité le lien social. Et a donc su aussi inventer ses propres agoras : le hameau de cabanes de la Chat-Teigne, sorte de complexe socio-culturel en planches de bois ou l’ancien hameau de la Wardine (interdit aux journalistes). Le “Sabot”, une des premières parcelles défrichée collectivement pour y installer un potager, fût saccagée par les forces de l’ordre il y a deux ans.
Jamais la vie quotidienne n’aura été aussi troublée à la Zad qu’à cette époque. Le bus scolaire dût alors renoncer à desservir le secteur, privant d’école les enfants des trois familles ici implantées. Dans ce climat de violence, Notre-Dame-des-Landes aurait pu connaître un drame similaire à celui de Rémi Fraisse au Testet. C’est bien pour cela que le milieu altermondialiste Nantais se sent aujourd’hui investi. Et organisera le 22 novembre 2014 une “auto-dénonciation” collective pour critiquer l’action du pouvoir, sur le parvis du Palais de Justice de Nantes.
Re: lutte à Notre Dame des Landes
De nouveaux recours rejetés par le Conseil d'Etat ? avec AFP 07/11
Le rapporteur public a préconisé jeudi de débouter des opposants à l'aéroport réclamant l'annulation de leur expropriation...
Une nouvelle déception judiciaire pour les opposants au projet d'aéroport? Le rapporteur public a préconisé jeudi de rejeter le pourvoi formé devant le Conseil d'Etat par des riverains de la future zone aéroportuaire de Notre-Dame-des-Landes souhaitant obtenir l'annulation de leur expropriation. La décision du Conseil d'Etat a été mise en délibéré pour quelques semaines.
Les arrêtés préfectoraux de cessibilité contestés
Quelque 26 requêtes différentes avaient été présentées sur le même modèle devant la plus haute juridiction administrative française pour demander l'annulation d'un arrêté de 2011, par lequel le préfet de Loire-Atlantique déclarait cessibles plusieurs parcelles.Il s'agissait d'une étape préalable à l'expropriation de ces riverains.
Les opposants faisaient notamment valoir que l'appréciation des impacts du projet n'avait pas été réalisée de manière globale ou que l'Etat n'avait pas diligenté d'analyse comparée des conséquences des différentes options du projet. Le rapporteur public a constaté que plusieurs arguments développés étaient appuyés sur des textes publiés postérieurement à la déclaration d'utilité publique du projet, en février 2008, ce qui les rendait inopérants.
En décembre 2012 et février 2014, la justice administrative avait déjà rejeté par deux fois ces demandes d'annulation, avant que ces particuliers ne s'en remettent au Conseil d'Etat.
Re: lutte à Notre Dame des Landes
Qui est derrière l’appel à manifester des Ailes pour l’Ouest ? Lou-Eve Popper 13/11
L’association « Des ailes pour l’Ouest », qui défend le projet de Notre-Dame-Des-Landes, partage le même prestataire informatique que Vinci. Un rapprochement qui questionne.
L’association de lobbying d’inspiration très libérale « Des Ailes pour l’Ouest » doit sa récente notoriété à un courrier de Manuel Valls qui l’assurait que « la détermination de l’État sur [le] projet » de transfert de l’aéroport de Nantes « est intact ». Forte de cet appui, elle appelle à manifester demain pour soutenir la construction de l’aéroport de Notre-Dame-Des-Landes. Sans grande surprise, ses militants seront notamment accompagnés par des représentants du Medef et de la CGPME. Jusqu’ici, tout est normal. Mais un détail fait douter de la spontanéité de cette initiative et de l’indépendance de l’association : l’appel à ce rassemblement, diffusé par mail, porte la signature d’un prestataire informatique retenu par Vinci pour vanter sur le net les mérites du futur Aéroport du Grand Ouest (AGO), dont la tentaculaire entreprise de BTP est le constructeur et concessionnaire.
C’est un tweet, publié le 12 novembre par Yves Guérif, qui a mis la puce à l’oreille del’ACIPA (Association Intercitoyenne des Populations concernées par le Projet d’Aéroport de Notre-Dame-Des-Landes). Celui-ci relayait l’appel à la manifestation de l’association en publiant un lien internet vers le visuel envoyé sur une (ou des) liste(s) de diffusion. Pas de chance pour Les ailes de l’Ouest, le nom du prestataire informatique apparaît en clair dans la barre d’adresse de la page HTML mentionnée dans ce tweet. Au cas où elle serait supprimée nous en avons réalisé une jolie capture (à découvrir en cliquant sur l’image ci-dessous).
Il s’agit de VIGICORP, une société informatique qui a aussi réalisé le site internet du projet de construction de l’aéroport de…Vinci (Elle s’en félicite ici).
Malicieusement, l’ACIPA n’a pas manqué de remercier, sur Twitter, Yves Guérif d’avoir « mis en lumière les liens entre Ailes pour l’Ouest et Vinci ». Il est en effet étonnant, sinon troublant, que « Des Ailes pour l’Ouest » ait choisi VIGICORP, parmi les centaines de prestataires informatiques présents sur la marché.
Contacté par Politis.fr, Alain Mustière, président de l’association et ex-président de la Chambre de Commerce et d’Industrie de Nantes, nous a affirmé « ne pas être au courant » que VIGICORP ait réalisé cette page d’appel à la manifestation. « Je ne savais pas mais, maintenant que vous le dîtes, c’était une connerie de prendre le même prestataire », nous a confié pareillement, André Taméza, son vice-président. Il ne faudrait toutefois rien en conclure. L’association, jure Alain Mustière, « n’a aucun contact avec Vinci ». Qui nuance aussitôt : « Même si nous en avions eu, nous travaillons avec qui nous voulons, cela n’a aucune importance. » Avant de concéder, quelques minutes plus tard avoir déjà été en contact à plusieurs reprises avec AGO, la filiale de Vinci, pour connaître « l’avancement du projet ».
Alain Mustière et son vice-président, André Taméza, ont toutefois profité de notre coup de fil pour se plaindre du comportement de la presse, qui, selon eux, ne donne la parole qu’aux militants et aux élus écologistes. Le premier nous a même suspecté de vouloir « nuire » à son association. Une intention qui ne nous a jamais effleurés en cherchant à répondre à une simple question.
Re: lutte à Notre Dame des Landes
Depuis 2012 l'aéroport au point mort 14/11
Le quasi-quinquagénaire projet d'aéroport nantais de Notre-Dame-des-Landes, relancé au début des années 2000 en vue d'une inauguration en 2017, est au point mort depuis la dernière tentative d'expulsion de ses opposants, à l'automne 2012.
Le quasi-quinquagénaire projet d'aéroport nantais de Notre-Dame-des-Landes, relancé au début des années 2000 en vue d'une inauguration en 2017, est au point mort depuis la dernière tentative d'expulsion de ses opposants, à l'automne 2012.
Le Premier ministre Manuel Valls a bien tenté, le 28 octobre, de rassurer les partisans du projet en réaffirmant la volonté gouvernementale de le mener à bien, mais il n'en reste pas moins suspendu à l'issue de multiples recours juridiques dont nul ne voit le bout.
Alors qu'un calme relatif régnait dans le bocage nantais depuis le statu quo décidé en début d'année par le chef du gouvernement de l'époque Jean-Marc Ayrault, la mort du jeune écologiste Rémi Fraisse le 26 octobre sur le chantier controversé du barrage de Sivens dans le Tarn, a ravivé les tensions entre pro et anti-aéroport.
Du 16 octobre au 24 novembre 2012, plus d'un millier de policiers et de gendarmes intervenaient sur la «Zad», Zone d'aménagement différé renommée « zone à défendre » par les anti-aéroport, pour déloger à grand renfort de gaz lacrymogènes et grenades assourdissantes les opposants installés dans des fermes et des cabanes, aussitôt démolies.
En face, les opposants, de plus en plus organisés et nombreux avec le renfort de quelques 200 comités anti-« NDDL » créés dans toute la France, répliquent tantôt à coup de manifestation massives et pacifiques, tantôt à l'aide de fusées de détresse, de frondes et de toutes sortes de projectiles, menant une quasi « guérilla bocagère » .
Au soir du 24 novembre 2012, Jean-Marc Ayrault, pourtant farouche partisan du projet en tant qu'ancien maire de Nantes, annonce à la surprise générale la mise en place d'une «commission du dialogue»: elle suspend de fait les travaux en donnant un coup d'arrêt aux expulsions.
Depuis, les seuls travaux d'ampleur entrepris ont été la construction de plusieurs dizaines de nouvelles cabanes ainsi que des semailles de blé, de tournesol ou encore de sarrasin. Une « lutte d'occupation » qui passe par l'installation de jeunes agriculteurs, pour qu'en cas d'abandon du projet, « les terres ne reviennent pas aux paysans qui ont fait le choix de signer à l'amiable » avec le concessionnaire de l'aéroport, le groupe Vinci, souligne Cyril Bouligand, agriculteur proche de la Confédération paysanne.
« Quelque part on a gagné »
Vincent, fils de paysans préférant « cultiver la terre que faire la guéguerre » , a ainsi posé ses valises dans une ferme de Saint-Jean-du-Tertre, visée par une expulsion avortée en avril, où les récoltes sont entassées.
Un « Camille » , prénom générique des opposants qui souhaitent garder leur anonymat, a, lui, planté un hectare de vigne, espérant « dans dix ans avoir du vin » .
« Il ne faut pas oublier que l'aéroport devait être mis en service très prochainement, donc quelque part on a déjà gagné » , fait valoir Jean-François Guitton, membre du Collectif des agriculteurs opposés au projet, le « Copain 44 » , organisateur d'une « marche unitaire » le 8 novembre à Notre-Dame-des-Landes.
La marche est partie symboliquement de la « Route départementale 281 » , toujours entravée par les chicanes des opposants. Puis elle est passée par les lieux des plus intenses affrontements avec les forces de l'ordre, pour rappeler qu'avant Rémi Fraisse « c'était l'un de nous qui aurait pu y rester » .
A quelques jours d'une nouvelle manifestation contre « les violences policières et judiciaires » , le 22 novembre à Nantes, elle avait pour but, en réunissant écologistes, agriculteurs ou anti-capitalistes, de montrer « qu'il n'y a pas de scission » au sein de la « résistance » , malgré les « moyens différents de s'exprimer » , selon M. Guitton.
Pour le fervent défenseur de l'aéroport qu'est le président PS de la région Pays de la Loire Jacques Auxiette, « ceux qui sont aux responsabilités » ont laissé « s'installer des logiques qui essaiment sur toute la France » en n'évacuant pas les «70, 80 ou 100» occupants « illégaux » de la Zad qui n'ont « fait que contribuer à polluer les projets » , dont celui de Sivens.
« S'il n'y avait pas d'opposants sur le terrain et des violences, les travaux pourraient commencer demain » , déplore aussi Alain Mustière, président de l'association « Des ailes pour l'Ouest » , favorable à l'aéroport. Pourtant, 52 recours déposés par les opposants ont déjà été rejetés, insiste M. Mustière.
En réaffirmant la détermination de l’État à réaliser le projet, une fois jugés les derniers contentieux (encore une trentaine), « le gouvernement sait peut-être déjà que nous perdrons tous nos recours » , remarque Françoise Verchère, présidente du Collectif des élus doutant de la pertinence de l'aéroport (Cédpa). Selon elle, le projet est « loin d'être enterré » .
Pour Jean-Philippe Magnen, vice-président EELV du Conseil régional, des signes « d'immobilisme total » se multiplient au contraire, comme la suspension par les collectivités territoriales des versements financiers au syndicat mixte ou encore celle de l'instruction du permis de construire de l'aéroport pour mieux prendre en compte l'évolution du trafic.
Il est persuadé que « dans ce quinquennat, il n'y aura pas une pierre de posée à Notre-Dame-des-Landes » .
Re: lutte à Notre Dame des Landes
Huit recours contre les aides accordées à Vinci avec AFP 16/11
Le collectif des élus opposés au projet demande le remboursement de 38 millions d'euros d'aides versées par l'Etat et les collectivités...
Le collectif d'élus opposés au projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes a annoncé avoir déposé huit recours en justice afin d'obliger l'Etat et les collectivités à réclamer le remboursement d'aides versées à Vinci, concessionnaire du futur aéroport.
«Près de 38 millions d'euros ont été versés de mai 2011 à novembre 2013, avant que la Commission européenne ne dise que ces aides sont compatibles avec le marché», avance Françoise Verchère, conseillère générale et présidente du collectif des élus doutant de la pertinence de l'aéroport (CéDpa).
L'Etat et six collectivités visées
Ces nouveaux recours ont été déposés «le 22 octobre dernier». Ils visent l'Etat, le syndicat mixte aéroportuaire, et six collectivités (les régions Pays de la Loire et Bretagne, le département de Loire-Atlantique, Nantes Métropole, les communautés d'agglomération de Saint-Nazaire et de La Baule). Trois juridictions, les tribunaux administratifs de Paris, Rennes et Nantes, ont été saisies, a précisé l'avocat du collectif, Me Thomas Dubreuil.
Bruxelles avait donné son feu vert le 20 novembre 2013 à la subvention de 150 millions d'euros octroyée par l'Etat français pour financer une partie des travaux de l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes, dont l'inauguration était initialement prévue en 2017.
Re: lutte à Notre Dame des Landes
Quel est le combat des « zadistes »? Marine Tertrais 11/11
Ces temps-ci on entend de plus en plus parler de Zad ou zadistes. Mais de quoi s’agit-il exactement ? Qui sont ces militants qui font face, depuis plusieurs semaines aux forces de l’ordre, près du barrage de Sivens mais aussi à Notre-Dame-des-Landes, près de Nantes ?
On les a découvert à l’occasion des violents affrontements entre forces de l’ordre et opposants au chantier du barrage de Sivens. Les « zadistes », contraction de Zad (« zone à défendre ») et activistes, sont plus déterminés que jamais. La mort du jeune Rémi Fraisse et le peu de compassion des membres du gouvernement ont boosté leur résistance. Présents dans le Tarn mais aussi à Notre-Dame-des-Landes, près de Nantes, ou à Calais, ils organisent une résistance sans relâche et sont devenus en quelques mois une véritable épine dans la chaussure du ministère de l’Intérieur et du gouvernement en général.
Mais attention, Zad est une marque déposée par René Leblanc, militant anti-aéroport, auteur du livre Vol sur Notre-Dame-des-Landes, maire de Quelneuc (Morbihan) jusqu'en mars dernier et ancien directeur régional de l'Inpi à Rennes.
Leurs valeurs
Qu’est-ce qui pousse aujourd’hui un militant à venir s’installer dans des campements très souvent insalubres, sans chauffage, ni eau courante, été comme hiver, dans les bocages détrempés de la campagne nantaise ou à Sivens ? L’objectif des « zadistes » est avant tout de vivre en conformité avec leurs valeurs. Un « zadiste » refuse la domination des hommes entre eux et des hommes envers les animaux ou la nature, il lutte contre ce capitalisme qui porte en lui la source de toutes les injustices.
Se trouvent donc parmi leurs rangs des écologistes, des anarchistes, des défenseurs de la cause animale, des féministes, des marxistes, des anti-faschistes, des opposants au nucléaire, bref, des altermondialistes prêts à tout pour combattre le système quitte à user de la violence si nécessaire.
Leur mode de vie, une expérimentation sociale
Le « zadiste » est aussi un utopiste. Dans la lignée d’un Thomas More qui avait décrit les contours d’une société idéale, dans Utopie (1516), ou d’un Rabelais qui, dans Gargantua (1534), avait imaginé l'abbaye de Thélème et sa célèbre devise « Fais ce que voudras », les « zadistes » rêvent d’un monde sans frontières, sans propriété, ni hiérarchie. La vie collective fait partie de leur mode de vie, que ce soit dans des squats, dans ce qu’ils appellent des « communautés rurales autonomes » ou dans des campements de fortune. Pour eux, l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes ou le barrage de Sivens ne sont que des prétextes pour dénoncer un système qu’ils rejettent en bloc.
On compte aujourd’hui une dizaine de zones à défendre en France : on en trouve dans la Meuse, contre le projet d’enfouissement de déchets nucléaires à Bure, dans la Somme, contre la ferme des 1000 vaches à Ducrat, à Calais pour venir en aide aux immigrés ou encore en Savoie contre le projet de LGV Lyon-Turin.
Leur mode d’action
Si devant les caméras, les « zadistes » se désolidarisent des casseurs et des activistes violents avec les forces de l’ordre, il est cependant bien difficile de savoir à qui imputer les débordements des manifestations. Quand des vitrines de banques sont brisées à Nantes, on ne sait pas trop s’il s’agit de casseurs infiltrés ou d’un message clair contre les institutions d’un système capitaliste et financier que rejette la totalité des « zadistes ».
Aussi n’est-il pas rare de croiser des militants écologistes de la première heure au sein de Black Blocs lors de manifestations. Vêtus de noir, capuches sur la tête, les participants au Black Blocs n’hésitent pas à user de violence et à dégrader l’espace urbain pour se faire entendre. Car, selon eux, la violence vient avant tout de l’Etat.
Alliance avec les Black Blocs ?
Mais manifester au sein de Black Blocs ne veut pas dire être un Black Bloc, c’est là toute la nuance. « Les Black Blocs appartiennent à une structure éphémère qui fédère différents courants avec l’appui de groupes venant d’autres pays, d’Allemagne en particulier », nous expliquait, en février dernier, Jacques Leclercq, auteur de et « Ultras-Gauches » (L'Harmattan - janvier 2013).
« Ces activistes ne se retrouvent que sur place, au moment d’en découdre. Il ne faut pas confondre les Black Bloc de tendance autonome qui sont particulièrement violents avec une organisation, parfois en cortège, de militants anarchistes libertaires qui sont organisés et qui marchent en Black Bloc, c’est-à-dire latéralement, groupés et de manière compacte », ajoutait-il. Une distinction pas toujours très évidente…
Re: lutte à Notre Dame des Landes
Les locaux du PS à Nantes " éclaboussés de rouge " , le parti va porter plainte contre X SIBYLLE LAURENT 18/11
Le collectif Pour un monde sans police entend " déclarer la guerre au pouvoir nantais " ‘ – partis politiques et police. Une nouvelle manifestation est prévue samedi à Nantes, devant le palais de justice, " contre les violences policières " .
Du rouge. Pour rappeler le sang. Ce mardi, les passants du cours des 50-Otages ont pu découvrir la façade des locaux du parti socialiste maculés de peinture rouge. Les dégradations ont été revendiquées dans la journée par un collectif, baptisé " Pour un monde sans police " .
Dans un communiqué, les militants expliquent leur geste, en faisant référence à Rémi Fraisse, décédé lors de la mobilisation contre le barrage de Sivens dans le Tarn, ou encore aux " blessés et mutilés par la police " lors des manifestations anti-aéroport qui ont eu lieu à Nantes ces derniers mois. " Le Parti socialiste et sa police tuent ont du sang sur les mains " , indique le collectif, pour qui " le pouvoir nantais nous a déclaré la guerre " .
Assemblée générale et manifestation
Cette action intervient dans un climat d’effervescence dans les groupuscules contre les violences policières qui sont très actifs actuellement à Nantes, agissant souvent en marge des à côté des mouvements plus institutionnels contre l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes (Acipa, Cédpa, Copain 44…). Ainsi des militants d'extrême gauche, antifascistes et anarchistes ont prévu ce mercredi une assemblée générale à l’Université de Nantes pour " échanger et s’organiser " après le drame de Sivens.
Face à ce qu'ils estiment être un " déchainement de la répression étatique " , qui " cherche à museler la résistance " , le mot d’ordre est clair : il faut " reprendre la rue " . Le prochain rendez-vous est d’ores et déjà fixé. Ils appellent à rejoindre la manifestation de samedi à 14 heures devant le Palais de justice, organisée initialement par les comités locaux contre Notre-Dame-des-Landes pour dénoncer " les " procès incessants " contre les opposants " , notamment après la manifestation du 22 février dernier.
" Aucune opinion ne saurait justifier de telles méthodes " , pour le PS
Le Parti socialiste de Loire-Atlantique a réagi dans un communiqué à ces actes de " vandalisme " : " Leurs auteurs semblent préférer garder l'anonymat plutôt que d'assumer leur geste " , écrit Fabrice Roussel, premier secrétaire fédéral. " Aucune opinion, aucun acte, aucun fait ne saurait justifier de telles méthodes. " Pour lui, " les socialistes ont toujours préféré le débat d'idées, le dialogue et le respect des cadres démocratiques et juridiques à la violence, l'affrontement, au rejet de l'autre et de ses idées " . La fédération du PS 44 dit " condamner fermement " ces dégradations : " Nous ne cèderons pas devant ces tentatives d'intimidation et nous comptons procéder au dépôt d'une plainte contre X. "
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