Tiriwurst a écrit :Bon, un sujet qui me trotte dans la tête depuis un petit moment !
Comment au sein d'une société idéale, ou au sein d'une expérience libertaire limitée comme un squat, les individu(e)s peuvent-ils gérer les problèmes sortant du cadre privé et nécessitant un arbitrage ?
Dans des cas de vol (même dans un milieu condamnant la propriété privée, chacun(e) a ses petites affaires...), de violences, comment aborde-t-on ces situations ? Qui départage ? Un tribunal, élu ou nommé ? Il y a t-il un "corpus" de textes rédigé au préalable, et appliqué impartialement ? Impartial, qui décide de ce qui est impartial ? Des "peines" sont-elles appliquées ? Fait-on confiance à la "bonne nature" des individu(e)s ? (hi hi hi)
Bref comment inscrit-on l'idée de justice au sein d'une société libertaire et autogérée sans piétiner la liberté d'autrui et en assurant la cohésion et la pérennité de cette expérience ?
J'aimerais avoir vos avis, vos expériences, des références théoriques...
j'ai eu vu ya quelques temps un docu sur un squat québecois très intéressant à ce niveau là. Il y a justement des problèmes avec certain-e-s habitant-e-s à des moments, et c'est lors des réu de tous les squatteur-e-s que ces problèmes sont abordés, les "victimes" sont écouté-e-s mais la décision est collective, donc bon ça laisse une place à une certaine subjectivité, mais dans le reportage on voit que les gen-te-s essayent d'aller au-delà des ressentis personnels, après dans le cas présent il s'agit surtout de comportements ingérables que de choses graves.
Pour ce qui est de l'arbitrage dans une société post-révolutionnaire, c'est éminament plus compliqué. Si on part du principe que toute forme de domination sera abolie, dépassée et déconstruite (patriarca, capitalisme, racisme pour résumer en gros) les délits et crimes devraient logiquement devenir marginaux. Pour prendre le cas (casse-gueule comme on peut le voir sur un forum) du viol, pour moi ça se passerait plus ou moins comme ça :
- d'une part la victime est aidée et accompagnée pour surpasser le traumatisme (aujourd'hui ya encore beaucoup de trucs qui serait à mettre en place), écoutée sur ses attentes de la réponse collective, et chose essentiel je pense, pour toute reconstruction personnel, qu'elle est la certitude de ne plus recroiser son agresseur dans l'espace social et géographique où elle vie, donc le corrolaire est l'éloignement de celui-ci.
-d'autre part, l'agresseur, doit être lui aussi accompagné pour travailler sur lui-même afin qu'il n'y ai pas récidive, le chamgement d'espace social et géographique le lui permettant certainement aussi plus facilement sans craindre une quelconque vendetta.
Accompagnement et éloignement qui seront ces seules obligations, si on peut dire ainsi.
Pour moi ça implique de sortir du duo sanction/réparation, non pas par anti-autoritarisme béa et naïf, mais parce que je veux vivre dans une société où on considère l'humain-e comme perfectible quoi qu'il ai fait.