Hop, j'écris ni vu ni connu un message très politiquement correct anti-travail, de nuit, profitant du sommeil des honnêtes prolos.
Je me disais bien qu'avec ce genre d'illustrations, l'APF se ferait des amiEs chez les camarades. (Voilà une pièce à ajouter au lourd dossier "Punk, salariat et bidule".)
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Mais en voyant les réactions que ça peut générer, je me demande pourquoi j'en ai pas fait une modeste déclinaison en pochoir (chacunE sa maturité politique).
En parlant de ça, NervousBreakdown, au-delà du folklore, personnellement je ne comprends pas pourquoi tu ne participes pas à la dénonciation de l'aberration qu'est le travail, quitte à passer pour un parasite RMIste toi aussi.
Pour ce que je m'en souviens, à peu près toutes les écoles ("écoles", voilà que je catégorise horriblement, c'est vraiment TF1 ici) ont tenté de justifier ce bon vieux travail. Déjà pour les chrétienNEs c'était une nécessité pour pouvoir aller au paradis (le travail élève dans tous les sens du terme, et il est supposé racheter "le péché originel").
Pour pas mal de socialistes (à l'exception des feignasses du genre Lafargue et pourtant le bougre n'était pas avare de sa plume, alors qu'en penser ?), travailler était gratifiant (j'attends une réaction outrée), grosso modo c'est toujours la même idée, évidemment reprise par Vichy et les NS.
Tout ça juste pour demander, le travail, son omniprésence là partout, la stigmatisation souvent larvée de ceux/celles qui bossent pas pour une raison ou une autre, je m'en fous, tu l'expliques comment, "faut bien bouffer", "pendant que certainEs triment, d'autres vivent comme des rois et des reines, à nos frais" ? Parce que depuis l'avènement de "l'ère technologique", donc dans un nombre croissant de pays, on en arrive au "travail pour le travail" dans le sens où le travail est superflu, ce qui n'empêche pas les travailleurs de réclamer "de l'emploi" et les costards de proposer "du travail", juste pour maintenir la machine en vie et figer ce qui a été fait.
Oui, tu vas me dire "va expliquer ça à ceux qui sont contraints de faire un boulot de merde pour boucler leur mois, tu crois que ça les amuse ptet ?", je vois bien l'idée, mais je comprends encore moins le fait de bosser, et donc de donner une consistance au travail et à son monde. Parce que des gens dans la rue, dès lors qu'ils/elles réclament des sous ou du pain, au final ça se fera jamais à leur bénéfice quand bien même le salaire minimum serait à 10 00 euros par mois, le seul qui a besoin qu'on bosse c'est le travail en lui-même et sa bureaucratie consciente, toute revendication relative au travail (autre que visant à son abrogation) me semble donc fatalement vouée à irriguer un travail, entreprise d'exploitation et de déshumanisation, qui devrait être crevé depuis longtemps. Mais le travail c'est bien nécessaire pour le capitalisme ultra-destructeur (pléonasme ?) qu'on connaît, et qui transforme tout en bouillie (idées, animaux, tout) qui peut être mise dans le commerce sans le moindre risque, parce que c'est marchand. Et le marchand appelle le travail, qui appelle le marchand, qui appelle une contestation orientée en ce sens, sans jamais contester fondamentalement le travail en tant que principe. C'est la soupape de sécurité. Et puis avec la pub, les déclarations légales et ces conneries, ils/elles peuvent tout contrôler, voire le recracher sous une forme fantasmée si c'est vraiment trop (exemple : nazisme, pédophilie).
Même la révolution fait bien vendre, n'importe quelle idéologie, aussi dérangeante qu'elle soit, peut être muselée sans le moindre problème avec le miracle marchand, aujourd'hui j'y vois même là une des sources majeures de la domination, même si Marx et consorts avaient peut-être pas forcément insisté sur le DIY et n'avaient peut-être pas envisagé le fait qu'ils seraient réduits à l'état de bouillie dogmatique librement trouvable dans le commerce. D'ailleurs les bouquins marxiens à la FNAC c'est bien la démonstration par l'absurde qu'il est impossible d'ébranler sérieusement ce système marchand/travail. Je pense pas qu'on puisse dissocier le travail du masochisme si on part du principe qu'étymologiquement le travail c'est la douleur (ce qui exclut "le travail" du genre zines et consorts), bosser c'est rentrer dans un espace de domination, que tu subis à moins de passer de l'autre côté, mais dans les deux cas l'aliénation est bien là, et sans vouloir relancer le père Acrate sur le sujet, j'ai même tendance à penser que cette logique de la domination, de la hierarchie consciente ou non, touche également les organisations touchant de près ou de loin au travail.
T'as déjà dû débattre de ça, mais qu'est ce que t'en penses, provocations mises à part ? Et on va vite toucher à une autre forme d'oppression, puisque je soupçonne que ce débat soit rapidement recollé dans un thread idoine.