L’art investit les sentiers de Notre-Dame-des-Landes 13/08
Une centaine d’œuvres parsèment cinq kilomètres de randonnée. Réalisées avec… ce que propose la nature.
Sur le bord du sentier, un empilement de rondins de bois représente... un gâteau d'anniversaire. C'est la 10e édition du Landes'Art, un chemin d'exposition artistique sorti de terre en 2005 à Notre-Dame-des-Landes, au nord de Nantes. Pour l'occasion, douze artistes des années précédentes exposent à nouveau. Comme le veut la tradition, deux plasticiennes sont mises à l'honneur : Delphine Rose, céramiste et Karen Raccah, land-artiste.
De nombreuses œuvres collectives sont à découvrir tout au long du parcours. Même pendant la durée de l'expo-rando, prévue jusqu'au 30 septembre, des anonymes viennent ajouter leur œuvre. À ciel ouvert ou sous les branches, il n'y a pas d'heure pour s'y promener.
lutte à Notre Dame des Landes
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Re: lutte à Notre Dame des Landes
Face à la répression du combat anti-aéroport, organisons la riposte ! SLB Skol-Veur Naoned, SLB Skol-Veur Roazhon
Les mois précédents ont vu s’enchaîner les arrestations et les condamnations faisant suite à la manifestations anti-ayraultport à Nantes du 22 février dernier. Ainsi plus d’une trentaine de personnes ont été interpellées à ce jour. Deux ont été condamnées à au moins un an de prison ferme, d’autre à plusieurs mois. Face à la faiblesse, sinon à l’absurdité, des dossiers montés par l’accusation, la justice condamne à des peines dont la disproportion est aberrante. Ici un an ferme pour le jet d’un fumigène artisanal et de deux ou trois cailloux, là à quatre mois de taule pour la tentative de vol de deux livres dans une grande surface, intervenue plusieurs mois après les faits, et la possession pendant la manif d’un bâton de berger.
La manifestation du 22 février, par son ampleur populaire (50 000 personnes dans les rues), son mot d’ordre pour la défense des terres cultivables et d’une agriculture paysanne en Bretagne, et son impact sur le pouvoir central et bourgeois français, fait déjà date dans l’histoire du combat social mené par notre peuple pour son droit à vivre et à décider au pays. Cela à l’instar du combat contre la centrale nucléaire de Plogoff, de la grève du lait et du Joint français, de la grande manifestation des marins-pécheurs du 4 février 1994 à Rennes, où encore du combat anti-CPE. De manière plus large, la force et l’unité inédites du mouvement contre l’aéroport et son monde, ainsi que leur potentiel d’élargissement et de contagion, font trembler le pouvoir en place et ses vassaux locaux. Comme à chaque fois, ceux-ci cherchent donc à se défendre en criminalisant, en mutilant, et en emprisonnant.
A la suite du 22 février, Valls à pointer du doigt les agissements de « Blacks Bloc » qui seraient en partie issus de « pays étrangers », et composés « d’individus très violents », seulement venus pour commettre « des exactions ». Par cette manœuvre il cherche à diviser le mouvement en créant artificiellement des méchants casseurs violents, desquels devraient se démarquer les pseudos bons manifestants. Il cherche aussi à instiller la peur dans l’opinion, en affirmant l’existence d’un dangereux ennemi intérieur tapi dans l’ombre. Certains élus d’EELV ou du Front de gauche n’ont d’ailleurs pas hésité à lui emboîter le pas dans ce sens, ce qui, pour nous, est inacceptable. La réalité est bien sur tout autre, et le décalage entre ces propos et le profil des personnes condamnées le démontre. Quasi toutes vivent en Bretagne, et ont prouvé leur engagement dans la lutte contre l’aéroport, sur le terrain, dans les comités locaux, ou encore en faisant vivre la ZAD. Et toutes ont été condamnées pour des motifs futiles. Face à cela les procureurs peuvent bien répondre que c’est parce que seuls quelques « lampistes » ont pour l’heure pu être arrêtés – tremblez bonnes gens, les vrais barbares du 22 févriers courent toujours. Ils peuvent toujours chercher, car le 22 nous étions 50 000 lampistes dans les rues de Nantes.
De fait, les conséquences de la manif du 22 ne résultent pas de l’action d’une minorité « de supers casseurs », qui seraient aujourd’hui toujours dans la nature. Elles sont le fruit de la répression d’un vaste mouvement populaire. Ce jour là, ceux d’entre nous qui avaient décidé de se défendre contre la violence policière, et de s’attaquer de manière plus directe à l’aéroport et son monde, ont été couverts par plusieurs dizaines de milliers d’autres personnes, restant solidairement en retrait, et les regardant agir avec sympathie. Quand un espace résiste depuis plusieurs années à l’agression policière. Quand 50 000 personnes se retrouvent bloquées dans la rue par une armée de CRS. Quand on expulsent des paysans et des anciens de leurs fermes et de leurs maisons. Il ne faut pas s’étonner que la colère sociale s’exprime, que les pierres volent, et que certaines vitrines symbolisant l’ordre dominant volent en éclat. De nombreuses luttes ouvrières, paysannes, ou de marins l’ont déjà prouvées par le passé. Cela sans que l’on évoque pour autant la responsabilité des « Black Bloc ». En témoigne par exemple les affrontements intervenus autour de la préfecture de Quimper, lors de la grande manifestation des Bonnets rouges.
Du reste les dégâts matériels du 22 sont plus qu’à relativiser. Ce jour là le verni du centre ville bourgeois de Nantes n’a été qu’égratigné, quand sur la ZAD c’est toute une zone de vie que l’on veut définitivement détruire. Les cibles choisies (agence Vinci, banques, assurances …) l’on largement été pour leurs liens avec le capitalisme ultra-libéral et mondialisé, dans lequel s’inscrit le projet d’aéroport. Ce n’était largement pas de simples boutiques, comme l’on affirmé le gouvernement et nombre de médias. Enfin le lendemain le tram fonctionnait normalement. Dans le même temps trois personnes ont perdu un œil et ont été mutilées à vie, du fait de la brutalité policière. Ne nous flagellons pas et ne nous divisons pas pour quelques dégâts matériels et réversibles, et sous les injonctions morales du pouvoir pro-aéroport. Cela revient à faire le jeu des tenants du projet. Car la vraie violence se trouve du coté de ceux qui s’accaparent toujours plus les richesses, expulsent, et mutilent. Le syndicat CGT Nantes-Métropole représentant les travailleurs territoriaux nantais, chargés de nettoyer après la manif, ne s’y est d’ailleurs pas trompé, en refusant que le travail de leurs syndiqués soit instrumentalisé par les élus pro-aéroport, et en se plaçant clairement du coté des manifestants.
Bien sur on peut toujours débattre de la pertinence de telle ou telle action au cour d’une manif. Mais nous considérons que c’est le résultat dans son ensemble qu’il faut regarder. Et à ce titre la mobilisation du 22 février est une véritable réussite. Dans la continuité de la grande manifestation de réoccupation et de la mise en déroute de l’intervention policière sur la ZAD, elle a permis de réaffirmer clairement l’ampleur et la puissance du mouvement contre l’aéroport. Du reste la victoire en cour du combat mené sur la ZAD prouve, une fois de plus, que si elle est utile, la voie légaliste ne suffit pas, et que seul l’établissement clair et solide de rapports de force avec le pouvoir paie.
Nous appelons donc l’ensemble du mouvement, et notamment l’ACIPA, à faire clairement front uni derrière tout les inculpés comme l’ont déjà fait COPAIN 44 et un nombre croissant de comités locaux. Servons nous de la répression comme d’une arme pour nous souder encore davantage, pour renforcer la lutte, et pour l’élargir.
HEP KENGRED FRANKIZ EBET
Re: lutte à Notre Dame des Landes
La partie de poker menteur continue 28/08
En dehors du gouvernement, les écologistes poursuivent la bataille de la communication autour d'un possible abandon du projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes. Ainsi, hier, le trublion Daniel Cohn-Bendit. Désormais démuni de tout mandat, l’ancien député européen, figure historique d’Europe Ecologie Les Verts (EELV), a enflammé les esprits en assurant que Manuel Valls, Premier ministre, avait lâché que l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes « ne se fera pas ».
A la faveur d’une chronique sur Europe 1, Daniel Cohn-Bendit a ainsi soutenu que Manuel Valls avait pris cet engagement auprès du sénateur écologiste Jean-Vincent Placé, courtisé pour entrer au gouvernement. Le Premier ministre aurait déclaré, selon Daniel Cohn-Bendit, que le projet était « trop cher, d’un autre temps. Mais on ne peut pas le dire publiquement aujourd’hui parce que je ne veux pas froisser mon prédécesseur Jean-Marc Ayrault ». Problème: Jean-Vincent Placé, refuse de confirmer, se bornant à préciser sur Twitter: « Je ne rapporte pas mes échanges avec le Premier ministre ou le Président ».
« C’est une provocation comme Cohn-Bendit les aime », reconnaît François de Rugy, député écologiste de Loire-Atlantique. Dès mardi, l’élu nantais, qui a lui-même eu « des échanges personnels » avec le Premier ministre lors de la composition de sa nouvelle équipe, a confié à Presse Océan que la discussion avec Manuel Valls avait « tourné court ». Sur tous les sujets, aéroport compris. Et ce, alors qu’en avril, lors de l’arrivée de Manuel Valls à Matignon, un moratoire officiel, voire l’arrêt du projet d’aéroport, aurait pu être arraché selon les écologistes. De fait, l’analyse de Daniel Cohn-Bendit est « proche de la réalité », reprend François de Rugy, mais les mots attribués à Manuel Valls n’ont certainement pas été prononcés en ces termes, au cours des derniers jours.
Re: lutte à Notre Dame des Landes
Combien coûterait un abandon de Notre-Dame-des-Landes ? 30/08
Manuel Valls l'aurait suggéré : le nouvel aéroport, trop cher, ne se fera pas. Sauf que l'Etat et Vinci ont déjà engagé des billes. Quelle serait la facture pour un renoncement définitif ? « Terra eco » a sorti sa calculette.
Fini, enterré, le projet d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes ? Peut-être bien ! C’est en tout cas ce qu’aurait affirmé Manuel Valls au sénateur écolo Jean-Vincent Placé lors des négociations sur sa possible participation au nouveau gouvernement. Sur l’antenne d’Europe 1, Daniel Cohn-Bendit rapportait ainsi le 27 août les propos qu’aurait tenus le Premier ministre : « Cet aéroport, on ne le fera pas. Il est trop cher, il est d’un autre temps. Mais on ne peut pas le dire publiquement aujourd’hui car je ne veux pas froisser mon prédécesseur. » Une information ni confirmée, ni infirmée par Jean-Vincent Placé.
Trop cher l’aéroport ? Ça dépend pour qui. Dans les cartons depuis les années 1970, le projet s’installe sérieusement sur la table des négociations en 2006. A l’époque, on estime grosso modo qu’il faudra débourser 581 millions d’euros pour le voir sortir de terre, beau et rutilant (voir enquêtes préalables à la Déclaration d’utilité publique). Un chiffre revu largement à la hausse en 2010, lors de la signature de l’accord sur le financement de l’aéroport et de sa desserte terrestre : on parle alors d’une fourchette de 654 à 754 millions d’euros. A l’heure où Vinci décroche le pompon, le prix, lassé de jouer les yo-yo, est finalement fixé à 556,5 millions d’euros hors taxe pour la construction de l’aéroport et de son barreau routier de 12 km (voir l’annonce du Conseil général en septembre 2010). Dont 246 millions aux frais de l’Etat et des collectivités territoriales. Utopique pour les opposants. Ceux-là estiment que le budget ne tient pas compte de tous les travaux connexes (notamment l’allongement de la ligne TGV, du tram-train…) et tablent plutôt sur un [chiffre de 3 milliards d’euros (voir fiche N°6) à la charge presque exclusive de l’Etat.
Et Nantes-Atlantique dans tout ça ?
En jetant aux oubliettes le projet de grand aéroport, le secteur public en sortirait donc plus riche. Oui, mais c’est sans compter la nécessité d’adapter et agrandir l’aéroport de Nantes-Atlantique, en mal d’aménagement depuis que le projet de le supplanter a gelé tout investissement. Or, améliorer l’ancien aéroport, c’est agrandir l’aérogare ou en construire une autre, mettre la piste aux normes voire, à terme, l’allonger, déplacer des bâtiments… Pour accueillir 9 millions de passagers – un scénario fort optimiste selon les opposants – la DGAC (Direction générale de l’aviation civile) tablait, dans un rapport publié en novembre 2013, sur une ardoise de 685 millions d’euros auxquels il faut ajouter 140 millions de travaux préparatoires et de perte d’exploitation pendant la durée du chantier. « C’est presque aussi cher qu’un aéroport neuf », précisait alors Paul Schwach, le directeur du transport aérien à la DGAC.
Pris au collet, les antis ne se démontent pas. Et mandatent deux architectes pour passer les calculs de la DGAC à la moulinette. En juin dernier, ils présentent une facture d’aménagement à 475,8 millions d’euros pour le scénario maximum de 9 millions de passagers accueillis. Soit plus de deux fois moins que les 825 millions prévus par la DGAC ! Reste que le pas en arrière du gouvernement, s’il se confirme, ne sera pas sans coût. S’il se dédit, en effet, l’Etat devra rembourser à Vinci les sommes investies, les fonds propres engagés et les coûts de résiliation des contrats passés avec les prestataires ou les sociétés d’assurance. Il devra surtout compenser le manque à gagner, dont le calcul savant est détaillé dans l’article 81 du contrat de concession, pour les actionnaires. En clair, ce manque à gagner constitue « l’intégralité de la valeur actualisée nette (VAN) des flux futurs (apports, rémunérations et remboursements) des fonds propres et quasi-fonds propres ». « Si les actionnaires injectent 50 000 euros, la VAN est la somme de tous les flux financiers que ces investissements vont rapporter majorés d’un pourcentage qui dépend de la date de résiliation. C’est très compliqué de souligner le chiffre exact », ajoute Dorian Piette, militant écologiste et professeur d’économie à l’université de Nantes.
Rémunération escomptée des actionnaires ? 2,36 milliards
Pour estimer ce manque à gagner, un chiffre néanmoins peut être avancé : la rémunération escomptée des actionnaires pendant les cinquante-cinq ans de la concession. Le plan d’affaires détaillé dans le contrat de concession et que Terra eco a pu consulter prévoyait une rémunération de 2,36 milliards d’euros sur la période de la concession, souligne Dorian Piette. Mais l’universitaire ne se fait pas d’illusion. « Ce qui est sûr, c’est que si le projet est abandonné, des experts seront appelés à déterminer le préjudice encouru. Et il y aura une négociation. Si le Premier ministre décide d’annuler le chantier, pas sûr qu’il respecte l’article 81 à la lettre », tempère l’universitaire.
Pour Ronan Dantec, il est peu probable que Vinci réclame un jour son dû : « Vinci travaille beaucoup avec l’Etat. Or, quand on est un bon commercial et qu’on a un excellent client, on ne va pas l’embêter sur certains dossiers. L’Etat a les moyens d’imposer à Vinci sa décision », souligne le sénateur écolo de Loire-Atlantique. D’autant que l’industriel n’est pas vraiment perdant : « Il faut se rappeler que pendant ce temps, Vinci empoche beaucoup d’argent à Nantes-Atlantique dont il a obtenu la concession avant le transfert vers le nouvel aéroport. Il ne fait aucun travaux et empoche donc tous les bénéfices. Soyons clair, Vinci n’est pas financièrement touché par la décision de suspendre Notre-Dame-des-Landes. » Selon Mediapart qui s’appuie sur un document de la chambre de commerce et d’industrie de Nantes, la concession de Nantes-Atlantique a généré 155 millions de flux financiers en 2011. Et le chiffre d’affaires d’AGO (qui compte aussi l’aéroport de Saint-Nazaire) pour 2012 montre des résultats florissants : 54,8 millions de chiffre d’affaires et des bénéfices de 17,8 millions d’euros. « Peut-être que le deal consistera en ce que Vinci conserve gratuitement la concession de Nantes-Atlantique qu’il a obtenu au moment de la signature du contrat de Notre-Dame-des-Landes », lance Dorian Piette.
Re: lutte à Notre Dame des Landes
Projet " pertinent " dit le gouvernement 04/09
Les parlementaires socialistes ont reçu un courrier du secrétaire d'Etat en charge des transports
Les parlementaires socialistes de Loire-Atlantique avaient écrit au gouvernement afin de soutenir le transfert de l'aéroport nantais à Notre-Dame-des-Landes. Ils ont reçu une réponse. Le gouvernement, par la voix de son secrétaire d'État chargé des transports, confirme être "absolument convaincu de la pertinence sociale, économique et environnementale du projet" de transfert", affirme la députée nantaise Marie-Françoise Clergeau. Celle-ci ajoute que le gouvernement rappelle sa volonté de ne pas poursuivre les travaux tant que les recours déposés ne sont pas épuisés. Mais il continue "à faire avancer le dossier en collaboration avec tous les services de l'État et de la Commission Européenne concernés". Pour l'élue, c'est clair, "l'État réaffirme clairement son soutien au projet". Même constat de la sénatrice Michelle Meunier pour laquelle il s'agit "d'une excellente nouvelle". A plusieurs reprises, du côté d'Europe Ecologie les Verts, on avait évoqué un abandon du projet par le gouvernement.
Re: lutte à Notre Dame des Landes
Des semis sur la ZAD 04/09
Des organisations contre le projet d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes vont semer des prairies multi-espèces sur des terres de la Zad les 6 et 7 septembre.
Leurs objectifs : « s’inscrire sur ce territoire dans le long terme pour permettre l’émergence de projets nombreux et variés, marquer notre volonté de créer une réserve foncière gérée collectivement ». 15 hectares seront plantés ce week-end. D’autres opérations ont déjà été menées sur le site.
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