Message de The future is unwritten (Leipzig)
Cher-e-s ami-e-s, cher-e-s camarades,
Le cinq juin, vous avez perdu votre ami Clément Méric. Il a été tué par des fascistes. Nous, the future is unwritten, un groupe radical de gauche de Leipzig en Allemagne, voulons vous présenter nos très sincères condoléances. L’assassinat de Clément s’inscrit dans une nouvelle qualité de violence de l’extrême droite qui se propage en Europe, et non seulement ici, dans le contexte de la crise globale du Capital. La peur existentielle des gens les entraîne à chercher la protection par l’Etat autoritaire et les mène à vouloir éliminer les derniers restes de leur pseudo-individualité alienée à travers la construction d’une communauté authentique prétendue, soit nationale ou culturelle. Ainsi ils croient ne plus devoir porter la responsabilité de leur réussite ou défaite personelle dans la concurrence universelle capitaliste. Les individu-e-s espèrent de pouvoir abandonner leur propre intérêt bonheur et à l’épanouissement irréalisable, à faveur d’une collectivité ethnique et nationale. La progression du fascisme en Hongrie, l’Aube Dorée en Grèce, les manifestations contre le mariage homosexuel en France et encore la criminalisation dédaigneuse de l’amour homosexuel en Russie sont des exemples pour une régression internationale qui emportent les individu-e-s terrifié-e-s. Les assassinats de la NSU, ici en face de nous, que la police allemande intitulait cyniquement et de manière raciste l’ „ assassinat de kébab “ , sont un indice de la configuration violente de la société .
Clément était anarcho-syndicaliste et antifasciste, quelqu’un qui s’engageait pour une voix sensé et raisonnable au delà de cette folie sociétale, qui s’engageait pour un projet émancipateur. Il ne voulait évidemment pas laisser passer cette barbarie, mais il en est devenu victime. Nous exprimons toute notre solidarité avec la famille de Clément, ses ami-e-s et camarades.
Nous poursuivons la lutte contre le Capital et les Nazis, pour que la violence trouvera sa fin !
Vive la solidarité anti-nationale !
Un militant assassiné par 3 néonazis parisiens
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Alain Soral ? un poseur, un imposteur 09/07
Alain Soral s’est illustré, dans une vidéo postée le 6 juillet 2013, en commentant l’assassinat de Clément Méric, qu’il qualifie de « dérisoire », de « grotesque », de « fait divers d’ados » (sic), et en insultant Clément sans retenue, se moquant par exemple de son physique… Pire, au nom de la défense de la « minorité opprimée » que seraient les naziskins, il prétend avoir envoyé de l’argent à Esteban Morillo, le meurtrier de notre camarade. Une provocation de plus de la part de l’un des éléments les plus médiatisés de l’extrême droite française, et l’occasion pour nous de revenir sur cet clown triste : un rappel de quelques vérités semblent nécessaires, en particulier ses fréquentations passées et présentes dans à peu près tout ce que l’extrême droite compte de tordus en tout genre.
En quelques années, Alain Soral est parvenu à être dans un premier temps sympathisant du FN, dans un second temps militant voire intellectuel autoproclamé du FN (il faut dire que la concurrence n’était pas vraiment féroce), puis dissident frontiste et finalement leader d’un petit groupuscule oscillant entre la nationalisme républicain et une sorte de nationalisme révolutionnaire new-age (les références politiques en moins), candidat sur une liste antisémite composé de paranoïaques et de marginaux politiques, fondateur/éminence grise d’un pseudo-journal politico-satirique, Flash, et enfin auteur à succès d’opuscules conspirationnistes et antisémites. Girouette mégalomane, affabulateur conspirationniste, bateleur imbécile, Alain Soral a un parcours tout à son image.
Une jeunesse bourgeoise
Il y a encore quelques années, de son vrai nom Alain Bonnet de Soral, parlait avec nostalgie des cités ouvrières et du Paris ouvrier dans lesquelles il avait passé son enfance et scandait à qui voulait l’entendre qu’il était fier de s’être hissé socialement grâce à l’école de la République … La réalité est tout autre : Alain Soral est un fils de notaire, scolarisé au collège Stanislas1 à Paris. S’il vécut un temps à Meudon, il habita de nombreuses années rue de Vaugirard à Paris, l’une des rues les plus chères de la capitale…
Après avoir vécu un temps en province, il revient à Paris en 1976, année à laquelle débute sa période « bourgeois-bohème ». Il évolue alors, avec un certain succès, dans un milieu qu’il dénigre aujourd’hui. Il fréquente à la fois le monde de la nuit et celui des intellectuels parisiens, devient étudiant aux Beaux-arts et dans les années 1980, embrasse alors la carrière de journaliste et d’écrivain en pigeant dans divers magazines.
En 1990, il découvre les écrits de Michel Clouscard, auteur marxiste critique, inventeur du concept de « libéralisme-libertaire », connu pour son travail sur Mai 68 et ses conséquences sur la société française. Alain Soral s’empare des théories de cet universitaire, sans doute plus par non-conformisme que par réelle l’adhésion théorique, en ne retenant de la critique de Mai 68 qu’une haine viscérale pour tous les mouvements d’extrême gauche issus de cette période. Il prétend encore aujourd’hui être le vulgarisateur et continuateur des thèses de Clouscard, bien que ce dernier ait publiquement dénoncé la récupération de ses idées par Soral dans le journal l’Humanité du 30 mars 20072, expliquant sommairement que Soral n’avait rien compris à ses écrits. A cette époque, il persiste à fréquenter le milieu parisien de « gauche » du monde des médias, dans lequel il grenouille depuis le début des années 1980, espérant s’y tailler une place d’intellectuel de référence. Pourtant, il révélait à Vénissieux le 2 mars 2007, lors d’une réunion publique avec le FN : « dès cette époque [les années 1980] je préfère encore un facho à un gauchiste … ce que je reproche au facho, que je croise en allant draguer l’étudiante en droit du côté de la fac d’Assas, ce n’est pas sa radicalité révolutionnaire, mais le fait que son origine bourgeoise le poussera inéluctablement à rallier l’UDF ou l’UMP une fois son diplôme en poche, comme les Madelin et autres Devedjan. »
Alain au pays des soviets
En 1990, en pleine période de l’écroulement de l’URSS, Soral adhère au PCF. Il explique aujourd’hui les raisons de son engagement en déclarant que, selon lui, il est primordial que deux pôles antagonistes coexistent pour que la France puisse continuer d’avoir sa place dans le concert des nations, et la meilleure façon d’aider la nation, c’est de soutenir l’URSS via le PCF. Curieusement, cette position est ni plus ni moins que celle tenue par Alain de Benoist à l’époque, gourou de la Nouvelle Droite et du GRECE. Un individu que Soral croisera à plusieurs reprises dans son parcours, en particulier à l’Idiot International. Étrangement, personne aujourd’hui au PCF ne se souvient du passage d’Alain Soral. Ce dernier donne bien le nom de la cellule à laquelle il appartenait, « cellule Paul Langevin », mais cette appellation est tellement courante qu’il est impossible à ce jour de retrouver des militants affirmant avoir rencontré Soral. Il y a toutes les chances que Soral ait effectivement pris un jour sa carte au PCF, sans pour autant s’être investi dans un travail local ou avoir vendu l’Huma Dimanche, bien qu’il prétende avoir participé à la campagne contre le traité de Maastricht en 1992.
A la même époque, il participe, aux cotés de Jean-Paul Cruse3, à la création du « Collectif des travailleurs communistes dans les médias », alias la « Section Ramon Mercader » (du nom de l’assassin de Trotski), dont le logo était deux piolets croisés. Ils publient un bulletin : La lettre écarlate. Malgré les propos de Soral, qui donne beaucoup d’importance à cette aventure4, tout cela restera ultra confidentiel, c’est à dire connu seulement de Soral, Cruse et de leur petit cercle d’amis. Ce genre d’histoires ne peut que convaincre des individus ne connaissant pas l’univers du PCF et de la CGT. En effet, le PCF n’aurait jamais toléré qu’une cellule ou association portant un nom aussi provocateur puisse exister. Quant à la CGT, elle n’aurait pas permis qu’une telle structure puisse exister en dehors du tout puissant Syndicat du Livre. L’importance donnée aujourd’hui à cet épisode est due en grande partie à la publicité qu’en a fait Alain Soral, mais également Didier Daeninckx lorsque ce dernier présenta le dossier à charges des « rouges-bruns » à Georges Marchais, à l’époque premier secrétaire du PCF.
L’affaire des rouges-bruns
A la même époque, Soral appartient à la rédaction de l’Idiot International, le journal de Jean-Edern Hallier, haut lieu de convergence de militants et d’intellectuels de tout bords, en ruptures ou marginalisés d’avec leur milieu d’origine, la plupart du temps ne représentant qu’eux mêmes. Autour de Marc Cohen, rédacteur en chef du journal et membre du PCF, ancien responsable de l’UNEF-renouveau, on trouve pêle-mêle l’équipe de Jalon5 (journal satirique dont certains membres se trouvent avait flirté avec l’extrême droite comme son directeur Basile de Koch, de son vrai nom Bruno Tellenne, frère de Karl Zéro, tous deux proches du GUD durant leurs études), Alain De Besnoit du GRECE et de la revue Eléments, le journaliste Frédéric Tadéï6, Jean-Paul Cruse. Cette volonté de journal « trans-courant », voulu par Edern-Hallier, passe par une destruction des clivages gauche-droite. Cette alchimie malsaine aboutira à un texte de Jean-Paul Cruse en 1992 « Vers un Front National » dans l’Idiot International, qui propose une alliance entre les communistes, le Front national et les partisans de Chèvenement et Pasqua pour « conduire une politique autoritaire de redressement du pays ». Après avoir longtemps refusé la paternité du texte, Jean-Paul Cruse aujourd’hui la revendique intégralement, après que Soral a laissé pensé qu’il en serait l’un des auteurs. Ce texte provoque une vive émotion à gauche, surtout au sein du PCF, dont certains membres sont impliqués dans l’Idiot International. La réaction du bureau national du SNJ-CGT ne se fait pas attendre en condamnant le texte, rappelant que « ces idées ne sont pas celles de la CGT », qu’elle les combat « même de toutes [ses] forces »7.
Le PS fait pression sur Edern-Hallier pour virer l’équipe de l’II, et Marchais fait le ménage dans son parti. Soral quitte le PCF en 1993 (ou en est exclu selon les versions qu’il donne de cet épisode). Cette confusion des genres, née principalement pendant la mobilisation contre la Guerre du Golfe, aura quelques répercussions sur le terrain, essentiellement autour de la personne d’Alain de Benoist. Le 10 janvier 1992, il est invité à s’exprimer sur les ondes d’une station radio du PCF et, quelques jours plus tard, il apparaît dans le carré de tête d’une manifestation anti-guerre, le 12 janvier 1991. Il interviendra le 12 mai 1992 dans un débat organisé par l’Institut de recherches marxistes (dirigé par Francette Lazard) à la Mutualité sur le thème « le réveil de la pensée critique »8. Quant à Marc Cohen, il participera à un débat organisé au Musée social à Paris par la revue du GRECE, Eléments, le 19 mai 1992, sur « la recomposition du paysage intellectuel français ».
Coming-out nationaliste
Après cette petite escapade, Soral décide de retourner à son métier d’écrivain, pour lequel il connaît un certain succès, dès 1996, avec « Sociologie d’un dragueur », peaufinant au fil du temps son numéro bien rôdé de macho républicain sur les plateaux de « C’est mon choix » ou de Thierry Ardisson. Bien qu’on lui prête sur cette période (fin 1990 début 2000) une sympathie et un rapprochement avec la mouvance souverainiste de JP Chevènement9, il semble, une fois de plus, que son engagement tienne plus du mythe, se limitant à une dédicace pour l’ancien ministre de la Défense dans l’un de ses ouvrages. Malgré ce succès médiatique et éditorial, Alain Soral est de nouveau tenté par le démon de la politique. Et cette fois-ci, il met la barre à droite toute ! Pour son retour dans l’arène politique, Soral commence en effet par répondre aux questions d’Eléments10en 2004, revue de la Nouvelle Droite où l’on retrouve Alain De Benoist, personnage déjà croisé à l’époque de l’Idiot International. L’année suivante Soral donne une interview au fanzine national-bolchevik Rébellion.
Il franchit un cap supplémentaire le 24 juin 2006 en dédicaçant son livre dans la librairie Facta d’Emmanuel Ratier, à Paris. La même année, il est signataire aux côtés de Fabrice Robert, Philippe Vardon et Gilles Soulas d’une pétition demandant la libération du néonazi Michel Lajoye, condamné pour des attentats à l’explosif contre des bars et résidences de travailleurs maghrébins. Il préface l’ouvrage d’Anne Kling11, La France LICRAtisée, dont les fantasmes sur le lobby juif et la LICRA rejoignent complètement ceux de Soral. Enfin, en août 2006, aux côtés de Marc Robert (FN), Thierry Meyssan (Président du Réseau Voltaire passé aux délires paranoïaques et complotistes), Dieudonné, Ahmed Moualek (La Banlieue s’exprime, pseudo association de banlieue à la gloire du FN) et Frédéric Châtillon (ancien chef du GUD et proche de Marine Le Pen), Alain Soral participe à un voyage au Liban.
FN : je t’aime, moi non plus
En parallèle, il rejoint les rangs du FN, de façon officieuse, dès 2005 après un dîner pris en commun avec Jean-Marie Le Pen. Il rédige alors au moins l’un des discours du président frontiste, « le discours de Valmy », prononcé le 20 septembre 2006. Ce n’est qu’une fois son engagement au FN rendu publique en novembre 2006, qu’il intègre officiellement le bureau politique du FN. Dans le même temps, il fonde son club de pensée Egalité et Réconciliation, qui aura l’honneur de recevoir lors de sa deuxième université d’été, la visite de Jean-Marie Le Pen. Soral se sent alors pousser des ailes, accompagne Marine Le Pen dans tous ses déplacements, joue les « fiers à bras » face aux journalistes, protégé quand même par le DPS, s’intronise caution de gauche du FN12. Jamais avare de phrases chocs, Soral déclare alors à qui veut l’entendre que si « Marx était encore vivant, il voterait Le Pen » ou bien encore, que les vrais communistes et les vrais défenseurs du prolétariat, les vrais révolutionnaires étaient au FN13.
Si l’intégration de Soral au FN est une réussite médiatique, en interne le monsieur commence sérieusement à agacer14. Des cadres du FN, présents depuis des années dans l’appareil, supportent mal l’attitude de Soral, surtout quand ce dernier se permet de revendiquer la tête de liste FN en Ile-de-France pour les européennes dès le mois de juin 2008. Le sociologue va rapidement déchanter à la fin de l’année 2008 quand il apprend que le clan Le Pen lui refuse la tête de liste pour les régionales. Vexé, il refuse alors la seconde place ou une place éligible, et fidèle à son habitude quand il n’obtient pas ce qu’il veut, Soral rejette la faute sur ses anciens camarades et les insulte allègrement. Jean-Marie Le Pen, quelques temps plus tard, se fera un plaisir de souligner certains traits de caractère du personnage : « Alain, ce n’est pas un politique, c’est un romancier. Et puis, il a un fichu caractère. Moi, il ne m’a jamais manqué de respect, mais dès que quelqu’un n’était pas d’accord avec lui, il l’insultait : « juif ! pédé !». Ce n’était plus possible. »15. Un malheur n’arrivant jamais seul, quelques jours avant l’annonce officielle de son départ du FN, Alain et ses maigres troupes d’E&R se prennent une volée à Paris lors de la manifestation en soutien au peuple palestinien à Paris. Son départ du FN en interne est vécu comme un soulagement, et chacun, même en dehors du FN, en profite pour régler ses compte avec Soral qui annonce, dès lors, son repli sur son club Egalité et Réconciliation.
Egalité et Réconciliation
Fondé officiellement en 2007 avec Marc Georges, Frédéric Chatillon et Gildas Mahé O’China (ancien du GUD également), Egalité et Réconciliation avait alors pour vocation de devenir la boîte à idées pour le Front national, toute entière vouée au culte d’Alain Soral. Cette petite structure tente alors de se créer un espace politique pour ceux qui, en rupture avec leur milieu idéologique, seraient attirés par une « union antisystème » au-delà des clivages gauche-droite. Ce n’est ni plus ni moins qu’une énième version d’un vieux projet des tercéristes, autres nationalistes-révolutionnaires français, depuis des décennies en France. Il n’est pas alors étonnant de voir des gens comme Christian Bouchet ou la rédaction de Rébellion se rapprocher d’E&R. Au vu de le forte composante NR ou Nationaliste-Bolchevique lors des premiers mois de vie de E&R, il n’est pas surprenant que dans un premier temps Soral ait présenté son association comme l’héritière du Cercle Proudhon16, inconnu du grand public, mais au combien mythique chez les NR.
La vraie réussite d’E&R, c’est d’avoir, contrairement aux autres tentatives NR d’« union antisystème », réussit à attirer à eux des individus et des structures étrangères à la galaxie nationaliste, servant de caution de « gauche » au projet E&R (quelques militants de l’ancien Parti des Travailleurs et de la secte politique de Cheminade, Solidarité et Progrès). En y regardant de plus près, on remarque très rapidement que ces alliés sont très marqués par l’antisémitisme et une paranoïa excessive frisant le pathologique. Ce flou artistique autour des idées d’E&R et son marxisme de bazar peut arriver à tromper des militants sincères, peu au fait de l’évolution récente d’une partie de l’extrême droite française, d’autant que dans le même temps, Soral et E&R ont tenté de rentrer en contact avec certains représentants les plus conservateurs de la communauté musulmane, cherchant à peu de frais une caution antiraciste. Serge « Batskin » Ayoub, associé un temps au projet, s’éloigne définitivement de Soral après l’ouverture du « Local » bar associatif, projet à l’origine lié à E&R, mais totalement géré aujourd’hui par l’ancien JNR17.
Soral reprend alors son bâton de pèlerin et part donner des conférences pour différentes structures nationalistes, dont le groupe Unité Populaire, version suisse d’Egalité et Réconciliation, en 2008, où il expose sa vision du marxisme, pour le moins curieuse, puisqu’il appelle à l’union des employés et des patrons, victimes au même niveau, selon lui, du système capitaliste et appelle de ses vœux à l’union des classes populaires et de la bourgeoisie nationale ! Plus fort il désire dépasser le concept de lutte des classes pour restaurer les « solidarités nationales ».
Veste ou quenelle 18 ?
Privé de tête de liste pour les Européennes, Soral se tourne alors vers son « ami Dieudonné19 » qu’il avait largement brocardé quelques années auparavant et délaissé depuis l’officialisation de son appartenance au FN. Ils se retrouvent alors autour du Parti Anti Sioniste de Yahia Gouasmi pour monter la Liste Anti Sioniste en Ile-de-France, sur laquelle Soral, bien que porte-parole de la liste, se retrouve à la 5ème place, en position inéligible. Cette liste, totalement financée et encadrée par le PAS, ne dépassera les 0,5%. Le résultat est, semble t-il, rude pour la petite bande, certains pensant alors atteindre allègrement les 10%. Même si Soral et Marc George déclarèrent plus tard dans la lettre interne des militants/sympathisants de E&R que du haut de leur grand expérience, ils savaient qu’ils ne dépasseraient pas les 1%, lors de la soirée de fin de campagne de la Liste (où l’on peut apercevoir Thomas Werlet avec son petit béret à la recherche d’amis pour étoffer son gang de boneheads), ça plane sévère niveau estimation.
Une fois retombée l’euphorie des résultats pourtant médiocres, les langues ont commencé à se délier concernant l’ambiance au sein de cette liste. Ainsi, Ginette Skandrani de conclure, concernant Soral : l’écrivain n’était « malheureusement pas un militant de terrain … ». Mais c’est sans doute du côté de Thomas Demada, membre d’Egalité et Réconciliation, militant NR, aujourd’hui responsable de la branche européenne du MDI de Kémi Séba, que la sentence est la plus terrible : selon lui, Soral possède « …une intelligence vraie et débridée, mais trop débridée, au point de tourner à la filouterie et l’opportunisme idéologique ! »20. Demada passe une deuxième couche concernant le « boxeur21 Soral (qui) se montre également un excellent gymnaste, spécialiste du grand écart », manière délicate mais réaliste de la part de Demada, de décrire l’inconstance des convictions de Soral, le sieur étant capable de dire et défendre tout et son contraire !22 Il est frappant de constater qu’une fois le charme du talent oratoire de Soral dissipé, rapidement les gens s’éloignent de lui, ne supportant plus son narcissisme et son inconstance dans ses idées et ses théories.
On aurait pu penser que Soral aurait cherché à transformer son fan club « Egalité et Réconciliation » en parti, comme il l’avait annoncé durant l’été 2009 : mais, avec l’exclusion au printemps 2010 du secrétaire général de l’association, Marc George, qui défendait cette ligne, E&R devient ce qu’il est encore aujourd’hui : un simple fan-club d’Alain Soral. Lors du bilan de l’Assemblée générale d’E&R des 27 et 28 mars 2010, il est précisé : « suite à ue grave crise interne, il a en effet été décidé de revoir les documents précédents en rendant à Alain Soral un contrôle total sur son association. »23
Aussi, E&R n’est donc plus aujourd’hui qu’une coquille politique vide, destinée à servir de promotion de la « pensée » soralienne et, parfois, aux productions de ses amis. Une activité particulièrement lucrative pour Soral, son ouvrage pompeusement appelé Comprendre l’Empire ayant connu un véritable succès, en particulier dans la vente en ligne (il serait dans les 100 meilleures ventes du site Amazon…). Bien que n’ayant plus qu’une existence politique virtuelle, Soral, de par l’audience de son site, conserve ainsi un potentiel de nuisance non négligeable, que tout antifasciste se doit de prendre en compte, en rappelant à celles et ceux qui se plaisent à l’oublier d’où il vient, quelles idées il défend réellement et quels sont ses amis d’hier et d’aujourd’hui.
Note : l’essentiel de l’article a précédemment été publié dans le bimestriel No Pasaran n°77, hiver 2009-2010.
1 Etablissement privé catholique sous contrat du 6ème arrondissement de Paris, lieu de scolarisation privilégié pour les enfants de la haute bourgeoisie parisienne.
2 Soral n’est plus le seul à l’extrême droite à faire référence à Clouscard. Les nationaux-bolchevik de L’Organisation Socialiste Révolutionnaire Européenne font référence à cet auteur dans le numéro 35 de Rébellion.
3 Journaliste, ancien militant de la Gauche Prolétarienne, délégué CGT à Libération, Cruze a été traumatisé par ses expériences militantes des années 70, développant dès lors une paranoïa excessive. Il est très hostile aujourd’hui à Soral qu’il accuse d’être manipulé.
4 Le seul autre membre connu de ce collectif est Simon Liberati, journalise pendant 20 ans à FHM et 20 ans. Il est l’auteur d’un livre Anthologie des apparitions, tellement mauvais qu’il fut réécrit en parti par Alain Soral avant publication en 2004.
5 Soral pour le lancement de FLASH fera explicitement référence à ce journal.
6 Aujourd’hui présentateur d’une émission culturel à succès sur France 3 le soir où Soral et De Besnoît sont régulièrement invités. Frédéric Tadéï a également été interviewé en 2008 par le journal d’extrême droite « Le Choc du mois ».
7 « À propos d’un article publié par l’Idiot international », communiqué du SNJ-CGT du 25 juin 1993.
8 Le 12 mai 1993, Alain de Benoist, membre entre autres du GRECE, plaide pour l’abandon du clivage droite / gauche pour lui préférer la notion d’un « centre » et de « périphérie », le premier étant constitué par « l’idéologie dominante », la seconde regroupant « tous ceux qui n’acceptent pas cette idéologie ». Cette intervention aurait été des plus banales si elle n’avait eu lieu à la Mutualité dans le cadre d’une conférence dirigée par Francette Lazare, membre du bureau politique du PCF.
9 Interviewé sur ses différents engagements au PCF, chez les chevènementistes et au Front dans le magazine Technikart en 2008, Soral ne se démonte pas et parle de cohérence concernant ces trois engagements successifs.
10 Alain Soral, l’intellectuel de gauche qui dérange la gauche, Eléments 113, été 2004.
11 Ancienne du groupuscule Alsace D’abord, elle est aujourd’hui membre de la Nouvelle Droite Populaire.
12 Il se présente alors comme un conseiller technique « en charge des affaires sociales et des banlieues ».
13. Il est plus que conseillé à Soral de relire, voire tout simplement de lire Marx, et il verra de lui-même que la doctrine communiste, en matière économique et sociale, est peu compatible avec le programme du FN :
- libérer au maximum l’entreprise des contraintes de toute nature qu’elle subit
- libérer le travail et l’entreprise de l’étatisme, du fiscalisme et du réglementarisme
- renégocier la durée hebdomadaire du temps de travail par branches d’activité
- simplifier le Code du travail
- assurer un service minimum dans les services publics
14 Excédé par les leçons de militantisme distribuées continuellement aux membres du FN par Alain Soral, Steeve Briois, responsable FN sur Hénin-Beaumont, publiera un communiqué de presse assassin en mai 2008 contre le sociologue, après que ce dernier ce soit fendu d’une analyse négative sur la campagne frontiste dans cette ville du Nord. Qualifiant Soral de comique troupier, Briois rappellera l’engagement de Soral pendant la campagne des législatives de Hénin, à savoir la présence une après-midi, entre les deux tours de l’élection, suite à la présence de caméras de télévision.
15 http://blogs.lexpress.fr/barbier/2009/0 ... s-potr.php
16 Ephémère rassemblement au début du XXème siècle de militants de l’Action Français et de syndicalistes révolutionnaires désirant faire la jonction entre le nationalisme et le syndicaliste. Son influence fut très faible à l’époque, bien que certains historien y aient vu une sorte d’idéologie préfasciste, le cercle ne survécut pas à la première guerre mondiale.
17 La cohabitation entre le public traditionnel du bar de Batskin et les sympathisants d’ER semble avoir été difficile, les fans de Soral s’étaient fait à plusieurs reprises fait « secouer » par des boneheads à l’intérieur du bar.
18 Lors d’une conférence de presse de la liste antisioniste, Dieudonné et Soral promettaient de glisser « une quenelle dans le cul du système et du sionisme ».
19 Comme l’ont si bien rappelé les auteurs de la synthèse des déclarations contradictoires de Soral « Quand Soral traitait d’inculte son colistier Dieudonnè » (http://nantes.indymedia.org/article/17465), Soral n’a pas toujours eu en très haute estime le comique.
20 http://www.voxnr.com/cc/tribune_libre/E ... zKLd.shtml
21 Oui Alain Soral serait boxeur, et même d’un assez bon niveau. Sans tomber dans un virilisme de bas étage, toutes les fois où des gens ont voulu lui porter la contradiction, Soral n’a pas brillé par son courage, s’éclipsant très vite au moindre haussement de ton de ses adversaires, pour ensuite mieux réapparaître, sous l’objectif de ses caméras, en fanfaronnant. La seule victime physique connu à ce jour d’Alain Soral est Frédéric Beigbeder, qui est loin d’être un guerrier rompu aux sports de combat.
22 Le meilleur exemple concerne la thématique de la lutte des classes ou Soral est capable de déclarer toujours croire « … à la culture de classe, à la logique de classe et à l’intérêt de classe… » dans le Technikart d’octobre 2008 et la même année en Suisse, lors d’une réunion publique d’Unité Populaire, antenne suisse de E&R d’appeler de ses vœux à « l’union des employés et des patrons, victimes au même niveau selon lui du système capitaliste et appel de ses vœux à l’union des classes populaires et de la bourgeoisie nationale ! »
23 Cité par Michel Briganti, André Déchot et Jean-Paul Gautier dans La Galaxie Dieudonné, Syllepse, 2011.
Re: Un militant assassiné par 3 néonazis parisiens
Serge Batskin Ayoub : Troisième Voie ou mauvaise foi ? 10/07
Suite à l’assassinat de Clément Méric le mercredi 5 juin 2013 par Esteban Morillo, militant à Troisième Voie, Serge « Batskin » Ayoub a décidé de prendre de vitesse le gouvernement en prononçant l’autodissolution des JNR et de Troisième Voie. Une occasion pour revenir sur le parcours politique du monsieur, objets de nombreuses rumeurs qui parasitent largement toute tentative d’analyse et d’information sur son compte, et son futur politique.
Batskin, la politique et les années 1980
Retracer le parcours de chef de bande et de militant politique de Serge Ayoub a un double intérêt. Il n’est pas question ici d’aborder toutes les légendes urbaines qui circulent sur son compte [1], mais plutôt de mettre à jour un parcours politique qui ne cadre pas avec le discours d’un homme qui aujourd’hui prétend n’avoir jamais été d’extrême droite et se plaît à brouiller les cartes en déclarant régulièrement être un véritable homme de gauche, qui n’aurait pas trahi la classe ouvrière et serait depuis sa jeunesse resté fidèle à ses idéaux. Originaire de Bagnolet, Serge Ayoub, né en 1964, prétend ainsi à 16 ans avoir été membre du Parti Socialiste et l’avoir quitté en 1980, dégoûté par les magouilles et le système Mitterrand (Soit un an avant la victoire de la gauche aux présidentielles de 1981, quelle intuition !). Par dépit et provocation, il se serait alors tourné vers le nationalisme.
Petit déjà il traînait dans les rues …
Présent au tout début du mouvement skin en France [2], il a fait la découverte du phénomène lors d’un voyage en Angleterre à Oxford et adopte le look en rentrant en France [3]. C’est sans doute à cette occasion qu’il fait la connaissance de Bruce Thompson, un skin anglais qui le suivra tout au long de ses « aventures » dans les années 1980 et 1990.
Dès 1982 il traîne avec la bande de skins de Gambetta (dans laquelle on trouve, outre Batskin, Sniff, Porky, Piaf, Grand Eric, Jean Luc, Bruno de Meaux, Jovany et Ptit Willy) l’une des quatre bandes principales de l’époque sur Paris avec Tolbiac [4], Bonsergent [5] et les Halles [6]. On pouvait croiser régulièrement la bande de Gambetta dès cette époque dans le quartier du Luxembourg, au lycée privée à Saint-Sulpice, situé près de la fac d’Assas, où plusieurs skins des différentes bandes parisiennes étaient scolarisés. Le groupe va s’étoffer et quitter la place Gambetta pour traîner dans le quartier de Saint-Michel, le plus souvent autour de la boutique de disques New Rose, où se constitue ce qui va donner naissance à la bande du Luxembourg et au groupe de rock d’extrême droite Evil Skin [7].
En parallèle, Ayoub s’engage dans la campagne électorale de Jean-Marie Le Pen dans le XXème arrondissement de Paris pour les municipales de 1983. C’est une époque où le Front national de la Jeunesse, dirigée par Carl Lang [8], est en charge du SO pour le FN [9] : le parti est alors encore un rassemblement hétéroclite de nombreuses tendances et les jeunes néofascistes et néonazis sont tolérés dans le mouvement, malgré leurs nombreux dérapages et provocations, puisqu’ils étaient bien souvent les seuls à accepter de coller ou de faire le SO pour le Front.
La bande de skins de Bat se fait rapidement remarquer par sa violence dans le quartier de Saint-Michel et elle est priée de quitter les lieux. Les skins s’exécutent pour s’installer quelques centaines de mètres plus haut au Luxembourg. Ils sont alors rejoints entre autres par Bruno [10] et Tyran de la bande de Tolbiac, Jabba, Tintin, Pascal de Juvisy, Brochet et des skins du Havre dont Régis Kérhuel, Yvon, Eric, et Cornette. À l’occasion de la réforme Savary en 1984 des Universités, les syndicats de droite comme l’UNI, mais aussi le GUD se mobilisent et organisent des manifestations pour protester contre le projet de loi. Ces manifestations donnent lieu à de nombreux affrontements. Sur les photos d’époque des différentes manifestations, on reconnaît en première ligne la bande du Luxembourg en compagnie du GUD.
Le groupe est alors approché par Alexandre Chabanis [11], chef de la toute petite formation Révolution Occident. Mais la greffe ne prend pas, en particulier parce que Chabanis tente de monter la bande contre Ayoub qui à cette époque, travaille pour gagner sa vie dans des boutiques de disques, mais également comme colleur d’affiches pour le RPR ou comme membre de service d’ordre, comme lors d’un concert de Sos-Racisme en 1985 au Bourget !
Le Klan
En 1985, Batskin fonde officiellement le Klan (parfois appelé Nazi Klan) à partir de la bande du Luxembourg et des skins gravitant autour du groupe Evil Skin, la Zyklon Army, en faisant le ménage parmi ses membres. Après avoir distribué à toute la clique une carte officielle de membre de ce parti, sans que les gens aient donné leur avis, il demande de porter le logo du Klan, une rune d’Odal rouge sur les bombers.
(...)
Re: Un militant assassiné par 3 néonazis parisiens
La dissolution de trois structures d'extrême droite entérinée AFP 10/07
Néanmoins, le leader de « Troisième voie » , Serge Ayoub, a fait savoir qu'il allait déposer un recours devant le Conseil d'Etat.
Un mois après la rixe tragique en plein Paris qui a coûté la vie à un jeune militant d’extrême gauche, le Conseil des ministres a ordonné mercredi la dissolution du groupe d’extrême droite Troisième voie et de son service d’ordre, les JNR, une première étape avant d’autres possibles dissolutions de mouvements extrémistes.
Ces dissolutions par décret, qui concernent aussi l’association «Envie de rêver», gestionnaire du «Local», le lieu de ralliement de Troisième voie et des Jeunesses nationalistes révolutionnaires (JNR) à Paris, sont la première réponse de l’exécutif à l’émotion suscitée par la mort de Clément Méric, à 18 ans, le 5 juin. Cet étudiant de Sciences-Po, militant à l’Action antifasciste Paris-Banlieue, était décédé lors d’une bagarre dans le quartier Saint-Lazare avec des skinheads d’extrême droite croisés lors d’une vente privée de vêtements. Les cinq mis en examen dans ce dossier, quatre hommes et une femme âgés de 19 à 32 ans, sont sympathisants ou membres de Troisième voie, à l’instar du premier mis en cause, Esteban Morillo, 20 ans.
Troisième voie, dirigé par l’ancien chef des skinheads parisiens Serge Ayoub, alias «Batskin», «est un groupe ouvertement xénophobe, cela a été établi, dont l’idéologie s’appuyait sur une rhétorique haineuse guerrière» et «trouvait son prolongement dans des actes de violence commis par ses membres», a déclaré la porte-parole du gouvernement Najat Vallaud-Belkacem pour justifier la dissolution. Ce mouvement, fondé en 2010, compterait quelques centaines de sympathisants dans toute la France.
Quant aux JNR, le service d’ordre de Troisième voie, constitué de quelques dizaines de gros bras, il s’agissait selon elle d’une « garde prétorienne » , une « organisation qui par sa structuration et son mode de fonctionnement est de fait une milice privée » . Le fait de présenter le caractère d’une milice privée ou d’un groupe de combat et la provocation à la haine font partie des critères prévus par l’article L212-1 du code de la sécurité intérieure permettant la dissolution de groupes ou associations.
Des dizaines de groupes déjà dissous
Contacté par l’AFP, Serge Ayoub a affirmé qu’un recours serait déposé devant le Conseil d’Etat pour faire annuler ces dissolutions. Pour lui, contrairement à ce qu’affirme le gouvernement, « aucun des écrits de Troisième voie n’incite à la haine raciale » et « les JNR ne sont pas une milice privée, c’est un service d’ordre » .
« Cette décision est politique. On est dans le fait du prince » , a-t-il dénoncé. Serge Ayoub affirme depuis le début de l’affaire que Clément Méric et ses amis ont été les premiers agresseurs durant la bagarre du 5 juin. « Il a joué, il a perdu » , avait-il affirmé lors d’un entretien à l’AFP quelques jours après le drame. Ayoub avait lui-même annoncé le 25 juin l’auto-dissolution de Troisième voie et des JNR, mais « l’activité de ces regroupements perdurait » , selon Najat Vallaud-Belkacem.
Des procédures de dissolution ont également été engagées contre l’Œuvre Française, le plus ancien groupuscule d’extrême droite, fondé en 1968 et longtemps dirigé par Pierre Sidos, et les Jeunesses nationalistes, un groupe activiste proche de l’Oeuvre Française. Ces deux mouvements antisémites affichent leur nostalgie du pétainisme et les Jeunesses nationalistes (JN) ont multiplié ces derniers mois les actions coup de poing, notamment en marge des manifestations contre le mariage homosexuel.
Des dizaines d’organisations ou de groupes politiques ont été dissous ces dernières décennies, à l’extrême droite comme à l’extrême gauche. Si la loi punit les reconstitutions ultérieures, il n’est pas rare que des groupes dissous puissent se reformer sous un nom et une structure différentes par la suite.
« Dissoudre un groupe ne signifie pas dissoudre les individus qui en font partie (...) De fait, si ces individus ont une propension personnelle à la violence, ils l’exerceront dans le cadre d’un autre mouvement. Il y en a pléthore dans l’extrême droite française, qui ne demandent qu’un afflux d’adhérents » , prévenait en juin un spécialiste de l’extrême droite, Jean-Yves Camus, dans une interview au Monde.
Re: Un militant assassiné par 3 néonazis parisiens
Mort de Clément Méric CLAUDE CHEVIN 08/07
Il y a un mois, nous apprenions la triste nouvelle: Clément Meric, jeune homme en première année de Sciences Po, succombait aux coups portés pas Estéban, un nervis d'extrême droite, membre de l'organisation "troisieme voie" dirigée par Serge Ayoub.
Comme toujours, Serge Ayoub prétendait n'avoir aucun lien avec le meurttrier, qu'il n'appartenait pas à son groupe, pour finalement reconnaitre qu'il était bien un de ses comparses.Les photos qui sortaient, ne laissaient aucun doute.
Les fachos ne sont pas courageux: Marine Le Pen affirmait aussi ne pas connaitre Ayoub.
Cette affaire a mis en lumière la connivence Droite et extrême -droite...
On le savais deja.Depuis 7 ans , Sarkozy, ministre de l'Intérieur ,et Pdt de la République n'a eu de cesse d'abolir la distance entre la droite classique et son extrême.Les guêpes ne font pas de miel.
Sarkozy a fait du karaoké sue le répertoire des Le Pen.Son coach était Patrick Buisson, venu de "Minute" et du F-Haine.
Sue les forums on a pû voir les posteurs se déchirer entre pour ou contre Méric.
Le Comité de Soutien à Estéban était particulièrement actif.
Les plus hypocrites se prétendaient neutres.
Renvoyer dos à dos un raciste et un anti raciste, un assassin et une victime, c'est prendre position pour le raciste et l'assassin.
Entre temps, les fachos à Lyon et ailleurs ont montré leurs conceptions des rapport humains
A Lyon : " Tu es français, tu sors avec une asiatique ? Tu déshonores la France ! ".
A Agen: " mais qu'est que tu fais avec un arabe ?
Julien a "béneficié" de 3 jours d'ITT.( Incapacité Totale de Travail)
Hakim, lui, de 30 jours.
Je ne lis pas "Minute" pour ne pas avoir les mains sales et la nausée.
Pourtant en lisant les posts sur les forums, j'avais souvent la nausée.
Re: Un militant assassiné par 3 néonazis parisiens
Clément Méric, mort pour ses idées dans un monde sans idées Serge Quadruppani et Odile Henry
En une récente tribune publiée dans Siné Mensuel, le cinéaste Pierre Carles avance l’idée qu’il faudrait aussi analyser le récent meurtre de Clément Méric par des nervis d’extrême-droite à l’aune de l’opposition de classes. C’est cette grille de lecture très simplifiée que réfutent ici Serge Quadruppani et Odile Henry.
Le texte de Serge Quadruppani et Odile Henry mis en ligne ci-dessous se veut une réponse à une tribune de Pierre Carles sur la mort de Clément Méric, récemment publiée dans Siné Mensuel. Ladite tribune avait été proposée à Article11 en même temps qu’à Siné Mensuel. Nous avions décidé de ne pas la publier, Siné Mensuel l’a fait.
En mettant en ligne cette réponse argumentée et nécessaire de Serge et Odile, nous ne souhaitons pas susciter une énième polémique (d’autant que nous admirons le travail de ce cinéaste - d’ailleurs interviewé par Article11 en décembre 2009). Mais simplement ouvrir un débat nécessaire sur les réponses à apporter au renouveau de l’extrême droite la plus rance. Punto.
*
La volonté, fort utile, d’aller à contre-courant des discours tenus par les médias dominants peut aussi conduire à des raccourcis et des amalgames dignes des éditocrates qui y sévissent. Pierre Carles en offre une illustration dans une récente tribune publiée par Siné Mensuel1. Convoquant dès les premières lignes Karl Marx et Pierre Bourdieu, le cinéaste soutient que « la lutte de classes » est une « dimension fondamentale » de la bagarre qui s’est terminée par la mort de Clément Méric. Pour en arriver à cette énormité, il commence par un coup de force intellectuel : par le détour d’une interrogation purement rhétorique, il soutient que Clément et ses amis ont été « victimes d’un certain complexe de supériorité intellectuelle ». Avec les informations accessibles au public (et si Carles en possède d’autres, qu’il les communique), il faut être soi-même doté d’une confiance peu banale dans ses propres capacités intellectuelles pour prétendre connaître la psychologie des acteurs de ce drame. En matière de « capital culturel », pour utiliser le même terme bourdieusien que Carles, ce qu’on sait de Clément Méric donne à penser qu’en effet, il était mieux pourvu qu’Esteban Morillo, le skin qui l’a tué. Mais pour tous les autres participants à la rixe, des deux côtés, on ne sait rien. C’est un peu insuffisant pour transformer de jeunes antifascistes en petits bourges prenant de haut des prolos.
Quand, ensuite, Carles affirme que « la plupart des responsables de l’information ont intuitivement perçu cette agression comme étant dirigée contre eux », il se livre à une extrapolation que les amis de Clément Méric seront fondés à trouver ignoble. La plupart des rédac-chefs ont surtout vu dans ce drame une affaire à sensation riche en possibles rebondissements, polémiques et mouvements d’émotions, donc une occasion d’attirer du temps de cerveau disponible. Induire d’une éventuelle proximité de capital culturel une complicité de classe est une opération dont la grossièreté laisse pantois2. Marx et Bourdieu n’ont-ils pas eu, chacun en leur temps, un capital culturel équivalent à ceux des maîtres de leur époque ? Cela fait-il automatiquement de ces deux théoriciens des complices de la bourgeoisie ?
Bien sûr, les mécanismes du spectacle doivent être critiqués. La simplification et le sensationnalisme qui leur sont inhérents ne sont pas pour rien dans l’insistance des médias sur les brillantes études de Clément Méric. Mais s’il est vrai que dans un premier temps, une partie de la presse avait tendance à le transformer en icône, elle a ensuite, suivant une tendance qu’on a vu à l’œuvre tant de fois, cherché à brûler ce qu’elle avait adoré. Ce qu’on a reproché alors à Clément Méric, c’est précisément ce pour quoi sa mort nous touche particulièrement : d’avoir voulu se battre, par tous les moyens disponibles, contre la présence dans les rues de nos villes, d’individus dont le modèle revendiqué, ce sont les S.A3. (Voir notamment cette interview de Serge Ayub dans Libération).
C’est ici que nous devons assumer tout le poids de nos responsabilités. Nous tolérons chaque jour d’obéir à un État qui a fait de la chasse aux Roms un des arguments de sa légitimité, nous tolérons d’entendre des députés, pas tous niçois, et des causeurs professionnels, pas tous zemmouriens, proclamer leur racisme, leur islamophobie, leur misogynie, leur homophobie. Nous tolérons que les amis de Morillo tuent un arabe en marge d’un cortège du FN, saccagent des bars homos, cassent du pédé, chassent la bougnoule rebaptisée pour les besoins de leur cause « femme voilée ». Nous tolérons une politique dÉtat vieille de plusieurs décennies qui, avec ses programmes dits « d’accession à la propriété individuelle », a délibérément séparé les plus pauvres des moins pauvres4 et créé ainsi des ghettos. Qui, à travers son aménagement du territoire et son discours sur la « métropolisation », a créé ces zones périurbaines où prospère le front national. Nous tolérons que la banalisation du discours frontiste se retrouve dans tout l’arc parlementaire, nous tolérons la création d’un terreau culturel et spatial propice aux ligues fascistes.
Et si, dans nos fors intérieurs ou sur Facebook, tout cela, nous ne le tolérons pas, que faisons-nous concrètement, pour nous y opposer ? Clément et ses amis, eux, s’y essayent. On peut critiquer leur tactique et leur stratégie. Ce serait encore mieux d’en proposer d’autres. Mais là, nous touchons du doigt la faiblesse de l’époque, cette incapacité à repenser la lutte en dehors des cadres de la vieille politique. Les idées qu’on agite encore ici et là sont pour la plupart si fatiguées, creusées de l’intérieur, qu’elles méritent tout au plus d’être appelées « non-idées ». En tout cas, tous ceux qui se reconnaissent dans le projet d’une société plus juste et moins mortifère ne peuvent que reconnaître la légitimité du combat de Clément et des siens. Après cela, les considérations sociologiques fumeuses comme celles de Pierre Carles, qu’on a connu mieux inspiré, ne font que rajouter au bruit médiatique ambiant.
Cette malencontreuse tribune est en résonance avec une vision pour le moins sommaire du monde social, qui voudrait faire de la lutte antiraciste et antifasciste un hobby de bobo, tandis que les prolétaires seraient, par la faute de la trahison de la gauche, naturellement portés vers le camp contraire. Ce qui est démenti aussi bien par la recherche que par les constats empiriques : les tenants de ce discours devraient aller faire un tour, par exemple, à Riace, petit bourg calabrais où les gens du peuple local ont retapé des appartements pour accueillir des migrants débarqués sur leur plage - ce qui a, au passage, joliment revitalisé les lieux. On peut aussi penser à la solidarité magnifique du peuple tunisien envers les Libyens qui franchissaient la frontière, aux beaux temps de la révolution arabe, ou à l’attitude de bien des habitants de Lampedusa, allant à l’inverse des postures de leur maire. Les pauvres ne sont pas plus prédisposés au racisme que les riches : pour s’ancrer dans la haine de l’autre, il faut chaque fois la rencontre singulière de discours, de dispositions, et de situations matérielles. Et aussi d’une volonté : ce n’est pas seulement parce qu’il était pauvre qu’Esteban Morillo était fasciné non par un joueur de foot ou un rappeur mais par un nervi malfaisant comme Batskin. Il y a là une forme de « choix », à l’inverse de ceux qu’on fait tant d’ouvriers du XIXe et du XXe siècle en décidant de s’exprimer autrement que par les poings et en acquérant d’eux-mêmes le capital culturel les aidant à remettre en cause leur condition5. À l’inverse aussi de tant de précaires d’aujourd’hui : s’il avait envie de joindre l’action à la réflexion, Esteban Morillo aurait pu se retrouver à la Coordination des Intermittents et Précaires ou à Notre-Dame des Landes.
Derrière les discours comme celui de Pierre Carles, on perçoit la vulgate anti-bobos et anti-classes moyennes qui a tant brouillé la compréhension des mouvements sociaux au niveau mondial6. Il y a cette absence d’idée selon laquelle plus on est dominé, et plus on a ontologiquement raison. En réalité, les dominés ont raison – et ont quelque chance de faire partager leurs raisons à beaucoup de monde - quand ils se révoltent contre la domination. Mais quand ils persécutent d’autres dominés, et participent ainsi au maintien de la domination, ce sont des ennemis qui doivent être traités comme tels.
1 « L’affaire Clément Méric », n° 22, Juillet-août 2013, p.5.
2 Surtout de la part de quelqu’un qu’on considère comme de notre camp, et avec qui on a eu des rapports personnels sympathiques.
3 Sturmabteilung (bataillon d’assaut), première organisation militaire nazie qui, dans un premier temps, comptait une tendance « de gauche » et recrutait dans le prolétariat.
4 Voir cet article de Métro Politiques, ainsi que : « L’économie de la maison », Actes de la recherche en sciences sociales, Vol. 81-82, mars 1990.
5 Voir par exemple : Jacques Rancière, La Parole ouvrière, (rééd.) La Fabrique, 2007. Et sur le rôle d’une élite ouvrière instruite (et qui a voulu rester ouvrière) dans les débuts du PCF, lire l’ouvrage de Bernard Pudal, Prendre parti. Pour une sociologie historique du PCF, Paris, Presses de la fondation nationale des sciences politiques, 1989.
6 Se reporter ici à ce billet publié sur Les Contrées magnifiques, ainsi qu’à cette tribune de Sylvie Tissot.
Re: Un militant assassiné par 3 néonazis parisiens
Clément Méric et ses combats
Clément Méric était un militant exemplaire, dans ses positionnements politiques comme dans ses pratiques concrètes et quotidiennes. L’un de ses camarades de Solidaires-Étudiant-e-s dresse le portrait de ses engagements.
Le 5 juin dernier, notre camarade Clément Méric est mort, frappé en plein visage par des militants d’extrême droite. Sa mort nous affecte toutes et tous, et il nous faudra encore du temps pour dire tant de colère et d’affliction. Clément Méric était un camarade, avec toute la densité politique et affective que recouvre ce terme. Sa mort a résonné aux quatre coins du monde, où son nom a fleuri sur les murs à côté de la mention « Ni oubli, ni pardon ». Il partageait avec les militantes et les militants d’Alternative libertaire nombre de ses combats, que ce soit au sein de Solidaires ou de l’Action antifasciste Paris-Banlieue. C’est aussi pour cela que nous avons accepté d’écrire quelques mots dans ce journal.
Il ne transigeait pas
Il arrivait de « Brest la Rouge » où il avait fait ses premières armes dans les mouvements lycéens. Dans le milieu militant aseptisé de Sciences po Paris, qui ne brille ni par son ouverture sur l’extérieur ni par sa radicalité, Clément s’était tourné vers Solidaires Étudiant-e-s. Celui qui s’était présenté comme un militant CNT avait le syndicalisme révolutionnaire chevillé au corps. Il était convaincu, non seulement de la nécessité de la lutte, mais de la nécessité de l’auto-organisation à la base, et son discours tranchait avec la rhétorique préfabriquée des militants en carton et des apprentis bureaucrates qui arpentent les couloirs de cet établissement.
Clément avait une éthique libertaire, il tenait en horreur tous les corporatismes et tous les opportunismes. Il n’était pas là pour occuper le devant de la scène ou pour manipuler en coulisse. Clément était antifasciste. Veilleur infatigable, il ne transigeait pas. Ni avec l’extrême droite, ni avec ses idées, dans une école où l’entre-soi conduit parfois la gauche « propre sur elle » à tutoyer la droite la plus réactionnaire, avec complaisance et au nom du débat d’idées. Clément était, aussi, antispéciste : et c’est avec pédagogie qu’il défendait son point de vue sur l’antiproductivisme ou sur la cause animale, même lorsque nous nous montrions sceptiques, ironiques et pour tout dire, ignorants. Au-delà de sa personnalité attachante, nous aimions Clément Méric car il n’était ni dogmatique, ni sectaire.
Ni dogmatique ni sectaire
Il admettait ses contradictions sans épargner celles des autres. Passionné par la musique jamaïcaine, et par la culture qui imprègne le militantisme antifasciste, il avait fait le tri entre la musique, les sapes et les combats politiques, se montrant toujours critique envers certaines postures virilistes ou inutilement agressives. C’était avec plaisir qu’il conviait ses ami-e-s dans son univers, lorsqu’il déballait ses vinyles de rocksteady ou de early soul pour les habitué-e-s du Saint-Sauveur à Ménilmontant.
Par ces quelques mots, nous souhaitions aussi remercier toutes les militantes et tous les militants qui ont témoigné leur solidarité en descendant dans la rue en la mémoire de Clément et contre l’extrême droite. Antifascisme, anticapitalisme, antispécisme, antiracisme, antisexisme… Clément n’était pour nous pas seulement un être abstrait sur lequel on applique ces mots. Il était un camarade et un ami dont la pratique militante se voulait concrète, permanente et toujours conséquente. La manière dont il militait, sa manière d’être avec ses camarades et ami-e-s se doivent d’être rappelées autant que ce pour quoi il militait.
Re: Un militant assassiné par 3 néonazis parisiens
Procès des skins impliqués dans l’agression raciste du festival de la Prairie La Horde et des antifas agenais 12/07
Vendredi 12 juillet avait lieu le deuxième procès des skinheads impliqués dans l’agression raciste en marge du festival de la Prairie à Agen, le samedi 22 juin dernier. Les deux derniers inculpés (sur les cinq) avaient choisi de faire profil bas pour se rendre à leur procès au tribunal. Malgré les 35° ambiants, les fachos accusés avaient choisi de camoufler leurs tatouages sous des manches longues… Une précaution qu’une de leur copine présente à l’audience n’avait pas choisi de prendre, arborant à son mollet une rune d’odale (symbole SS). L’affaire a été vite expédiée puisque les juges ont décidé sans surprise de reporter l’audience étant donnée la faiblesse des éléments apportés par une enquête vite pliée. Fréderic Garrigues (alias « fredo JNR » sur Facebook) et son acolyte sont ressortis libres sans contrôle judiciaire. Etonnante clémence des juges, vu le profil des différents accusés dont un des cinq a été impliqué dans un braquage à main armée. Du coté antifa, une trentaine de personnes étaient venues pour soutenir le jeune homme agressé, toujours en ITT à ce jour. Après le procès, une réunion a eu lieu et a donné naissance à un collectif antifa sur le Lot et Garonne. Dès Septembre 2013, des initiatives sont prévues dont l’organisation du soutien financier pour couvrir les frais d’avocat et les frais médicaux coûteux qui ne sont pas pris en charge. Affaire à suivre…
Re: Un militant assassiné par 3 néonazis parisiens
Quand Pierre Carles salit la mémoire de Clément 15/07
Le réalisateur Pierre Carles s’est cru malin en publiant dans le numéro d’été de Siné Hebdo une « analyse » aussi faussement impertinente qu’erronée à propos du meurtre de Clément Méric : celui-ci serait le résultat de la lutte des classes, avec Clément dans le rôle de l’affreux bourgeois cultivé, et Morillo dans celui de la pauvre victime prolétaire. Bien qu’il ne fasse en réalité que reprendre le discours misérabiliste que l’extrême droite relaie depuis des semaines, accordons lui la possibilité d’une lecture « marxiste » de l’événement, mais pour lui rappeler que Morillo, c’est le Lumpenproletariat, un supplétif de la bourgeoisie, le bras armé de sa domination… Mais la question n’est pas là, car Carles se fout bien et de l’extrême droite, et de l’antifascisme : en titrant «Pierre Carles décortique l’affaire Clément Méric», en une de son numéro d’été, Siné Hebdo rejoint la meute des charognards qui vendent du papier sur le dos de Clément, et Carles celle des plumitifs en mal de publicité : Siné Hebdo et RTL, même combat, quant à Pierre Carles, il est bien possible qu’on le retrouve sous peu, sinon comme Robert Ménard roulant pour le FN, du moins parmi ces «gens de gauche» qui, avec l’air de ne pas y toucher, grenouillent à l’extrême droite, comme son copain Marc-Édouard Nabe, présent à l’inauguration du Local de Serge Ayoub en 2007 ou, plus récemment au théâtre de la Main d’Or pour faire dédicacer son livre L’Enculé en présence de Dieudonné…
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