aurélie apatride a écrit :
parce que tout le monde ne souhaite pas être prostitué. chacun son choix. je vois aps en quoi ça te dérange.
A priori c'est là que ça coince (pour moi en tous cas, et même si cette remarque ne m'était pas directement destinée)...
"Choisir" la prostitution n’est jamais anodin.
La prostitution est toujours le résultat d’une souffrance, la conséquence de blessures profondes et anciennes.
C'est pas moi qui suis un male et qui ne connait rien à la prostitution qui parle, mais des
gens "de terrain". Dans leur rubrique
"les clichés".
et aussi.
Pour en finir avec les clichés:
"La prostitution est un métier comme un autre."
La prostitution n’est pas, ne sera jamais un "métier".
[...]
Les dénominations, de plus en plus en vogue "d’infirmières du sexe" ou de "travailleur(se) sexuel(le)" tendent à banaliser l’idée de métier.
Il s’agit d’euphémismes dangereux qui, sous le couvert - louable - de respect des personnes, entérinent l’acceptation de la prostitution comme activité normale et anodine.
Je me souviens à une époque on voyait une habituée de la télé, une prostituée qui allait de plateaux en plateaux pour dire combien elle était heureuse de faire ce boulot, qu'elle se sentait un peu comme une psychiatre qu'elle était contente de soulager la misère des hommes qui venaient se confier à elle etc... et puis on a pu voir dans un reportage de mireille dumas une de ses "collègues" de trottoir raconter qu'elle tenait son beau discours sur les plateaux télé que ça lui permettait d'être invitée et d'avoir sa petite heure de gloire, mais qu'au quotidien la "psychiatre" ça lui arrivait de craquer, de dire qu'elle en pouvait plus et de pleurer comme les autres.
Comme quoi... même celles qui se prétendent heureuses ne le sont pas forcément...
Alors évidemment, moi perso, j'ai aucune légitimité pour donner mon avis, mais je vois pas pourquoi je remettrais en cause le travail des acteurs de terrain...
L’affirmation tonitruante - en particulier sur les plateaux de télévision - de "liberté" de se prostituer occulte quatre réalités essentielles :
- le rôle de l’énorme industrie qui pousse femmes, enfants, jeunes gens à la prostitution, et dont la philanthropie n’est pas le but...
- les souffrances qui sont le lot des personnes prostituées, souffrances subies dans le silence et l’indifférence.
- la responsabilité des clients, pour qui l’argent est un moyen de se dédouaner, d’acquérir un droit à l’irresponsabilité et à l’indifférence vis-à-vis d’autrui. "J’ai payé, j’ai tous les droits."
- la responsabilité de la société tout entière qui tolère, voire encourage cette exploitation quotidienne, croissante et généralisée, au nom de mythes et d’idées fausses.
[...]
Précisément, le consentement individuel - ou prétendu tel (qu’est-ce donc que le "consentement" à sa propre exploitation ?) - ne saurait suffir à justifier un système d’exploitation. Que certaines personnes soient parvenues à préserver un relatif espace de "liberté" à l’intérieur de l’apartheid ou de l’esclavage, ne constitue en aucune manière la justification de l’apartheid ou de l’esclavage...
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